Microsoft vous force la main

REPORTER VILLAGEOIS
Vente
forcée
Microsoft abuse de sa position
AEGIR & ALBERT
REPORTER VILLAGEOIS
Chroniqueurs du site
linuxfrench.net.
Site consacré à l’information et la promotion
de GNU/Linux et des
logiciels libres
Microsoft est soupçonné d’abuser de sa position dominante. « On » enquête. Tant en Europe qu’aux États-Unis,
des procédures sont en cours. La belle affaire !
C’est à se demander si ces procédures ne sont pas là pour
endormir l’opinion publique : « dormez tranquilles braves
gens, tout va bien ! ».
Non, tout va mal, voici tout
ce qu’on omet soigneusement
de vous expliquer lorsqu’on
parle de Microsoft.
Cela n’a échappé à personne,
Microsoft domine le marché du
« système d’exploitation ». Théoriquement, le système d’exploitation ne fait rien de visible par
l’utilisateur. C’est un morceau de
logiciel qui permet de lire et
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d’écrire des données en mémoire,
sur le disque dur, afficher des
caractères à l’écran, etc.
Théoriquement. Parce que dans le
cas de Microsoft, on commence à
se demander ce que n’est pas le
système d’exploitation. Aux dernières nouvelles, Bill Gates voudrait que MS Office fasse partie de
Microsoft-Windows. Avant l’arrivée de Windows 95, la position
de Microsoft était assez incon-
CHRONIQUE
fortable. Le système d’exploitation présent sur 99% des PC
était le DOS. Mais voilà, le problème (pour Microsoft) c’est que
les DOS étaient nombreux. Il y
avait le MS-DOS de Microsoft (le
plus médiocre de tous, d’ailleurs),
COMPAQ avait le sien (qui dès la
version 3.3 savait gérer des disques durs de plus de 30 Mo),
l’IBM-DOS, le DR-DOS (Digital
Research) qui s’est illustré avec
sa compression de données à
la volée, et j’en oublie d’autres
— tel le Double-DOS qui permettait d’avoir deux machines virtuelles sur le même PC. Et tout
ce joyeux petit monde était compatible. Un logiciel fonctionnait
aussi bien sur le DOS de Compaq
que sur celui de Microsoft — enfin
presque, je ne dirais pas sur lequel
il marchait le moins bien. Puis au
début des années 90 vint Windows.
C’était alors un simple logiciel
comme les autres, que l’on lançait
depuis le DOS, et qui apportait
une interface graphique, avec gestion de la souris. Il y en a eu
d’autres que Windows, citons par
exemple GEM, qui dès 1989 était
doté d’un multi-tâche que Windows n’a atteint qu’en 1995, et
GeoWorks qui s’illustrait également par un multi-tâche de qualité, et d’une gestion de la mémoire
exemplaire.
Windows 95, mort du DOS ?
Puis vint 1995, et le Windows du
même millésime. Le DOS disparaissait. En fait, comme de nombreux techniciens l’ont mis en
évidence, le DOS était bel et bien
toujours là, il était seulement
vendu avec Windows. Résultat,
CHRONIQUE
tous les autres DOS ont disparu,
Microsoft se trouvait seul maître à
bord. Il devenait impossible d’utiliser une autre interface graphique
que Windows, puisqu’on ne pouvait plus acheter séparément le
DOS pour y installer ladite interface ! Et si quelqu’un avait la
velléité d’utiliser le DOS fourni
avec Windows 95 pour utiliser
une autre interface graphique, et
bien il avait quand même payé ce
Windows qu’il ne voulait pas utiliser, et c’était là le principal pour
Microsoft.
Hello MS World !
Mais les choses ne s’arrêtent pas
là. Par la pratique des ventes OEM
(ventes forcées, totalement illégales), Microsoft prélève un impôt
sur les ventes d’ordinateurs. Et
là où le système est particulièrement pervers, c’est que personne
ne connaît le montant exact de
cet impôt. Pervers parce que cela
empêche le consommateur de
savoir exactement ce qu’il achète
et à quel prix, mais également
parce que cela empêche le revendeur de se positionner par rapport à ses concurrents lorsqu’il
négocie les tarifs avec son fournisseur : Microsoft. Mais les choses
ne s’arrêtent pas là. Un monopole
n’est pas suffisant pour assouvir
la faim de Microsoft, qui veut tous
les monopoles. La firme de Redmond étant présente sur tous les
PC vendus, il est facile de vendre
plus de services encore. Vous
branchez votre appareil photo
numérique sur le PC ? Windows
va vous proposer des services tels
que les tirages sur papier, qui
seront effectués par le prestataire
choisi par Microsoft, souvenez-
CECI-DIT...
Est-ce utile ?
La répression des
fraudes est obligée
de traiter chacune
des saisines qu’elle
reçoit. Cela laisse des
traces écrites, entre
autres dans les rapports que remet le
DGCCRF (Direction
générale de la Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des fraudes) sur les activités
de ces services. De
plus, les agents de la
répression des fraudes sont dotés des
pouvoirs nécessaires
pour faire cesser
cette situation. Ils
peuvent verbaliser,
mettre en demeure,
enquêter,saisir l’autorité de régulation etc.
C’est le moyens le
plus efficace dont
nous disposons. C’est
grâce à la qualité du
travail de ces fonctionnaires que les
consommateurs
français sont si bien
protégés dans l’appellation des vins, les
conditions sanitaires
des entreprises de
restauration, l’affichage des prix, la
description des produits etc. Beaucoup
de leurs actions sont
basées sur les témoignages des consommateurs.
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CECI-DIT...
Que faire ?
L’État doit mettre en
oeuvre les moyens
dont il dispose afin de
faire cesser immédiatement ces infractions.
Il faut que la DGCCRF
(Direction Générale
de la Concurrence,
de la Consommation
et de la Répression
des Fraudes) saisisse
dans les meilleurs
délais l’autorité de
régulation, afin qu’il
soit statué clairement et définitivement sur le respect
des règles élémentaires du marché et
de la concurrence en
matière de logiciels
et systèmes d’exploitation pour ordinateurs personnels.
Une délégation représentant les utilisateurs
de logiciels libres doit
être reçue par le Secrétaire d’État aux PME,
au commerce, à l’artisanat et à la consommation.
vous de la grosse colère de Kodak
à ce sujet lors du lancement de
Windows XP...
De même, Internet Explorer peut
systématiquement vous rediriger
vers les moteurs de recherche
« agréés » par Microsoft. Vous
souhaitez voir des photos ? Windows vous enverra consulter les
archives dont les droits d’exploitation appartiennent à Bill Gates.
Vous voulez des services de signature électronique ? Windows va
obstinément vous « proposer » le
service Microsoft-Passport... Vous
ne voulez rien de tout cela ? Ce
n’est pas grave, vous avez payé
votre Windows... Car c’est bien là
le tour de force réussi par Microsoft et qui doit faire rêver plus d’un
PDG : le coût d’acquisition d’un
nouveau client (coûts publicitaires, prospection etc...) est assumé
par les cibles. Même ceux qui ne
veulent pas être client payent à
Microsoft les coûts de diffusion de
publicité !
Mais de plus en plus d’informations circulent sur nos PC. Ce
n’est pas pour rien qu’on parle de
société de l’information. Que se
passera-t-il lorsque le paiement
des impôts sur le revenu ne pourra
se faire qu’à travers le site web du
ministère des finances ? On donnera à Microsoft-france le statut
de percepteur ? Quand je vois que
des pays envisagent le vote électronique depuis son PC, j’en ai des
frissons dans le dos.
On a laissé faire la pratique de
la vente liée Ordinateur+OS,
maintenant nous devons subir
ordinateur+OS+navigateur
internet+signature électronique+
services photo numérique...
Dans une récente interview, Bill
Gates envisageait d’ajouter à la
liste la suite bureautique MS Office
(il va être content, le particulier,
de payer 300 euros de plus son
PC), et il y a fort à parier que
beaucoup d’autres sont sur la liste
d’attente...
Il n’y a pas longtemps, un juriste
me parlait de ces réfrigérateurs
« intelligents » dont la commercialisation est prévue dans un
avenir plus ou moins proche. Ces
frigos lisent les code-barres des
produits et lorsqu’il n’y a plus de
lait, ils passent automatiquement
commande d’un nouveau pack. Et
ce juriste de poser la question :
« Bien, mais à qui va-t-il passer
la commande ? Si c’est au prestataire prévu par le constructeur
du frigo, alors c’est illégal puisque nous avons une vente liée :
un frigo, et une prestation de service. C’est inquiétant ! ».
Je lui ai répondu de ne pas s’inquiéter, nous avons déjà bien pire
sous les yeux : les logiciels vendus
avec les ordinateurs. Car ces logiciels n’achètent pas que des packs
de lait, ils connaissent notre identité, notre numéro de CB, nos
habitudes, nos goûts cinématographiques, et peut-être même
bientôt nos votes...
Jusqu’où irons-nous ?
POUR EN SAVOIR PLUS
Le communiqué de presse des sites et associations Gnu/Linux et
Logiciels Libres :
AEGIR / ALBERT
[email protected] / [email protected]
www.linuxfrench.net/article.php3?id_article=857
Les pièces juridiques et infos supplementaires (suivre les liens):
www.linuxfrench.net/oem/communique/
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SURF