Victor HUGO

Transcription

Victor HUGO
L’A.R.S et le C.H. Esquirol
Présentent
« Des Vers à la Santé »
Atelier d’Expression et de Créativité
Victor HUGO
1802-1885
« La poésie, c’est beaucoup plus
qu’une forme littéraire, c’est la
traduction ennoblie de nos
émotions, de nos rêves, de nos
peines, de nos désirs ».
Jeanne BOURIN
Qui ne garde, au fond de sa mémoire,
quelques vers à demi oubliés, sous
forme de récitations, de comptines ou
de chansons et qui reviennent au galop
à la moindre évocation, à la moindre
émotion…
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L’objectif de « Jeu d’Rimes » est de revisiter les plus
belles pages de la poésie française de manière ludique et
de réveiller le poète qui sommeille en chacun de nous.
Plusieurs séquences vous seront proposées afin de vous
familiariser d’abord avec le vocabulaire, ô combien
recherché, de la versification : Rime plate, croisée,
embrassée, quatrain, tercet, sonnet et j’en laisse, pour
ensuite vous proposer de créer vos propres poèmes.
Dans les premiers jeux il s’agit de compléter et de
retrouver des mots en s’aidant des explications données,
de la nature du mot recherché et du nombre de lettres à
ajouter.
Des exercices à faire individuellement ou en groupe.
Dés qu’un poème est complété, une ou des personnes se
chargent de le déclamer, voire de le mettre en jeu
Poètes à vos plumes…..
Ce siècle avait deux ans
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Ce siècle avait deux ans ! R… remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte
Et du premier consul, déjà par maint endroit,
Le front de l’em…… brisait le masque étroit,
Alors dans Be……, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l’a.. qui vole,
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix,
Si déb… qu’il fut, ainsi qu’une chi…. ;
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Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son c.. ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n’avait pas même un lendemain à v….,
C’est moi.
Oh! L’a…. d’une mère! Amour que nul n’oublie!
Pain merveilleux qu’un dieu partage et multiplie!
Table toujours servie au paternel fo… !
Chacun à sa part;
Et tous l’ont tout entier.
A Villequier
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Demain, dès l’a… , à l’heure où bl…… la campagne
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’i…par la f…. , j’irai par la mo…… ,
Je ne puis dem….. loin de toi plus longtemps
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées
Sans rien voir au de…. , sans entendre aucun bruit,
Seul,inconnu, le dos courbé, les mains croisées
Tr…. , et le jour pour moi sera comme la n…
Je ne regarderai ni l’o. du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bo….. de houx vert et de bruyère en fleur
Saison des semailles, le soir
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C’est le mo…. crépusculaire.
J’admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s’éc…..
La dernière heure du tr…..
Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple ému, les ha……
D’un vieillard qui jette à poignées
La moisson, future aux sil….
Sa haute silh…… noire
Domine les profonds labours
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours
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Il marche dans la plaine im….. ,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence,
Et je médite, ob…. témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L’ombre, où se mêle une ru…. ,
Semble s’élargir jusqu’aux é……
Le geste auguste du semeur.
Ce qui se passait aux
feuillantines
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J’eus dans ma blonde en….. ,hélas ! Trop ép…… ,
Trois maîtres : - un jardin, un vieux pr…. et ma mère.
Le jardin était grand , profond, my…….. ,
Fermé par de hauts murs aux regards curieux,
Semé de fleurs s’ouvrant ainsi que des pa……. ,
Et d’insectes ver….. qui couraient sur les pierres,
Plein de bou……….. et de confuses voix;
Au milieu, presque un champ, dans le fond presque un b…
Le prêtre, tout nourri de Tacite et d’Ho….,
Était un doux vi……. , ma mère – était ma mère !
Ainsi je grandissais sous ce triple rayon.
Tristesse d’Olympio
Les champs n’étaient point noirs, les cieux n’étaient pas mo…. ,
Non, le jour rayonnait dans un az.. sans bornes
Sur la terre étendu,
L’air était plein d’en…. et les prés de verdures
Quant il revit ces li… où par tant de bl…….
Son cœur s ’est répandu !
L’automne souriait ; les coteaux vers la plaine
Penchaient leurs bois cha…… qui jaunissaient à peine ;
Le ciel était doré;
Et les oiseaux, tournés vers celui que tout nomme,
Disant peut-être à Dieu quelque chose de l’homme ,
Chantaient leur chant sa… !
Il voulut tout revoir, l’ét… près de la source
La maison où l’aumône avait vidé leur bourse,
Le vieux fr… plié,
Les retraites d’amour au fond des bois perdues,
L’arbre où dans les baisers leurs âmes confondues
Avaient tout oublié !
Il chercha le jardin, la maison isolée,
La grille d’où l’œil plonge en une oblique allée,
Les vergers en talus .
Pâle, il marchait. – Au bruit de son pas grave et sombre,
Il voyait à chaque arbre, hélas ! Se dresser l’ombre
Des jours qui ne sont plus !
Après la bataille
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Mon père, ce héros, au sourire si doux
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande br…… et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une ba…… ,
Le champ couvert de mo… sur qui la nuit tombait la nuit
Il lui sembla dans l’om… entendre un faible bruit,
C’était un Espagnol de l’armée en dé…..
Qui se traînait sa…… sur le bord de la route
Râlant, brisé, li…. , et mort plus qu’à moitié,
Et qui disait : - A boire, à boire, par pitié !
Mon père ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit : - Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de Maure,
Saisit un pi…… qu’il étr……. encore,
Et vise au front mon père en criant : Caramba!
Le coup passa si près que le cha…. tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
-Donne-lui tout de même à boire, dit mon père.
Pauca meae
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Elle avait pris ce pli dans son âge enf…..
De venir dans ma chambre un peu chaque ma…
Elle entrait, et disait : Bonjour, mon petit père
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et ri… ,
Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins la….,
Mon œuvre interrompue, et tout en éc…… ,
Parmi mes man……. je rencontrais so…..
Quelque arabesque folle et qu’elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée,
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux ve…
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c’était un esprit avant d’être une femme.
Son regard reflétait la cl…. de son âme,
Elle me consultait sur tout à tous moments.
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Oh ! Que de soirs d’hiver radieux et char…..
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère,
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J’appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu’elle est morte! Hélas ! Que Dieu m’assiste !
Je n’étais jamais gai quand je la sentais triste;
J’étais morne au milieu du bal le plus joyeux,
Si j’avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux
Les pauvres gens
Elle entra. Sa lanterne écl…. le de….
Du noir logis mu.. au bord des flots grondants
L’eau tombait du plafond comme des trous d’un crible.
Au fond était couchée une forme terrible ;
Une femme im…… et renversée, ayant
Les pieds nus, le regard ob…., l’air effrayant;
Un cadavre; autrefois, mère joyeuse et forte;
Le sp….. échevelé de la misère morte;
Ce qui reste du pauvre après un long combat.
Elle laissait parmi la paille du gr…. ,
Son bras livide et froid, sa main déjà verte
Pendre, et l’horreur sortait de cette bouche ouverte
D’où l’âme en s’enfuyant, sin….. , avait jeté
Ce grand cri de la mort qu’entend l’éternité !
Près du lit où gisait la mère de famille
Deux tout petits enfants, le garçon et la fille
Dans le même ber…. souriaient endormis.
La mère, se sentant mourir, leur avait mis
Sa mante sur les pieds et sur le corps sa robe
Afin que, dans cette ombre où la mort nous dér…
Ils ne sentissent plus la tiédeur qui décroît,
Et pour qu’ils eussent chaud pendant qu’elle aurait froid.
Océano vox
Oh! Combien de marins, combien de ca……..
Qui sont partis jo…. pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans l… ,
Sous l’av….. océan à jamais enfouis !
Combien de pa….. morts avec leurs équipages !
L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d’un souffle il a tout dis….. sur les flots !
Nul ne sera leur fin dans l’a…. plongée.
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée :
L’une a saisi l’esquif, l’autre les ma……!
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les so….. étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! Que de vieux parents , qui n’avaient plus qu’un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours, sur la gr… ,
Ceux qui ne sont pas revenus.
La conscience
Lorsque avec ses enfants vê… de peaux de bêtes,
Ech…. , livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jé…. ,
Comme le soir tombait, l’homme som… arriva
Au bas d’une montagne en une grande plaine;
Sa femme fat….. et ses fils hors d’haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l’ombre fixement.
« Je suis trop près », dit-il avec un tremblement.
Il réveilla ses fils dormant, sa femme lasse,
Et se remit à fuir sinistre dans l’espace.
Il marcha trente jours, il marcha trente nuits.
Il allait, muet, pâle et frém…… aux bruits,
Furtif, sans regarder derrière lui, sans tr… ,
Sans repos, sans sommeil; il atteignit la grève
Des mers dans le pays qui fut depuis Assur.
« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bor… ».
Et, comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mo….
L’œil à la même place au fond de l’horizon.
Alors il tres…… en proie au noir frisson.
Deuxième partie
Pour faire un poème:
Prenez un journal :
Prenez des ciseaux
Choisissez dans ce journal
Un article ayant la longueur
Que vous comptez
Donner à votre poème
Découpez l’article:
Découpez ensuite avec soin
Chacun des mots qui forment
Cet article et mettez les dans un sac
Agitez doucement :
Sortez ensuite chaque coupure
L’une après l’autre dans l’ordre où elles ont quitté le sac
Copiez consciencieusement :
Le poème vous ressemblera et vous voilà écrivain
Infiniment original et d’une sensibilité charmante,
Encore qu’incomprise du vulgaire.
Tristan Tzara ( Sept manifestes dada)
En chacun de nous sommeille un poète
Les petites « tribus » de mots ci-dessous proviennent chacune de
textes poétiques de Victor Hugo qui ont été découpés. Les
fragments dont vous disposez vont vous permettre de composer
des poèmes originaux, selon toute vraisemblance, différents
entre eux et du modèle original.
1 Les feuilles- solitaire-s’efforcent-terre-de-qui-le-bois-gisaients’élever-dans-sous-de-ses pas-le jardin-parfois-couraient-ainsinos pensées-triste-est-l’âme-sur-un moment- quand s’envolent- sursoudain- blessées-puis-leurs ailes- retombent
2 Contempla-magnifiques-longtemps-nature-il-la-que-champs-lesformes- nature-dans-prend-les-pacifiques-rêva-soir-tout-le jour-iljusqu’au-de la-erra-admirant-divine-de la-divin-tour-le long
ravine-ciel-face-miroir-le lac-
Que personne n’ait à craindre ,
chacune, chacun est un poète
Osez et vous verrez, rêvez et vous créerez !
SMAIL GRIM - A R S
&
z Guylaine FROISSART– C H Esquirol
z ont
été heureux de vous accueillir
MERCI

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