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Utilisation d’un kit de télévision solaire dans le village
de Bjelware par les équipes de la CDS. Ce kit est composé
d’un panneau solaire, de batteries, et d’une petite
télévision. L’instituteur du village, seule personne salariée,
en veut un pour accéder aux informations en français.
FORBES AFRIQUE
PETITE ENTREPRISE - GRAND PROJET
4 / 5 : MAURITANIE
CDS – “l’entreprise citoyenne
pour l’accès de tous aux services essentiels”
CDS n’est pas seulement une PME mauritanienne qui fournit de l’eau et de l’électricité solaire aux habitants des régions rurales.
Cette entreprise familiale spécialisée depuis les années 1980 dans le secteur du bâtiment et des travaux publics souhaite
à présent renforcer son positionnement de leader en matière d’énergies renouvelables. Son atout ? Un jeune patron dynamique
qui est aussi son meilleur porte-parole. PORTFOLIO DE JOAN BARDELETTI/PICTURETANK
Sidi Khalifou, directeur général de CDS, pose sur le toit de
sa maison à côté d’un chauffe-eau solaire. Il a repris l’entreprise
familiale en 2007 et l’a fait grandir. Il a toujours travaillé
en Mauritanie après avoir fait ses études en France.
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Pendant ses études à l’école d’ingénieurs
Supméca de Paris, Sidi Khalifou est
volontaire à Ingénieurs sans frontières.
Diplôme d’ingénieur en poche, il rentre
en Mauritanie en 1994 où il travaille
pour des projets non gouvernementaux
en hydraulique villageoise et en énergies
renouvelables. Il crée et dirige d’abord
un bureau d’étude (ECO-Qualité) et
une ONG (Ecodev), tous deux reconnus
comme acteurs majeurs du développement
en Mauritanie. En 1999, il rejoint CDS,
l’entreprise familiale de travaux publics
dont il prend la direction en 2007, il
l’oriente vers les activités eau et énergie.
Ses prestations : fournitures d’équipements
adaptés dans les domaines de l’eau et
de l’énergie, travaux d’adduction d’eau
potable, de minicentrales solaires et/
ou éoliennes, concession, délégation de
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gestion et maintenance de services publics
d’eau et d’électricité. CDS est une société
anonyme de droit mauritanien avec cinq
actionnaires dont trois entreprises : I & P
(investisseur et partenaire français),
Lundin For Africa (Fondation canadienne)
et INMA (groupe mauritanien) avec
un capital de 76 millions d’ouguiyas.
CDS se veut avant tout une entreprise
citoyenne qui œuvre pour un accès de
tous les Mauritaniens aux services d’eau
et électricité, particulièrement les plus
pauvres et les plus isolés du pays. Vingtdeux boutiques énergie CDS proposent une
source d’électricité dans des zones rurales
qui en étaient dépourvues. Alimentées par
des panneaux solaires, elles permettent
de charger des portables, alimenter un
réfrigérateur et une ampoule. En un an
ce sont ainsi plus de 230000 téléphones
chargés, soit 1300 heures de conversations,
heures nécessaires pour maintenir les
liens sociaux et avoir des opportunités de
travail. Dix postes-frontières reculés sont
alimentés en électricité via des panneaux
solaires CDS. Cela a notamment permis
d’améliorer les conditions de vie des
douaniers et d’informatiser le suivi des
passages de frontière – modernisation
nécessaire dans cette zone sahélienne
considérée comme critique dans la lutte
contre le terrorisme. 1000 familles ont
accès à l’eau potable grâce aux pompes
installées et alimentées par CDS.
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ACCÈS À L’EAU
En Mauritanie, seuls 50 % des foyers ont ce
privilège. Auparavant les femmes passaient
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1• Dans la boutique énergie CDS à Bourat Elmedine.
Des panneaux solaires sur le toit produisent de
l’electricité et alimentent un refrigérateur, des lampes
et la recharge des portables. C’est la seule source
d’électricité.
2• Un enfant prend une glace dans un congélateur
alimenté par des batteries d’un kit solaire dans
un village proche du fleuve Sénégal. Lorsque les
habitants tuent un mouton, ce congélateur permet
de conserver la viande pendant plusieurs mois.
Le solaire est la seule source d’électricité.
3• Réunion mensuelle des équipes de CDS. Constat
des difficultés, réussites, définition d’objectifs.
Les décisions sont transparentes, les salariés assez
jeunes et vite responsabilisés. La plupart des ethnies
mauritaniennes sont représentées au sein des salariés.
L’entreprise compte seulement deux femmes ; car
il est difficile d’en recruter du fait de leur plus faible
formation en général.
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4• •Réparation et entretien du moteur thermique
alimentant le pompage de l’eau dans le village de Roty.
Dans les zones rurales, l’état mauritanien n’a souvent
pas les moyens d’assurer le service de distribution
d’eau et le délègue sur appel d’offres à des sociétés
privées, comme CDS.
•Poste frontière électrifié par CDS près de Boghé.
•Dans le couloir d’un poste frontière près du fleuve
Sénégal, une télévision alimentée par de l’électricité
solaire. CDS équipe en électricité solaire 10 postes
frontières mauritaniens reculés
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5• Deux jeunes filles prennent la pose à côté des
congélateurs alimentés en énergie solaire dans le
village de Dioullom.
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en moyenne deux heures par jour à aller
chercher de l’eau. C’était l’équivalent du
poids de 28 éléphants en seaux d’eau que
portaient chaque jour ces 1000 femmes.
L’eau disponible permet le développement
de nouvelles activités. Une association de
femmes a construit et exploite quatre jardins
maraîchers. En vendant leurs légumes,
elles génèrent près 6000 euros de revenus
par an (le revenu moyen disponible en
Mauritanie est d’environ 2 euros par jour).
Des briqueteries se sont aussi développées,
créant environ 10 emplois dans les villages
avec un nouveau point d’eau. CDS emploie
des salariés issus de toutes les ethnies
mauritaniennes, alors que la majorité de la
population est arabo-berbère.
DÉMARCHE QUALITÉ
En outre cette PME emploie deux femmes.
Difficile à recruter, car souvent peu formées,
les femmes ne sont que 30 % à avoir un emploi
formel en Mauritanie. CDS travaille avec 16
fournisseurs locaux. Avec une offre haut de
gamme, proposant étude et conseil, la société
ne fait pas de concurrence aux quincailliers,
traditionnels vendeurs de panneaux solaires.
Avec une démarche qualité, CDS valorise
les énergies renouvelables, ce qui n’est pas
toujours le cas des autres acteurs : un village
avait payé 20000 euros à un quincaillier
pour une installation solaire inadaptée!
Une mésaventure qui n’est pas près de se
reproduire maintenant que CDS veille.
VIVIANE FORSON
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RETROUVEZ LE RECYCLAGE AU NIGERIA
DANS NOTRE PROCHAINE ÉDITION.
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6• Près du robinet, les équipes de CDS discutent avec une femme qui ne paye plus ses factures
d’eau depuis trois mois. L’entreprise découvre que la consommation a été très forte car l’eau
servait à fabriquer des briques. Le coût est d’environ 5 centimes les 20 litres d’eau. CDS
menace de couper l’arrivée.
7• Un éleveur donne à boire à son troupeau de chèvres dans le village de Zemzem. Son fils
garde l’autre moitié du troupeau à distance pour éviter les bousculades. Auparavant chacun
de ces bidons jaunes (20 litres) devaient être transportés à dos d’âne.
8• Une femme arrose son jardin maraîcher le matin avant de commencer sa journée. Elle l’a crée
lorsque CDS a permis un accès à l’eau au village. C’est devenu une passion, et elle a convaincu
les chefs du village de Bjelware de créer un jardin similaire pour l’ensemble du village.
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9• Bamba, un ingénieur de CDS, descend du château d’eau de Djabeni Gandega. Dans les
zones rurales, l’Etat mauritanien n’a souvent pas les moyens d’assurer le service de distribution
d’eau et le délègue à des sociétés privées. CDS assure ainsi l’entretien, les réparations du
matériel, les relévés, la facturation. Depuis son arrivée, les interrruptions d’alimentation ont
très nettement baissé.
10• Dans un jardin maraîcher communautaire, près de Kaedie. CDS assure l’approvisionnement
en eau grâce à des pompes alimentées par des panneaux solaires. En tout, ce sont quatre
jardins de ce type que CDS alimente.
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11• Des femmes discutent après avoir arrosé leur jardin maraîcher communautaire, près de
Kaedie. La vente des légumes assure 6000€ de revenus chaque année. Le revenu moyen d’un
ménage rural est de 400€/an.