L`accessibilité à la culture des Sourds à Lyon
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L`accessibilité à la culture des Sourds à Lyon
L’accessibilité à la culture des Sourds à Lyon Grâce à la Loi de février 2005, sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le regard porté par la société change. Le grand public découvre, entre autres, la vie des personnes sourdes dont il ignore encore la culture. Un nouveau regard Rencontrer dans la rue un groupe de personnes sourdes s’exprimant joyeusement en langue des signes n’est plus une curiosité, mais la découverte de leur propre moyen de communication, fort vivante et joyeuse. Des émissions de télévision sous titrées, traduites en LSF ou montrant la vie des personnes sourdes, comme « L’œil et la Main », les deux films qui cette année ont révélé à leur manière la vie des Sourds, « Marie Heurtin » et « La Famille Belier » ont ouvert le public à cette spécificité de la vie des personnes sourdes. L’engagement de la Ville de Lyon La Métropole de Lyon, s’est progressivement engagée avec les associations de Sourds représentées par la CLAS, Coordination lyonnaise des associations de Sourds. Nous saluons l’action de Mme Thérèse Rabatel, adjointe au maire de Lyon, chargée des personnes handicapées. Pour rendre accessibles des lieux culturels, tels que le théâtre, les musées, les grands évènements, Lyon a signé une convention avec une entreprise d’interprètes professionnels en langue des signes. Les Lyonnais entendants s’habituent à la présence de visiteurs sourds avec interprètes et, par cette occasion, découvrent la particularité d’expression des sourds en LSF. Chaque mois, dans plusieurs théâtres de Lyon, sont montés des spectacles très visuels en LSF, permettant ainsi aux entendants de s’imprégner de la culture des sourds et de mieux comprendre leurs modes de perception et d’expression. Dans quelques bibliothèques municipales, lors d’animations LSF, des enfants entendants en nombre croissant découvrent des livres selon deux modes : auditifs et visuels par sa transcription en LSF. Des initiatives heureuses Dans des « Cafés signes », sourds et entendants communiquent en LSF. Des sourds interviennent également dans des établissements scolaires afin de sensibiliser collégiens et lycéens à leur vie et à la LSF. Une place dans l’Eglise À l’église Saint-Alban Lyon 8e, au cours des messes mensuelles en LSF avec diaporamas, à destination des sourds, des paroissiens entendants apprécient l’adaptation, la beauté et la profondeur des gestes qui aident à prier. Le prêtre qui célèbre a appris la LSF. La pastorale des Sourds anime également des formations bibliques adaptées en LSF, par des personnes sourdes compétentes. Construire une acceptation mutuelle Ainsi, par la diversification des initiatives culturelles faisant la promotion de ce bilinguisme, au-delà de l’ancienne querelle oralité/LSF, les deux communautés, celle des sourds et celle des entendants, construisent progressivement une acceptation mutuelle : gageons que cette interpénétration, en creusant le sillon de la tolérance et de la complémentarité, continuera à se développer dans l’intérêt de tous les membres de notre société française, et par delà les frontières. Encore du chemin Il reste certes beaucoup à faire dans les relations de groupes, au travail, dans les fêtes de famille, etc. Lorsque des entendants parlent entre eux, les sourds ne pouvant pas comprendre, sont marginalisés. Que faire ? Soit faire appel à l’attention permanente des entendants, ne pas couper la conversation, ce qui est une grande contrainte, soit rester entre sourds, soit demander la présence permanente d’interprètes ? Où est la solution miracle ? Les sourds revendiquent le droit à la différence, à une culture particulière. Ils acceptent de vivre avec leur surdité et demandent ensuite aux entendants de les respecter dans leur spécificité. Des entendants apprennent la LSF, afin d’être plus à l’aise dans leurs échanges avec les sourds. De leur côté les sourds font aussi des efforts pour s’exprimer oralement (séances d’orthophonie par ex.) face à des entendants attentifs. Si cette évolution se confirme, les entendants progresseront dans la connaissance de cette culture, de cette identité sourde. Les deux mondes pourront alors découvrir leur richesse réciproque au-delà d’un mode d’expression différent des deux communautés. Dominique Prégniard et Michelle Bonnot Equipe de la Pastorale des Sourds de Lyon Juin 2015