Accueillir les insectes - Les 100 Refuges de Biodiversité
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Accueillir les insectes - Les 100 Refuges de Biodiversité
Opération 100 Refuges de Biodiversité Meuse Nature Environnement LES ASTUBIOS Accueillir les insectes Année 2010, n°1 Mais pourquoi inviter les insectes ? Ils sont indispensables : 1er maillon de la chaine alimentaire après les plantes, ils recyclent la matière organique morte et ils permettent à la plupart des végétaux d’être pollinisés et de se reproduire et nourissent bon nombre d’êtres vivants. Certains insectes sont d’excellents auxiliaires de jardins Coccinelles, abeilles solitaires et autres forficules sont de véritable alliés pour le jardin. La présence de ces insectes est un plus et évite l’utilisation de produits phytosanitaires. Un abri à perce oreilles (habité par ces ravissants insectes !) sur votre arbre endiguera une invasion de puceron ! Les habitats des insectes disparaissent Les insectes se réfugient, se nourrissent, pondent et hibernent dans divers abris et micromilieux (terre battue, herbes folles, arbre mort, muret de pierres sèches, tiges de carottes sauvages…). Malheureusement ces petits habitats sont de plus en plus rares avec nos manies de nature « propre » ou « géométrique ». La nature dite « ordinaire » laisse place à des gazons tondus à ras et des plantes ornementales sans intérêts pour les insectes. L’utilisation massive de produits chimiques est aussi une cause de la diminution de la population des insectes. Mais il ne faut pas être pessimiste ! Nous pouvons créer des zones refuges à insectes dans le jardin, le balcon, le village, la ville… Aménager son jardin pour qu’il bourdonne de vie ! Avoir un jardin foisonnant de vie ? Rien de plus simple et si on commençait par accueillir les insectes ? Abeille solitaire, papillon, coccinelle, bourdon, perceoreille et autres petites bêtes sont autant d’auxiliaires du jardinier, qu’il est plaisant d’inviter dans son lopin de terre. Faire de son jardin un paradis pour les insectes, c’est aussi limiter son travail et l’emploi de pesticides, car un jardin ressemblant à un écosystème naturel a les capacités de se défendre contre les ravageurs. Des aménagements simples, ou même un retour à la nature sont à portée de main pour un retour de la biodiversité et une aide précieuse pour le potager. Laissez vous guider... Dans ce numéro : Un carré d’herbes folles et de fleurs sauvages 2 Ortie et cardère : faites place aux plantes nourriciè- 2 Les fleurs à pompons : des déserts de nectar 2 Nichoir à coccinelles 3 Nichoir à forficules 3 Nichoirs à bourdons 3 Nichoirs à abeilles et guêpes solitaires 4 Un carré d’herbes folles et de fleurs sauvages Pour attirer les insectes optez pour un carré d’herbes folles et sauvages. Il suffit de choisir un coin de votre jardin et à l’aide d’une binette retourner la terre jusqu'à ce quelle soit nue, les herbes folles réapparaitront… Vous pouvez agrémenter ce carré avec des fleurs sauvages. Il suffit de récolter les graines dans les friches, talus, champs,…( attention à ne pas sélectionner les plantes rares, protégées ou exigeantes). Vous pouvez aussi agrémenter votre prairie de plantes messicoles : coquelicot, bleuet, peigne de venus, nigelle des champs, pensée... récoltez les graines dans les champs sans endommager les plantes et semez les à la volée en septembre octobre sur un sol retourné. folles ! Choisissez donc de planter sur un sol pauvre, votre prairie sera alors économique, écologique ! Avec ces opérations, vous voilà propriétaire d’une magnifique prairie Cette espace de biodifleurie. L’entretien se versité permettra l’acrésumera à une coupe cueil des prédateurs tardive d’automne (au utiles (coccinelles) et minimum tous les 2 ans donc protégera votre pour que les insectes jardin de ravageurs liés finissent leur cycle de au manque de biodiversiPrairie agrémentée de plantes messicoles vie). Mais attention, pas té. Votre carré de fleurs d’engrais sur vos fleurs sauvages, car vous sauvages fera le bonheur de vos yeux, des pourriez être vite surpris par les graminées insectes, des oiseaux, … qui peuvent prendre le pas sur vos herbes Ortie et cardère : faites place aux plantes nourricières ! La cardère sauvage est une vrai ressource pour les habitants du jardin. Pour s’en rendre compte il suffit de l’observer. Elle offre de l’eau, en effet ses feuilles forment des récipient contre la tige, la chenille du sphinx bourdon se nourrit de ses feuilles, son nectar attire les papillons : le paon de jour, le tabac d’Espagne, la belle dame…et sa tige sert de site d’hivernage pour nos petites bêtes ! L’ortie est votre véritable alliée : en plus de faire des tartes pleines de fer avec les jeunes pousses, ou encore d’utiliser dans votre jardin le fameux purin d’ortie, vous accueillerez une ribambelle de papillons consommateurs de l’ortie : la Petite tortue, la vanesse de l’ortie, le paon de jour, le vulcain…. Mais ce ne sont pas les seuls, d’autres excellents auxiliaires de potager aiment fréquenter les massifs d’ortie : coccinelles, syrphes.. Les fleurs attirant les papillons : belle de nuit, cosmos, lavande, souci, julienne, tabac, soleil, valériane ... Les fleurs à pompons : des déserts de nectar Dans votre jardin d’ornement, les fleurs à pompons sont un désert pour les butineurs ; malgré leurs couleurs attractives, elles sont inintéressantes pour les insectes pollinisateurs. De plus, ces plantes annuelles coutent cher et demandent beaucoup d’entretien. Mais vous pouvez opter pour des végétaux d’ornement qui seront attrayants pour les insectes : les achillées, les asters, la grande marguerite, les campanules, les sédums, le soleil vivace, les corbeilles d’or, la Année 2010, n°1 giroflée des murailles, l’aubriète, la lavande, le pois de senteur vivace, les soucis, pavots, digitales… Préférez les plantes vivaces et locales, c’est aussi allier l’écologique à l’économique. En effet, les fleurs annuelles d’ornements des jardineries sont souvent issues de cultures très consommatrices de phytosanitaires. De plus, les jardiniers doivent chaque année racheter les plantes annuelles, ce qui creuse un peu plus le porte monnaie ! Vous pouvez aussi opter pour une haie refuge de biodiversité composée de : aubépine, prunelier, sureau noir, troène, genet, buddleia qui feront le bonheur des insectes et des oiseaux. Et si vous souhaitez allier plaisir des papilles et des yeux n’oubliez pas votre coin aromatique : thym, menthe, romarin, origan, fenouil ... Page 2 Nichoir à coccinelles ... Les coccinelles sont des insectes auxiliaires du jardin, elles dévorent certains parasites du potager comme les cochenilles et les pucerons. Pour mieux les accueillir, vous pouvez construire des gîtes hivernaux, qui permettront aux coccinelles et aux chrysopes (auxiliaires de jardin) de passer l’hiver sur votre lopin de terre. En France, la coccinelle à sept points et la coccinelle à deux points sont parmi les plus communes. Fabriquer une boîte en bois 30x20x15 cm (planches épaisses de 1,5 cm), prévoir des fentes étroites en façade et remplir l’intérieur de paille et de carton ondulé. Placer le nichoir en hauteur, exposé au sud et abrité. chetez que des coccinelles à deux points ! Zoom sur l’achat de coccinelle : Si vous souhaitez acheter des larves de coccinelles, il vous faut être vigilant. En effet, la coccinelle asiatique a été vendue comme lutte biologique, aujourd'hui elle pose des problèmes d’ordre environnemental car cette espèce est invasive et menace les espèces indigènes. Soyer attentif et n’a- À gauche coccinelles indigènes à 2 et 7 points À droite, la coccinelle asiatique peut avoir plusieurs aspects Nichoir à forficules Le forficule dit « perce-oreilles » est aussi un allier du potager. Ces adorables petites bêtes dévorent les pucerons. Vous pouvez offrir un nichoir aux forficules et profiter de ces auxiliaires sur vos arbres fruitiers. Dans un pot de terre cuite de taille moyenne, passez une ficelle solide dans le trou. Dans le pot, attachez la ficelle à un morceau de bois d’une longueur plus grande que le diamètre du pot. Remplissez le pot de fibre de bois, de paille et fixer avec du fil de fer, un grillage qui retiendra le contenu du nichoir. Poser le pot sur le sol sous une haie, atten- dre qu’un jour, des forficules viennent s’y loger (de mai à début juin). Puis placez votre nichoir habité dans vos arbres infestés de pucerons, mais à partir de juin. bles bestioles affamées pourraient s’en prendre à vos fruits ! « Les perce-oreilles ne percent pas les oreilles ! N’ayez plus peur de leur faire une place dans votre jardin » Quand votre arbre est nettoyé, reposez votre nichoir dans une haie, car ces adora- Nichoirs à bourdons Les bourdons ont tendance à disparaître, vous pouvez les accueillir en fabricant un nichoir pour les colonies. Les bourdons ont un caractère doux et sans agressivité, mais ne déterrez pas le nichoir pour regarder s’il est habité ! déchiquetée. L’arrière du pot doit affleurer. Deux pierres et une petite planche constitueront la toiture. Vous pouvez aussi enterrer le pot horizontalement mais dans un talus avec un tuyau rectiligne débouchant sur une surface verticale ou inclinée. Creusez un trou dans le sol et y placez un pot de fleur en terre cuite retourné. Au préalable, remplir le pot de paille Année 2010, n°1 Page 3 Nichoirs à abeilles et guêpes solitaires Les guêpes et abeilles solitaires sont inoffensives et n’ont pas le caractère agressif des colonies. Elles ont un très grand intérêt de par leur rôle de pollinisateur. Vous pouvez fabriquer des nichoirs avec beaucoup de facilité. La bûche percée Choisir du bois dur. Perforer plusieurs dizaines de trous de 10 cm de profondeur et de 3 à 15 mm de diamètre. Limer l’entrée des trous. Placer la bûche au sud et prévoir un petit toit. Abeilles, guêpes et d’autres nombreux insectes viendront y nicher . Le fagot de tiges creuses Les tiges à moelle Cueillir des tiges de bambou, roseau, ombellifères… Couper des sections de 20 cm en prenant soin de laisser le noeud au centre afin de créer deux tubes de 10 cm. Former une petite botte et placer celle-ci à l’intérieur d’un tube en plastique type gouttière. Placer horizontalement sur un poteau au jardin. Cueillir des tiges de ronces, framboisier, buddleia. Couper des sections de 20 cm, confectionner des bottes et procéder comme pour les tiges creuses. On peut aussi confectionner des nichoirs en bois où tiges creuses et à moelle se côtoient (voir cicontre). Si vous observez un trou qui est rebouché, une abeille solitaire a surement pondu dedans ! Opération 100 Refuges de Biodiversité Meuse Nature Environnement 9 Allée des Vosges 55000 Bar le Duc Téléphone : 03 29 76 13 14 Télécopie : 03 29 76 83 68 Messagerie : [email protected] Ou [email protected] Faites de votre jardin un refuge de biodiversité ! Retrouvez nous sur le web http://100refuges.free.fr MNE remercie ses partenaires financiers Meuse Nature Environnement Connaître et protéger la nature et l’environnement pourrait être la devise de l’association. Si la Meuse recèle encore un patrimoine naturel riche et sauvage, celui-ci est malheureusement en régression constante et trop souvent menacé par des activités humaines trop intensives et polluantes. Depuis 1964, Meuse Nature Environnement s’est donnée pour mission d’agir pour la reconnaissance, la préservation et la valorisation, de ce patrimoine précieux, avec l’aide de ses bénévoles et sympathisants. Meuse Nature Environnement s’engage également au niveau régional et national, en partenariat avec les associations d’éducation à l’environnement au travers des fédérations Lorraine et France Nature Environnement.