La scène de la rencontre dans la littérature du
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La scène de la rencontre dans la littérature du
La scène de la rencontre dans la littérature du XXème siècle Jacques DREMEAU La scène de la rencontre dans la littérature du XXème siècle L’autre à son image L’effet dans la rencontre (suite) Marguerite Duras André Gide L’autre à son image « Se reconnaître sans se connaître » Destin, reconnaissance, sympathie. Cliché romantique de la réminiscence, de l’harmonie pré-établie, de la prédestination Il convient de distinguer a rencontre qui générera l’amitié (les liens se sont tissés petit à petit…) et la rencontre amoureuse dont la soudaineté est de l’ordre de la révélation. On peut donc envisager 2 possibilités dans la rencontre amoureuse: -la rencontre « fascination », celle de l’idéal: « C’est tout ce dont je rêvais » -la rencontre « identité », mon double, l’autre moi-même. Autres variations possibles du sens de la rencontre: -la rencontre confirmation: réassurance sur sa propre identité (l’autre moi-même) -la rencontre révélation: « C’est tout ce que j’aurais voulu être » -la rencontre « complémentarité »: « C’est tout ce qui me manquait » 1870 1913-1920: Poincaré Président de la République Troisième République 1940-1944: gouvernement de Vichy 1944 1946 Quatrième République 1951-1958: R.Coty, Président de la République 1958 1958 Cinquième République 1900 Exposition Universelle à Paris 1905 Loi de séparation de l’église et de l’état 1914 Assassinat de Jean Jaurès 1914-1918 Première Guerre mondiale 1919 Traité de Versailles 1920 Création du Parti Communiste en France 1922 Mussolini au pouvoir en Italie 1929 Krack de Wall Street 1932 Crise économique en France 1933 Hitler au pouvoir en Allemagne 1936 Front Populaire / Ministère Blum 1939-1945 Seconde Guerre mondiale 1944 De Gaulle chef du gouvernement provisoire 1908 André GIDE, La Porte étroite 1946 IVe République / Début de la guerre d’Indochine 1948 Création de l’état d’Israël 1950-1953 Guerre de Corée 1953 Mort de Staline 1954 Fin de la Guerre d’Indochine / Début de la Guerre d’Algérie (jusqu’en 1962) 1944 Louis ARAGON, Aurélien 1913 ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes 1913 Marcel PROUST, Un amour de Swann 1923 COLETTE, Le Blé en herbe 1927 François MAURIAC, Thérèse Desqueyroux 1928 André BRETON, Nadja 1932 L- F. CELINE, Voyage au bout de la nuit 1933 André MALRAUX, La Condition humaine 1938 Jean-Paul SARTRE, La Nausée 1942 VERCORS, Le Silence de la mer 1942 Albert CAMUS, L’Etranger 1943 Antoine de SAINT-EXUPERY, Le Petit Prince 1947 Boris VIAN, L’Ecume des jours 1951 M. YOURCENAR, Mémoires d’Hadrien 1951 Jean GIONO, Le Hussard sur le toit 1954 Simone de BEAUVOIR, Les Mandarins 1956 Françoise SAGAN, Un certain sourire 1958 Retour de De Gaulle au pouvoir 1962 Fin de la Guerre d’Algérie Mai 1968 1969 départ de de Gaulle 1974-1981: V.Giscard d’Estaing 1981-1995: F.Mitterrand 1995- 2007: J.Chirac 2007N.Sarkozy 1959 Raymond QUENEAU, Zazie dans le métro 1964 Marguerite DURAS, Le Ravissement de Lol V. Stein 1970 Julien GRACQ, La presqu’île: le Roi Cophetua 1975 Georges PEREC, W. ou le souvenir d’enfance Marguerite Duras (1914-1996) Écritures de soi… Pseudonyme de Marguerite Donnadieu Un barrage contre le Pacifique, 1950 Moderato cantabile, 1958 Le ravissement de Lol V Stein, 1964 Le vice-consul, 1965 India Song, 1973 L’Amant 1984 L’Après-Guerre André GIDE ( 1869-1951) La Belle Époque Esthétique de la pureté… L’immoraliste, 1909 La porte étroite, 1908 Les caves du Vatican, 1914 La symphonie pastorale, 1919 Les Faux Monnayeurs, 1926 Thésée, 1946 Et nunc manet in te, 1947 Un moment de poésie… L’un des plus doux des « franchissements » dans la scène de la rencontre amoureuse… le baiser Edmond Rostand (1868-1918) 10 Cyrano de Bergerac, acte III, scène Roxane, Nous parlions de…de…d’un… Cyrano, Baiser. Le mot est doux. Je ne vois pas pourquoi votre lèvre ne l’ose; S’il la brûle déjà, que sera-ce la chose? Ne vous en faites pas un épouvantement; N’avez-vous pas tantôt, presque insensiblement, Quitté le badinage et glissé sans alarmes Du surire au soupir, et du soupir aux larmes! Glissez encore un peu d’insensible façon: Des larmes au baiser il n’y a qu’un frisson! Roxane, Taisez-vous!… (1897) Philippe Delerm (1950) « Les amoureux de l’Hôtel de Ville » Le Baiser de l’Hôtel de Ville. Je n’aimais pas cette photo. Tout ce noir et ce blanc, ce gris flou, c’était juste les couleurs que je ne voulais pas pour la mémoire. L’amour happé au sol sur un trottoir, la jeunesse insolente sur fond de grisaille parisienne bien sûr… Mais il y avait la cigarette que le garçon tenait dans sa main gauche. Il ne l’avait pas jetée au moment du baiser. Elle semblait presque consumée pourtant. On sentait qu’il avait le temps, que c’était lui qui commandait. Il voulait tout, embrasser et fumer, provoquer et séduire. La façon dont son écharpe épousait l’échancrure de sa chemise trahissait le contentement de soi, la désinvolture ostentatoire. Il était jeune. Il avait surtout cette façon d’être jeune que je n’enviais pas, mais qui me faisait mal, pourquoi? La position de la fille était émouvante: son abandon à peine raidi, l’hésitation de son bras droit srtout, de sa main le long du corps. On pouvait la sentir à la fois tranquille et bouleversée, offerte et presque réticente. C’était elle qui créait le mystère de cet arrêt sur image. Lui, c’était comme s’il bougeait encore. Mais elle, on ne la connaissait pas… Germain Nouveau (1851-1920) Le baiser Comme une ville qui s’allume Et que le vent vient d’embraser, Tout mon cœur brûle et se consume, J’ai soif, oh, j’ai soif d’un baiser. Baiser de la bouche et des lèvres Où notre amour vient se poser, Plein de délices et de fièvres, Ah! J’ai soif, j’ai soif d’un baiser! Baiser multiplié que l’homme Ne pourra jamais épuiser, Ö toi, que tout mon être nomme, J’ai soif, oui, j’ai soif d’un baiser Fruit doux où la lèvre s’amuse, Beau fruit qui rit de s’écraser, Qu’il se donne ou qu’il se refuse, Je veux vivre pour ce baiser. Baiser d’amour qui règne et sonne Au cœur battant à se briser, Qu’il se refuse ou qu’il se donne, Je veux mourir de ce baiser. Valentines