Projet « Maisons

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Projet « Maisons
1951 - La fin de la Bibliothèque Franklin
La Bibliothèque Benjamin Franklin de l’American Chamber of Commerce était très
importante et elle comportait plus de 23,000 volumes dans un très beau cadre. Objet
de fierté pour beaucoup de membres, elle était considérée de plus en plus comme
un élément purement esthétique, dont l’utilité était contestée.
En Septembre 1945, l’hypothèse de liquider la bibliothèque est évoquée pour la
première fois par certains membres et écartée à l’unanimité en Conseil
d’Administration. Mais à nouveau en 1951, le Conseil consacre plusieurs réunions
(notamment le 20 Février et le 20 Mars) à débattre de son avenir. La décision est
difficile : le coût de l’établissement d’un catalogue est évalué à $10,000, soit environ
76,000 € sans compter le salaire annuel liée au recrutement d’un documentaliste, qui
serait nécessaire.
Les partisans de la liquidation invoquent que, dans les 12 derniers mois, personne
n’y est venu (sauf peut être des membres du staff) et que, auparavant, la
bibliothèque ne recevait qu’un étudiant de temps en temps : « ….which may or may
not surpise many of the Board is that during the past twelve months not a single
person has referred to the library ». Le Conseil constate donc que la bibliothèque
suscite un grand attachement sentimental, mais représente une très faible utilité :
«…. hence it twill be seen that while there is a great deal of sentimental value
attached to the large collection of books which we own, the utility value would appear
to be exceedingly negleegible ».
Une motion est votée le 20 Février : «… irrespective of the value of the library and
considering that the books are not consulted and represent a housekeeping liability,
is it advisable to keep the library in this meeting room because of its esthetic
value ? » : elle ne recueille que 4 voix pour avec 6 voix contre et 3 abstentions. Il est
donc décidé de la supprimer.
Le fonds est proposé à l’American Library, à la Bibliothèque Nationale à,l’American
Legion et à la Chambre de Commerce de Paris, sans grand succès. Les livres
n’ayant pas de lien avec les sujets économiques et commerciaux seraient vendus au
meilleur prix ainsi que les rayonnages eux-mêmes, qui sont très beaux.
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L’estimation de la valeur intrinsèque des livres par un expert et un commissairepriseur donne des chiffres très décevants pour la Chambre : seulement entre 40,000
et 75,000 Francs (entre 900 et 1,600 €) pour les livres en Français, rien pour les
autres. Interrogées, les librairies Brentano’s, Smith et Galignani se déclarent non
intéressées « ….they would not be interested at any price », ainsi que l’Ambassade
américaine et l’UNESCO. Les livres sont donc proposés aux membres « at
reasonable price » et le solde est donné aux organisations qui les accepteront.
Au Conseil du 27 Avril 1951, on prend acte que 1,900 livres ainsi que des
rayonnages et « vieux papiers » ont été vendus pour un total de 535,000 F (soit
environ 11,600 Euros) et 8,250 livres ont été donnés (American Library, American
School, American Legion, Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris,
Bibliothèque Nationale). Que sont devenus les 10,000 autres ? Sans doute partagés
entre les membres.
Ces dispositions sont approuvées et les recettes sont affectées à la réduction du
coût des travaux de rénovation des locaux (qui seront ainsi réduits à environ 1,28
millions de F. soit environ 27,800 Euros).
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