Limoges - Le lycée Dautry défend sa filière "STL" - fcpe

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Limoges - Le lycée Dautry défend sa filière "STL" - fcpe
Actualité
21:00 - samedi 19 février 2011
Limoges - Le lycée Dautry défend sa filière
"STL"
Professeurs, étudiants et parents d'élèves se sont retrouvés hier soir devant le lycée Raoul-Dautry, à
Limoges.
Ils ont boycotté le conseil d'administration de l'établissement pour protester contre les fermetures de
postes et de classes. « En trois ans, déplorent d'une seule voix les syndicats enseignants sept postes
ou "équivalent temps plein" ont été supprimés On nous ferme par ailleurs trois classes de premières
technologiques sur six, sans aucune justification. Au final, on nous inflige un contingent d'accueil
en première "sciences et techniques de laboratoire" amputé de plus d'un tiers par rapport à l'effectif
que nous avons cette année, soit 60 élèves alors que nous en avons 97 aujourd'hui ! ».
La FCPE (fédération des conseils de parents d'élèves) a elle aussi refusé de voter pour la
proposition de répartition présentée par le chef d'établissement. « Ce n'est pas un signe de défiance
vis-à-vis du travail accompli par les équipes éducatives et leur direction, précise Joëlle Londeix,
mais c'est notre seul recours contre de nouvelles attaques visant le fonctionnement de notre
établissement et la qualité de l'enseignement qui y est dispensé.
Une filière unique. Lucy, en seconde au lycée, a elle aussi participé au rassemblement pour
exprimer son inquiétude. Elle a choisi le lycée pour sa filière "sciences et techniques de laboratoire"
(STL) et s'interroge : « Je veux continuer dans cette filière en première. Que ce passera-t-il si nous
sommes plus de 60 à choisir STL ? ». A Dautry la contestation ne fait que commencer. D'autres
actions sont d'ores et déjà prévues à la rentrée.
Actualité
Lundi 28 mars 2011
Les laboratoires du lycée Dautry à Limoges,
une coquille vide ?
La région avait investi 15 millions d'euros pour créer des milliers de m2 d'ateliers et de laboratoires
flambant neufs. Mais le rectorat a décidé que la filière concernée serait désormais contingentée à 60
élèves...
Les exigences d'économies de l'Etat pousseraient-elles les collectivités locales à gaspiller sans le
vouloir l'argent public ?
C'est en tout cas l'impression désagréable que ressentent aujourd'hui des enseignants et des parents
du lycée Raoul Dautry à Limoges.
Car l'établissement vit un paradoxe. A la rentrée dernière, 5000 m2 de salles, d'ateliers et de
laboratoires flambant neufs ont été inaugurés en grande pompe.
Coût de l'opération financée par le conseil régional : près de 15 millions d'euros, immobilier et
matériels compris.
40 élèves en trop ? Mais il y a quelques jours, le rectorat a fait savoir que la filière STL (sciences et
techniques de laboratoires), la filière phare du lycée, serait contingentée à 60 élèves dès la rentrée
prochaine.
Or ce sont principalement ces élèves qui utilisent les nouvelles installations. Ils sont une centaine
cette année pour une capacité de 120. Et ils sont également une centaine en attente en seconde...
« Que vont faire les 40 élèves qui seront de trop en 1re l'an prochain ? » s'interroge Florence
Guidez, la présidente du conseil local de la FCPE (1).
« Et pourquoi a-t-on laissé la région dépenser autant d'argent si l'État n'a pas l'ambition pédagogique
qui va avec ».
7 postes d'enseignant retirés. L'affaire est d'autant moins compréhensible, aux yeux de la
communauté éducative, que le lycée Raoul Dautry, le seul dans l'académie à proposer Sciences et
techniques de laboratoire (2), ne manque pas d'élèves et recrute jusqu'en Savoie ou dans la région
parisienne.
Du coup, une journée "lycée mort" a été organisée ce lundi matin par la FCPE avec la complicité de
bon nombre d'enseignants.
Sur les 800 élèves, seuls 40 se sont rendus en cours. Dans un lycée désert, presque fantôme,
quelques professeurs et parents ont improvisé une visite guidée à travers les longs dédales rutilants
des nouveaux bâtiments où s'alignent salles de biochimie, de culture cellulaire, de génie chimique,
fierté du lycée.
« A qui serviront-ils demain? » , s'est demandé un parent d'élève, Philippe Duchan, qui s'inquiète
aussi de la dilution prochaine des sciences de laboratoire dans le nouveau Bac STI-2D (3) voulu par
la réforme des lycées.
Le tout, évidemment, dans un contexte budgétaire tendu : le lycée Raoul Dautry devra rendre 7
postes d'enseignants à la rentrée prochaine. Au total, il en aura perdu 17 en trois ans.
« Quand je suis arrivé ici en 1994, il y avait 19 professeurs de physique-chimie, explique un
enseignant, Philippe Duthoit. Aujourd'hui il n'y en plus que onze ».
Quant au conseil régional (lire-dessous), il précise ne pas comprendre la décision du ministère de
l'Education et continue à souligner un autre paradoxe : l'absence de concertation entre la
collectivité, qui finance, et l'Etat, qui décide.
Florence Clavaud-Parant
(1) Fédération des Conseils de parents d'élèves.
(2) Avec le lycée Favard à Guéret qui propose une option.