La souffrance au travail

Transcription

La souffrance au travail
SIMUP
Service de Santé au Travail
de la Vallée de la Lys
y
La souffrance au travail, comment la
déceler pour mieux la gérer ?
1
QUELQUES CONSTATS…
„
D’après
p
l’Institut Français
ç
de Veille Sanitaire,, un homme sur 4 et
une femme sur 3 souffrent de détresse psychique liée à leur travail.
Tous les secteurs d’activité et toutes les professions sont touchés.
„
Pourtant les cas de souffrance dans l’entreprise sont difficiles à
déceler, parfois niés ou attribués uniquement à la fragilité ou à
l’inadaptation au poste de certains.
„
Certes, il est parfois difficile de démêler la part des facteurs
personnels et professionnels qui sont en jeu, mais, sans nier
l’existence de facteurs personnels, il est primordial de rechercher le
lien possible avec le contexte professionnel.
professionnel
2
1ère PARTIE
UN PEU DE THEORIE POUR APPRENDRE
A IDENTIFIER LES FACTEURS DE
STRESS AU TRAVAIL
3
QUELQUES DEFINITIONS
„
Qu’est ce que la souffrance au travail ? C’est une dépression
réactionnelle professionnelle en lien avec les contraintes
organisationnelles et sociales de l’entreprise, souvent
déclenchée en réaction à des comportements identifiables de
collègues ou de supérieurs hiérarchiques.
„
La conviction que le niveau atteint de dégradation ne peut
plus évoluer positivement marque l’entrée dans la
souffrance. ((ANACT,, Décembre 2005))
„
Qu’est ce que le stress ? La surcharge de travail, le manque
de temps, l’absence d’autonomie, les conflits entre collègues
o avec
ou
a ec le supérieur
s pé ie hiérarchique,
hié a chiq e sont quelques
q elq es exemples
e emples
de difficultés que l’on peut rencontrer au cours de son
activité professionnelle. Si la personne impliquée ne dispose
pas des ressources nécessaires pour affronter et gérer ces
diffi lté elle
difficultés,
ll peutt alors
l
se retrouver
t
en situation
it ti
d
de stress.
t
4
CE QU
QU’IL
IL FAUT SAVOIR
„
Nous ne réagissons pas tous de la même façon face à une situation
stressante. Notre réaction dépend notamment de la façon dont nous
percevons l’enjeu et les ressources à notre disposition pour y faire
face. Une même situation, par exemple le fait de travailler sous
contraintes temporelles fortes, peut ainsi être perçue différemment
selon les salariés et peut également varier dans le temps pour un
même salarié.
„
Malgré ces différences de perception, certaines caractéristiques des
situations de travail sont identifiées comme pouvant générer du
stress.
5
LES PRINCIPAUX FACTEURS DE STRESS EN MILIEU
PROFESSIONNEL
Cinq grandes catégories de facteurs de stress :
„
Liés à la tâche ou au contenu du travail à effectuer
„
Liés à l’organisation du travail
„
Liés aux relations de travail
„
Liés à l’environnement physique et technique
„
Liés à l’environnement socio-économique de l’entreprise
6
LES EFFETS AMPLIFICATEURS DES PRINCIPAUX
FACTEURS DE STRESS EN MILIEU PROFESSIONNEL
Les études menées sur les facteurs de stress au travail montrent
qu’ils sont d’autant plus « toxiques » pour la santé :
„
Lorsqu’ils s’inscrivent dans la durée
„
L
Lorsqu’ils
’il sontt subis
bi
„
Lorsqu’ils sont nombreux
„
Lorsqu’ils sont antagonistes
7
LES EFFETS REDUCTEURS DES PRINCIPAUX FACTEURS DE
STRESS EN MILIEU PROFESSIONNEL
Il s
s’agit
agit, d
d’une
une manière générale,
générale des éléments de « satisfaction » au
travail :
„
„
„
„
„
„
Les bonnes relations avec les collègues
La sécurité sur le lieu de travail
L’autonomie et les responsabilités
L’existence et la qualité des relations avec la hiérarchie
Le climat social
La reconnaissance
(Données issues du sondage national réalisé en 2009 par l’institut CSA sur la
perception par les Français de leurs conditions de travail)
8
2ème partie
DE LA THEORIE A LA PRATIQUE
Q
:
LES 5 GRANDES CAUSES
DU STRESS AU TRAVAIL
9
1.
Le stress lié à l’organisation du travail
„
S
Surcharge
h
d travail
de
t
il : 36%
„
Mener plusieurs tâches de front : 35%
„
Manque de temps pour souffler : 31%.
10
2.
Le stress lié aux exigences personnelles des
salariés
l ié
„
Ne pas être rémunéré à sa juste valeur : 43 %
„
Le manque
q
de reconnaissance dans le travail : 25%
„
L’exigence de travailler plus par rapport à ses capacités : 21%
11
3.
Le stress lié aux relations avec la hiérarchie et
entre
t
collègues
llè
Première cause de stress chez les salariés lorsque des situations compliquées
se présentent :
„
Le manque de solidarité entre collègues
„
Le manque de soutien de la hiérarchie (33% des salariés)
„
Les cadres supérieurs se sentent les plus seuls dans leur travail.
Deuxième facteur de stress : les conflits et les tensions comme facteurs de
dégradation importants de la relation de travail.
„
30% des
d
personnes interrogées
é
se disent
d
perturbées
bé
par les
l
situations de tension et de conflits.
12
4.
Le stress lié aux changements dans le travail
„
L’un des problèmes majeurs auquel est confronté le salarié réside
d
dans
l flexibilité
la
fl ibilité imposée
i
é : nécessité
é
ité de
d faire
f i
f
face
à une charge
h
importante de travail sans avoir forcément le temps ou les moyens à
sa disposition.
„
La nécessité
L
é
ité de
d devoir
d
i s’adapter
’ d t
d manière
de
iè
permanente
t estt un
facteur de stress cité à 31% par l’ensemble des personnes
interrogées.
„
Le changement de rythme de travail : 23%
„
Le manque de directives claires : 21%
„
Le travail supplémentaire généré par les nouvelles technologies :
19%.
13
5.
Le stress lié au manque de reconnaissance
„
Manque de reconnaissance du travail fourni, du savoir-faire, des difficultés
rencontrées et de la souffrance physique.
„
La reconnaissance est fondée sur deux jugements :
„
„
Le jugement d’utilité : on reconnaît que ce que je fais est utile.
Ce jugement est porté par le salarié et par la hiérarchie.
Le jugement esthétique : ce travail est un travail bien fait, « c’est
du beau ttravail
a a ». Ce juge
jugement
e t est le
e juge
jugement
e t des pa
pairs.
s
14
EN RÉSUMÉ…
RÉSUMÉ
„
Tout individu au travail, quelle que soit sa position au sein de l’entreprise,
a besoin d’être écouté, respecté et compris.
„
Mais chacun a également besoin d’être « coaché » : qu’on lui dise quand
ça va mais aussi quand ça ne va pas, pour pouvoir progresser en
dé l
développant
t ses compétences
ét
t t en apprenantt à surmonter
tout
t ses propres
difficultés.
C’est l’idéal vers lequel il faut essayer de tendre !
„
15
3ème Partie
SAVOIR RECONNAÎTRE
Î
LES PRINCIPAUX SYMPTOMES
DE LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL
16
LES PRINCIPAUX SYMPTÔMES DUS À UN ÉTAT DE
STRESS CHRONIQUE
Symptômes physiques
Symptômes émotionnels
Symptômes intellectuels
Symptômes
comportementaux
Douleurs
D
l
(coliques,
( li
maux d
de tête,
ê
d
douleurs
l
musculaires, articulaires, etc.), troubles du
sommeil, de l’appétit et de la digestion,
sueurs inhabituelles…
inhabituelles
Sensibilité et nervosité accrues, crises de
larmes ou de nerfs, angoisse, excitation,
tristesse...
Difficultés de concentration, erreurs, oublis,
difficultés à prendre des initiatives
initiatives...
Modification des conduites alimentaires,
comportements violents et agressifs,
Isolement social (repli sur soi, difficultés à
coopérer), consommation de produits
calmants ou excitants (café, tabac, alcool,
somnifères,
è
anxiolytiques...)…
17
QUELQUES CHIFFRES …
64 % des personnes interrogées, déclarent avoir ressenties un de ces
symptômes :
„
„
„
„
„
„
„
„
Fatigue
g
importante
p
: 37% ((60% chez les p
personnes stressées))
Tensions musculaires : 29 % (45% chez les personnes stressées)
Difficulté à ne plus penser au travail une fois à la maison : 28% (42%
chez les p
personnes stressées))
Troubles du sommeil : 25% (44% chez les personnes stressées)
Anxiété : 25% (42% chez les personnes stressées)
Irritabilité : 19% ((35% chez les p
personnes stressées))
Maux de tête : 17%
Baisse de vigilance : 12%
18
D’AUTRES
D AUTRES EFFETS PLUS PERNICIEUX
Le stress accroît :
„
Le risque d’accidents cardio-vasculaires
„
Les maladies coronariennes
„
Les accidents vasculaires cérébraux
„
La dépression et l’anxiété
19
D’AUTRES
D AUTRES EFFETS PLUS PERNICIEUX
FORTE DEMANDE PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL
+
FAIBLE LATITUDE DÉCISIONNELLE
+
FAIBLE SOUTIEN SOCIAL AU TRAVAIL
(manque d’aide ou de soutien des collègues ou des supérieurs)
=
DÉPRESSION
Les troubles anxieux sont également plus fréquemment retrouvés en cas de
situations stressantes prolongées.
Le suicide attribué au travail ou sur les lieux du travail est un phénomène
émergent préoccupant, pouvant être la conséquence d’un état de dépression.
20
D’AUTRES
D AUTRES EFFETS PLUS PERNICIEUX
„
Les troubles musculosquelettiques (TMS)
„
L’épuisement professionnel (burn out) qui survient généralement après un
investissement
personnel
et
affectif
important
dans
l’activité
professionnelle. Cet investissement devient soudainement trop
p
p lourd à
porter.
„
Diminution de la résistance aux infections
„
Maladies immuno-allergiques, colites fonctionnelles, désordres hormonaux
ou certaines pathologies de la grossesse (prématurité).
21
LES PRINCIPALES REACTIONS DES SALARIES FACE AU
STRESS
„
Des réactions personnelles : Les salariés préfèrent s’adapter et trouver
en eux-mêmes les ressources pour surmonter les difficultés et gérer leur
stress, plutôt que de s’appuyer sur leur entourage (famille/collègues).
„
S’il est avéré que la cause du stress est d’origine professionnelle, ses
répercussions débordent la sphère du travail pour impacter aussi la
sphère privée et inversement.
22
4ème PARTIE
LES CONSEQUENCES DE LA
SOUFFRANCE AU TRAVAIL
23
„
Outre pour l’individu,
l’individu la souffrance au travail a également des répercussions
pour les entreprises et un coût pour la Société.
„
Le stress au travail est source de désorganisation pour les entreprises :
„
„
„
„
„
„
„
„
„
„
„
Augmentation de l’absentéisme et du turn over,
Difficultés pour remplacer le personnel ou recruter de nouveaux
employés,
Accidents du travail,
Démotivation,
Baisse de créativité,
Dé
Dégradation
d ti
d la
de
l productivité,
d ti ité
Augmentation des rebuts ou des malfaçons,
Dégradation du climat social,
Mauvaise ambiance de travail
Atteinte à l’image de l’entreprise...
Le stress coûte cher à l’entreprise. Plusieurs études ont montré qu’il est
«rentable » pour les entreprises d
d’investir
investir dans la prévention du stress
au travail : les coûts des mesures de prévention collectives sont amortis
assez rapidement (de l’ordre d’une année).
24
5ème
è
PARTIE
QUE FAIRE POUR LUTTER CONTRE LA
SOUFFRANCE AU TRAVAIL ?
25
PRENDRE EN CHARGE INDIVIDUELLEMENT LES SALARIÉS
EN SOUFFRANCE
Comment être sûr que celui qui dit : « Je souffre dans mon travail » n’y apporte
pas de problèmes personnels ? C’est là le rôle et les missions du psychologue du
travaill
Méthodologie utilisée : Diagnostic par la parole, grâce à des entretiens aidant
à la
l verbalisation
b li ti
d ressentis.
des
ti
Il s’agit ici de prendre en charge, d’un point de vue psychologique, des salariés
souffrant de troubles de santé dus au stress et qui ne sont plus en mesure de
faire face aux contraintes imposées par leur travail.
Objectif : Éviter une détérioration de leur état de santé
26
PRENDRE EN CHARGE INDIVIDUELLEMENT LES SALARIÉS
EN SOUFFRANCE
Les actions qui relèvent de cette catégorie sont des réponses d’urgence,
indispensables mais non suffisantes.
Pour permettre une réelle démarche de prévention, les actions de prise en
charge des personnes en souffrance doivent déboucher sur une réflexion
concernantt les
l sources de
d stress
t
: Il faut
f t se poser les
l
b
bonnes
questions
ti
!
27
AGIR AU SEIN DE L’ENTREPRISE
L ENTREPRISE…
Champs
a p d
d’intervention
o : le management,
a ag
, l’organisation
o ga a o du travail,
a a , les ressources
ou
humaines et la communication :
„
Adapter le travail demandé aux capacités et aux ressources des
salariés (en tenant compte de leur âge, par exemple)
„
Organiser le travail pour le rendre stimulant et donner l’opportunité
au personnel d’utiliser ses compétences
„
Définir clairement les rôles et les responsabilités de chacun
„
Donner la p
possibilité aux salariés de p
participer
p
aux décisions et aux
actions de changements qui affecteront leur travail
„
Améliorer la communication interne et réduire les incertitudes
„
Faciliter les échanges et le dialogue social entre tous les acteurs de
l’entreprise
28
MENER DES ACTIONS COLLECTIVES VISANT À RENFORCER
LA RÉSISTANCE
É
AU STRESS DES SALARIÉS
É
(FORMATIONS DE LUTTE CONTRE LE STRESS)
„
Les actions de prévention collective visant à renforcer la résistance des
salariés sont à privilégier car elles sont plus efficaces dans le temps.
„
Les programmes de développement
é
personnel associent souvent
relaxation et techniques inspirées de la psychothérapie cognitive et
comportementale. Ils visent à réduire l’état de stress en modifiant la façon
dont les salariés perçoivent les situations de travail. (Thierry NOENS,
Formateur lutte contre le stress - SIMUP)
„
Les formations à la gestion des conflits (salariés en contact direct avec un
public parfois hostile - Société Ivanoé). Ces actions peuvent être efficaces
pour les professionnels exposés à des situations de tension,
tension en raison de
la nature même de leur activité.
„
La mise en place de telles actions s’intègre au plan de formation de
l’ t
l’entreprise.
i
„
Attention ! De telles actions ne s’attaquent pas aux sources du problème
et leurs effets bénéfiques ne se maintiennent pas dans le temps. A moins
d les
de
l associer
i à des
d actions
ti
sur les
l sources de
d stress
t
au travail...
t
il
29

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