Télécharger l`Article en

Transcription

Télécharger l`Article en
Spécial immobilier
Côte d’Emeraude
A Saint-Malo, les acheteurs disposant d’un petit budget animent le marché
Les résidences secondaires, trop chères, se vendent mal.
Du côté des résidences principales, cela se passe bien mieux
A
Dinard et à Saint-Malo, les prix du marché – dédié aux résidences secondaires
– des appartements avec vue sur la
mer ou des maisons de style proches de la
plage avaient atteint des sommets. « Au point
de devenir inaccessibles pour les locaux et
réservés aux acheteurs extérieurs à la région
qui disposaient d’un pouvoir d’achat suffisant », précise Christophe Villin, délégué
régional à la communication du conseil
régional des notaires. La crise a frappé de
plein fouet ce marché de niche. « Lorsque l’on
voit ses placements fondre de moitié et qu’on
tremble pour son avenir, la priorité n’est pas
de s’acheter une résidence secondaire », soupire un agent immobilier local. Entre la fin
2007 et la mi-2009, la demande s’est effondrée,
provoquant une baisse des prix. D’après les
statistiques des notaires, le prix moyen d’un
VIII ● LE NOUVEL OBSERVATEUR
Michel Ogier / Justouest.fr
Une pierre à deux facettes
appartement ancien dans le pays malouin
tourne autour de 2 681 euros/m2, soit une
baisse de 12,8% en un an ; il est de 250 800
euros pour une maison ancienne, soit –6%
sur la même période. Ces chiffres cachent
pourtant de fortes disparités, car, depuis le
début de l’année, l’activité semble reprendre à
Saint-Malo sur toute la gamme de prix, tandis
qu’elle patine à Dinard pour les biens qui nécessitent un budget important. « Beaucoup de
belles maisons de 400 000 à 450 000 euros
ne se vendent plus, car leurs propriétaires refusent de baisser leurs prix », soupire David
Giorgetti, directeur de Bizeul Immobilier
Dinard. En revanche, nous manquons de 2 et
3-pièces de 120 000 à 160 000 euros. »
A Saint-Malo, le marché est plus dynamique, car une très large majorité d’acheteurs cherchent une résidence principale et
négocient à la baisse. Les vendeurs acceptent de baisser leurs tarifs et les propriétaires de résidences principales sont donc
obligés de suivre la tendance pour vendre.
« Les personnes qui ont acheté en 2006 ou
en 2007 retirent leurs biens de la vente pour
éviter de perdre de l’argent », constate un
agent immobilier. Les autres acceptent de
négocier et vendent avec une plus-value
moins importante. »
Sur le marché malouin, la clientèle la plus
active est celle qui dispose d’un petit budget.
« Pour les résidences secondaires, la demande
porte essentiellement sur des biens autour de
150 000 euros, qui correspondent à des studios et des 2-pièces dans des quartiers proches
de la plage, comme Courtoisville, SaintServan ou Paramé », confie Christophe
Bizeul, directeur de Bizeul Immobilier SaintMalo. Aujourd’hui, il faut compter autour de
200 000 euros pour acquérir un beau 34 pièces de 75 à 80 m2 dans ces mêmes quartiers, et en moyenne 3 000 euros/m2 pour un
appartement de charme, sans vue sur la mer,
dans la ville fortifiée. Enfin, le marché des
maisons et celui des grands appartements frémit depuis la fin 2009. « Nous commençons à
avoir de nouveau des demandes pour des
appartements de qualité avec vue sur la mer,
ou des belles maisons anciennes dans des budgets de 250 000 à 350 000 euros », confirme
Xavier Etraves, directeur de l’agence Era
Douar-Mor. Dernièrement, à Courtoisville, un
4-pièces de 90 m2 dans une résidence récente,
avec terrasse et vue dégagée sur la mer, s’est
vendu 350 000 euros.
M. P.

Documents pareils