Max Weber - Ecole MLF de ShenZhen
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Max Weber - Ecole MLF de ShenZhen
Max Weber (1864/1920) I. Eléments de biographie Max Weber est né en 1864, de nationalité allemande, issu de la haute bourgeoise allemande, son père était magistrat et a fait une carrière politique. Weber devient professeur de droit à l'université de Berlin. Il enseigne l'économie à l'université de Fribourg. Il arrête sa carrière à cause de la maladie : il était neurasthénique. En 1903 Max Weber renonce à sa fonction d'enseignement. En 1909 il crée l'association allemande de sociologie. Il obtient une chaire à Vienne, où il donne le cours d'Économie et société. En 1919 il obtient une chaire de sociologie à Munich. Weber décède en 1920 de la grippe espagnole. II. Notions clés La rationalisation Weber accorde une grande importance au processus de rationalisation du monde. Pour lui, les principales civilisations du monde ont connu un processus de rationalisation, par lequel les actions et les représentations des hommes sont devenues plus systématiques et méthodiques. Toutefois, il lui semble que ce processus ait connu une direction spécifique en Occident. Pour Weber, le monde occidental se caractérise, en effet, par une rationalisation orientée vers l'action pratique dans le monde, c'est-à-dire par une volonté de contrôle et de domination systématique de la nature et des hommes. Au cœur de ce rationalisme de l'action pratique, se trouve le capitalisme moderne, c'est-à-dire le système économique apparu en Occident à la fin du Moyen Âge, qui constitue, pour Weber, l'organisation économique la plus puissante et la plus rationnelle dans la production de biens matériels. Toutefois, si le rationalisme économique est la puissance dominante au sein de ce processus de rationalisation, celui-ci affecte l'ensemble des sphères de l'action, à commencer par les actions sociales élémentaires. En effet, pour Weber, la rationalisation a pour conséquence le développement des actions de type rationnelle en finalité, où buts et moyens sont sélectionnés en fonction de leur seule efficacité -et non de leur contenu moral, par exemple. Cela tend à rendre les relations sociales à la fois impersonnelles, instrumentales et utilitaires : dans leurs relations, les acteurs ne se considèrent que comme des moyens impersonnels dans la poursuite de fins. A force de poursuivre le rationnel n’est pas en train de devenir irrationnel ? Le capitalisme Pour Max Weber, le capitalisme moderne, c'est-à-dire le capitalisme d'entreprises fondé sur l'utilisation rationnelle du travail libre (du salariat), est apparu en Occident grâce à un ensemble de pré-conditions structurelles : en particulier, la présence d'une classe rationnelle constituée par la bourgeoisie libre de la ville médiévale a occupé une place essentielle. Toutefois, pour Weber (en cela il s'oppose à Marx), les principales causes de l'émergence du capitalisme sont davantage éthiques et psychologiques que techniques ou économiques. Il estime ainsi que ce qui a été décisif dans la diffusion du capitalisme fut l'apparition d'une nouvelle morale économique, que Weber nomme « esprit du capitalisme ». Dans ce nouvel ethos économique, la conduite de vie des acteurs est dirigée par le principe selon lequel la finalité de l'existence est le travail dans le cadre d'une profession : le travail devient une fin en soi. C'est une fois que les acteurs eurent incorporé cet habitus, ou « esprit », nouveau que le capitalisme a trouvé sa force d'expansion fondamentale. « Le problème majeur de l'expansion du capitalisme moderne n'est pas celui de l'origine du capital, c'est celui du développement de l'esprit du capitalisme La sociologie de la religion Dans L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Confucianisme et Taoïsme, Hindouisme et Bouddhisme, Le Judaïsme antique, Max Weber développe une véritable sociologie de la religion. Un recueil de textes sur ce thème, Sociologie des religions, a été publié par Gallimard en 1996. Les trois principaux thèmes auxquels il s'intéresse sont la portée des idées religieuses sur les activités économiques, les rapports entre hiérarchies sociales et idées religieuses, et les caractéristiques spécifiques de la civilisation occidentale. Son objectif était de trouver une explication aux évolutions différentes des cultures occidentales et orientales. Après ses recherches, Weber en vint à penser que les idées religieuses puritaines (et plus largement chrétiennes) avaient eu une portée considérable sur le développement du système économique en Europe et aux États-Unis, mais fit remarquer qu'elles n'avaient pas été les seules causes du développement. Les autres facteurs remarquables signalés par Weber sont le rationalisme de la recherche scientifique, les progrès conjoints des mathématiques, de l'enseignement universitaire et du droit, et l'esprit d'entreprise. III. Citations « le caractère très majoritairement protestant des détenteurs de capitaux et des chefs d'entreprise, ainsi que des couches supérieures qualifiées de la main d'oeuvre » L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904) - Max Weber « le travail d'un métier exercé sans répit était présenté comme le moyen le plus probant d'accéder à cette certitude de soi. Le travail et lui seul était censé dissiper le doute religieux et donner la certitude de l'état de grâce » (chez les protestants) L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904) - Max Weber Le « désenchantement du monde » comme « élimination de la magie en tant que technique de salut ». L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904) - Max Weber « Bureaucratie. Le moyen le plus rationnel que l'on connaisse pour exercer un contrôle impératif sur des êtres humains. » Économie et société (1922, posthume) - Max Weber L'Etat est « une entreprise politique de caractère institutionnel lorsque et en tant que sa direction administrative revendique avec succès, dans l’application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime », ceci « à l’intérieur d’un territoire géographique déterminable » Économie et société (1922, posthume) - Max Weber IV. Textes Il est parfaitement vrai, et c'est une donnée fondamentale de toute histoire (que nous ne pouvons justifier ici plus avant), que le résultat ultime de l'action politique entretient souvent, voire quasi toujours, un rapport tout à fait inadéquat, souvent quasiment paradoxal avec son sens originel. Mais c'est la raison pour laquelle ce sens, à savoir le service d'une cause, ne doit pas faire défaut pour que l'action ait une consistance interne. Au service de quelle cause l'homme politique vise-t-il et utilise-til le pouvoir, c'est là une affaire de foi. Il peut servir des buts nationaux ou humains, sociaux et moraux ou culturels, profanes ou religieux, il peut être animé par une robuste foi dans le "progrès" (en quelque sens que ce soit) ou bien rejeter avec froideur ce genre de foi, il peut prétendre être au service d'une "idée" ou bien, récusant en principe cette prétention, vouloir servir des buts extérieurs de la vie quotidienne: il faut toujours qu'il existe une forme quelconque de foi. Pour le reste, il est parfaitement exact que la malédiction du néant de la créature pèse aussi sur les résultats politiques les plus fortement manifestes. Ce texte est extrait de Le savant et le politique de Max Weber, traduit de l'allemand par Catherine Colliot-Thélène. Sujets possibles V. L’analyse en termes de classes sociales est elle encore pertinente ? Quelle est l’utilité des religions dans les sociétés démocratiques ? La science et la technique améliorent elles la vie de l’homme ?