La guerre de Corée s`achevait

Il y a cinquante ans
histoire
La guerre de Corée
s’achevait
1950-1953 : ces années sont celles qui figurent
dans les livres d’histoire pour indiquer la durée
de la guerre de Corée. Après trois ans de guerre,
l’armistice était enfin signée à Panmunjon le 27 juillet
1953. Elle aura fait plus de deux millions de
victimes, dont 600 000 soldats des deux camps.
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Les chefs des trois États impliqués directement dans la guerre de Corée étaient
(de g. à d.) Harry S.Truman (Président des États-Unis), Josef Staline (URSS) et
Mao Tsé-Toung (République populaire de Chine).
L
es deux Corée, celle du Nord avec à
sa tête le président Kim Jong-Il , et
celle du Sud dont le président
récemment élu est Roh Moo-Hyun (qui a
succédé à Kim Dae-Jung), ont récemment fait la « une » de l’actualité. Mais
pas pour les mêmes raisons !
La Corée du Nord, les médias en ont parlé lorsqu’elle a fait savoir qu’elle possédait la bombe atomique et qu’elle ne resp e c t e r a i t p l u s l e Tr a i t é d e n o n
prolifération des armes nucléaires. La
nouvelle a effrayé les gouvernements du
monde entier, notamment ceux d’Asie.
Des négociations entre la Corée du Nord
et les Américains, parrainées par les
Chinois, semblent avoir permis de calmer un peu le jeu.
Quant à la Corée du Sud, elle a montré
l’importance qu’elle accordait à une
amélioration des relations avec son voisin du Nord. Cinquante ans après la
signature de la Convention d’armistice
mettant un terme à une guerre qui vit
s’affronter les deux « frères ennemis
coréens », la Corée du Sud – le nouveau
miracle économique de l’Asie – voit clairement tous les avantages qu’il y aurait à
avoir une situation normalisée avec son
voisin du Nord.
Trois ans de guerre
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Cette carte du contingent hollandais de la Force de l’ONU en Corée indique
clairement la frontière entre les deux Corées établie à la hauteur du 38e parallèle.
Trois timbres-poste émis en 1958 par la République populaire
de Chine en l’honneur de ses soldats ayant combattu en Corée.
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Cinquante ans : c’est donc le nombre
d’années qu’il aura fallu pour que
quelques cicatrices se referment sur
cette guerre qui éclata le matin d’un certain 25 juin 1950. Mais, précisent les
observateurs politiques, la signature
d’une Convention d’armistice (en fait, il
s’agit d’un accord de cessez-le-feu) n’est
pas encore un vrai « Traité de paix », la
paix n’ayant effectivement jamais été
signée entre les deux Corée depuis
1953... L’encadré « Les dates clés » donne les principaux repères historiques et
politiques nécessaires à la compréhension de cette guerre. Quant à nous, philatélistes et spécialistes d’histoire postale, ce sont bien sûr les aspects
« postaux » qui nous intéressent avant
L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . JUILLET-AOÛT 2003. N°1765
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Le général américain Douglas
MacArthur, commandant en chef
de la Force de l’ONU en Corée
(ici sur un timbre sud-coréen).
Le courrier des militaires onusiens
Les dates-clés
1950
25 juin : À 4h00, les troupes de la Corée du Nord franchissent le 38e parallèle et lancent
une attaque générale contre la Corée du Sud. Officiellement, la Corée du Nord déclare
la guerre à la Corée du Sud. Le Président américain Truman donne l’ordre d’acheminer
en hâte vers la Corée du matériel et des troupes, notamment deux divisions américaines
alors basées au Japon.
26 juin : Le Conseil de sécurité de l’ONU, en l’absence de l’URSS qui le boycotte, adopte
la résolution n° 82 qui exige le retrait immédiat des Nord-Coréens des territoires qu’ils
occupent.
27 juin : Le président américain Truman invite tous les pays membres de l’ONU à
« apporter à la République de Corée toute l’aide nécessaire pour repousser les
assaillants ». 53 pays membres sur 59 soutiennent les États-Unis. 42 pays fourniront
une contribution, dont 16 par une participation militaire (troupes et unités d’appui) et
7 par l’envoi de bateaux-hôpitaux et d’hôpitaux de campagne.
30 juin : Le Président Truman donne au général Douglas MacArthur les pleins pouvoirs
pour mettre en place la riposte alliée, en le nommant « Chief of the United Nations
Command » (chef de l’état-major de l’ONU).
10 juillet : Le Conseil de sécurité de l’ONU décide de créer un commandement unifié.
Le général MacArthur est nommé commandant en chef de la Force de l’ONU.
15 septembre : Les troupes de l’ONU lancent leur première offensive majeure
et débarquent à Inchon, à l’arrière des troupes nord-coréennes.
26 septembre : Séoul est reprise et placée sous le contrôle des troupes de l’ONU.
1er octobre : Le 38e parallèle est atteint par les troupes alliées. Les troupes de Corée
du Nord sont repoussées.
18 octobre : Les troupes alliées, après avoir franchi le 38e parallèle, sont à Pyongyang,
et le 26 aux abords du fleuve Yalou, la frontière mythique de la « Chine rouge ».
Mi-octobre : 300 000 soldats chinois franchissent de nuit le fleuve Yalou. Les troupes
alliées, surprises, doivent reculer.
26 novembre : Trente divisions chinoises, avançant par vagues humaines, sans se
soucier des pertes subies, attaquent la 2e Division américaine, et enfoncent le front.
22 décembre : Le président chinois Mao Tsé-Toung rejette l’offre de cessez-le-feu et
fait franchir à son tour le 38e parallèle à ses troupes.
1951
4 janvier : Les troupes chinoises reprennent Séoul.
Mars : Après deux mois d’offensives et de contre-offensives confuses, le front
se stabilise à la hauteur du 38e parallèle.
Avril : Le président américain Truman limoge le général Douglas MacArthur.
Juillet : Les négociations entre les belligérants s’ouvrent. Elles traîneront pendant
deux ans.
1953
27 juillet : La Convention d’armistice est signée à Panmunjon, petite ville située sur
la ligne de démarcation, mettant ainsi fin à trois ans d’intenses combats. Il entérine
la séparation de la Corée en deux États distincts.
(Source : Michel Tatu, 26 mai 1995, Le Monde.)
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La référence à l’ONU doit bien sûr être
faite, car c’est en effet le Conseil de sécurité des Nations unies, le 27 juin 1950,
qui décida qu’une force militaire onusienne – regroupant tous les contingents
mis à la disposition de l’ONU par les pays
membres – s’opposerait à la Corée du
Nord, dans le but de libérer la Corée du
Sud envahie par son voisin du nord.
Seize pays envoyèrent des troupes de
militaires en Corée, dont la France, et
sept pays participèrent au moyen d’un
appui logistique et/ou sanitaire. Les
États-Unis fournirent l’essentiel des
troupes et des armements, et ils assurèrent également le commandement central de cette Force de l’ONU.
Sur le plan des liaisons postales, comme il est d’usage dans de pareilles circonstances, chaque pays mit en place
son propre système d’acheminement du
courrier « vers » et « de ses » militaires.
Différents systèmes furent choisis,
selon les pays. Il serait trop long ici de
les décrire tous en détail. Retenons que
chaque bureau postal militaire des
Un timbre et un feuilletsouvenir émis en
octobre 2000 par la
Corée du Nord pour
commémorer le 50e
anniversaire (1950-2000)
de l’entrée en guerre de
la République Populaire
de Chine aux côtés
de la Corée du Nord.
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tout et nous en avons identifié trois principaux :
a) le courrier expédié par les soldats
des 23 pays qui ont contribué en
hommes ou en appui logistique à l’opération militaire en Corée, qui fut d’emblée placée sous le drapeau de l’ONU
(Organisation des Nations unies) ;
b) le courrier des militaires nordcoréens et chinois, un aspect bien évidemment beaucoup plus difficile à étudier et à traiter, car ce type de courrier
est extrêmement rare à trouver ;
c) le courrier des militaires des deux
camps faits prisonniers (des soldats et
pilotes de chasse dont l’avion fut abattu
furent faits prisonniers par les deux
armées).
D’autres aspects, mais plus spécifiques
ceux-ci, seront traités dans les différents « encadrés » publiés dans cet
article et le suivant.
L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . JUILLET-AOÛT 2003. N°1765
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La guerre de Corée s’achevait
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histoire
■ Des timbres en l’honneur des soldats de la guerre de Corée
De tous les pays qui ont envoyé des
troupes en Corée (États-Unis, Afrique
du Sud, Norvège, Thaïlande, Éthiopie,
Grèce, Canada, Inde, France, Suède,
Turquie, Australie, Nouvelle-Zélande,
Royaume-Uni, Danemark, Belgique,
Luxembourg, Philippines, Pays-Bas,
Colombie et Italie), seuls cinq pays
ont, à notre connaissance, émis des
timbres-poste pour rendre hommage
à leurs soldats qui ont combattu pour
la libération de la Corée :
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Corée du Sud : 5 timbres et 5 feuillets émis le 25 juin 1965
(drapeaux des pays ayant participé à la Force de l’ONU, portrait
du général MacArthur).
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Danemark : une valeur émise
le 13.9.1951 (bateau hôpital).
Corée du Sud : 21 feuillets en l’honneur des pays
ayant participé à la Force de l’ONU (un feuillet par pays,
avec le drapeau du pays et de celui de la Corée du Sud
placés côte à côte) émis en 1951 (tirage de 2 000 feuillets
par valeur seulement).
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Il est à noter encore que la Belgique et
les Pays-Bas ont imprimé et mis à la
disposition de leurs soldats en Corée
des entiers postaux spéciaux, et que
la Belgique en a également mis à la
disposition des familles écrivant à
leurs soldats (en franchise de port).
États-Unis : une
valeur émise en 1999
dans la feuille-souvenir
« 1950 - Celebrate the
Century » (soldats et
un tank, avec le libellé
« The Korean War »).
Colombie : une valeur
émise le 7 avril 1972 (frégate
de la marine colombienne).
■ Références générales
• « Les États-Unis, gendarmes du monde/pour le meilleur
et pour le pire », Ed. Librio/Le Monde (recueil d’articles du
journal Le Monde), chapitre « La guerre de Corée » ;
• La Corée : un peuple, deux États, par Philippe Auriol,
Ed. Défense nationale, Paris, mai 1974, pp. 105-111 ;
• Paix et guerre entre les nations, par Raymond Aron,
Paris, 1962 ;
• The Fight for Freedom – The Untold Story of the Korean
War Prisoners, de Hyo-Soon Song, Korean Library
Association, Seoul, 1980, 281 p.
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Rares sont les plis du contingent
de la Colombie. Ce pli a été envoyé
à Medellin en 1952.
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Enveloppe du « German Red Cross Hospital »
(hôpital de la Croix-Rouge allemande) expédiée
par la poste militaire américaine.
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Turquie :
4 valeurs
émises le
25 septembre
1952 (soldats
en Corée).
Un document historique : une enveloppe expédiée par le Capitaine
Maincent, qui fut le témoin et le signataire pour la France de la Convention
d’armistice signée à Panmunjon le 27 juillet 1953.
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États-Unis : une valeur qui sera
émise le 27 juillet 2003 (avec le libellé
« Korean War Veterans Memorial »).
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contingents nationaux était intégré
dans le système de la poste militaire
américaine, qui jouait le rôle de
« bureau postal central », et chacun
s’était vu attribuer un numéro spécifique (FAPO 5002 pour le contingent
français). Selon la région de stationnement, c’était parfois la poste militaire
britannique qui jouait ce rôle.
Les articles cités en référence fournissent d’excellentes informations et illustrations de plis. Certaines monographies étudient d’ailleurs en détail le
courrier d’un contingent particulier,
telle celle consacrée au courrier du
contingent belgo-luxembourgeois par
exemple (voir encadré « Références »).
• J.-L.Emmenegger (AIJP)
Nous tenons à remercier tout spécialement ici
R. Collins, J. Talmage et T. Dewey (Etats-Unis), G. Frick
(France), H. Smets (Belgique) et S. Ju-heon (Corée
du Sud) pour leurs documents et précieuses
informations.
À SUIVRE
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Colombie : 2 valeurs émises le 23 mars
1953 (drapeau du contingent colombien).
Les soldats du contingent hollandais disposaient de lettres spéciales pour
écrire chez eux, avec le logo de l’ONU pré-imprimé. Elles étaient acheminées
en franchise de port.
■ Références philatéliques
• Histoire postale et militaire du XXe siècle en dehors des guerres mondiales,
1900-1970, par le Lt. col. C. Deloste, Ed. L. Schneider, Bischwiler, pp. 120-121 ;
• La Poste aux Armées, par Maurice Ferrier, Ed. Sun, 1975 ;
• « La participation française à la guerre de Corée 1950-1953 », par René Goin,
Les Feuilles Marcophiles n° 192, 1973, pp. 25-27 (existe aussi en anglais) ;
• « Le bataillon français de l’ONU (Corée 1950-1953) », par Bertrand Sinais,
La Philatélie Française, n° 451, janvier 1992 ;
• « Le bataillon français de l’ONU en Corée (1950-1953) », article publié par l’Amicale
philatélique et marcophile colmarienne sur son site www.phila-colmar.org, mai 2003 ;
• Histoire postale du corps de volontaires belgo-luxembourgeois en Corée, 1950 -1955,
par Henri Smets, édité par l’auteur, 2003, 130 p. (à commander chez l’auteur : Henri
Smets, rue Trieu Kaisin 207, B-6061 Montignies-sur-Sambre ; 15 euros + frais d’envoi) ;
• « Les cachets postaux employés par l’armée des volontaires du peuple chinois en
Corée 1950-1958 », par Jean-Marc Villemagne, La Philatélie Chinoise, n° 24 (février 1989)
et n° 27 (février 1990) ;
• « La participation de la Suisse aux missions de paix », par J.-L. Emmenegger,
Journal Philatélique de Berne (Corée et NNSC en pages 44 et 45) ;
• The Postal History of the Korean War 1950-1953, par Robert W. Collins, Monograph 3,
Korean Stamp Society, 2000, 144 p. ;
• « The United Nations Field Post Offices in Korea », par Frederic J. Patka, série d’articles
parus dans le bulletin de la Forces Postal History Society (UK) ;
• « War in Korea », Military Postal History Society (USA), « Summer 2000 », Vol. 39, n° 3,
pp. 1 à 24 (7 articles spécifiques sur le courrier militaire de la guerre de Corée, dont un
intitulé « French Battalion in Korea » de Stanley J. Luft) ;
• « US Marines in Korea », par Stanley C.Jersey, The American Philatelist, February 1978,
pp. 125-130 ;
• « US Prisoner of War Mail from the Korean War », par Robert W. Collins, The American
Philatelist, June 2000, pp. 550-554 ;
• Postal History of the American POW’s : WWII, Korea, Vietnam, par Norman Gruenzner,
« APS Handbook Series », 1979, 138 pages (chap. 12 : Corée, pp. 101-116).
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