Éric-Emmanuel Schmitt

Transcription

Éric-Emmanuel Schmitt
Classiques
& Contemporains
Éric-Emmanuel Schmitt
Oscar et la dame rose
LIVRET DU PROFESSEUR
établi par
JOSIANE GRINFAS-BOUCHIBTI
professeur de Lettres
SOMMAIRE
DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE
L’association Les Blouses roses
.....................................................
La journée d’un enfant hospitalisé
.................................................
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POUR COMPRENDRE :
quelques réponses, quelques commentaires
Étape 1 La situation d’énonciation ................................................
Étape 2 La vieille dame et l’enfant .............................................
Étape 3 Oscar ou le point de vue
d’un enfant sur l’inconnu ................................................
Étape 4 Le pouvoir de la parole .....................................................
Étape 5 Un conte métaphysique ...................................................
Étape 6 Un conte philosophique .................................................
Étape 7 Les enjeux de l’écriture ..................................................
Étape 8 La vie est un combat ........................................................
Conception : PAO Magnard, Barbara Tamadonpour
Réalisation : Nord Compo, Villeneuve-d’Ascq
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DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE
L’association Les Blouses roses
L’association Les Blouses roses / ALH (Animation Loisirs à l’hôpital) a été
créée en 1945 et reconnue d’utilité publique depuis 1967. En 1999, elle
devient membre de l’Apache (Association pour l’amélioration des conditions d’hospitalisation des enfants). Elle a pour fonction de permettre le
« mieux-être » des malades, en particulier les enfants, et des personnes
âgées.
À titre indicatif, en 2003, Les Blouses roses ont rendu 1 200 000 visites à
l’hôpital : 1 500 bébés, 33 000 enfants, 1 000 adolescents, 6 500 adultes
et 7 000 personnes âgées ont bénéficié de leurs « soins ». Elles sont présentes dans 230 établissements (hôpitaux et maisons de retraite) et 110
villes par l’intermédiaire de 2 900 bénévoles. L’association apporte des animations variées aux malades, activités ludiques, créatives et artistiques (qui
vont du dessin à la cuisine, en passant par le jardinage, les jeux de société,
la musique ou la lecture, etc.), pour leur permettre de surmonter les bouleversements psychologiques liés à l’hospitalisation ou pour rompre l’isolement des personnes âgées en maison de retraite.
Les bénévoles sont régulièrement formés et suivis (soutien psychologique
et apprentissage des techniques pour animer les travaux manuels). Chacun
consacre au moins une demi-journée par semaine à des animations pratiquées en équipe dans les établissements.
Le nom des Blouses roses vient du fait que les bénévoles de l’association
sont reconnaissables à leur blouse fuchsia, rappel du but premier de ces animations : changer la couleur de la vie des malades et des personnes âgées,
les aider à « voir la vie en rose » en leur redonnant le goût (et la possibilité)
d’être actifs et celui de vivre.
L’association a reçu le soutien d’Éric-Emmanuel Schmitt qui a écrit,
dans les pages du site : « Le succès d’Oscar et la Dame rose est aussi le succès du cœur et de la compassion. Donc le vôtre. Je soutiens avec passion
votre action qui consiste à apporter un sourire, du temps et de la joie de
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vivre aux malades. Peut-être avais-je, moi-même, enfilé une blouse rose les
jours où j’écrivis Oscar et la dame rose. »
La journée d’un enfant hospitalisé
Le site de l’Assistance publique1 permet à chaque enfant qui va être hospitalisé (ainsi qu’à ses proches) de connaître le déroulement de sa journée.
Celle-ci est rythmée par les soins prodigués, les repas, les visites et, si l’hospitalisation est longue, les cours. Les différents services proposés ont pour
fonction d’agrémenter le séjour de l’enfant, de le distraire et de lui permettre de garder un contact avec le monde extérieur. Ils sont souvent assurés par des associations de bénévoles.
Le centre scolaire est dirigé par un directeur de l’Éducation nationale ;
les instituteurs et professeurs dispensent leur enseignement soit au chevet
des malades, soit dans des salles de classe.
Certains hôpitaux disposent aussi de bibliothèques et d’espaces consacrés aux animations.
1. www.aphp.fr.
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POUR COMPRENDRE : quelques réponses,
quelques commentaires
Étape 1 [La situation d’énonciation, p. 84]
4 Les quatorze lettres ne sont pas précisément datées. On ne connaît
pas le jour de leur rédaction, sauf pour la quatrième lettre, car Oscar écrit :
« nous sommes le 21 décembre » (page 46, l. 2) ; ou pour la septième lettre
(page 62), écrite le jour de Noël. On sait par la deuxième lettre que
Mamie-Rose peut rendre visite à Oscar pendant douze jours (page 30,
l. 223-224).
Il ne faut pas confondre les quelques indicateurs temporels qui correspondent aux conversations (deuxième lettre, page 31, l. 237-238 : « On est
le 19 décembre ») et ceux qui permettraient de dater précisément chaque
lettre, même si on peut supposer que leur rédaction suit de peu les conversations entre le narrateur et Mamie-Rose et qu’Oscar écrit une lettre par
jour. En effet, on lit, à la deuxième lettre : « dans douze jours, j’aurai cent
trente ans » (page 32, l. 253) ; et dix lettres plus loin : « Cent dix ans. Ça fait
beaucoup » (page 79).
5 Le rythme de la narration s’accélère à partir de la huitième lettre,
puisque le nombre de pages et de lignes se réduit jusqu’à la dernière lettre
d’Oscar qui compte trois lignes (page 79).
13 C’est le verbe latin incipit qui désigne le début d’un roman.
14 Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran, paru aux Éditions Albin
Michel en 2001 et aux Éditions Magnard en 20041, raconte la naissance et
le destin de la relation entre Monsieur Ibrahim, un vieil épicier parisien, et
Moïse, un jeune garçon mal-aimé. Ce récit a d’abord été une pièce de
1. Dans la même collection, « Classiques & Contemporains », n° 57.
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théâtre, mise en scène et interprétée par Bruno Abraham-Kremer, avant
d’être adapté au cinéma (film réalisé par François Dupeyron et sorti sur les
écrans en septembre 2003).
15 Le roman par lettres – ou roman épistolaire – se développe au
XVIIIe siècle. Parmi les « classiques », on peut citer :
– les Lettres persanes de Montesquieu (1721) ;
– Manon Lescaut de l’abbé Prévost (1731) ;
– La Religieuse de Denis Diderot (1760) ;
– Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau (1761) ;
– Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1782).
Étape 2 [La vieille dame et l’enfant, p. 86]
6 Cette scène se trouve rapportée dans la deuxième lettre, après qu’Oscar
a été découvert caché dans le placard à balais par Madame N’da : son seul
désir est de voir Mamie-Rose (énoncé cinq fois) : « Du granit. Une falaise.
Une dalle de béton. Rien à faire. Je n’écoutais même plus ce qu’on me
disait. Je voulais voir Mamie-Rose » (page 25, l. 108-110).
Le jeu proposé par Mamie-Rose a pour résultat d’accélérer artificiellement le vieillissement d’Oscar : « À partir d’aujourd’hui, tu observeras
chaque jour en te disant que ce jour compte pour dix ans » (page 31,
l. 249-250). L’âge fictif se substitue à l’âge réel, et quand Oscar meurt, il n’a
plus dix ans, mais cent dix : il est donc un très vieil homme faiblissant.
Ce « jeu » avec le temps et les dialogues avec l’enfant permettent l’acceptation de la fin de vie.
13 On peut citer :
– Le Vieil Homme et l’Enfant, film de Claude Berri sorti en 1966 dont
les personnages sont Claude et Pépé ;
– La Vie devant soi d’Émile Ajar (pseudonyme pour Romain Gary),
ouvrage paru aux Éditions Gallimard en 1975, porté à l’écran par Moshé
Mizrahi en 1977 (avec Simone Signoret), dont les personnages principaux
sont Madame Rosa et Mohammed (dit « Momo »), dix ans.
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14 Le mot synonyme est l’adjectif qualificatif éphémère, dont l’étymologie grecque signifie « en un seul jour ».
15 Ces sociétés sont celles où les générations peuvent vivre sous le même
toit, comme en Afrique (Maghreb, Afrique subsaharienne), en Inde et en
Asie « traditionnelle » (Japon, Chine, Vietnam, Cambodge, etc.).
Étape 3 [Oscar ou le point de vue d’un enfant
sur l’inconnu, p. 88]
2 À aucun moment Oscar n’emploie d’euphémismes pour désigner la
mort ou la maladie. Il donne même une leçon de lucidité au docteur
Düsseldorf à qui il lance : « Faut pas tirer une tête pareille, docteur
Düsseldorf. Écoutez, je vais vous parler franchement parce que moi, j’ai
toujours été très correct sur le plan médicament et vous, vous avez été
impeccable sur le plan maladie… » (page 73, l. 53-56).
Cette lucidité s’apparente à celle des philosophes pour lesquels vivre,
c’est aussi « apprendre à mourir » (cf. Michel de Montaigne).
14 La quête de l’amour s’inscrit dans le code d’honneur du chevalier et
donc dans les manières de cour. C’est l’amour courtois, tel que le représentent les romans et récits de chevalerie inspirés de la matière de Bretagne,
notamment. L’amoureux réalise des exploits, subit des épreuves morales et
physiques pour se mettre en valeur et conquérir l’amour de sa dame. Celle-ci
lui donne un gage d’amour – anneau, manche ou banderole – qu’il arbore
pendant les tournois.
Dans cette littérature, l’amour est idéalisé ; le chevalier et sa dame sont
des amoureux parfaits qui évoluent dans un univers de plaisirs très codifiés,
marqués par le symbole.
Ainsi débute l’amour d’Oscar pour Peggy Blue ; celle-ci est d’abord assez
lointaine et intimidante : « Il y a plein de lumière et de silence autour d’elle,
on a l’impression de rentrer dans une chapelle quand on s’approche », écrit
Oscar (page 35, l. 39-41). Il ne veut pas la séduire qu’avec son corps
(page 36, l. 54) et, pour gagner son amour, il est prêt à « la protéger contre
les fantômes » de l’hôpital (page 36, l. 56). Quand il annonce cette épreuve,
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il entre dans un monde idéal : « L’air devenait plus aérien, le silence plus
silencieux [...] tout changeait lorsqu’on s’approchait de son lit éclairé par
une lumière qui tombait de nulle part » (page 38, l. 94-97).
15 To cure signifie « soigner » et to care « prendre soin de ». La proximité
des deux verbes est moins lisible en français, mais elle existe. Le rôle de
Mamie-Rose est d’ajouter aux soins l’amour, peut-être la meilleure des thérapeutiques.
Étape 4 [Le pouvoir de la parole, p. 90]
8 Les deux interlocuteurs se trouvent dans la chapelle de l’hôpital (chez
Dieu, selon Oscar) et face à la statue de Jésus, c’est-à-dire face à une représentation de la sublimation de la souffrance physique.
La première thèse développée par Mamie-Rose veut convaincre Oscar
que l’idée de mourir n’est pas forcément source de souffrance et qu’elle est
maîtrisable : « à l’idée de mourir, tu n’es pas obligé d’avoir mal. Tu ne sais
pas ce que c’est. Ça dépend donc de toi » (page 52, l. 135-136).
Or, elle est maîtrisable si l’esprit cesse de redouter l’inconnu et accepte le
mystère : « Je te propose, Oscar, de ne pas avoir peur mais d’avoir confiance.
Regarde le visage de Dieu sur la croix : il subit la peine physique mais il
n’éprouve pas de peine morale car il a confiance » (page 53, l. 163-166).
Ce discours va à l’encontre de l’opinion commune qui veut que ce soit
justement l’inconnu qui génère la peur, dont celle du passage de la vie à la
mort. La phrase qui clôt cette argumentation est la suivante : « Voilà ! C’est
ça le bénéfice de la foi. Je voulais te le montrer » (page 53, l. 168-169).
11 – L’adjectif didactique vient du verbe grec didaskein, « apprendre » : le
dialogue didactique implique deux locuteurs qui sont liés par le désir de
transmettre ou de recevoir le savoir.
– L’adjectif dialectique vient du nom grec dialektikè, « art de discuter » :
le dialogue dialectique implique deux locuteurs à égalité qui échangent leur
point de vue.
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12 Ce texte s’intitule Harold et Maude : il traite de la rencontre entre un
jeune homme triste, qui met sa mort en scène, et une vieille dame anticonformiste et pleine d’humour, qui lui redonne goût à la vie. Bien que l’un
ait vingt ans et l’autre quatre-vingts, l’amour est là et force le lecteur à porter un autre regard sur la vieillesse.
13 Ce philosophe est Socrate, né en 470 et mort en 399 av. J.-C.,
après avoir été condamné pour crime d’impiété et corruption de la jeunesse. Il dispensait son « enseignement » au cours des conversations avec ses
disciples. Ce sont les écrits de Platon qui nous permettent d’« entendre » les
idées de Socrate. Platon naquit probablement à Athènes en 427 av. J.-C.,
dans une famille d’aristocrates. En 407 av. J.-C., survint l’événement capital de sa vie : la rencontre avec Socrate, dont il suivit l’enseignement
pendant huit ans. La plupart des textes de Platon prennent la forme de dialogues, dont la méthode didactique est sans doute empruntée au « maître » :
la discussion part d’une définition proposée par un interlocuteur ; Socrate
passe la définition au crible et en tire des conclusions que l’interlocuteur
approuve au fur et à mesure.
Cette méthode est aussi celle de Mamie-Rose, qui amène Oscar à la
compréhension du mystère de la vie.
Étape 5 [Un conte métaphysique, p. 92]
9 et 10 Oscar reçoit la visite de Dieu ou plutôt du Créateur ; en effet,
c’est la création de l’aube qui manifeste Sa présence et, plus généralement,
le sentiment qu’a Oscar d’appartenir à un éternel mouvement de création
du temps.
L’imparfait des lignes 8 à 14 (page 76) exprime cette idée de durée et de
répétition : « C’était le matin. J’étais seul sur la Terre. Il était tellement tôt que
les oiseaux dormaient encore, que même l’infirmière de nuit, Madame
Ducru, avait dû piquer un roupillon, et toi tu essayais de fabriquer l’aube. Tu
avais du mal mais tu insistais. Le ciel pâlissait. Tu gonflais les airs de blanc, de
gris, de bleu, tu repoussais la nuit, tu ravivais le monde. Tu n’arrêtais pas. »
Les phrases nominales qui suivent, ponctuées du point d’exclamation,
soulignent l’idée du mouvement : « Et voilà du jour ! Et voilà de la nuit ! Et
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voilà le printemps ! Et voilà l’hiver ! Et voilà Peggy Blue ! Et voilà Oscar ! Et
voilà Mamie-Rose ! Quelle santé ! »
L’expérience vécue par Oscar peut être lue comme une révélation ou
comme une transcendance. C’est ce qu’il exprime par les lignes 22 à 27 :
« Je contemplais la lumière, les couleurs, les arbres, les oiseaux, les animaux. Je
sentais l’air passer dans mes narines et me faire respirer. J’entendais les voix qui
montaient dans le couloir comme dans la voûte d’une cathédrale. Je me trouvais vivant. Je frissonnais de pure joie. Le bonheur d’exister. J’étais émerveillé. »
13 Le mot foi a pour origine le mot latin fides, qui désigne :
– la bonne foi, la loyauté, la droiture ;
– la promesse, la parole donnée ;
– la protection, l’assistance ;
– ce qui produit la confiance.
14 Le raisonnement de Mamie-Rose fonctionne souvent par induction :
il part d’un fait particulier (la souffrance de Jésus, sa mère qui se réjouissait
à l’idée de mourir, Plum Pudding qui pensait que la vie était éternelle) pour
en déduire une vérité plus générale. Les fables, les paraboles fonctionnent
sur le mode de l’induction parce qu’il frappe l’imagination.
15 Cette page est une référence au chapitre I de la Genèse, versets 14 et 15 :
« Dieu dit : “Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour de la nuit, qu’ils servent de signes tant pour les fêtes que pour les
jours et les années,
et qu’ils servent de luminaires au firmament du ciel pour illuminer la
terre.” Il en fut ainsi. »
Au chapitre II, versets 2 et 3, est évoquée la globalité de l’œuvre de
Dieu :
« Dieu acheva au septième jour l’œuvre qu’il avait faite, il arrêta au septième jour toute l’œuvre qu’il faisait.
Dieu bénit le septième jour et le consacra car il avait alors arrêté toute
l’œuvre que lui-même avait créée par son action. »
La Bible, traduction œcuménique, « Le Livre de Poche », Hachette.
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Étape 6 [Un conte philosophique, p. 94]
8 L’enseignement de Mamie-Rose est d’abord un questionnement. Elle
le dit explicitement à la page 72 (l. 36-39) : « Les questions les plus intéressantes restent des questions. Elles enveloppent un mystère. À chaque
réponse, on doit joindre un “peut-être”. Il n’y a que les questions sans intérêt qui ont une réponse définitive. »
13 En 399 av. J.-C., Socrate fut condamné par la cité à boire la ciguë.
Dans l’Apologie de Socrate et dans le Phédon, Platon restitue les dernières
paroles de son maître. Celui-ci énonce un dernier paradoxe en présentant
la mort comme un bonheur : elle lui évite les maux de la vieillesse et vient
à son heure. Elle n’a pas de poids dans la balance entre elle-même et la
vérité et ne doit pas être crainte par le philosophe, que l’andreia (le « courage viril ») exerce à la mort.
C’est Tacite qui nous a laissé le récit de la mort de Sénèque, condamné
au suicide par l’empereur Néron. Sénèque et son épouse Paulina s’ouvrent
les veines dans l’étuve (sorte de sauna) de leur villa. Il meurt en imitant
l’exemple de Socrate, porté par sa foi en l’immortalité de l’âme, emprisonnée dans le corps et délivrée par la mort, et consolant les amis qui se trouvaient autour de lui.
14 Ce philosophe grec est Épicure ; il a beaucoup influencé Michel de
Montaigne.
Étape 7 [Les enjeux de l’écriture, p. 96]
6 Cette correspondance avec Dieu a pour fonction d’accompagner
Oscar dans son cheminement vers la fin de l’existence. L’écriture permet au
jeune garçon d’analyser, de dire ce qu’il vit et, donc, de prendre de la distance avec la souffrance psychologique, les médicaments traitant de la souffrance physique.
L’écriture est un outil de connaissance de soi et de l’autre, du plus intime
au plus mystérieux.
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9 Cette discipline est la psychanalyse, née à Vienne des recherches et
expériences de Sigmund Freud et de ses disciples.
10 Le catch est un sport-spectacle d’origine américaine, forme évoluée
de la lutte gréco-romaine. À la base, il s’agit d’un affrontement à mains nues
qui oppose deux adversaires sur un ring, pendant cinq, dix, quinze ou
soixante minutes.
• Les règles
Pour l’emporter, l’un des combattants doit river au tapis les épaules de
son adversaire pendant trois secondes ou le faire abandonner à l’aide d’une
prise de soumission.
Si un combattant est dans les cordes, le second ne doit pas le toucher. En
théorie, le combat se déroule à l’intérieur du ring. Le protagoniste peut être
disqualifié :
– s’il projette volontairement son adversaire au-dessus de la troisième
corde qui entoure le ring ;
– s’il utilise un objet ;
– s’il fait preuve de violence à l’égard de l’arbitre ou s’il refuse de lâcher
prise quand celui-ci le lui ordonne.
• Quelques variantes dans les types de combats
– « Hell in a cell » : une cage couvre le ring, empêchant toute sortie.
– « Bataille royale » : combat avec un nombre déterminé de catcheurs ; le
vainqueur est celui qui a réussi à projeter son adversaire au-dessus de la troisième corde.
• Les « gimmicks »
Chaque combat est scénarisé ; chaque protagoniste interprète un personnage et est acteur d’une histoire qui doit faire réagir les spectateurs. Il
correspond à un type, comme « le cool », « le patriote », « l’étranger antiaméricain », « l’efféminé », « le monstre invincible »...
• Un combat légendaire
Celui de Hulk Hogan contre The Iron Sheik, le 23 janvier 1984, au
Madison Square Garden de New York.
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11 On peut citer Louis-Ferdinand Céline (Prix Renaudot pour Voyage
au bout de la nuit en 1932) ou Raymond Queneau (pour Zazie dans le
Métro, 1959) ; ou encore Francis Carco (1886-1958) qui, dans ses romans,
restitue les conversations de la pègre de Paname qu’il côtoyait la nuit.
Étape 8 [La vie est un combat, p. 98]
7 Le ring, comme toute scène, est la métaphore de la vie, de ses accidents
et de l’énergie que l’homme déploie à les recevoir puis à les surmonter ;
métaphore rendue explicite par Oscar quand il déclare : « je me suis dit
encore une fois que, décidément, le catch, c’était une bonne école pour la
vie » (page 64, l. 51-52).
12 L’actrice qui a d’abord interprété le rôle de Mamie-Rose est Danielle
Darrieux, lors de la création de la pièce, au théâtre des Champs-Élysées, en
2002.
13 Le nom parabole vient du grec parabolè qui signifie
« comparaison ». La parabole est un petit récit imagé qui exprime une vérité
religieuse ou morale et donne une forme concrète à un enseignement
abstrait. On peut dire que les récits de matchs dans lesquels Mamie-Rose
combat les catcheuses les plus redoutables sont autant de paraboles d’un
message qui serait : « Il y a toujours une solution pour vaincre les pires
adversaires. »
14 Créations théâtrales d’Éric-Emmanuel Schmitt :
– La Nuit de Valognes (1991) ;
– Le Visiteur (1993) ;
– Golden Joe (1995) ;
– Variations énigmatiques (1996) ;
– Milarepa (1997) ;
– Le Libertin (1997) ;
– Frédérick ou le Boulevard du Crime (1998) ;
– Hôtel des deux mondes (1999) ;
– Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran (1999) ;
14
– Petits Crimes conjugaux (2003) ;
– Mes Évangiles – La Nuit des oliviers (2004) ;
– Mes Évangiles – L’Évangile selon Pilate (2004) ;
– La Tectonique des sentiments (2005) ;
– Ma Vie avec Mozart (2005).
Oscar et la Dame rose est en correspondance avec :
– Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran puisque, dans les deux pièces,
une personne âgée donne à un enfant la force de continuer à vivre ;
– Le Visiteur puisque Sigmund Freud, sceptique comme Oscar, y reçoit
la visite de Dieu.
© Éditions Magnard, 2006
www.magnard.fr

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