Visite privée Le château de Hombourg, ses deux parcours de golf et

Mulhouse
DIMANCHE 4 NOVEMBRE 2012 29
L’hôte des lieux devant la façade principale du château de Hombourg, grandement rénové l’an passé.
L’endroit compte déjà deux parcours de 18 trous chacun – et peut-être bientôt un troisième, ce qui en
ferait le plus grand golf de France.
Visite privée Le château de Hombourg,
ses deux parcours de golf et son bon génie
Il y a encore cinq ans, le
château de Hombourg
faisait figure de belle
au bois dormant… Mais
Heinz Wolters est passé
par là et en a fait un
golf de deux fois 18
trous, démocratique et
convivial. Visite…
Il a gardé la même allure joviale,
le même rire truculent qu’il y a
cinq ans. Le même coup de volant aussi, à mi-chemin entre
dextérité et brusquerie, quand il
se lance dans une visite commen-
tée des deux 18 trous du domaine
à bord d’une voiturette électrique.
Heinz Wolters, créateur du golf
du château de Hombourg, a 70
ans bien sonnés et pourtant, toute flatterie mise à part, on lui en
donnerait facilement dix de
moins.
On le voit encore, mi-2006, bottes
de caoutchouc aux pieds, parfaitement à son affaire au milieu
des grands arbres enchevêtrés
qui enserraient le château assoupi. Aucun des deux parcours
n’existait encore ailleurs que dans
sa tête… Un doux rêveur ? Pas du
tout ! Des parcours de golf, Heinz
Wolters en a créé puis exploité 16
au cours d’une vie professionnelle commencée comme simple
caddie. D’abord en Allemagne du
nord, dans le Land de Rhénaniedu-Nord-Westphalie, puis à seulement 4,5 km à vol d’oiseau de
Hombourg, avec les deux 18
trous de Bad Bellingen. De fil en
aiguille, encouragé par des
joueurs d’outre-Rhin, Heinz Wolters se met à prospecter en Alsace
au début des années 2000.
Un troisième parcours
de 18 trous en projet
Heinz Wolters.
« La météo, les paysages, la gastronomie, tout ici était mieux qu’en
Allemagne du Nord. Il fallait créer
un golf par ici ! », rigole l’intéressé.
En fin commercial, il se soucie
aussi d’atteindre une taille critique afin de drainer un nombre
suffisant d’abonnés allemands,
suisses et français pour rentabiliser ses divers équipements :
« C’est pour ça que je fais toujours
deux 18 trous d’un coup ! »
Dit comme ça, ça paraît simple…
Encore faut-il trouver un lieu propice – et justement, Heinz Wolters ne se lasse pas d’évoquer sa
découverte du château de Hombourg et de ses bois : les premiers
bâtiments qu’il aperçut à l’époque ne furent pas ceux du vrai
château, mais les silos à grains de
la ferme attenante, maquillés en
forteresse féodale à grands renforts de créneaux factices : « Un
château écossais en Alsace ! Je me
suis tout de suite dit : C’est là qu’il
faut que je fasse mon nouveau
golf ! »
Heinz Wolters sollicite illico un
rendez-vous avec le maire de
Le club-house, installé au rez-de-chaussée du château, dispose d’une
cuisine flambant neuve.
Le sous-sol a été transformé en vestiaires accessibles aux personnes
handicapées.
La salle de restaurant du club-house.
Hombourg de l’époque, feu Gilbert Rusch, puis un autre avec la
famille Burrus, propriétaire des
lieux depuis des décennies…
Cinq ans, un bail emphytéotique
et quelque péripéties plus tard
(Européen convaincu, Heinz
Wolters n’en finit plus de s’étonner du gouffre qui sépare les législations en vigueur de part et
d’autre du Rhin…), ce bon génie a
définitivement réveillé les lieux.
C’est donc un enfant aux yeux
rieurs qui nous accueille au rezde-chaussée du château, soigneusement rénové l’an passé afin
d’en faire un club-house digne de
ce nom (1,7 million d’euros de
travaux, financés en partie par lui,
en partie par les Burrus). Réglementation oblige, les lieux sont
entièrement accessibles aux personnes handicapées, avec vestiaires et WC adaptés, ascenseur et
plan incliné. Les golfeurs en fauteuil roulant ne sont pas chose
courante, mais sait-on jamais…
Le credo du maître des lieux est
de toute façon très simple : faire
les choses du mieux possible,
puis les rendre accessibles au
plus grand nombre. Démocratiser le golf, en misant sur les économies d’échelle et sur l’effet de
masse : voilà la stratégie d’Heinz
Wolters, qui fait fatalement grincer pas mal de dents du côté de la
concurrence… Qui d’autre que
lui, dans la région, propose une
formule 30 cours d’une demiheure chacun en vue d’obtenir la
carte verte, plus deux mois de
droit de jeu, pour un total de
399 euros ?
Là où certains golfs de la zone des
trois-frontières exigent jusqu’à
25 000 € de droit d’inscription,
puis encore des cotisations annuelles de plusieurs milliers
d’euros, Heinz Wolters casse les
prix en proposant l’accès à quatre
parcours de 18 trous différents
pour le prix d’une seule cotisa-
Photos Jean-François Frey
tion : deux à Bad Bellingen, deux
à Hombourg. Et peut-être bientôt
un troisième côté français, à cheval sur les bancs communaux de
Hombourg et Petit-Landau, le
long du canal d’Alsace. Au passage, voilà qui ferait de Hombourg
le plus vaste golf de France, avec
trois parcours de 18 trous côte à
côte ! La chose est encore à l’état
de projet, mais les yeux brillants
de Heinz Wolters ne trompent
pas : l’homme fera tout pour
réussir à créer le 17e parcours de
golf de sa carrière. « Ce sera le plus
beau, celui où je mettrai tout ce que
j’ai appris sur le golf au cours de ma
vie. En tout cas, je compte prendre le
temps de faire les choses très bien. »
Premier coup de pioche fin 2013,
si tout va bien. Promis, on y sera !
Emmanuel Delahaye
FCONTACTER Golf du château de
Hombourg, 1 rue du Golf, 68490
Hombourg ; tél. 03.89.26.10.67 ; site
web : www.drei-thermen-golfresort.de
Par temps clair, Heinz Wolters parvient à apercevoir ses parcours de
golf de Bad Bellingen depuis Hombourg… Et vice-versa.