Des ateliers ouverts… et menacés ! 14 mai
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Des ateliers ouverts… et menacés ! 14 mai
CULTURE JEUDI14MAI2015 P STRASBOURG Rencontre avec les Klarsfeld Beate et Serge Klarsfeld. DOCUMENT REMIS Ils publient leurs mémoires marquées du poids de l’histoire et d’une quête indéfectible de la justice : Beate et Serge Klarsfeld acceptent ce qui devrait être leur seul déplacement en régions pour une rencontre publique autour de leur livre. Elle se tiendra mercredi 27 mai, à 17 h 30, au TNS, partenaire avec la librairie Kléber et la Ville de Strasbourg. C’est notre confrère à la rédaction, Jacques Fortier, qui animera la rencontre. HAGUENAU Le triomphe des Franglaises 16 ART CONTEMPORAIN Durant les deux prochains week-ends Des ateliers ouverts… et menacés ! Répartis dans 150 lieux, ils seront 400 artistes à accueillir les amateurs d’art contemporain pour cette 16e édition des Ateliers ouverts. Manifestation que les organisateurs craignent de ne pouvoir reconduire l’an prochain si les partenaires publics n’accentuent pas leur soutien financier. «O n ne veut pas gâcher la fête, mais il faut tout de même tirer la sonnette d’alarme ! » Directrice de l’association Accélérateur de Particules, cheville ouvrière d’une manifestation qui l’amène à sillonner régulièrement l’Alsace, Sophie Kauffenstein a dû se résoudre à envoyer un courrier à ses différents partenaires publics : DRAC, Région Alsace, Département du BasRhin, Eurométropole de Strasbourg et Ville de Mulhouse. « Si les subventions n’augmentent pas, les Ateliers ouverts 2016 seront annulés et l’association déposera le bilan », leur écrit-elle, sollicitant une augmentation de 15000 € qui s’ajouteraient aux 52000€ de subventions attribuées à la manifestation. Un seul Colmarien ! La cité de Bartholdi ne rayonne pas vraiment dans le programme des Ateliers ouverts. Un seul artiste, Vieux Niang, ouvre son atelier. Ce qui fait un peu court pour ceux qui se proposeraient d’effectuer un parcours dans la ville. « J’avais décidé de participer et le fait d’être le seul à Colmar ne m’a pas découragé », réagit l’artiste qui n’en est pas à sa première édition. « Mais, ajoute-t-il, ce serait bien de trouver un relais à Colmar pour que d’autres artistes s’engagent à leur tour… » Développer ses ressources propres Une troupe à l’énergie débordante. PHOTO DNA C’est dans le cadre de l’Humour des notes que le théâtre de Haguenau a accueilli la prestation époustouflante des Franglaises. Cette bande d’amis qui se sont rencontrés dans des ateliers d’impro a fait son chemin depuis une quinzaine d’années. Ils ont débuté en faisant deviner aux clients d’un restaurant, les titres des tubes anglosaxons dont ils donnaient la traduction française. À peine entré dans la salle, le public est abordé par les chanteurs qui tout naturellement nouent la conversation. L’univers imprévisible des Franglaises a eu un beau succès au fur et à mesure du déroulement de la soirée en interprétant des chansons du répertoire anglosaxon et en donnant la traduction littérale en français : de quoi se plier de rire. De The Wall à Ring the bell en passant par Queen, Michael Jackson, les Spice Girls, les Beatles ou Elton John, c’est avec beaucoup de talent que le maître de cérémonie a dirigé le début du spectacle. Puis les chanteurs prennent le pouvoir et n’en font qu’à leur tête. Jusqu’à son retour avec It’s all so quiet de Bjork ou Give me, give me de ABBA. Les deux heures de musique, de chants et de chorégraphies se terminent en standing ovation avec Hôtel California des Eagles : le tout en traduction littérale qui montre l’importance de la musique par rapport à des paroles répétitives. Après avoir participé aux Francofolies et au Printemps de Bourges, les douze complices viennent d’obtenir un Molière 2015 bien mérité. D. VL Q L’Humour des notes continue en salle et dans la rue jusqu’au dimanche 17 mai inclus. On se rappelle que l’an passé, déjà fragilisés financièrement, Sophie Kauffenstein et Matthieu Boisadan, alors président de l’association, avaient envisagé d’annuler le vernissage, festif et très couru, du Bastion, à Strasbourg. La mobilisation exceptionnelle de la Ville de Strasbourg et de la Région avait permis de remettre de l’huile dans les rouages. Mais sans rien régler dans la durée… « Depuis, nous avons fait beaucoup d’efforts pour développer nos ressources propres qui constituent 20% de notre budget et espérons encore trouver 15000€ auprès de nouveaux partenaires privés », poursuit Sophie Kauffenstein. La disparition d’Accélérateur de Particules signifierait également celle du relais français des Regionale, programme transfrontalier très actif dans le champ de l’art contemporain… Au Bastion à Strasbourg : une visite des ateliers toujours très festive. DOCUMENT REMIS Avec une participation des artistes (400 répartis sur 150 ateliers en Alsace) qui ne s’émousse pas au fil des éditions et une fréquentation tout aussi préservée (l’an passé, la moyenne des 25000 visiteurs a même connu un pic de 29000), la manifestation bénéficie d’une belle vitesse de croisière. On sait qu’elle offre une visibilité à des artistes ignorés des institutions ou des galeries. Mais elle compte aussi des fidèles parmi ceux qui peuvent régulièrement montrer leur travail dans la région. Paroles d’artistes « Si ce rendez-vous avec le public disparaissait, cela ferait un gros vide », analyse le peintre strasbourgeois Patrick Bastardoz, qui se réjouit chaque année d’y participer alors même qu’il n’en aurait pas besoin pour montrer son travail – ses toiles se vendent comme des petits pains. « Mon atelier est plutôt décentré, et pourtant, je me retrouve avec un flux constant de visiteurs. Certains ne restent pas très longtemps, d’autres une bonne heure… Il y a de beaux moments d’échange. Et puis l’organisation est très “pro”. Je considère que c’est un vrai moment culturel qu’on devrait encore renforcer. » Pour Christophe Wehrung, dont l’atelier est au cœur du VieuxStrasbourg, il serait impensable que disparaisse une telle manifestation à laquelle il participe « depuis toujours ». Mê- LE CHIFFRE 50 C’est le nombre de visiteurs que draine, en moyenne quotidienne, chaque atelier. Sachant que la plus faible fréquentation enregistrée l’an passé était celle d’un atelier de campagne : quatre personnes. Le Bastion, à Strasbourg, caracole en tête avec 536 entrées par jour… me s’il reconnaît qu’elle draine surtout des badauds et que les vrais acheteurs y sont rares. Ce qui ne l’a pas empêché de trouver grâce à elle un galeriste parisien avec une exposition à la clef dans la capitale. « Les Ateliers ? C’est l’un des meilleurs exemples de démo- MUNSTER 28e Jazz festival Gitanes, les racines ! Nathalie b. et le quartet emmené par le violoniste et chanteuse Aurore Voilqué ont transformé mardi le 28e Munster jazz festival en un bel exercice de style autour de l’héritage gitan. NÉE DANS UNE FAMILLE manou- che sédentarisée, Nathalie b. a mis sa voix et sa plume au service de ses racines et fait cohabiter son optimisme avec la mélancolie, la tristesse et l’incertitude des gens du voyage. Secondée par Gigi Loeffler et Tchavo aux guitares, Gino Roman à la contrebasse et l’étonnant violoniste Alexis Logarda, elle a chanté son peuple et son sang, jusqu’à mettre des paroles sur les Nuages de son dieu Django. Marzweig, écrit en Nathalie b.. PHOTO DNA-B.FZ. hommage à sa grand-mère et joué avec pour seul compagnon son mari Pierre Bouyssounouse à l’accordéon, est un bijou à polir encore. Si Aurore Voilqué a incontestablement endossé les habits de chef de bande, c’est plus sûrement sous la forme d’un quartet d’égaux qu’il faut appréhender l’ensemble qu’elle forme avec l’organiste Rhoda Scott, la batteure Julie Saury et Sébastien Giniaux à la guitare ; et le beau bébé de ce quartet, Djangolized, a dû faire grincer quelques dents de puristes dans les gradins combles de la salle des fêtes. Car si la signature du roi des guitaristes est présente sur presque toutes les œuvres proposées, celles-ci ont été confrontées à l’épreuve du temps et à une lecture «moderne» de leur interprétation. Foin de copie conforme, d’hommage compassé devant la statue du Commandeur… Les reinhardtiens R Q Ateliers ouverts, les 16/17 et 23/24 mai de 14 h à 20 h. Vernissage à Strasbourg, au Bastion, à 18 h ; Nuits blanches à Mulhouse au Séchoir les 16 et 23 mai de 18 h à 8 h du mat’. www.ateliersouverts.net ÉDITION Mabel, Songe d’automne, Black & white, Place de Brouckère ou Double whisky, les empruntés Le soir (Loulou Gasté) et La belle vie (Sacha Distel !) s’enflamment, les rythmes R’n’B piquent les doigts du guitariste, le phrasé s’accélère, l’orgue prend du volume et s’évade voluptueusement, la batterie s’émancipe, le violon danse bien loin des enluminures de maître Stéphane G. L’héritage est sublimé, Django est bien du XXIe siècle, comme l’atteste un Nuages stratosphérique. B.FZ. R Q Ce jeudi à 17h à l’église cratisation de la culture », tranche Christophe Hohler. Installé dans sa synagogue de Hagenthal-le-Bas, il souffre un peu de son isolement mais souligne combien il apprécie « de voir des gens faire des kilomètres pour discuter de mon travail ». Si Accélérateur de Particules devait passer la main, il est probable que d’autres prendraient le relais. « Il y a une telle attente autour de ce rendez-vous qu’une association ou un collectif d’artistes sauterait dans la brèche », pronostique Christophe Wehrung. Mais le savoir-faire, la compétence, l’expérience accumulés depuis 16 ans par Sophie Kauffenstein et son équipe feraient cruellement défaut. Le site des Ateliers ouverts (adresse en note ci-dessous) en témoigne : il constitue aujourd’hui une véritable base de données documentant les acteurs de la scène artistique en Alsace. SERGE HARTMANN protestante, gospel avec Love Newkirk ; à 20h30 à la salle des fêtes Satchmo Gumbo et le quintet de l’harmoniciste Greg Zlap. Le succès des Bâtisseurs de cathédrales Le livre Bâtisseurs de cathédrales de Sabine Bengel, Stéphane Potier, Marie-José Nohlen, publié à La Nuée Bleue, figure dans le Top 50 du classement annuel de Livres Hebdo, parmi les 5 520 livres d’art sortis en France en 2014. Coédité avec les éditions Place des Victoires, et publié en partenariat avec la fondation de l’Œuvre Notre-Dame à Strasbourg dans le cadre du millénaire des fondations de la cathédrale, il retrace les mille ans du chantier et met en avant les artisans qui ont œuvré à la construction et à l’entretien de la cathédrale. Le livre, réimprimé en décembre, a déjà été écoulé à plus de 10 000 exemplaires.