Fiche objectif – la conscience

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Fiche objectif – la conscience
Fiche objectif – la conscience
A la fin de la leçon, je dois être capable de… I. Vocabulaire :
a) définir la notion et distinguer les termes voisins : -­‐ Les 2 sens du mot conscience (conscience psychologique et conscience morale). b) définir/distinguer les termes suivants : -­‐ les 4 sens de sujet ; -­‐ cogito cartésien ; -­‐ l’inconscient freudien ; -­‐ substance ; -­‐ moi/je ; -­‐ être/exister ; -­‐ mauvaise foi (Sartre) ; -­‐ angoisse (Sartre) ; -­‐ intersubjectivité.
II. Problématisation + thèses et arguments + citations
a) de repérer les problèmes liés à cette notion : -­‐ /vérité : la conscience est-­‐elle une source d’information fiable (autant vis-­‐à-­‐vis de notre perception du monde que de nous-­‐mêmes) ? (Problème de la subjectivité et de l’inconscient.) -­‐ /liberté : La liberté n’est-­‐elle pas une illusion de la conscience (car nous ignorons les causes qui nous déterminent à agir comme disait Spinoza) ? -­‐ /identité : Suis-­‐je ce que j’ai conscience d’être ? Qu’est-­‐ce qui fait l’unité de ce que je suis par-­‐
delà mes changements ? b) c) de citer 3 références philosophiques et d’en démontrer les thèses, d’en évaluer les conséquences : -­‐ René Descartes, Le Discours de la Méthode et Les Méditations Métaphysiques : même si le monde est un rêve, même s’il existe un malin génie tout puissant cherchant à me tromper, s’il me trompe et si je doute, c’est que j’existe : je ne peux donc pas douter de mon existence. « Je pense donc je suis » est une vérité résistant même au doute hyperbolique. Or que suis-­‐je ? Essentiellement une chose qui pense, une substance pensante, indépendante du corps. Le cogito peut se penser lui-­‐même et n’a pas besoin des autres et du corps pour exister. -­‐ Blaise Pascal, Les pensées : si chacune de nos qualités peut disparaître, elles ne peuvent donc pas qualifier ce que je suis en-­‐deçà de mes changements. Le moi est alors insaisissable. -­‐ John Locke : ce qui fait l’unité du sujet, ce n’est pas une substance ou l’âme, mais la mémoire et la conscience de soi, c’est-­‐à-­‐dire la capacité de dire « c’est moi qui l’ai fait ». -­‐ David Hume, Traité de la nature humaine : le moi n’est qu’une fiction, une idée, car l’introspection et l’expérience ne révèlent que des perceptions diverses, jamais un « moi » ou une âme. -­‐ Emmanuel Kant, La Critique de raison pure : la conscience est un pouvoir de synthèse, non une chose. On ne peut pas faire l’expérience du moi, qui n’est qu’une Idée, mais une Idée nécessaire à la morale (se penser l’auteur de nos actes). La capacité à dire « je » est une fonction purement logique (capacité à synthétiser nos représentations, à les penser de façon unifiée) qui ne dit rien sur notre « moi ». Nous ne pourrons jamais faire l’expérience de l’essence de notre être car nous nous percevons nous-­‐mêmes à travers un filtre, mais nous pouvons postuler l’existence de l’âme comme chose en soi inconnaissable. C’est la conscience qui donne à l’homme sa dignité. -­‐ G. W. F. Hegel, Introduction à l’esthétique : contrairement aux choses de la nature, l’homme ne se contente pas d’être, il a besoin de se représenter lui-­‐même. D’où le besoin de faire de l’art pour se projeter lui-­‐même en face de lui, en extériorisant ce qu’il ressent dans la matière : c’est une manière, par la pratique, de prendre conscience de lui-­‐même. -­‐ K. Marx, L’Idéologie allemande : notre conscience est conditionnée par nos conditions matérielles d’existence (notre société et notre place dans cette société, notre époque). Le moi ne Fiche objectif – la conscience
peut donc s’expliquer par lui-­‐même ou se penser comme de façon isolée : notre pensée se construit dans nos rapports aux autres, notre moi est d’origine intersubjective. -­‐ F. Nietzche, Par-­‐delà bien et mal : l’unité du « je » est une illusion grammaticale. La conscience a été inventée pour culpabiliser l’homme. L’homme est le jouet de forces physiologiques non conscientes. -­‐ S. Freud : l’inconscient permet d’expliquer les actes manqués, les névroses et les rêves. Ce sont l’expression de désirs refoulés, censurés et donc inconscients. L’hypothèse de l’inconscient montre qu’une partie du psychisme échappe au sujet lui-­‐même et à la conscience. -­‐ J.-­‐P. Sartre, L’Être et le Néant et L’existentialisme est un humanisme : la conscience n’est pas un être comme un chose ; elle est au contraire capacité d’introduire du néant dans l’être. Un être conscient n’est pas, il se fait : je me fais triste, je ne le suis pas. La conscience est angoisse lorsqu’on prend conscience que l’on est obligé de choisir qui l’on est sans guide. La mauvaise foi est cette fuite devant l’angoisse : c’est jouer à « être », se faire que l’on est ceci, en occultant notre choix. e) de repérer les thèses concurrentes pour chaque problème et particulièrement : Descartes : la conscience est ce qu’il y a de Nietzsche : la conscience est une illusion inventée plus certain. pour responsabiliser l’homme. Descartes : la conscience de soi est la Pascal : le moi est insaisissable. connaissance la plus certaine. Kant : l’âme, l’essence de l’être, est inconnaissable (car elle n’est pas l’objet d’une expérience possible, seulement une Idée de la raison). Freud : le moi n’est pas maître chez lui. Une partie de notre psychisme échappe à la conscience tout en déterminant notre manière de penser. Descartes : l’homme est une chose qui Locke : ce qui fait l’unité du moi, c’est la conscience pense, une substance pensante. de soi et la mémoire, non une substance. Kant : la conscience est un pouvoir de synthèse, non une chose. Si l’on postule à titre d’Idée l’existence de l’âme, celle-­‐ci est insaisissable par l’expérience. Sartre : l’homme n’est pas une chose, il existe, il se fait, mais il n’est pas comme une chose est. Descartes : le cogito est une certitude Kant : le « je » n’est qu’une fonction de la pensée, indubitable. non une preuve de l’existence de l’âme. Descartes : le cogito n’a besoin que de lui-­‐ Marx : le moi est d’origine sociale, intersubjective. même pour se comprendre, par réflexivité. Je me construis par mon rapport aux autres. Descartes : l’homme possède une volonté Spinoza : la conscience de notre liberté est absolument libre et infinie. illusoire, car nous avons conscience de nos désirs, mais pas des causes qui nous déterminent à désirer. Marx : la conscience est conditionnée par les conditions matérielles d’existence. Nietzsche : l’homme est le jouet de pulsions physiologiques contradictoires et inconscientes. Freud : l’homme est influencé par ses désirs refoulés et inconscients.