Le bilan et le corset plâtré dans la rééducation de la sciatique non
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Le bilan et le corset plâtré dans la rééducation de la sciatique non
Ann. Kinésithér., CONDUITE 1991, t. 18, n° 7-8, p. 369-376 A TENIR DEVANT ... © Masson, Paris, 1991 Le bilan et le corset plâtré dans la rééducation de la sciatique non opérée M. HALIMI MCMK, École de Cadres « Bois-Larris », B.P. 12, F60260 Lamorlaye. Après avoir situé la place de l'immobilisation plâtrée dans le traitement du syndrome sciatique non opéré, nous faisons un rappel du tableau clinique de ce syndrome. Nous exposons ensuite le bilan préparatoire et la technique de confection du corset plâtré selon la méthode utilisée au centre de l'Arche 1, ainsi que celle proposée au centre de la Gaudinière ~ Introduction Le traitement des syndromes sciatiques, en dehors des indications chirurgicales, repose essentiellement sur la mise au repos du segment atteint : soit en mettant au repos tout le corps par une cure de décubitus strict au lit, soit en immobilisant le segment lombaire par le port d'un corset plâtré qui permet d'exercer une activité subnormale ou normale (1). La prescription du corset plâtré vient souvent à la suite de l'échec d'autres traitements et propose de rompre le cercle vicieux « douleur». contracture-douleur Cette technique présente l'avantage de la mise au repos, en situation de non conflit, du rachis lombo-sacré, tout en permettant un retour 1. Centre de rééducation de l'Arche (Mutualité agricole), Le Mans, Saint-Saturnin. 2. Centre régional de traitement et de recherche en appareillage, La Gaudinière, Nantes. Tirés à part: M. HALlMI, à l'adresse ci-dessus. progressif à la vie normale, quotidienne et professionnelle. La rééducation sous plâtre est le moyen de dédramatiser la situation du malade et lui épargner la fameuse « fonte musculaire », étiquette toujours collée, à tort, au corset plâtré: « un lombostat n'atrophie pas la musculature, si celui qui la porte mène une vie normale; tandis que le repos, même sans lombostat, le fait » (10). Nous nous intéressons dans ce travail, essentiellement, au bilan établi en vue de la réalisation du corset plâtré et à la technique de confection de ce corset appris au centre de l'Arche. Syndrome sciatique On donne le nom de « sciatique » à toute douleur ressentie dans le territoire du nerf sciatique (10); c'est un symptôme et non une maladie. Toutefois, dans 95 % des cas, elle résulte de l'irritation ou de la compression d'une des deux racines supérieures du nerf sciatique, L5 ou SI. C'est la conséquence d'un conflit discoradiculaire, lui-même résultant d'une détérioration structurale du disque (8). La lésion discale est la protrusion d'un fragment d'annulus ou de nucléus qui comprime soit le fourreau duraI, soit la racine ou sa gaine, donnant un tableau de lumbago ou de sciatique avec leur cortège de signes et de symptômes à la fois rachidien, dure-mérien et neurologique (11). 370 Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, n° 7-8 Pour Jese1 (6), on désigne par le terme « lombo-sciatique » les atteintes des racines L5 ou SI (S2) quelle que soit leurs étiologies. Ces atteintes radiculaires sont fréquentes et peuvent entraîner des troubles moteurs, sensitifs et trophiques des membres inférieurs. L'algie radiculaire est caractérisée par: - un point de départ vertébral; - une irradiation dans le membre inférieur selon un trajet précis qui permet de déterminer la racine irritée; - une algie permanente : 1) calmée par le repos et la position antalgique; 2) exacerbée par la toux, l'éternuement, la défécation et les mouvements passifs et actifs de la colonne vertébrale. Le tableau clinique de la lombo-sciatique (6) se compose de plusieurs volets : b) l'appui sur le trajet du tronc du sciatique périphérique; lorsqu'on y découvre des points douloureux, ils sont appelés points de Valleix (5) ; c) l'étirement de la racine; signe de Lasègue. Les troubles neurologiques dans le territoire de la racine atteinte : a) hypotonie musculaire de la loge antéroexterne de la jambe (L5) ou du grand fessier SI; b) diminution des réflexes ostéo-tendineux achilléen et médioplantaire lors d'une atteinte (SI) ; c) troubles sensitifs, le plus souvent hyperesthésie cutanée, au dos du pied et au bord interne de l'avant-pied (L5) ou au bord externe du pied (SI). Le bilan La douleur L5 : l'algie irradie à partir de la reglOn lombaire vers la fesse, la face postérieure de la cuisse, le creux poplité, la face antéro-externe de la jambe, le dos du pied jusqu'au gros orteil. SI : l'algie suit le même trajet jusqu'au creux poplité, de là, elle irradie vers la face postérieure de la jambe, sur la plante du pied en suivant son bord externe jusqu'au 5e orteil. Les signes de souffrances vertébrales : HISTOIRE DE LA MALADIE Date de début. Accident de travail, de la voie publique, etc. Contexte de survenue (et éventuellement de récidive) : sport, chute, jeu, craquement .... Traitements antérieurs. EXAMEN CLINIQUE a) les attitudes antalgiques : 1) en cyphose lombaire; 2) attitude antalgique directe par inflexion du tronc vers le côté de la douleur; 3) attitude antalgique croisée par inflexion du tronc du côté opposé à la douleur; b) les limitations actives et passives du rachis lombaire; c) la contracture des muscles paravertébraux ainsi que les algies électives à la pression sur une apophyse épineuse, une articulaire postérieure ou un ligament interépineux. Le bilan clinique, doit pour être complet, regrouper tous les éléments concernant la douleur, la mobilité rachidienne et coxo-fémoraIe et l'examen neurologique: - poids, taille, âge; - on demande au sujet de décrire le trajet de sa douleur : a) sciatique complète ou incomplète; b) situations d'aggravation : au moindre effort, à la station assise prolongée; c) situations de soulagement : au repos, à la marche; - état général. Les signes d'atteinte radiculaire En décubitus dorsal L'algie radiculaire, avec son irradiation caractéristique, peut être reproduite par : a) l'appui para vertébral ; signe de la sonnette; Recherche des réflexes, à comparer avec le côté sain. Recherche de l'amyotrophie par mensuration et en comparaison avec le côté sain. Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, Recherche de la position antalgique spontanée au lit en demandant au sujet de s'allonger de la manière la plus confortable pour lui. L'angle d'apparition du signe de Lasègue. Recherche d'un éventuel déficit sensitif. A plat ventre au bord d'une table On recherche une douleur à la pression des épineuses ou dans les espaces interépineux. On note la présence d'une éventuelle zone de cellulalgie ou de myalgie en regard de ces points douloureux, ou en regard des autres épineuses. On recherche des contractures musculaires au niveu des fessiers, des paravertébraux ou des trapèzes. On recherche la présence des points de Valleix. Position assise à califourchon Avec un bâton aux épaules, pour neutraliser la ceinture scapulaire, on mesure la rotation globale du rachis, gauche et droite, en mentionnant si le facteur qui limite le mouvement est mécanique ou douloureux. Debout de dos ou de face On examine l'horizontalité de la ligne reliant les deux épines iliaques postéro-supérieures (pour les sacro-iliaques) ou les deux crêtes iliaques (pour le bassin) : on chiffre en mm un éventuel déséquilibre gauche ou droit dans un plan frontal et par rapport à l'horizontale. On examine l'horizontalité, ou le déséquilibre, de la ligne des épaules : ce déséquilibre doit, également, être chiffré en mm. Examen de l'inflexion droite et gauche par la mensuration, comparative, de la distance mainsol dans un plan frontal: on note si la limitation du mouvement est due à la douleur ou à un facteur mécanique. Indice de Schëber : on prend comme point de repère le bord inférieur de l'apophyse épineuse de L5 situé dans l'alignement des deux fossettes sacrées; on mesure 10 cm au-dessus de ce repère, le sujet étant debout, et on trace un trait. On demande, ensuite, au sujet de se pencher en avant, sans plier les genoux, et on mesure la nouvelle distance entre les deux points de repère. nO 7-8 371 Cet indice nous renseigne sur la mobilité en flexion du rachis lombaire et il sera intéressant de le comparer à la mesure proposé par Poumeyrol (9) qui prend les repères à l'apophyse épineuse de SI et 10 cm en dessus, puis il mesure la variation de cette distance. La comparaison entre ces deux mesures permet de faire la part entre la mobilité, ou la rigidité, du rachis lombaire et celle de la charnière lombo-sacrée. Avec un fil à plomb, on recherche : - l'alignement du rachis ou la présence des déviations dans un plan frontal (scoliose). On mentionne toujours le point de référence d'où part le fil à plomb (point zéro) et on chiffre à chaque niveau la valeur de la déviation en mm ; - la R.D.F. : la verticalité de la « raie des fesses » nous renseigne sur l'horizontalité de la base du sacrum; on dit que la R.D.F. est à midi, quand elle est verticale; on dit que la R.D.F. est à Il h, quand elle est oblique en haut et à gauche; on dit que la R.D.F est à 13 h, quand elle est oblique en haut et à droite; - on note l'équilibre, ou le déséquilibre chiffré en mm, de l'axe occipital par rapport au fil à plomb passant par la ligne interfessière. Debout de profil On fixe le niveau du point de tangence entre la verticale, matérialisée par le fil à plomb, et la colonne vertébrale; ce point va nous servir de référence en fonction duquel on mesure la distance entre les différents étages, cervicaux, dorsaux, lombaires et sacrés par rapport à la verticale passant par le point de référence. On précise le niveau de la mesure et la distance en mm. On mesure la distance main-sol en flexion avant et on note si la douleur arrête le mouvement. On demande au patient d'effectuer une extension du rachis et on note si cette extension est douloureuse ou antalgique. EXAMEN RADIOLOGIQUE Rachis lombo-sacré de face L'enclavement éventuel de la charnière lombo-sacrée est le signe de la sacralisation de L5 qui peut être symétrique ou asymétrique. 372 Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, n° 7-8 Recherche d'une déviation latérale du rachis ou d'une rotation des corps vertébraux (scoliose). Examen de l'état des disques et d'une éventuelle discopathie globale ou latérale; le cliché centré sur l'étage L5-S1 nous renseigne, particulièrement, sur l'état du disque de cet étage. - Examen des pédicules à la recherche d'une éventuelle irrégularité symétrique ou asymétrique. Rachis lombo-sacré de profil Mesure de l'angle que fait la base du sacrum avec l'horizontale. Mesure de l'angle que fait le plateau inférieur de L5 avec la base du sacrum. Recherche d'un spondylolysthésis accompagné ou non d'une lyse isthmique. Mesure de l'angle de la lordose : - soit par mesure globale de LI à SI ; - soit par mesure de LI à L5 à part, puis de L5 à SI; - ou encore, en mesurant l'angle formé par les vertèbres les plus inclinées sur l'horizontale, et il importe de les préciser. La comparaison des clichés pris en position extrême, de flexion et d'extension, nous renseigne sur une éventuelle mobilité anormale d'un étage lombaire précis. Rachis lombo-sacré de 3/4 Objectivation des spondylolyses étagées ou localisées. Examen de la liberté des trous de conjugaison. INDICATIONS CONCERNANT LA CONFECTION DU CORSET Ce bilan doit permettre de décider : - de la position qui doit être recherchée, ou le but à atteindre, lors des immobilisations plâtrées successives; - le contre-appui et son emplacement : a) abdominal bas pour « corriger » un antélysthésis ; b) abdominal haut pour corriger une exagération de la lordose; L c) dorsal pour corriger une inversion de la courbure lombaire. Le corset Les différents auteurs s'accordent sur le fait que l'immobilisation plâtrée trouvera sa justification après le stade hyperalgique; la souffrance radiculaire s'étant estompée, le patient ressent une nette amélioration en position couchée mais récidive au lever et lorsque le Lasègue n'apparaît qu'après 60° (2). Les effets du corset sont (3) : - effet antalgique et anti-inflammatoire par mise au repos et réduction de la mobilité à son mimmum; - action de décontraction musculaire par diminution de la pression discale; - action proprioceptive par appui lombaire continu. A noter également que ce corset peut servir de test avant une éventuelle chirurgie. On doit préparer le malade, psychologiquement, en le prévenant que c'est un traitement qui peut durer plusieurs mois. On doit vérifier l'intégrité de la peau et l'absence des plaies ou des lésions dermiques. LE DOSSIER Lors de chaque réalisation d'un lombostat plâtré, on doit noter sur le dossier les renseignements suivants : - la date, les noms des praticiens, le numéro chronologique du lombostat; - la position antalgique est recherchée méthodiquement (7) : a) en cyphose lombaire quand le sujet se sent soulagé en décubitus dorsal et en ayant les genoux fléchis, ou en décubitus ventral en ayant un coussin sous le ventre. b) en position intermédiaire quand le sujet se sent soulagé debout ou en décubitus dorsal avec les membres inférieurs étendus; c) en lordose lombaire quand le sujet se sent soulagé en décubitus ventral ou en décubitus dorsal en ayant un coussin sous la colonne lombaire et les membres inférieurs étendus. _ Ann. Kinésithér., Cette position antalgique, retrouvée, va servir de base pour la confection du plâtre. La position de réalisation du corset : - allongé en cadre de Cotrel s'il y a besoin de corriger une anomalie frontale associée; - debout en cadre de cyphose, avec ou sans traction cervicale; - on note la correction à apporter: délordose (cyphose), lordose ou position intermédiaire. Poids du sujet, sans vêtements, à la date du Jour. Les mensurations, prises le même jour, au niveau thoracique, de la taille, ombilical et trochantérien. Appréciation par le sujet de son corset antérieur pour en tenir compte lors de la confection du nouveau plâtre. Après le plâtre, et pour s'assurer que le but fixé est atteint, on compare sur un cliché radiologique de profil les mesures des angulations sous plâtre avec celles d'avant le plâtre (obliquité de la base sacré, angle de la lordose... ext.). 1991, t. 18, nO 7-8 de commencer à marquer les points d'appui essentiels, à savoir : - le pince-taille: élément très important pour le maintien du corset, qui ne doit ni glisser, ni remonter. Le kinésithérapeute, assis devant le malade, exerce par ces deux mains une pression, d'arrière en avant et de dehors en dedans, le long des crêtes iliaques et en direction du pubis (fig. 2); LA CONFECTION DU PLATRE La confection du corset nécessite la participation de deux personnes au minimum (7). Le patient est vêtu de deux jerseys pour protéger sa peau, on capitonne les épines iliaques antéro-supérieures par des feutres. On suspend, légèrement, le patient par un collier de Sayre et on le place dans un cadre de cyphose, debout, les bras écartés par deux barrettes latérales, une barre horizontale vient donner appui au niveau des creux poplités (fig. 1). Dans cette position on donne au malade la consigne de venir « s'asseoir» en arrière et de rentrer le ventre, si la position antalgique est la cyphose, ou de se tenir droit en maintenant ses genoux au contact de la barre horizontale, si la position antalgique est intermédiaire. On commence par une bande en mousse ou en feutre, en guise de protection puis on déroule plusieurs bandes de plâtre circulaires en prenant soin que les couches se chevauchent et ne se superposent pas. On essaye de comprimer l'abdomen sans exagération. Deux bandes larges viennent renforcer le corset et nous permettre 373 FIG. 1. - Attitude du patient dans le cadre de confection. FIG. 2. - Moulage du pince-taille. 374 Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, nO 7-8 - si le lombostat est réalisé en cyphose, les appuis sont : sacré, dorsal et sus-pubien avec moulage abdominal; - si le lombostat est réalisé en lordose, les appuis sont : pubien et sternal avec moulage de la courbure lombaire; - si le lombostat est réalisé en position intermédiaire, tous les appuis seront marqués. Pour solidifier le plâtre, on applique en avant et en arrière deux attelles formées de 7 à 8 épaisseurs de bandes plâtrées. On masse soigneusement pour solidariser les bandes et éviter leur feuilletage. Le séchage, dans une pièce ventilée à l'air chaud, peut durer 8 à 10 heures. LA SURVEILLANCE La surveillance du plâtre doit être régulière car la morphologie du patient évolue rapidement vers une fonte (non musculaire) très importante. Il faudra le refaire, très souvent, plusieurs fois : - quand le jeu est très important et mal compensé par les feutres; - quand l'effet antalgique n'existe plus; - quand la correction n'est plus efficace; - quand la douleur a cessé : on doit refaire le plâtre pour agir sur la statique rachidienne soit par mise en lordose, soit en diminuant de celle-ci afin d'éviter, autant que faire se peut, la récidive en agissant sur le facteur causal. LES DÉCOUPES Durant toute cette période, les soins de la peau, quotidienne et sous-plâtre, sont nécessaires et contrôlés par le kinésithérapeute lors des Les découpes doivent - permettre la station assise, en avant, tout séances de rééducation : - à l'aide d'une bande de toile ou de gaze, en prenant appui sur le pubis et jusqu'à deux travers des doigts au-dessous des épines iliaques; glissée sous le plâtre au moyen d'une baleine de - envelopper les masses fessières pour un corset ou d'une petite baguette fine, non sujet fort et les dégager pour un sujet maigre, blessante, et imbibée d'alcool modifié, nettoyer jusqu'à deux travers des doigts du plan d'un et frictionner la peau située sous le plâtre; - vérifier avec une lampe de poche, si siège; - maintenir un appui xyphoïdien et dorsal nécessaire, les éventuels points douloureux. Le patient doit suivre un régime alimentaire (D 10) tout en dégageant les auvents costaux; - ouvrir une fenêtre postérieure au niveau de spécial en faisant des repas peu abondants mais L3 pour contrôler le jeu existant entre la flexion plus fréquents et en évitant: - les féculents: pain, riz, pâtes; et l'extension du tronc qui ne doit pas dépasser 10 mm. - les aliments qui fermentent, choux, choux de bruxelles ; - les boissons gazeuses : bière, cidre, limonade. LES FEUTRES En cas de douleur à l'estomac, il ne faut pas Les feutres sont un élément de confort entre enlever brusquement le plâtre, geste qui pourrait la peau et le plâtre en amortissant les points de aboutir à la dilatation de l'estomac et éventuellecontact. Ils compensent un inévitable jeu sous ment à la mort, mais il faut vider l'estomac par le plâtre. l'intermédiaire d'une sonde gastrique et éviter Les feutres circulaires peuvent être mis en d'administrer par la voie buccale, liquide, avant, sur l'abdomen, jusqu'à l'appui sus-pubien aliments et médicaments. L'ablation du plâtre et permettent de « caler » le rachis lombaire est un acte lourd, qui ne doit pas être pratiqué contre le plâtre en arrière en diminuant sa sans une surveillance médicale et dans un cyphose. endroit adapté (un centre spécialisé de Les feutres en forme des bandes épousant la préférence). En cas de réussite de ce traitement, l'ablation masse des muscles paravertébraux, en arrière, de part et d'autre des apophyses épineuses et du plâtre peut passer par les étapes intermépermettant une mise en lordose du rachis diaires du corset plâtré ouvert, du corset en lombaire. plexidur et du corset en coutil baleiné. Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, LE MOULAGE ORIENTÉ L'immobilisation plâtrée peut également être réalisée d'après un moulage orienté (4) selon les notions suivantes : - la contention doit être très ajustée pour réaliser la décharge abdominale : a) par la poussée abdominale antérieure lors de la prise du moulage pour obtenir l'augmentation de la pression intra-abdominale (et non épigastrique) ; b) par l'indispensable contre-appui lombaire (fig. 3); nO 7-8 375 stade les orientations doivent être précises, au niveau des appuis abdominal, sous-costaux, iliaque et la poussée postérieure selon l'axe du rachis; c) le lombostat plâtré ouvert de la période de récupération avec adjonction d'une pelote lombaire, en mousse dure, de 3 à 4 cm au niveau de L3, permettant de réaliser le soutien lombaire; d) le lombostat thermo-plastique : réalisé d'après un moulage orienté et dont la pelote lombaire doit réaliser un appui franc sur la région lordosée. Conclusion FIG. 3. - La pelote lombaire. c) par les appuis iliaques et sous-costaux pour réaliser l'élongation; - les effets de ce moulage orienté sont : a) l'effet antalgique et anti-inflammatoire, conséquences de l'immobilisation partielle du rachis lombaire qui lui permet, progressivement, de se rapprocher de la position neutre dite « position de verrouillage segmentaire »; b) l'action décontracturante : la réalisation du plâtre en inspiration forcée permet, avec les appuis sous-costaux, d'augmenter la pression intra-abdominale sans intervention musculaire et de diminuer, en position debout sans effort, la pression discale de 25 % ; - la chronocité : a) le premier lombostat plâtré fermé, en position antalgique, de la phase aiguë de la sciatique: l'orientation est à minima respectant l'attitude antalgique. b) le lombostat plâtré fermé de la phase subaigüe réalisé chaque fois que l'épreuve de repos, de 20 à 30 jours, a été bénéfique mais insuffisante pour faire céder la radiculite : à ce Le corset plâtré nous semble très intéressant : par la facilité de sa confection; - parce que c'est un acte simple; - parce qu'il permet un retour progressif à la vie active tout ent mettant dans une situation de non-conflit le rachis lombaire et la charnière lombo-sacrée; - parce qu'il constitue, également, un facteur psychologique très important pour le malade en le sécurisant et en prouvant le caractère sérieux de sa pathologie et sa volonté de mener, malgré tout, une vie normale. Cette technique n'est utile qu'à condition d'être suivie d'une rééducation sous plâtre, élément indispensable à son succès. : ce travail a pu être mené à bien grâce à l'aide de Monsieur J.-P. Berthelin, MCMK, et du Docteur J. du Peloux. REMERCIEMENT Références 1. BERTHELIN J.-P. - A propos de la rééducation des lombo-sciatiques sous corset plâtré. Communication personnelle, février 1988. 2. COURTILLON A., HEULEU J.-N. - Rééducation des sciatiques communes non opérées, in La Sciatique et le nerf sciatique, Simon L. 106-111. Masson Edit., Paris, 1981. 3. FODE P., ROUYER A., DESSEJ.-P., LEGRAND M. - A propos de l'immobilisation du rachis dans les lombalgies par un corset réalisé en milieu hospitalier. Rev. Réadap. 1985, 13, 51-56 . .. 376 Ann. Kinésithér., 1991, t. 18, nO 7-8 4. FRELAND J.-C., PROST A., BOSCHERT., W ALLEZ B., LANOISELEE J.-M., DESFFAINS J.-P., Le lombostat dans le traitement de la lombalgie et de la sciatique commune. J. Réadapt. Méd.1982, 2, 152-159. 5. 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TROISIER O. - Aspects cliniques et radiologiques des lésions protrusives et non protrusives discales lombaires, Journ. Méd. Phys. Rééd. 207-211, Expansion scientifique française, Paris, 1981. Bulletin d'abonnement ANNALES DE KINÉSITHÉRAPIE OUI! je m'abonne aux Annales de Kinésithérapie 1991. Les abonnements partent du premier numéro de l'année - 8 fascicules par an D 426 FF France D 213 FF Étudiants D 106 US $ Étranger Sur justificatif Je joins mon règlement à l'ordre de SPPIF (pour les pays étrangers, consulter la page 2 de couverture pour connaître le nom du distributeur pour chacun de ces pays). D chèque bancaire D CCP 2 volets Nom: Ad resse: D prélèvement automatique * envoyez-moi un formulaire Prénom: Ville: Code Postal: : . . Pays: . Spécialité: Bulletin d'abonnement à retourner à : S.P.P.I.F.,B.P. 22, 41353 VINEUIL * Offre l réservée à la France métropolitaine 90 100 _