Rien ne se perd, tout se transforme!

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Rien ne se perd, tout se transforme!
Rien ne se perd, tout se transforme!
Interview de Frédéric PICHARD, Artisan-Boulanger, Gérant de la Maison Pichard
Cet adage, Frédéric Pichard l'a toujours appliqué depuis qu'il exerce sa passion d'artisanboulanger. À tel point qu'une nouvelle création est née de la transformation des baguettes
qu'il ne vendait pas à la fin de la journée : la pichardise !
Pouvez-vous nous présenter votre activité ?
Nous sommes une boulangerie–pâtisserie composée de 24 personnes où tout est fait maison. Je
travaille exclusivement avec des producteurs, sans intermédiaire, y compris pour la farine que
j'achète à la semence et non auprès d'un meunier. C'est comme ça que nous avons créé et
fabriquons les baguettes Pichard.
En quoi s’est-elle inscrite dans une démarche anti-gaspillage?
Avec mon épouse, on a toujours eu cette démarche de ne rien gaspiller : vous verriez la poubelle
de mes grands-parents, il n'y avait rien ! Les épluchures allaient aux animaux et les restes étaient
cuisinés, et c'était bon ! De toute façon, ils ne pouvaient pas se permettre de gaspiller...
Mes parents étaient boulangers et ils faisaient du pain toasté avec le pain du jour qu'ils n'avaient
pas vendu pour ne pas le jeter. Et lorsque j'ai été boulanger moi-même, j'ai conservé cette
habitude de transformer les baguettes non vendues.
Ainsi, je propose donc à mes clients des pains toastés issus des baguettes invendues car je me
suis toujours refusé à congeler le pain pour le vendre le lendemain aux clients : ce n'est pas la
conception que je me fais de mon métier. Ici, tout est fait maison, et est servi frais.
Comment est née la pichardise?
La pichardise découle de cette habitude de transformer le pain plutôt que de le jeter. J’ai eu l’idée
de la recette un matin alors que je déjeunais : il me restait du pain et du caramel. J'ai toasté le pain
et le caramel ensemble dans mon four à bois. Il faut que ce soit cuit, juste ce qu'il faut pour que ce
soit croustillant mais pas trop parce que le caramel brûle.
C'est de cette façon qu'est née la pichardise, de l'envie de faire un produit noble, une vraie
pâtisserie, une vraie création...
Quels bénéfices et quelle satisfaction en tirez-vous ?
En termes de bénéfices, ça ne change pas grand-chose : les pichardises je n'en fais que si j'ai des
baguettes en trop de la veille.
Par contre, la satisfaction que j'ai, c'est de proposer des produits de qualité à mes clients, et qui ne
sont pas chers, du fait en partie que je n’ai aucun intermédiaire. D'ailleurs certains sont étonnés !
Et surtout, c'est d'exercer ce que je pense être réellement notre métier ; c'est à dire avec toujours
l'idée que ce que l'on produit ne peut pas partir comme ça à la poubelle.

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