La Carsat Aquitaine sur le qui-vive

Transcription

La Carsat Aquitaine sur le qui-vive
actu risques chimiques
Captage d’aérosols
La Carsat Aquitaine sur le qui-vive
Au vu des nombreuses
réalisations récentes
en entreprises (1),
le département
Prévention des risques
professionnels de la
Carsat Aquitaine a
souhaité apporter des
précisions concernant
les systèmes de captage
dans les ateliers où sont
utilisés les fluides de
coupe. En particulier,
les installations
proposant un recyclage
de l’air après filtration
sont déconseillées.
Q
uelles que soient
leur nature (huiles
entières,
fluides
aqueux, fluides diélectriques
pour l’électroérosion) et leurs
conditions d’utilisation (arrosage, haute pression…), les
aérosols de fluides de coupe
peuvent générer des risques
de pathologies cutanées, des
affections respiratoires, voire
des cancers. La recommandation nationale R 451, adoptée
par le CTN A (métallurgie)
de la CNAMTS (cf. encadré),
détaille ces risques et les
principes à respecter pour
les prévenir. Depuis ces dernières années, une prise de
conscience est effective, tant
de la part des fournisseurs
que des professionnels de la
métallurgie. Elle s’est traduite
par l’installation d’aspirations
sur les machines de nouvelles
générations.
Cependant, une évolution
inquiète le département
Prévention des risques professionnels de la Carsat
Aquitaine (2) : « Elle concerne
l’installation de plus en plus
fréquente de systèmes de
captage, avec recyclage après
filtration de tout ou partie
de l’air dans les ateliers, commente l’un des contrôleurs de
sécurité à la Caisse régionale.
En effet, les fluides de coupe
sont composés de nombreuses
sub­stances chimiques qui peuvent subir des évolutions par
réactions chimiques, en raison des températures élevées
générées par les outils lors de
l’usinage des métaux, ou par la
présence de micro-organismes.
La multiplicité des polluants
possibles et de leurs états
(liquides, solides ou gazeux)
rend difficile la mise au point
d’un système d’aspiration individuel capable d’épurer l’air
rejeté dans les ateliers. »
Parmi les publications du
Réseau prévention, le guide
de ventilation n° 6, Captage
et ventilation des aérosols
de fluides de coupe (ED 972),
déconseille
formellement
le recyclage de l’air : pas de
possibilité de rejet extérieur
en dehors des périodes les
plus froides ; en cas de dysfonctionnement du système
de recyclage, la seule solution pour ne pas recycler de
l’air pollué dans l’atelier est
l’arrêt de la machine (3). « À
notre connaissance, il n’existe
pas de système de surveillance
du système d’épuration qui
soit fiable, précise le service Prévention de la Carsat.
Même en cas d’installation de
recyclage partiel, il faut satisfaire aux obligations (décrites
au paragraphe 7.5 du guide
de ventilation n° 6, et au chapitre 2 du guide n° 10) : concentration d’aérosols émis dans
Pour en savoir plus
Publications
• ED 695. Principes généraux de ventilation (guide pratique de
ventilation n° 0). INRS.
• ED 657. L’assainissement de l’air des locaux de travail (guide
pratique de ventilation n° 1). INRS.
• ED 972. Captage et ventilation des aérosols de fluides de coupe
(guide pratique de ventilation n° 6). INRS.
• ED 6008. Le dossier d’installation de ventilation (guide pratique
de ventilation n° 10). INRS.
À consulter et à télécharger sur www.inrs.fr.
• R 451. Prévention des risques chimiques causés par les fluides
de coupe dans les activités d’usinage de métaux. Publication
CNAMTS (adoptée par le CTN A – Métallurgie)
À consulter sur www.ameli.fr.
• ND 2267. Métrologie des aérosols de fluides de coupe. INRS.
À consulter sur www.inrs.fr/revue HST.
l’environnement de travail
inférieure à 0,5 mg/m3 ; rejet
direct à l’extérieur hors saison
froide et en cas de défaillance
de l’épurateur ; mise en œuvre
du recyclage uniquement
durant les périodes froides ;
introduction d’air neuf dans
les ateliers ; mise en place d’un
système de surveillance pour
déceler une défaillance de
l’épurateur ; et enfin, vérification semestrielle de la concentration en aérosol, qui doit
rester inférieure à 0,1 mg/m3
en sortie d’épurateur, et du bon
fonctionnement du système
de surveillance, au cas où il en
existerait un fiable (4). » Pour
respecter les principes généraux de prévention édictés par
la loi du 31 décembre 1991 (5),
tout en réalisant des économies d’énergies substantielles, le service Prévention de
la Carsat Aquitaine conseille
aux entreprises d’opter plutôt pour l’amenée d’air neuf
à l’intérieur du capotage de la
machine et l’évacuation des
polluants à l’extérieur des ateliers après filtration (3).
1. Lire par exemple dans le même numéro
pp. 40-41.
2. www.carsat-aquitaine.fr.
3. Lire : Guide pratique de ventilation n° 6
(ED 972), encadré I p. 11, et fig. 1 p. 11.
INRS.
4. Lire : Guide pratique de ventilation n° 10
(ED 6008), tableau VIII p. 11. INRS.
5. Loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991
modifiant le Code du travail et le Code
de la santé publique en vue de favoriser
la prévention des risques professionnels
et portant transposition de directives
européennes relatives à la santé et à la
sécurité au travail.
Antoine Bondéelle
Travail & Sécurité ­­– Janvier 2012
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