Intérêt d`une fiche d`information pour les patients porteurs d`une

Transcription

Intérêt d`une fiche d`information pour les patients porteurs d`une
Institut Régional de Formation aux Métiers de
Rééducation et de Réadaptation des Pays de la Loire
54, rue de la Baugerie
44230 St Sébastien sur Loire
Intérêt d’une fiche d’information
pour les patients porteurs
d’une prothèse totale de genou
TURPIN Vanessa
Année 2011-2012
Région Pays de la Loire
Résumé
La pose de prothèse totale de genou est un acte très courant en France, environ
50000 par an [1]. Les résultats obtenus sont satisfaisant en termes de
récupération fonctionnelle mais il apparait un manque de connaissances général
des patients quant à l’intervention et à leurs reprises d’activité. Afin d’être plus
impliqués dans leur rééducation et dans leur réinvestissement pour les activités
quotidiennes, la réalisation d’une fiche d’informations (annexe n°1) semble être
appropriée. Cette mise en place a pour but d’autonomiser les patients afin qu’ils
soient gestionnaire de leur santé.
Mots clés :
Prothèse totale de genou
Information aux patients
Autonomisation
Table des matières
I.
INTRODUCTION .............................................................................................................. 1
I.
PRISE EN CHARGE POSTOPERATOIRE ...................................................................... 1
1. Lutte contre la douleur .................................................................................................... 2
2. Récupération articulaire .................................................................................................. 3
3. Récupération musculaire ................................................................................................. 3
4. Rééducation proprioceptive............................................................................................. 4
5. Travail de la marche ........................................................................................................ 4
6. Information du patient ..................................................................................................... 5
II.
METHODOLOGIE DE LA FICHE D’INFORMATIONS ............................................... 5
1. Objectifs de la fiche ......................................................................................................... 6
2. Principes [10] .................................................................................................................. 6
3. Population étudiée ........................................................................................................... 7
4. Contenu de la fiche .......................................................................................................... 8
a. Présentation de la prothèse .......................................................................................... 8
b. Conseils de soins .......................................................................................................... 9
c. Reprise d’activités ..................................................................................................... 10
d.
Eventuelles complications ......................................................................................... 12
III. DONNEES DU QUESTIONNAIRE DE SATISFACTION ........................................... 13
IV. ANALYSE DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE ............................................... 20
V.
DISCUSSION .................................................................................................................. 22
VI. CONCLUSION ................................................................................................................ 24
I.
INTRODUCTION
L’arthroplastie de genou est un acte qui ne cesse d’augmenter ces dernières années.
L’indication principale de la mise en place de ces prothèses est la gonarthrose douloureuse
invalidante, qui représente un handicap pour ces patients. L’objectif de cette opération est
l’indolence, la récupération de la mobilité et de la stabilité du genou.
L’efficacité du remplacement articulaire n’est plus à démontrer. En effet, les résultats sont très
satisfaisants : la survie à 10 ans de l’arthroplastie dépasse les 90 % [2]. Les patients peuvent
jouir d’une bonne qualité de vie, une mobilité conservée bien que sur le plan fonctionnel, les
résultats sont inférieurs à la population générale.
Les actions prioritaires de la rééducation sont la récupération d’amplitude articulaire et de la
stabilité du genou qui redonne de l’autonomie au patient pour les activités de la vie
quotidienne et permet le retour à domicile avec un minimum de condition physique.
Au cours de la rééducation postopératoire en soins de suite et de réadaptation (SSR), il est
apparu un manque de connaissances et d’investissement des patients, pour l’amélioration de
leur état de santé. Cette amélioration conditionne leur retour à la vie quotidienne et donc la
reprise d’activités. Face à l’importance des questions posées par les patients et à la répétitivité
de celles-ci est née l’idée de création d’un support écrit, une fiche d’information, à l’intention
des patients.
Quel peut être alors l’intérêt d’un support écrit dans cette prise en charge rééducative ?
Comment la mettre en place pour impliquer les patients auprès des professionnels de santé
afin de créer une alliance favorable à l’autonomisation des patients ?
Afin de répondre à cette problématique, les composantes de prise en charge en postopératoire
de l’arthroplastie de genou sont étudiées puis les modalités de réalisation des fiches
d’information sont détaillées. L’analyse des résultats d’un questionnaire de satisfaction
permet enfin de valider l’étude menée et donc de déterminer l’impact des fiches
d’informations sur les patients.
I.
PRISE EN CHARGE POSTOPERATOIRE
Le choix du type de prothèse de genou dépend de la localisation et de l’étendue des
lésions. Le but de l’arthroplastie est de remplacer les surfaces articulaires abimées par des
1
éléments prothétiques. La prothèse contrainte à charnière longtemps privilégiée a laissé place
à la prothèse non contrainte à glissement qui se rapproche le plus de la physiologie du genou.
Ces prothèses permettent les mouvements de flexion et d’extension mais aussi des rotations.
Ces évolutions du type de prothèse permettent une diminution des problèmes mécaniques et
ainsi une augmentation de leur durée de vie. Les prothèses sont indiquées pour des patients
âgés pour lesquels le traitement médicamenteux n’a plus d’efficacité.
La prise en charge en postopératoire immédiat s’effectue dans le service de chirurgie
orthopédique. La durée de ce séjour est d’environ 1 semaine puis le patient entame la
rééducation.
Cette rééducation est réalisée soit en ambulatoire soit en soin de suite de rééducation. Il n’y a
pas de recours systématique à une hospitalisation en SSR. Des critères psychosociaux,
environnementaux, médicaux cliniques et fonctionnelles sont pris en compte pour
l’orientation des patients vers les structures de rééducation. Cette orientation se décide en
préopératoire. Cette décision est un accord commun entre le chirurgien et le patient.
La rééducation en ville est possible s’il n’existe pas de complications locorégionales,
d’isolement social, de pathologies associées rendant le maintien à domicile incompatible [3].
La pose de prothèse de genou s’adresse à une population âgée qui comporte le plus souvent
des poly pathologies, d’où la fréquence élevée de ces patients en soin de suite de rééducation.
Néanmoins comme pour l’arthroplastie de hanche, la rééducation de la prothèse totale de
genou s’oriente de plus en plus vers le secteur ambulatoire pour des raisons économiques et
du fait d’une demande grandissante d’arthroplastie de genou [4].
La HAS recommande des critères de qualité de la rééducation pour l’arthroplastie de genou,
qui depuis longtemps sont définis. Les objectifs de la rééducation sont :
 Lutter contre la douleur ;
 Gain d’amplitude articulaire : lutter contre le flexum et gain en flexion de genou ;
 Renforcement musculaire des membres inférieurs ;
 Récupération de la stabilité du genou ;
 Rétablir une marche sûre et harmonieuse
 Informer des adaptations du mode de vie à envisager
1. Lutte contre la douleur
Le traitement antalgique est primordial ce qui permet une mobilisation précoce, dès le
lendemain de l’intervention. Le traitement médicamenteux par utilisation de morphinique et
2
d’anti-inflammatoire non stéroïdiens, le plus souvent, permet de diminuer en premier lieu la
douleur.
Autres que les moyens médicamenteux, le glaçage pluriquotidien du genou provoque une
vasoconstriction des vaisseaux, un ralentissement du métabolisme et un abaissement de la
température qui provoque une anesthésie locale.
2. Récupération articulaire
La récupération des amplitudes articulaires, notamment en flexion de genou est une
« obsession » de la rééducation, autant chez les patients que chez les rééducateurs.
Les amplitudes récupérables en postopératoire dépendent des amplitudes préopératoires et du
type de prothèse mis en place. En effet, plus il y a de limitations avant l’opération moins la
récupération d’amplitude sera importante. Les prothèses à glissement permettent de récupérer
une flexion de 120° environ, et un léger flexum de 5° est souvent retrouvé.
L’objectif est d’atteindre 90° à quatre semaines postopératoires, avec un gain en moyenne de
5° par semaine [5]. Si ces critères ne sont pas atteints, il est possible que le chirurgien ait
recours à une mobilisation sous anesthésie générale pour libérer les adhérences [6].
3. Récupération musculaire
En postopératoire immédiat on retrouve une sidération quadricipitale qui sera levée
dans les quelques jours suivants l’opération. En centre de rééducation comme en libéral, le
verrouillage quadricipital actif en extension sera travaillé et récupéré, car il est indispensable
sur le plan fonctionnel, surtout pour la marche.
Physiologiquement les ischio-jambiers travaillent en excentrique pendant la marche, ils
freinent l’extension de genou juste avant la fin de course de la phase oscillante. Ce type de
contraction sera donc privilégié lors de la rééducation. De plus, les ischio-jambiers stabilisent
le genou, avec une coactivation du quadriceps, avant le contact au sol [7].
Ces deux groupes musculaires sont les muscles moteurs de l’articulation du genou, ils sont
donc importants à rééduquer, néanmoins tous les muscles de la chaine de soutien du membre
inférieur sont à renforcer.
3
4. Rééducation proprioceptive
Le genou est une articulation intermédiaire au niveau du membre inférieur. Sa position
particulière entre deux longs bras de levier rend cette articulation vulnérable face aux
traumatismes. Un des impératifs du genou est la stabilité : d’une part de tenir la stabilité au sol
et d’autre part de tenir face à l’équilibre corporel sus jacent [8]. Il est nécessaire de rétablir
deux composantes de la stabilité après un traumatisme :
 La stabilité mécanique, qui est de la compétence orthopédique durant l’intervention
chirurgicale,
 La stabilité fonctionnelle, qui est de la compétence du rééducateur.
Après arthroplastie du genou, il apparait un déficit de proprioception du genou opéré qui est
significatif par rapport au côté sain. Mais il apparait aussi sur ce même genou pathologique en
pré opératoire, ceci lié à l’arthrose qui diminue le nombre et la fonctionnalité des
mécanorécepteurs [9].
Il est donc nécessaire de proposer des exercices proprioceptifs lorsque le patient retrouve une
trophicité musculaire suffisante. Les exercices proprioceptifs en charge sont impératifs afin
d'assurer la sécurité de la fonction de marche et la longévité de l'implant prothétique.
5. Travail de la marche
Dès le lendemain de l’opération les patients sont levés et ils sont amenés à déambuler
dans les jours suivants. Si la sidération du quadriceps est toujours présente, une attelle semi
rigide de type Zimmer® sera utilisée. De plus une aide technique est à prévoir : cadre de
marche, déambulateur, 1ou 2 cannes anglaise… selon l’autonomie de marche du patient.
Le schéma de marche doit être amélioré, il faut donc surveiller et corriger différents
paramètres tels que : le transfert d’appui sur le membre opéré, l’attaque du talon au sol, le bon
déroulé du pas, la flexion du genou lors de la phase oscillante.
L’abandon des aides techniques se fait progressivement, cependant à la sortie du centre une
aide technique est souvent nécessaire.
La montée et descente des escaliers est indispensable à l’autonomie du patient, il faut donc la
réaliser avant le retour à domicile. Pour une réalisation « physiologique » de cet exercice,
l’amplitude de flexion du genou doit être d’au moins 90° de flexion pour la montée et pour la
descente 110°. Néanmoins, même si ces amplitudes ne sont pas encore atteintes pendant la
rééducation, la réalisation de cet exercice se fait en deux temps :
4
 Montée : d’abord le pied sain puis le pied coté pathologique sur la même marche ;
 Descente : d’abord le pied pathologique puis le pied sain sur la même marche.
Le but est d’acquérir une marche sûre, harmonieuse et sans douleur, et d’obtenir un périmètre
de marche compatible avec les activités quotidiennes du patient.
6. Information du patient
L’information au patient est une obligation pour les professionnels de santé. Les
patients ont le droit de recevoir et d’avoir facilement accès à une information pertinente au
sujet de leur santé et des soins de santé les concernant. Ainsi, tous les professionnels de santé
participent pendant la prise en charge à la divulgation de ces informations aux patients sur
leur état de santé et sur les soins qui leurs sont réalisés. Cependant certaines informations
données par l’un ou par l’autre des professionnels peuvent être différentes car elles peuvent
avoir évoluées, changées ou s’être améliorées au cours du temps, un travail interdisciplinaire
est donc indispensable.
D’autre la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande « d’aider le patient à développer les
compétences lui permettant de mettre en œuvre des modifications de son mode de vie » [3].
Les compétences que peuvent développer les patients dépendent de leurs connaissances sur
leur pathologie. Or de nombreuses questions posées par les patients révèlent un déficit de
connaissances majeur. Ces nombreuses questions lors des prises en charge ont amené à
l’élaboration d’un test de connaissances sous forme de questionnaire d’évaluation simplifié
(annexe n°3). La mise en place de ce type de test s’est faite en amont de l’élaboration de la
fiche d’information, et son analyse a permis de faire le point sur le manque de connaissances.
II.
METHODOLOGIE DE LA FICHE D’INFORMATIONS
Avant l’opération et pendant la rééducation toutes les informations sont données sous
forme orale en fonction des questions posées par le patient à un moment de la prise en charge.
En rééducation les mêmes questions sont posées par l’ensemble des patients, et pour un
même patient une même question peut être posée plusieurs fois : ce qui traduit des
défaillances de communication. Quelles sont alors ces défaillances ? Est-ce la réception ou la
transmission d’information qui est en cause ?
5
Les hypothèses peuvent être nombreuses néanmoins le professionnel de santé se doit de tout
mettre en œuvre pour s’adapter au patient et s’assurer que cette information soit comprise et
assimilée.
La communication orale n’étant alors pas le meilleur moyen d’assurer la transmission
d’information, quels sont les autres moyens de communication disponibles ? La recherche de
différents supports de communication a conduit vers un autre service de rééducation où un
support écrit est réalisé par l’équipe soignante. Les informations communiquées sont
beaucoup d’ordre médical et quelques informations concernant les reprises d’activités sont
données.
Des laboratoires médicaux, avec la participation d’associations médicales, créent des fiches
destinées aux patients souffrant de gonarthrose installée. Ces fiches apportent surtout des
conseils d’hygiène de vie et insistent sur « l’économie articulaire ».
D’après le célèbre proverbe d’Horace : « Les paroles s’envolent, les écrits restent », l’idée de
créer une fiche alliant conseils d’hygiène de vie et conseils d’auto-prise en charge apparait
comme un moyen de communication entre masseur kinésithérapeute et patient.
1. Objectifs de la fiche
Les questions des patients sur leur état de santé ainsi que les perspectives d’avenir sont
les plus récurrentes.
Le but des fiches est de fournir des informations synthétiques et pertinentes pour faciliter la
communication entre les professionnels de santé et les patients, ainsi que compléter les
informations et les préconisations orales données au cours des séances de rééducation.
Cette fiche n’est pas une substitution des informations orales mais représente un complément
d’information qui permet :
 Une éducation à la santé, une amélioration des connaissances ;
 Une meilleure compréhension sur l’état de santé et le déroulement des soins ;
 Une participation active des patients dans la prise en charge ;
 Une amélioration du vécu des patients en rééducation.
2. Principes [10]
Le contenu de la fiche se doit d’être positif, réaliste et encourageant pour les patients.
Au niveau de la forme, un vocabulaire vulgarisé, facile à lire et à comprendre, est
indispensable. Des phrases courtes et concises permettent une lecture du document plus facile
et une meilleure assimilation des informations présentées pour les patients.
6
L’âge élevé de la population ciblée, impose l’utilisation d’une police de taille importante. Une
alternance entre du texte et des illustrations rend la fiche plus interactive et assimilable par les
patients.
3. Population étudiée
Les patients porteurs de prothèse totale de genou en rééducation postopératoire sont
les cibles des fiches d’informations.
Sont inclut dans cette étude les patients ayant leur première ou deuxième prothèse de genou
(pose bilatérale). Pour la quasi-totalité des patients, l’arthroplastie intervient suite à une
gonarthrose évoluée et pour un seul patient, le plus jeune, elle intervient suite à une poly
arthrite rhumatoïde.
Les critères d’exclusion sont l’illettrisme et les troubles cognitifs incompatibles à la
compréhension du support écrit. Tous les patients de l’étude n’ont jamais eu de rééducation
préopératoire qui vise à établir un premier contact et débuter un traitement préopératoire.
Cette rééducation recommandée par la HAS vise entre autre à éduquer et informer le patient
[3].
La fiche a été distribuée à 22 patients. Uniquement à 19 d’entre eux le questionnaire de
satisfaction a été distribué, ceci dut aux sorties ou transferts vers d’autres services de manière
inopinée au cours de la rééducation. L’échantillon étudié comporte donc 19 patients.
L’âge de la population étudié est compris entre 37 et 85 ans, avec une moyenne de 68,5 ans.
Le nombre de femmes est plus important que celui des hommes : 12 contre 7. Leur durée de
séjour en rééducation est en moyenne de 23,1 jours qui interviennent directement après
l’hospitalisation en service d’orthopédie.
La fiche d’information est remise aux patients en moyenne 8 jours après l’entrée dans le
service de rééducation. Cette distribution se fait lors d’une séance collective, par petit groupe
d’environ 5 patients, elle dure environ 30 minutes.
Le déroulement de cette séance est fait en différentes étapes :
 une présentation générale des participants est réalisée, afin de réaliser un premier
contact et faciliter la communication entre participants,
 des consignes sur le déroulement de la séance sont données,
 l’objectif de l’élaboration du document est présenté,
 un temps de lecture personnel est attribué afin de prendre connaissance de la fiche
d’information distribuée,
7
 la fin de la séance est réservée à un temps d’échange qui permet aux patients de poser
des questions et de faire des remarques concernant les informations présentées dans le
document écrit.
4. Contenu de la fiche
a. Présentation de la prothèse
LA PROTHESE
 Composition : Alliage de chrome-cobalt
Plateau en polyéthylène
 Durée de vie moyenne : 15 ans
 But : retrouver son autonomie,
participer à toutes les activités de la vie quotidienne.
Peu de patients savent décrire une prothèse totale de genou, ni en donner ses
caractéristiques : forme, poids, composition à savoir quel type de matériau. La plupart n’ont
jamais vu de prothèse de genou « en vrai » ou en image (dessin, radiographie…), d’autres ont
utilisé l’outil internet pour se renseigner et pour quelques uns une maquette leur a été
présentée lors du rendez vous préopératoire avec le chirurgien. Il y a une forte demande
auprès des patients de voir leur radio postopératoire pour avoir une idée de la forme, surtout
au niveau de la longueur et de l’importance de celle-ci. Cette demande peut être satisfaite lors
des séances de rééducation en ayant accès au dossier informatique du patient.
De plus la notion durée de vie de la prothèse n’est pas connue de tous. Les patients savent
qu’il y a un âge minimum pour l’arthroplastie de genou mais ne font pas le lien avec la durée
de vie de celle-ci. La durée de 15 ans ici donnée est une moyenne, la durée retrouvée dans les
différentes revues de littérature allant de 10 à 30 ans.
Cette durée dépend de deux types de facteurs :
 des facteurs liés au patient, notamment le poids du patient et le type d’activité effectué
[10] ;
 des facteurs propres à la prothèse : le type de prothèse, la technique de pose, la
présence ou non de ciment.
8
b. Conseils de soins
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE PENDANT LA REEDUCATION
Lutter contre la douleur
Effectuez des glaçages avec des glaçons et de l’eau dans une
poche par exemple (ou un sac de petits pois congelés) enveloppée par
un tissu, plusieurs fois par jour pendant 12 à 20 minutes.
Lutter contre l’œdème
Surélevez
votre
genou, avec des oreillers,
pour favoriser le retour du
sang.
Améliorer la mobilité du genou : extension /flexion
Evitez de mettre un coussin sous le genou lorsque vous êtes allongé
Marchez régulièrement, à votre rythme en dehors des séances.
Adaptez vos efforts à votre genou (s’il est chaud, douloureux ou gonflé,
diminuez vos efforts).
La douleur est l’un des critères, si ce n’est le critère de choix, de la mise en place de la
prothèse totale de genou. Les dernières « évolutions » de la rééducation concerne la gestion de
la douleur, ainsi des conseils pour que le patient s’investisse dans cette gestion sont
intéressants.
L’œdème qui peut être générateur de douleur et limite les progrès de la rééducation, doit être
traité. Cet œdème est présent longtemps, jusqu’à 1 an postopératoire, il est donc essentiel
d’impliquer le patient dans cette gestion.
L’absence de flexum est capitale pour la marche et contre l’usure précoce de la prothèse. La
mise en place d’un coussin ou d’une serviette enroulée sous le genou est à proscrire [11].Ce
geste est réalisé très souvent par le patient à titre antalgique mais l’effet néfaste de celui est
souvent méconnu du personnel soignant.
9
Les conseils de surveillance de l’état du genou permettent une prise de conscience du corps, et
une meilleure écoute de celui-ci. Ainsi le patient développe les compétences lui permettant de
modifier son mode de vie afin de diminuer ou d’abolir les activités néfastes.
Ces conseils se veulent simples et accessibles aux patients dans le but d’assurer leur réussite.
c. Reprise d’activités
REPRISE D’ACTIVITES
MARCHE-ESCALIERS : la marche (ainsi que la montée/descente d’escaliers) sans
cannes s’acquière progressivement. Cependant pour de longue distance l’utilisation d’une
aide technique (cannes) est conseillée.
SPORT : la marche, les sports aquatiques ainsi que la gymnastique
douce sont conseillés. De même que les activités telles que le bricolage et
le jardinage.
CONDUITE AUTOMOBILE : l’abandon des cannes doit être réalisé au préalable.
Une fois que vous vous sentez capable physiquement et psychologiquement vous pouvez
reconduire.
La marche est la notion le plus sujet à question. Des questions sur l’abandon et des
éventuelles reprises ponctuelles des aides techniques, notamment de la canne anglaise, sont
très souvent posées.
La reprise sportive intensive doit être réfléchie au cas par cas, sur avis du chirurgien, et selon
les déficiences articulaires et les capacités sportives du patient. Les sports « à risque » (les
sports de pivot, de rotation du membre inférieur tel que le golf, mais aussi la présence de
contraintes importantes tel que la course) ou en compétition sont à éviter [12]. Mais rare sont
les patients porteur de prothèse totale de genou à faire du sport intensif au vu de leur âge.
Cependant l’indication de pose de prothèse totale de genou pour les jeunes patients sont de
10
plus en plus fréquente, due à une pathologie rhumatologique. Ces jeunes patients ont des
activités quotidiennes plus soutenues et souhaitent en général pratiquer des activités physiques
plus intenses. Cependant leur aptitude après arthroplastie est diminuée. Il est donc nécessaire
d’accompagner et de guider ces patients dans l’activité ultérieurement choisie.
Les activités les plus citées par la population étudiée sont la marche, le jardinage et le
bricolage qui sont considérées comme raisonnables.
Il y a un manque de données scientifiques sur les activités susceptibles de provoquer une
usure plus importante de la prothèse [12]. Néanmoins, le sport est bénéfique pour la santé des
individus et les sports de loisirs, sans compétition, sont préconisés.
Suite au retour à domicile, la conduite automobile est un critère d’autonomie à prendre en
compte surtout si les facteurs socio environnementaux ne sont pas favorables. Selon
l’évolution du patient celle-ci est envisagée plus ou moins tôt. Les facteurs physiques sont
bien entendu importants (amplitude du genou, non douleur, récupération des réflexes…) mais
l’état psychologique du patient l’est d’autant plus.
11
d. Eventuelles complications
COMPLICATIONS

Usure : présent pour toute prothèse,
varie en fonction de la durée et du type
d’utilisation.
A éviter : surpoids, port de charge lourde,
mouvements répétitifs (par exemple vélo
d’appartement).

Infection : due à la contamination de la prothèse par une plaie à distance.
Faire attention : aux problèmes dentaires et des pieds, aux infections urinaires et
pulmonaires.
 Descellement : mobilité anormale entre l’os et la prothèse.
A éviter : le pivot sur la jambe opérée (sport de pivot type basket, danse
type valse).

Fracture : des os au contact de la prothèse, suite à des traumatismes ou fractures
du matériel.
A noter que ces complications sont rares, les résultats obtenus après pose de prothèses sont excellents.
La pose d’une prothèse de genou n’est pas anodine, et comme pour toute chirurgie des
complications peuvent apparaitre.
L’usure de la prothèse est inéluctable, et certains patients ne le savent pas. Cette usure
concerne surtout le plateau de polyéthylène qui joint les 2 pièces métalliques et peut être
augmentée par certaines activités ou comportements nocifs. Le genou est une articulation
portante du membre inférieur et donc subit des contraintes importantes. Ces contraintes
doivent donc être réduites au maximum en évitant les charges et les mouvements excessifs.
12
Quasiment tous les patients de l’étude présente un surpoids, dont certains une obésité, d’où la
nécessité de prodiguer des conseils d’hygiène de vie.
L’infection est la complication la plus redoutée ; la fréquence de cette complication est de 2%
[13]. Le contexte de poly pathologie (diabète, terrain immunodéprimé, antécédents multiples)
n’améliore pas la survenue de cette complication qui peut causer un descellement de la
prothèse.
Le descellement impose le retrait de la prothèse, et parfois la seule issue thérapeutique reste
l’arthrodèse.
La fracture du fémur et/ou du tibia est retrouvée surtout en post chute. Des conseils
d’aménagement du domicile sont donc à prévoir.
III.
DONNEES DU QUESTIONNAIRE DE SATISFACTION
Le questionnaire de satisfaction (annexe n° 2) est le moyen choisi pour évaluer l’intérêt
des fiches d’informations. Les résultats obtenus nous renseignent sur le vécu subjectif des
patients, sur le fond et la forme des fiches.
Ce questionnaire est distribué à 19 des 22 patients qui ont reçus les fiches d’informations, la
veille de leur sortie du centre de rééducation. Il regroupe 9 questions : 2 concernent la forme
du support écrit, 2 sont en rapport avec la nécessité de la fiche, 1 permet d’apprécier
l’appréhension de la rééducation du patient et enfin les 4 dernières permettent de juger
l’implication du patient à gérer sa santé.
Q1. La présentation de la fiche
La présentation simple de la fiche permet de donner le côté attrayant de la lecture. Le
but est de toucher le maximum de patients même ceux les moins réceptifs. Le format A5 est
choisi pour son côté pratique : peu encombrant et facilement consultable. Des couleurs sont
utilisés afin de rendre plus attrayant le document.
13
La présentation de cette fiche, est-elle:
10
9
0
très
compréhensible
compréhensible
0
peu
incompréhensible
compréhensible
Pour 10 des patients la présentation est compréhensible et pour 9 d’entre eux elle est très
compréhensibles, pré requis nécessaire pour pouvoir utiliser la fiche d’information comme
moyen de communication.
Q2. La clarté des informations
L’âge de la population étudiée étant élevée, la fiche se doit d’être claire et lisible.
L’emploi d’une police standard et de taille importante est utilisée. L’emploi de phrases
courtes et concises, ainsi que les d’illustrations permettent de mieux mémoriser les
informations.
La clarté des informations, est-elle:
10
8
1
très satisfaisant
satisfaisant
plûtot
satisfaisant
0
non satisfaisant
14
La clarté des informations est satisfaisante voir très satisfaisante pour 18 des patients. Pour un
seul patient ces informations ne sont pas très distinctes.
Q3. Consultation de la fiche
Entre la distribution de la fiche et la remise du questionnaire il s’est écoulé en
moyenne 15,3 jours, temps pendant lequel on évalue le besoin des patients à s’y référer.
Pendant votre hospitalisation, vous avez
consulté cette fiche:
8
9
2
0
très souvent
souvent
un peu
pas du tout
La majorité des patients ont consulté la fiche qu’un peu, 8 d’entre eux l’ont consulté souvent
et 2 personnes ne s’y sont pas référés. L’interprétation des réponses présentées (« très
souvent, souvent, un peu ») est propre à chacun des patients. Le nombre de consultations
exact, correspondant aux réponses présentées, dépend du patient. Cependant ce qui importe le
plus c’est de savoir le ressenti du patient face au besoin de consulter la fiche pendant la
rééducation. De plus, les durées de séjour n’étant pas strictement identiques des valeurs
numériques ne seraient pas représentatives.
Q4. Intérêt face aux éventuelles questions posées
C’est à partir des questions qui nous sont posées par les patients en rééducation et le
questionnaire d’évaluation, point de départ de la réflexion du travail écrit, que les éléments
présents de la fiche ont été élaborés. Uniquement les messages essentiels sont présentés. Il est
nécessaire de ne pas surcharger le document et de donner un surplus d’informations.
15
Cette fiche a t-elle répondu aux questions que
vous vous posiez?
11
5
3
0
énormément
assez fortement
très peu
pas du tout
La majorité des patients sont satisfait du contenu du support écrit, pour 3 patients elle ne
répond que très peu aux questions qu’ils se posent.
Q5. Appréhension de la rééducation
L’objectif de la fiche est d’informer les patients mais aussi de les rassurer car
beaucoup de notions leurs sont données en peu de temps. Certaines de ces informations
peuvent être très bien comprises et assimilées, d’autres peuvent l’être beaucoup moins.
L’excès d’informations reçu, ainsi que les inconvénients postopératoires tels que : la douleur,
la présence d’une cicatrice importante, l’œdème… peuvent faire appréhender la rééducation.
Cette fiche vous a-t-elle permis, pendant
l'hospitalisation, de moins appréhender la
rééducation?
10
4
2
énormément
assez fortement
très peu
3
pas du tout
16
Les résultats sont très partagés, les informations données par la fiche ont un côté rassurant
pour certains d’entre eux (74%), pour 26% des patients très peu voir pas du tout.
Q6. Mise en application des conseils
Le rôle du rééducateur n’est pas que de donner des techniques codifiées et validées
scientifiquement mais il doit les adapter à la population rééduquée et ceci grâce aux échanges
avec les patients, qui connaissent mieux que quiconque leur situation [14].
L’analyse des besoins et des demandes du patient ainsi que l’évaluation de ses capacités sont
deux notions qui doivent être mis en relation. Ceci permet de proposer des conseils adaptés et
de s’assurer qu’ils puissent être réalisés.
Les conseils préconisés dans cette fiche sont-ils
à votre portée?
9
9
1
énormément
assez fortement
très peu
0
pas du tout
Pour la majorité des patients les informations données leur sont accessibles, pour une seule
personne elles le sont très peu.
17
Q7. Application des conseils
Cette question prend toute son importance du fait du retour à domicile des patients.
Les projections dans le futur proche s’imposent inévitablement au patient, et la prise de
conscience de retour à l’autonomie doit se faire de manière rassurante. Au thérapeute de
proposer au patient des solutions pour gérer au mieux ce retour chez lui.
Si oui, pensez vous continuer à les appliquer?
10
9
0
0
énormément
assez fortement
très peu
pas du tout
Tous les patients se disent prêts à appliquer les conseils transmis par la fiche, les notions sur
l’enseignement et la prévention semblent donc avoir été intégrées.
Q8. Investissement des patients
L’autonomisation du patient est un principe essentiel de toute prise en charge massokinésithérapique. L’échange entre le thérapeute et le patient permet l’acquisition de nouvelles
connaissances, et permet au patient d’acquérir une culture sanitaire qui lui permet d’être cogestionnaire de sa maladie, donc d’y prendre une part active [15].
18
Vous sentez vous plus investi dans la gestion de
la douleur, l'oedème et la mobilité de votre
11
genou?
5
3
0
énormément
assez fortement
très peu
pas du tout
La plupart des patients se sentent plus investi dans la prise en charge de la rééducation, 16%
d’entre eux se sentent que très peu investi.
Q9. Reprise d’activité
Malgré la récupération d’un état médical stable et des aptitudes fonctionnelles
retrouvées, le retour à domicile impose au patient de se retrouver face à sa nouvelle situation
clinique, qui peut être déstabilisante une fois la sortie du centre réalisée. [2] [16]. Tout ceci
induit des changements du mode de vie et demande une adaptation à ces nouvelles conditions.
Les informations transmises au patient lui permettent d’acquérir une autonomie d’autant plus
satisfaisante et une reprise d’activités plus sûre.
19
Depuis que vous avez reçu cette fiche, vous
sentez vous plus prêts à reprendre des
activités?
11
8
0
énormément
assez fortement
très peu
0
pas du tout
Tous les patients sont prêts à reprendre des activités lors du retour à domicile, ceci est un
point positif pour engager une nouvelle vie avec la prothèse.
IV.
ANALYSE DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE
L’analyse des résultats montre qu’il n’y a pas de différences significatives des réponses
entre les patients ayant leur première arthroplastie et ceux ayant leur seconde arthroplastie.
Au niveau de la forme, la présentation et la clarté des informations ont satisfait tous les
patients. Ces éléments sont essentiels pour attirer l’attention du patient et augmenter son
intérêt pour le support écrit.
Le nombre de consultation de la fiche pendant le séjour hospitalier est variable entre les
patients. Certains d’entre eux l’ont souvent consulté (la majorité), d’autres pas du tout, ceci
malgré les mêmes informations transmises lors de la remise du document. Trois hypothèses
peuvent l’expliquer : tout d’abord, l’abondance des informations données pendant le séjour en
rééducation peut combler le déficit de connaissances général. La présence des professionnels
de santé 24h/24h pouvant répondre aux questions dès lors qu’elles apparaissent, n’incite pas
ou peu le patient à consulter sa fiche.
20
De plus, l’attitude passive des patients face à leurs problèmes de santé est une éventualité. Ils
ne cherchent pas à résoudre par eux même les difficultés donc n’ont pas acquis cette
démarche de gestionnaire de santé.
Dans un dernier temps, la première lecture de la fiche a pu être suffisante pour l’acquisition
des conseils. Les informations sont pertinentes, faciles à retenir et répondent aux attentes du
patients. Il n’y a pas ou peu nécessité de consulter la fiche de nouveau.
Face aux attentes des patients, la majorité d’entre eux, la fiche a assez fortement ou
fortement répondu à leurs attentes. Pour 16% elle n’a que très peu répondu à leurs questions.
La fiche est un résumé des conseils jugés les plus utiles et l’objectif est de toucher le plus
grand nombre de patients. Cependant chacun d’entre eux, suivant leur mode de vie ou encore
de leur vécu, possède des attentes particulières. Lors des séances de remise des fiches, les
interrogations portent essentiellement sur : la potentialité de se mettre à genoux, la durée des
activités conseillées et la possibilité de continuer leur sport pratiqué avant l’opération.
L’appréhension de la rééducation après une telle intervention chirurgicale parait tout à fait
envisageable. Les effets de la fiche face à cette appréhension sont divergents. La majorité des
personnes interrogées la trouve moindre grâce à la fiche d’information (4 patients
énormément, 10 assez fortement). Pour le reste, 2 ont répondu très peu et 3 pas du tout. Pour
ces derniers, l’existence d’une appréhension au départ était-elle présente ? Si oui, la fiche n’a
pas été assez efficace face à leurs inquiétudes.
Les conseils prodigués sont à la portée de 18 patients, et pour un seul patient ces
informations sont très peu accessibles. Néanmoins tous les patients pensent continuer à les
appliquer par la suite. Cette perspective d’engagement pour la santé est un point essentiel en
vue de l’objectif de la distribution de ce support écrit.
L’investissement de l’aspect rééducatif est partagé, 16 patients se sentent investis et 3 très
peu. Pour ces 3 derniers patients, il y a une discordance avec l’objectif de continuer à
appliquer les conseils donnés qui est déjà un investissement dans leur prise en charge.
Néanmoins la notion d’investissement, selon certains de ces patients, peut englober des
notions plus larges. L’investissement en tant que collaboration avec les soignants, ou une
participation plus importante lors des séances de rééducation peuvent être des critères
envisageables.
La totalité des patients se sent prête à reprendre leurs activités. A la sortie du service de
MPR, ils se sentent confiants. Lors de ce séjour intensif de rééducation, les patients ont vu
21
leur douleur diminuée, leur autonomie de marche augmentée et leurs capacités fonctionnelles
évoluées. Cette évolution favorable est naturellement bénéfique à la reprise de confiance en
soi. Alors, quel est l’apport de support écrit dans cette reprise de confiance en soi ? La mise
en place de la fiche sans la rééducation aurait été le seul moyen de juger la pertinence du
support écrit, ce qui est évidemment impossible. Néanmoins le résultat attendu, à savoir
l’anticipation de reprise d’activités, est présent. Ceci montre que l’action conjointe des fiches
et de la rééducation a été bénéfique dans l’amélioration de la reprise d’activités.
Dans un contexte de rééducation comme celui-ci, il est difficile de juger une technique isolée
de la rééducation en l’occurrence celle des fiches d’informations. Les informations orales
viennent obligatoirement compléter les informations écrites. Le type de distribution de la
fiche par petit groupe parasite également les résultats : au cours de ses « séances » de groupe,
des questions sont forcément posées et l’apport d’informations orales devient alors
automatique. Le meilleur moyen d’évaluer le support écrit serait de le donner
individuellement à chaque patient et de s’en aller directement après pour ne pas qu’il y ait de
questions posées. Il n’y aurait donc pas d’informations supplémentaires apportées.
V.
DISCUSSION
L’étude de cette population a montré un manque d’initiation, au cours de la rééducation,
de la part des patients. Ce manque d’investissement est d’une part dû à un manque de
connaissances sur leur pathologie et d’autre part à un manque d’assurance sur leur capacités
fonctionnelles. La fiche d’informations, incluant les conseils, leur a montré qu’ils peuvent et
doivent être acteurs de leur santé et ainsi obtenir une autonomie des plus satisfaisante. La
majorité des patients ont un regard positif sur ce travail d’équipe soignants/patient. Ils se
sentent plus écoutés et plus engagés et selon leurs dires, trouvent que les soignants
« s’intéressent vraiment » à leur situation.
Aujourd’hui, malgré le retour positif des patients, la remise en question de ce travail est
fondamentale. Si le travail doit être refait, quels sont les paramètres à changer ? Le mode
d’évaluation des connaissances, le contenu de la fiche et sa distribution ainsi que l’évaluation
des résultats sont à prendre en compte.
La fiche d’information est une base de communication entre le patient et le soignant. D’une
part le patient reçoit des informations qui l’aident à mieux avancer dans son processus de
22
réadaptation. D’autre part le soignant obtient un retour sur la pertinence des informations
transmises. Les questions posées par les patients sont très intéressantes à analyser afin
d’améliorer le contenu, et faire correspondre au mieux la fiche à l’attente des patients. Le
retour sur information se porte surtout sur la reprise d’activité. L’utilisation du vélo
d’appartement est une notion qu’il faut approfondir, où il faut expliquer en quoi le
mouvement de pédalage est délétère et accélère l’usure de la prothèse. Mais aussi sur la
conduite automobile qui suscite bien des inquiétudes au niveau des conditions et surtout du
délai de reprise.
De plus, ce retour oral permet de mettre le doigt sur une information manquante de la fiche :
l’abord de la position accroupie et la position à genoux. Ces positions de fortes contraintes,
donc déconseillées, méritent d’être précisées dans le support écrit.
Le questionnaire permet d’évaluer l’apport des fiches sur le ressenti et le comportement du
patient au cours de la rééducation. Ce questionnaire se doit d’être précis au niveau des termes
et ainsi de juger efficacement le travail réalisé. La question à propos de l’appréhension est à
améliorer. Il aurait fallu poser autrement la question : « appréhendez-vous la rééducation ?
OUI-NON ». Puis : « si oui, cette fiche vous a-t-elle permis de la diminuer ? ». Ainsi
l’analyse de cette deuxième question serait plus pertinente.
L’hospitalisation pour ces patients est une alternative face à un retour à domicile qui serait
difficile du fait des poly pathologies ou de l’isolement social. Ce retour à domicile implique la
reprise d’activités et met le sujet face à des difficultés. La remise du questionnaire trois
semaines après la remise de la fiche est-elle judicieuse ? Quel pourrait être le résultat aux
questions si celles-ci seraient posées après le retour à domicile ?
L’idéal serait de toucher tous les patients sortant du centre de rééducation mais également
d’autres patients effectuant leur rééducation en secteur libéral. Les demandes de précisions
posées au cours des séances de distribution montrent l’intérêt pour le kinésithérapeute de
distribuer cette fiche. En effet, le kinésithérapeute est le plus à même de guider les patients sur
leur réadaptation et leur autonomie fonctionnelle. Cependant, avant d’être plus largement
diffusée, les résultats en faveur de cette fiche se doivent d’être fiables. Les résultats sur
l’intérêt de la fiche ont été élaborés à partir d’un échantillon de 19 personnes. Il faut se
demander si ces résultats reflètent réellement les besoins d’une population générale. Si la
fiche avait été distribuée à un plus grand nombre de patients, aurions-nous eu les mêmes
résultats ?
23
Ce travail réalisé doit être suivi et évalué sur le long terme, afin de voir si les difficultés
rencontrées au domicile sont différentes de celles envisagés dans la fiche d’information et
donc de savoir si cette fiche est utile en dehors du contexte de rééducation.
VI.
CONCLUSION
La mise en place d’outil d’information est un besoin pour les patients dans l’état
économique actuel. Face à la crise économique, aux contraintes budgétaires croissantes et au
vieillissement de la population, les systèmes de santé doivent impérativement contenir les
coûts et être plus efficaces. On attend notamment des patients une plus grande participation
dans la gestion de leur santé. Inciter l’autonomie du patient relève d’une nouvelle culture de
santé prenant en compte l’incidence de son environnement.
Malgré un nombre restreint de patients, dans la réalisation et la mise en place de la fiche
d’informations, les résultats obtenus sont encourageant. Les patients de l’étude ont vu leurs
connaissances renforcées ce qui permet une amélioration du vécu pendant la prise en charge
et une participation active dans l’amélioration de leur santé. La réalisation de cette fiche est
un premier pas vers l’implication du patient au côté des professionnels de santé afin de créer
une véritable alliance thérapeutique.
Le retour à domicile nécessite une réelle information du patient, afin qu’il puisse se prendre
en charge et maîtriser les techniques dont il a besoin.
Une collaboration interdisciplinaire et une diffusion plus large de ce support écrit permettrait
de toucher plus de patients et ainsi d’avoir un impact plus important auprès des porteurs de
prothèse totale de genou.
.
24
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] Dauty M, Letenneur J. Le sport après prothèse de hanche ou de genou. Annales de
réadaptation et de médecine physique, 2007, vol 50, 716-717.
[2] Dauty M, Smitt X, Menu P, Dubois C. Quels sont les facteurs qui affectent la durée de
séjour en hospitalisation pour rééducation après prothèse totale de genou non compliquée.
Annales de réadaptation et de médecine physique, avril 2009, vol 52, n°3, 234-245.
[3] Haute Autorité de Santé. Critères de suivi en rééducation et d’orientation en ambulatoire
ou en SSR après arthroplastie de genou. Publié en mars 2006. (Consulté en mars 2012). [En
ligne] Disponible sur
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/reeducation_genou_ptg__argumentaire.pdf)
[4] Dauty M, Schmitt X, Menu P, Rousseau B, Dubois C. Complications en fonction de
l’indice Risk Assesment and Predictor Tool (RAPT) chez les patients opérés d’une prothèse
totale de genou. Annales de réadaptation et de médecine physique, février 2012, n°1, 4-15
[5] Haute Autorité de Santé. Masso-kinésithérapie après prothèse totale de genou : série de
critères de qualité pour l’évaluation et l’amélioration des pratiques professionnelles. Publié en
novembre 2008. (Consulté en décembre 2011). [En ligne] Disponible sur
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2008-12/massokinesitherapie_apres_prothese_totale_de_genou_-_serie_de_criteres_de_qualite.pdf
[6] Mabit C. Prothèse totale du genou : analyse chirurgicale. Journal de réadaptation
médicale, octobre 2002, vol 22, n°3, 59-63.
[7] Viel E. La marche humaine, la course et le saut : biomécanique, explorations, normes et
dysfonctionnement. Paris, Masson, 2000, 286 p.
[8] Dufour M, Pillu M. Genou In : Biomécanique fonctionnelle. Paris : Masson, 2007, 149200.
[9] Bourdillon E, Roren A, Lantz D. Rééducation après arthroplastie totale de genou.
Kinésithérapie scientifique, 2007, n°480, 21-27.
[10] Haute Autorité de Santé. Elaboration d’un document écrit d’information à l’intention
des patients et des usagers du système de santé. Publié en juin 2008. (Consulté en décembre
2011). [En ligne] Disponible sur
http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/elaboration_doc_info_patients_rap.pdf
[11] Salle J-Y, Daviet J-C, Borie M-J, Rebeyrotte I, Munoz M, Dudognon P. La
rééducation des prothèses totales de genou. Journal de réadaptation médicale, octobre 2002,
n°3, vol 22, 63-65.
[12] Dauty M, Letenneur J. Recommandations du sport et prothèses articulaires : l’avis des
chirurgiens orthopédistes, le désir des patients récemment opérés et la revue de littérature.
Annales de réadaptation et de médecine physique, 2007, vol 50, 709-715.
[13] Salvator-Witvoet V, Belmahfoud R, Bovard M, Boffa J-F. Les prothèses de genou
compliquées. Journal de réadaptation médicale, octobre 2002, vol 22, 68-74.
[14] Didier J-P. L’apprentissage, une technique de rééducation : mais apprendre quoi,
comment et en évitant quoi ? Kinésithérapie scientifique, novembre 2007, n°482, 39-44.
[15] Gatto F. Kinésithérapie et éducation à la santé. Kinésithérapie scientifique, octobre et
novembre 2002, n° 426-427, 63-64.
[16] Miraux Dinomais E, Ferrapie A-L, Dubus V, Garnier F, Lacombe A, Richard I.
Retour à domicile de patients dépendants sortant d’un service de MPR : indicateurs pertinents.
Annales de réadaptation et de médecine physique, octobre 2011, vol 54, n°7, 411-420.
ANNEXE N°1 : LA FICHE D’INFORMATION
ANNEXE N°2 : QUESTIONNAIRE DE SATISFACTION
QUESTIONNAIRE DE SATISFACTION
Vous avez reçu une fiche d’information concernant votre prothèse totale de genou.
Afin de nous permettre d’améliorer cette fiche, merci de répondre aux questions
suivantes :
La présentation de cette fiche, est-elle :
⃝ très compréhensible
⃝ compréhensible
La clarté des informations, est-elle :
⃝ très satisfaisant
⃝ satisfaisant
⃝ peu compréhensible
⃝ plutôt satisfaisant
Pendant votre hospitalisation, vous avez consulté cette fiche :
⃝ très souvent
⃝ souvent
⃝ un peu
⃝ incompréhensible
⃝ non satisfaisant
⃝ pas du tout
Cette fiche a-t-elle répondu aux questions que vous vous posiez ?
⃝ énormément
⃝ assez fortement
⃝ très peu
⃝ pas du tout
Cette fiche vous a-t-elle permis, pendant l’hospitalisation, de moins appréhender
la rééducation ?
⃝ énormément
⃝ assez fortement
⃝ très peu
⃝ pas du tout
Les conseils préconisés dans cette fiche sont-ils à votre portée ?
⃝ énormément
⃝ assez fortement
⃝ très peu
Si oui, pensez-vous continuer à les appliquer ?
⃝ énormément
⃝ assez fortement
⃝ très peu
⃝ pas du tout
⃝ pas du tout
Vous sentez vous plus investi dans la gestion de la douleur, l’œdème et la mobilité
de votre genou ?
⃝ énormément
⃝ assez fortement
⃝ très peu
⃝ pas du tout
Depuis que vous avez reçu cette fiche, vous sentez vous plus prêts à reprendre des
activités ?
⃝ énormément
⃝ assez fortement
⃝ très peu
Nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions.
⃝ pas du tout
ANNEXE N°3 : QUESTIONNAIRE D’EVALUATION
PROTHESE TOTALE DE GENOU
QUESTIONNAIRE DE DEBUT DE PRISE EN CHARGE
Date d’entrée au centre de rééducation :
Date de l’opération :
Motif de consultation chirurgicale :
Laquelle de ces prothèses est une
prothèse de genou
Durée moyenne d’une prothèse de
15ans
25ans
30ans
genou
Au lit, il est conseillé de mettre un
Oui
Non
Oui
Non
Une prothèse s’use
Oui
Non
Une prothèse peut s’infecter
Oui
Non
Certains mouvements peuvent luxer la
Oui
Non
coussin sous le genou opéré
Il est conseillé de marcher en dehors
des séances de rééducation
prothèse
D’après vous, que cherche-t-on à récupérer au centre de rééducation ?
Qu’attendez-vous des séances de kinésithérapie ?
Quels sont vos objectifs ?