TDV projections Monvoisin montueur mars2012
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TDV projections Monvoisin montueur mars2012
Tournée en Auvergne du film documentaire Mon voisin, mon tueur de Anne Aghion 5 6 avril 2012 Tourné sur les mêmes lieux pendant dix ans, ce documentaire saisit les réactions des Tutsi survivants et des Hutu qui ont massacré leurs familles. Chacun revient vivre là où le génocide s’est déroulé et l’enjeu de la réconciliation est au cœur de ce film présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2009. La réalisatrice Anne Aghion accompagnera le film du 5 au 6 avril 2012 en Auvergne. Temps fort de la tournée, l’historien Stéphane Audoin-Rouzeau donnera une conférence "Le génocide des voisins" le jeudi 5 avril à l’UFR de Lettres et Sciences humaines de Clermont-Ferrand. 6 2 , a v e n u e M a rx D o r m o y 63000 Clermont-Ferrand 04 73 69 99 02/06 08 70 26 99 www.tdv.itsra.net Contact presse Assia Graoui 06 08 70 26 99/[email protected] TdV mars2012 DP Mon voisin mon tueur / 1 Le contexte Qui connaissait le Rwanda avant 1994 ? Un pays minuscule (26 340 km2) enclavé en Afrique orientale, sans ressources stratégiques, avec une population rurale dense dans un décor grandiose de montagnes, le pays des lacs et des "mille collines". En quelques semaines sanglantes d’avril à juillet 1994, l’ancienne colonie belge est devenue le lieu du premier génocide d’Afrique, un drame majeur du XXe siècle. Le 6 avril 1994 à 20h30, l’avion du président rwandais Habyarimana explose en plein vol, victime d’un attentat. Cet événement est le détonateur d’un processus en germe (précédé de plusieurs massacres au début des années 60 et 70) : le génocide des Tutsi par les Hutu. En huit semaines, 800 000 personnes furent assassinées. Un génocide n’est ni une guerre, ni une guerre civile (même si les deux sont souvent concomitants)… L’idée d’extermination lui est consubstantielle. Inouï, indicible, ineffable, incroyable, inimaginable… il est surtout inoubliable ! Principale caractéristique du génocide de 1994 au Rwanda : c’est un génocide de proximité, entre voisins, qui a impliqué une participation massive de la population. Comment comprendre l’incompréhensible ? Comment comprendre les mécanismes de haine qui ont fait basculer tout un peuple dans la violence extrême ? S’agit-il d’une folie collective ? Derrière l’apparente spontanéité de ce génocide, il y a un plan concerté et un objectif, politique, lié aux rancœurs coloniales. Ce déchaînement de violences est l’aboutissement d’un long processus, entamé plusieurs décennies plus tôt, dont le génocide serait en quelque sorte le point d’orgue. De massacres en massacres, les Rwandais ont en effet développé une tolérance particulière à la violence : violence subie et violence commise. Dans un procès pour génocide, la preuve est ce qu’il y a de plus difficile à fournir. Etre victime d’un génocide, c’est être condamné à une souffrance éternelle. C’est aussi agir en justice, pour que la vérité soit dite. Être victime, c’est un état, un statut multiforme : victime directe ou indirecte, si l’on n’était pas présent pendant le génocide. La justice n’est pas la vengeance. En disant qui est coupable, qui est victime, elle peut être un moyen de reconstruire une société blessée, traumatisée. Réconciliation: plus qu’un mot, c’est un slogan au Rwanda, un mot d’ordre officiel. Neuf ans après le génocide, la société rwandaise n’a pas forcément retrouvé son unité, quand adoptée le 26 mai 2003, la Constitution affirme la prééminence de l’unité du peuple rwandais qui doit faire échec à toute nouvelle tentative génocidaire. Mais les rescapés ont encore peur. Et beaucoup ont eu du mal à pardonner. Un pardon qu’il fallait accorder, mais qui n’a pas toujours été sincèrement demandé: c’est l’une des difficultés de la démarche. Beaucoup de ces questions traversent le travail documentaire entrepris au Rwanda pendant dix ans par la documentariste Anne Aghion. Après Gacaca, vivre encore ensemble au Rwanda ? (2003) et Au Rwanda on dit… La famille qui ne parle pas meurt (2005), Mon voisin mon tueur est le dernier film d’une trilogie entamée en 2001. Contact presse Assia Graoui 06 08 70 26 99/[email protected] TdV mars2012 DP Mon voisin mon tueur / 2 Le film Mon voisin, mon tueur En 2001 sept ans après le génocide rwandais, des tribunaux populaires sont instaurés dans chaque localité : les Gacaca (prononcer gachacha ; littéralement "herbe douce" en kinyarwanda, l'endroit où l'on se réunit). Les survivants Tutsi peuvent y décrire la mort des leurs, et rappeler devant leurs bourreaux ce qui s’est passé. Ce tribunal peut, une fois les preuves administrées, prolonger la peine de prison des Hutu génocidaires. Mais les Gacaca sont surtout l’occasion de parler, afin de poser les bases d’une coexistence possible. Anne Aghion a suivi la même colline rwandaise depuis l’instauration des Gacaca. Faisant parler bourreaux et victimes, et les laissant évoquer leurs souvenirs du génocide, ainsi que la peur et l’impossibilité de vivre à nouveau avec l’assassin voisin, la réalisatrice montre à quel point la coexistence, presque insupportable, parvient tout de même à se mettre en place. Le plus saisissant dans Mon voisin, mon tueur est le caractère placide du décor : la vie de village a repris, d’autres enfants sont nés, et un grand soleil baigne le paysage. Mais dans leurs grands tissus colorés, les mères qui ont vu leurs maris et leurs enfants massacrés sous leurs yeux, témoignent avec douleur et horreur de ce passé inimaginable. Dans leurs regards et leur voix, la mort pèse encore, comme si elles n’avaient pas vraiment survécu au massacre des leurs. Le film est d’autant plus passionnant qu’il ne dénonce rien. Anne Aghion se place au plus près des témoins des deux bords pour tenter de capter leurs sentiments sur cette coexistence à la fois nécessaire et impossible. La parole devient ainsi la condition vitale de la réconciliation. Cela reste bien sûr extrêmement fragile et difficile dans la situation rwandaise où victimes et bourreaux se côtoient au quotidien, et où les accusés se défendent. En affrontant sans détours cette complexité, Mon voisin, mon tueur ouvre une réflexion essentielle sur les conditions du vivre ensemble qui dépasse largement les frontières du Rwanda. La réalisatrice Anne Aghion Anne Aghion est journaliste, réalisatrice et productrice franco-américaine. Née à Paris en 1960, elle est diplômée de langue et littérature arabes au Barnard College (Columbia University) à New York. Après deux ans d’études au Caire, sa carrière professionnelle débute au bureau parisien du New York Times et à l’International Herald Tribunes. Avant de réaliser et de produire ses films, Anne Aghion a travaillé en tant que chef-opératrice, productrice et monteuse. Filmographie • Mon voisin, mon tueur (2009) Prix Nestor Almendros 2010 au Human Rights Watch Film Festival de New York • Les Cahiers de la mémoire (2009) • Ice People (2008) • Au Rwanda on dit…la famille qui ne parle pas meurt (2004) Emmy Award 2005 • Gacaca, revivre ensemble au Rwanda (2002) Prix Fellini 2005 de l’UNESCO • Un portrait de Managua (1995) Coral Award 1996 du meilleur documentaire non-latino-américain au Havana Film Festival Contact presse Assia Graoui 06 08 70 26 99/[email protected] Anne Aghion TdV mars2012 DP Mon voisin mon tueur / 3 Le génocide des voisins : conférence, film et débat Jeudi 5 avril 2012, 20h à Clermont-Ferrand amphi 1 bd Gergovia à l’UFR de Lettres - Entrée libre Temps fort de la tournée, cette soirée* sera organisée avec l’UFR de Lettres, langues et sciences humaines, le Service universités culture (Suc) et l’association des Amis du temps des cerises. Le génocide des Tutsi du Rwanda, entre avril et juillet 1994, a vu le déploiement de violences extrêmes dont beaucoup sont inédites, car absentes des autres configurations génocidaires du XXe siècle. Sans nier le rôle majeur de l’appareil d’Etat rwandais – son armée, ses gendarmes et ses milices en particulier – le génocide n’en a pas moins pris le tour d’un massacre populaire. Dans ce cadre, la violence extrême a brisé les liens sociaux préexistants, à commencer par ceux du voisinage. De même le massacre a-t-il touché les milieux de travail, les équipes de sport, les écoles, les paroisses… Parfois, la famille ellemême n’a pas fait obstacle à la pulsion de violence, devenue ainsi intrafamiliale. C’est cette configuration nouvelle, d’ailleurs repérée en d’autres lieux que le Rwanda à la fin du XXe siècle, qui sera l’objet de la conférence. Stéphane Audoin-Rouzeau. *La séance conférence-projection s’inscrira également à Clermont-Ferrand dans le cadre de deux manifestations : Les Journées de l’Afrique organisées par la Mission des relations internationales de la Ville (du 30/03 au 6/04) "La couleur noire" programme d’événements développé en 2011-2012 par l’UFR LACC (Langues appliquées, commerce et communication).et le Service universités culture (SUC). Historien des conflits au XXe siècle, Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d'études à l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales) et président du Centre international de recherche de la Grande Guerre (Historial de Péronne - Somme). Il dirige depuis cinq ans un séminaire et plusieurs thèses sur le génocide des Tutsi rwandais. Stéphane Audoin-Rouzeau Bibliographie sélective • • • • • • • • • • • • avec Antoine Garapon dossier « France-Rwanda », Esprit n°5, mai 2010. Les armes et la chair. Trois objets de mort en 14-18, Paris, Armand Colin, 2009. Combattre. Une anthropologie de la guerre moderne (XIXe-XXIe siècle), Paris, Seuil, 2008. « Redécouvrir la violence de guerre du XXe siècle ? », in Michel Wieviorka (ed.), Les sciences sociales en mutation, Editions sciences humaines, 2007, p. 519-527. « Massacres. Le corps et la guerre », in Histoire du corps, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine, Georges Vigarello (dir.), t. 3, Paris, Seuil, 2006, p. 281-320 « Histoire culturelle du phénomène guerrier au XXe siècle et questionnement anthropologique », in L’histoire culturelle du contemporain, Laurent Martin et Sylvain Veneyre (dir.), Nouveau Monde Editions, 2005, p.409-420. La guerre au XXe siècle. L’expérience combattante, Documentation photographique, 2004, 63 p. Cinq deuils de guerre (1914-1918), Paris, Noêsis, 2001. avec A. Becker, 14-18, Retrouver la guerre, Paris, Gallimard, Bibliothèque des histoires, 2000. L'enfant de l'ennemi, Paris, Aubier, 1995 [rééd. 2009]. La guerre des enfants (1914-1918), Paris, A. Colin, 1993. 1914-1918. Les combattants des tranchées, Paris, A. Colin, 1986. film et débat avec la réalisatrice Vendredi 6 avril 2012, 20h 30 à Vic-le-Comte Halle du Jeu de Paume – 5,5 et 3,5 € Soirée organisée par Ciné-Parc, circuit de cinéma itinérant du parc du Livradois-Forez, en collaboration avec les Amis de la Comté républicaine, la LDH Billom, Billom sans frontières Contact presse Assia Graoui 06 08 70 26 99/[email protected] TdV mars2012 DP Mon voisin mon tueur / 4 Les organisateurs Un projet initié par Traces de Vies Créé en 1991 et organisé par l’Institut de travail social de la région Auvergne (ITSRA), Traces de Vies est le 3e festival de film documentaire en France. Il se déroule chaque dernière semaine de novembre à Clermont-Ferrand et Vic-le-Comte. Traces de Vies diffuse également toute l’année des documentaires d’auteurs, en collaboration avec les cinémas d’art et essai en Auvergne et les partenaires les plus pertinents selon le sujet (structures culturelles, associations, universités, Éducation nationale, organismes professionnels etc.) Mon voisin, mon tueur sélectionné à Cannes en 2009 mais insuffisamment connu en France, offre l’opportunité de lier la diffusion d’un documentaire important à la question toujours actuelle de la violence et de la justice entre les hommes. Les dates du 5 et 6 avril correspondent au 18e anniversaire du début du génocide au Rwanda, le 7 avril 1994. Anne Aghion, la réalisatrice accompagnera le film en Auvergne du 5 au 6 avril 2012. Les partenaires - UFR Lettres, langues et sciences humaines. Pour mémoire, l’historien S. Audoin-Rouzeau a enseigné de 1984 à 1990 à Clermont-Fd. Et plusieurs universitaires travaillent à l’université Blaise Pascal sur les violences de guerre dont Nicolas Beaupré, au département d’histoire ou le CELIS (Centre de recherche sur la littérature et la sociopoétique) avec un programme ANR EVE* (Enfance, violence, exil) dirigée par Catherine Milkovitch-Rioux - SUC (Service universités culture) - association les Amis du Temps des cerises, organisateur chaque jeudi d’une conférence avec l’UFR LLSH et le SUC - Sauve Qui Peut le Court Métrage - Société Aresté services - LACC (Langues appliquées, commerce et communication) dans le cadre du programme « La couleur noire » - Journées de l’Afrique organisées par la Mission des relations internationales (Ville de Clermont-Fd) - Amis de la Comté républicaine - Ligue des droits de l’Homme de Billom - Billom sans frontière *Programme de recherches sur des collections et des travaux relatifs à l’expérience enfantine de la guerre à travers des collections de dessins d’enfants, des périodiques et albums, des témoignages, d’écrivains… depuis la Première Guerre mondiale à l’aube du 21e siècle, à partir de travaux menés par l’université Blaise Pascal de Clermont-Fd, en partenariat avec l’université de Picardie Jules Verne et l’université de Regensburg. Contact presse Assia Graoui 06 08 70 26 99/[email protected] TdV mars2012 DP Mon voisin mon tueur / 5