ELLE-Comment enlever un tatouage, laser ou chirurgie

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ELLE-Comment enlever un tatouage, laser ou chirurgie
www.elle.fr
Date : 28/03/2014
Auteur : -
Comment enlever un tatouage : laser ou chirurgie ?
© Luna Joulia-Selon Dolores
Quand on se fait tatouer, on pense souvent que c’est pour la vie ! Et puis un jour, on ne le supporte
plus, comme un tiers des personnes tatouées (poster American Academy of dermatology AAD 2013).
Voici les solutions de détatouage pour effacer une marque devenue indésirable.
Si le tatouage est de petite taille, le dermatologue proposera une chirurgie. « La technique du punch
permet, sous anesthésie locale et en une séance, de retirer un petit marquage comme ceux réalisés
pour la radiothérapie ou deux initiales, explique le Dr Isabelle Catoni, dermatologue. A condition
qu’il soit placé dans une zone comme la fesse, qui ne présente pas de risque cicatriciel particulier,
où la peau est charnue et souple, et où la cicatrice ne sera pas facilement visible ». Donc pas sur
le décolleté, la cheville ou le poignet. A partir de 150€ selon la taille et la prodondeur du tattoo
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et une semaine de cicatrisation, avec retrait des fils 10 jours plus tard. A savoir : la cicatrice est
généralement deux fois plus longue que la largeur du tatouage.
Le laser Q-Switched nanoseconde
Depuis quasiment 20 ans, c’est LA technique-phare du détatouage. Comment ça marche ? « Le
rayon laser fragmente les « morceaux » de couleur qui sont dans le derme, comme un rocher qui
serait transformé en sable, et les cellules macrophages éliminent ensuite les débris », explique le
Dr Catoni. Voilà pourquoi les séances sont espacées d’au moins deux mois, pour laisser le temps à
l’organisme de nettoyer la zone traitée et à la peau de bien cicatriser. Les semaines qui suivent, le
patient va observer un éclaircissement progressif de la zone mais plusieurs séances sont nécessaires
(3 à 10). S’il est possible d’effacer totalement certains dessins avec un laser Q-Switched, NdYag, KTP
ou Alexandrite, d’autres ne partiront que partiellement (voir ci-après « les tatouages résistants »).
Le laser Q-Switched picoseconde
Il est nouveau et les médecins en attendent beaucoup. Son intérêt ? « Comme il fragmente plus
finement que le laser nanoseconde les granules du tatouage, la métabolisation des débris est plus
rapide et le patient perçoit un éclaircissement des pigments dans les quinze jours qui suivent, ce qui
l’encourage à poursuivre le traitement, observe le Dr Didier Pegoud, médecin lasériste. Et on peut
espacer les séances d’un mois et demi au lieu de deux mois avec un laser nanoseconde ». Autres
avantages annoncés ? La diminution du nombre de séances, une efficacité sur des couleurs jusqu’ici
difficiles à traiter comme le vert ou le bleu turquoise, et des suites plus simples. Mais il est encore trop
tôt pour affirmer qu’il viendra à bout de n’importe quel coloriage cutané. « On est dans l’optimisme
et dans l’attente. On espère qu’il sera plus efficace mais comme il est deux fois plus cher, il faudrait
que cela soit en deux fois moins de séances », estime le Dr Catoni. « Il n’y a pas de machine miracle,
convient le Dr Pégoud. La longueur d’onde du Picosure n’est pas bien absorbée par le rouge, dans
ce cas, on passe au laser Q-Switched KTP en fin de protocole ». A savoir : à ce jour, il existe 110
appareils picoseconde dans le monde, dont 6 en France.
Le laser, ça marche comment ?
Le laser envoie des photons à une puissance importante en un temps extrêmement bref, en
milliardième de seconde avec un Q-Switched nanoseconde, et en billionième de seconde avec le
laser picoseconde. Cette énergie va faire exploser les grosses granules de pigments en débris qui
seront ensuite évacués par les cellules macrophages. Le médecin peut combiner les lasers, le NdYag
et le KTP pour retirer le rouge et le noir, l’Alexandrite et autres longueurs d’ondes pour les autres
couleurs, et désormais le picoseconde pour ôter plus aisément de nombreuses couleurs, en particulier
le vert et le bleu turquoise.
Comment enlever les tatouages résistants ?
Quand tout marche bien, le tatouage s’efface progressivement, en 3 à 10 séances. Mais parfois, il
ne part pas bien, ce que le médecin ne peut pas prévoir. « Il est considéré comme résistant quand
il n’y a pas d’amélioration entre deux traitements. Un tatouage de grande surface dans le dos peut
disparaître en une séance et un petit cœur sur le poignet en dix », constate le Dr Catoni. « Il y a des
pigments noirs qui partent très bien, et d’autres non. Avec certains tatouages, il reste des ombres qui
peuvent mettre plusieurs années à s’estomper », précise le Dr Pégoud.
Ce qui complique la donne :
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Certaines encres. En France, la réglementation met régulièrement à jour la liste des substances
qui ne doivent pas entrer dans la composition d’un produit de tatouage, et que les 3000 tatoueurs
professionnels doivent respecter (arrêté du 24 mai 2013 modifiant celui du 6 mars 2013). Un tatouage
réalisé avec des laques, interdites ici, sera plus compliqué à effacer.
- Certaines couleurs comme le violet intense, le fluo, le jaune et le blanc sont tenaces.
- Les dessins polychromes. « Il restera toujours quelques chose d’un arc-en-ciel », estime le Dr
Catoni.
- Les dessins en relief, souvent saturés de couleur. Les maquillages permanents en couche épaisse.
- Les tatouages denses et/ou profonds. « Souvent le pourtour est plus marqué, et le remplissage pas
homogène donc il y a des zones qui s’éclaircissent plus rapidement que d’autres », remarque le Dr
Pégoud.
Comment se passe une séance ?
Lors de la première consultation, le médecin vous interroge sur l’origine de votre tatouage et
écarte d’éventuelles contre-indications (grossesse, bronzage, infection, blessure, herpès, maladie
systémique, anti-coagulants...). Il ne peut pas s’engager sur un nombre de séances définitif avant de
commencer à traiter mais il vous donnera une idée de ce à quoi vous devez vous attendre et doit,
dans tous les cas, vous remettre un devis. « Si un tatouage se présente saturé de couleur et en relief,
comme une « sculpture tatouage », on sait qu’il ne s’effacera jamais complètement », prévient le
Dr Catoni. La séance dure de 10 à 30 minutes pour un laser nanoseconde, de 5 à 15 pour le laser
picoseconde. Comptez de 60€ à 200€ la séance selon la surface traitée avec un laser Q-Switched,
280€ à 450€ avec le laser picosenconde Picosure de Cynosure.
Ça fait mal ?
Oui, donc on applique une crème anesthésiante sous pansement une heure et demi avant. Les
suites ? On tartine la zone traitée avec une crème cicatrisante grasse pendant une semaine, deux
fois par jour. La cicatrisation dure 10 à 15 jours. Le laser coagule les protéines de surface, donc c’est
rouge et boursouflé, et ça peut saigner par endroit. La zone peut rester sensible deux à trois jours,
comme si on s’était cogné, et les petites croûtes vont tomber dans les jours qui suivent. On peut aussi
avoir des cloques, qu’il ne faut surtout pas percer, et un œdème durant quelques jours, notamment
sur certaines zones comme le cou ou le lobe de l’oreille.
Les risques ?
En cas de brûlure, il restera une cicatrice. Mais c’est a priori rare. Il peut aussi y avoir un trouble de
la pigmentation. Voilà pourquoi le traitement s’effectue sur peau débronzée et ne convient pas aux
peaux noires.
Et après ?
Rien n’empêche de se faire tatouer de nouveau, mais c’est rarissime. « Une personne qui vient de
se faire détatouer en a rarement envie, constate le Dr Isabelle Catoni. Sauf quand elle est adepte du
Body Art ». Ce qui peut arriver ? « Si une personne ne supporte plus un dessin qu’on n’arrive pas tout
à fait à effacer, on essaie d’ôter le maximum de couleurs pour qu’elle puisse le recouvrir ensuite avec
un nouveau dessin ».
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