Léopold Bellan

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Léopold Bellan
Léopold BELLAN
Léopold BELLAN (1857-1936) négociant et homme politique parisien aux
convictions républicaines avancées, chercha toute sa vie à lutter concrètement
contre les inégalités sociales dont il était le témoin en créant des œuvres
d’assistance destinées à venir en aide aux déshérités.
Leopold Bellan est né le 20 Septembre 1857 à Méré, dans les Yvelines.
Issu d’un milieu modeste, handicapé de naissance, il n’a de cesse de
s’intéresser au sort d’autrui, notamment les plus démunis.
La première mention de Leopold BELLAN à l’Ange Gardien (Chamigny) est
attestée par l’achat, dès 1898, de parcelles le long du chemin descendant vers
le hameau de LARRUE.
Le 2 Juin 1900, les registres de l’Etat civil indiquent qu’il assistait en tant que
témoin au mariage de la fille de son frère, Berthe Clémentine. Celle-ci était par ailleurs son employée
au 30 rue des Jeûneurs à Paris, où il possédait un florissant commerce de textile, en particulier de tulle.
Dès lors, Léopold BELLAN achète nombre de parcelles, aboutissant au domaine actuel de l’Ange
Gardien.
L’orphelinat horticole
Edgard-Hirtz
Dès 1919, Léopold Bellan projette de fonder une œuvre
destinée aux orphelins de guerre, qui constitue en quelque
sorte le pendant des orphelinats pour filles de l’Association.
En 1913, la Société d’enseignement moderne avait fait l’acquisition à Chamigny, en Seine-et-Marne,
au lieu-dit « l’Ange gardien », d’une petite propriété assortie d’un vaste terrain, dans le but d’y construire
une maison de retraite à l’intention des vieux professeurs des cours d’enseignement moderne. La
situation d’urgence née de la guerre relègue pourtant rapidement au second plan cette préoccupation.
Il apparaît alors plus opportun de développer une œuvre à destination des orphelins. L’occasion en est
fournie à Leopold Bellan après la guerre par un important don de la veuve d’un médecin parisien,
Edgard Hirtz, qui permet d’envisager l’ouverture d’un « orphelinat horticole » destiné aux orphelins
de guerre âgés de 13 à 18 ans. Cette nouvelle œuvre permet aux membres de l’ALB de concrétiser
plusieurs idées qui lui sont chères : l’apprentissage par les enfants du métier en rapport avec l’agriculture
– que l’on considère alors comme source de vertus par opposition à la ville, dont l’influence est jugée
pernicieuse et délétère.
L’œuvre est d’ailleurs également destinée à fortifier la santé d’enfants chétifs nés en ville, en les faisant
profiter de conditions de vie saines.
Les premiers élèves, une douzaine de garçons âgés de 13 ans au moins, arrivent dès le mois de juin
1919 : ils sont logés dans la petite propriété existant sur le site. L’enseignement horticole est assuré par
le directeur, M.Vincent, membre de la Société nationale d’horticulture. On lui adjoint une institutricesurveillante, chargée de la discipline et de l’instruction primaire ; un instituteur de La Ferté-sous-Jouarre
organise chaque dimanche des promenades dans les environs pour les enfants.
Il existe une rue Léopold Bellan dans le village, l’Etablissement d’enseignement adapté est aujourd’hui :
E.R.E.A. Leopold Bellan.
Léopold Bellan est issu d’une famille assez modeste, son ascendance étant constituée d’artisans ruraux
et d’agriculteurs. Son père exerça plusieurs métiers, d’abord charretier, puis cultivateur propriétaire, il
devint ensuite fabricant de tonneaux. Plus tard, ses parents renonceront à la vie rurale pour venir
s’installer à Paris, où ils seront successivement restaurateurs, marchands de vin, puis de volailles.
Après avoir fréquenté l’école Turgot pendant environ deux
années (1872-1873), Léopold Bellan effectue un séjour de
deux ans dans une maison de commerce en Angleterre,
afin de parfaire sa formation de comptable et d’apprendre
l’anglais. A 17 ans, il commence à travailler comme
commis aux écritures, au cœur du Sentier. Il arrive à
économiser suffisamment pour créer en 1889, à 32 ans,
son propre commerce de broderie, qu’il complétera plus
tard par de la dentelle et des robes. Notable commerçant
en 1897, Leopold Bellan est éligible à la chambre de
commerce de Paris. Directeur du journal « le Parlement Commercial », il est également membre
fondateur de diverses sociétés commerciales. Enfin il deviendra industriel en procédant à l’acquisition
d’une filature dans les Vosges. L’effectif de son entreprise aurait compté jusqu’à 600 employés. A partir
de 1893, il est constamment réélu Conseiller Municipal radico-socialiste à Paris, et même Président
pour la législature 1910-1911. Conjointement, il devient Conseiller Général de la Seine dont il exerce
la présidence de 1925 à 1926. A partir de 1919, il est également Vice-Président de l’Alliance
Républicaine Démocratique, le principal parti du centre-gauche de l’époque.
Léopold Bellan s’éteint à Paris le 4 janvier 1936 à l’âge de
79 ans.
Tout au long de sa vie, il n’a eu de cesse de s’intéresser au
sort d’autrui, notamment des plus démunis. Précurseur de
l’aide sociale, il s’est occupé de domaines aussi variés que
l’hygiène, les sports, les soins. Il créa entre autre « la
société d’enseignement moderne » 1884 (22 000 élèves de
tous âges instruits par 12 000 bénévoles), un parc sportif,
une école de plein air, une maison de repos, une maison de
convalescence et deux orphelinats à Bry-sur-Marne en 1907. Léopold Bellan s’est aussi soucié de la
condition féminine : il fonde en 1912 l’Institut Professionnel Féminin (formation pour 450 filles) . Il
participe de même à la lutte contre la tuberculose. Ami des artistes, il crée un concours de musique et
d’art dramatique qui aujourd’hui encore encourage de jeunes talents.
Alors que lui-même perd son fils unique à la guerre en 1915, il réalise que le progrès par l’instruction
est devenu utopique, et qu’il devient nécessaire de diversifier ses activités pour des sujets plus brûlants.
L’association qui porte son nom décide d’ouvrir un foyer pour orphelines à Courbevoie (1918) un hôpital
à Paris 14ème (1919), une maison de retraite à Asnières (1928), un sanatorium pour 350 femmes à
Magnanville et un préventorium à Chaumont-en-Vexin (1930). Il fonde sur sa propriété de Chamigny
une ferme école en 1919 et une école d’horitulture en 1925 destinée à accueillir de jeunes orphelins et
pupilles de la nation.
Avec la participation de
Mr. Denis - EREA