13 02 16 commémoration des fusillés de Rezé
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13 02 16 commémoration des fusillés de Rezé
13 02 16 commémoration des fusillés de Rezé Commémoration des fusillés de 1943 Monsieur le ministre Monsieur le député Messieurs les présidents d'associations de déportés et d'anciens combattants Mesdames, Messieurs les membres du conseil municipal de Rezé Mesdames, Messieurs, chers amis Quand nos armées ont été submergées par les forces du IIIème Reich, en juin 1940, rares sont les hommes et les femmes qui ont immédiatement refusé cette défaite. Quand l'Assemblée Nationale, celle de la gauche élue en 1936, vote le 12 juillet au casino de Vichy les pleins pouvoirs, législatif et exécutif, au maréchal Pétain par 569 voix contre 80, rares sont ceux qui refusent ce régime prônant le retour aux valeurs traditionnelles. Quand Blum, Daladier, Mandel et le général Gamelin sont arrêtés dès le 8 août, et jugés pour trahison, bien peu s'insurgent. Le 31 octobre 1940, Pétain présente la nouvelle politique de collaboration de l'Etat français avec l'Allemagne sur les plans politique et économique. Le jeune préfet Jean Moulin est révoqué par ce régime de Vichy le 11 novembre. Le refus commence à poindre. Le jour même, les Allemands arrêtent à Paris une centaine de manifestants. Des actes d'indiscipline contre l'occupant se multiplient. Les nazis fusillent Jacques Bonsergent le 23 décembre 1940 pour avoir levé la main sur un sergent allemand ; il est le premier fusillé à Paris depuis la défaite. L'officier de la marine Honoré d'Estienne d'Orves est hébergé à Chantenay quand il est arrêté par les Allemands le 22 janvier 1941 alors qu'il recrutait des hommes sûrs pour organiser la Résistance ; il est exécuté le 29 août au Mont Valérien. Le 20 mai, Gabriel Pieri, responsable communiste, est arrêté en région parisienne et fusillé le 15 décembre 1941. Le 13 août 1941, 2 jeunes communistes poignardent un officier allemand près de la porte d'Orléans. Le 21 août 1941, un officier de marine est abattu de 2 balles de revolver par le colonel Fabien, militant communiste, au métro Barbès. Après l'exécution du feldkommandant Karl Hotz le 20 octobre 1941, à Nantes, et celui du conseiller militaire Reimers le 21, à Bordeaux, des notables sont arrêtés à Saint-Nazaire et à Nantes pour servir d'otages. Les forces allemandes veulent un châtiment exemplaire pour dissuader toute velléité de récidive. Le ministre de l'intérieur Pucheu refuse la première liste et accepte la deuxième composée essentiellement de communistes et de militants d'extrême gauche. L'exécution des 50 otages à Bordeaux, 27 à Chateaubriant, 16 à Nantes et 5 au Mont Valérien dont Hubert Caldecott 28 ans fusillé le 22 octobre 1941 ; ce rezéen avait été arrêté en avril et jugé en août 1941. Ces évènements plongent Nantes dans la peur et l'incompréhension, mais aussi, dans la révolte et la détermination. 13 02 16 commémoration des fusillés de Rezé En cette fin d'année 1941, un certain nombre de patriotes ne supportent pas la politique collaborationniste. Toutefois, recruter des hommes et des femmes capables d'assurer des sabotages et des attentats n'est pas si facile. Transporter des armes est très risqué, distribuer des tracts aussi. Pourtant dans la région, des incendies, des coupures de fils télégraphiques et des agressions contre l'occupant se développent ; de décembre 1941 à juin 1942, une douzaine d'actions sont menées. L'instauration des cartes de rationnement en février 1941 va poser des problèmes à tous ceux qui se cachent ; des infractions sont commises dans les mairies pour subvenir aux besoins des clandestins. La répétition des attaques contre les occupants n'est plus tolérable par les Allemands. Pierre Laval est rappelé pour former un nouveau gouvernement le 18 avril 1942. Il obtient les pleins pouvoirs le 17 novembre. Le S.D, service de sécurité du parti national socialiste, s'installe sur l'ensemble du territoire occupé en 1942. En accord avec le S.D et la SPAC, section de police anticommuniste créée par le ministre de l'intérieur Pucheu, il est décidé de lancer une vague d'arrestations en direction des jeunes appartenant ou susceptibles d'appartenir au parti communiste. Le rezéen Claude Gaulué 28 ans est arrêté à Paris et fusillé au Mont Valérien le 23 mai 1942. A Rezé, Maurice Lagathu et Félicien Thomazeau ainsi que la mère de ce dernier, sont les premiers arrêtés. Le 2 août 1942, Henri Lamour est arrêté, puis Maurice Jouaud. Une vingtaine de personnes seront arrêtées à Nantes et Basse-Indre. Le 4 août, seront arrêtés à Rezé, Guy Daniel, Jean Vano, André Daviaud, Pierre Greleau, Collet, Thibeau, Félicien Thomazeau, André Guinoiseau. Marcel Thomazeau est pris dans une souricière tendue au Moulin à l'huile en se rendant chez Georges Barbeau. Marie Michel est arrêtée le 6 août, son mari l'est à Hennebont. Le 11 août Albert Brégeon, Marcel Peigné et sa femme le seront à leur tour. Puis suivent, Hervé, Pérocheau, Cléro, Douineau, Sérot, Le Parc, Guédon, Millot et Sanchez, et à Blain, les espagnols Blanco, Blasco, Prieto et Gomez. Pendant que Hervé était interrogé au palais de justice par le juge d'instruction Le Bras, le 9 septembre 1942, Le Bris, Le Pailh et Jean Marc organisent un coup de force. Plusieurs coups de feu éclatent, le juge est mortellement blessé. Tous s'échappent, mais, Hervé est repris quelques jours plus tard. Suivent les arrestations des parents Brégeon, de Renée Losq et de son mari, Chauvin, Le Névé, Legoff, Clut. Le 28 septembre, sont arrêtés à Rezé, Marcel Boissard, Henri Adam et Georges Barbeau. 13 02 16 commémoration des fusillés de Rezé Les actions de résistance reprennent en janvier 1943. Les arrestations aussi : Turpin le 8 janvier, Le Pailh le 12. Le 17 janvier, 19 hommes sont appréhendés et parmi eux, 5 seront identifiés dont Le Floch, Pineau, Péan, Mahé. Jean Fraix est arrêté le 18 janvier. Suivront Alex Auvinet, Bosquet, Calas et Déan, puis, Guy Lelan le 2 février 1943. Le procès dit des 42 s'ouvre à Nantes le 15 janvier 1943. En fait, ce sont 45 inculpés. Le verdict tombe le 28 janvier : 37 condamnations à mort, 3 à la prison, 2 sont acquittés et repris pour être déportés, 2 compléments d'enquête pour les femmes qui seront déportées. Un seul sera acquitté. En exécution de ce procès, ont été fusillés 8 rezéens : André Guinoiseau 20 ans, Maurice Lagathu 21 ans, le lendemain 29 janvier, et 8 seront exécutés le 13 février 1943 : Henri Adam 57 ans, Georges Barbeau 28 ans, Marcel Boissard 39 ans, Albert Brégeon 24 ans, Maurice Jouaud 23 ans, Félicien Thomazeau 21 ans, et un neuvième qui résidait à Sèvre et dont l'activité était sur Rezé, Pierre Greleau dont nous venons aussi de fleurir la tombe. Citons aussi Marcel Duguy 31 ans, fusillé lui aussi au Bèle le 13 février dans le cadre de ce procès, il est né à Rezé. André Rouault 17 ans arrêté avec les rezéens en août 1942 est fusillé dès le 29 janvier. Soient 11 rezéens sur les 37 condamnés à mort du procès des 42. Nous avons aussi fleuri la tombe de Marcel Brégeon 22 ans qui était recherché dans le cadre de ce procès de janvier 1943 et qui a été abattu le 15 avril de la même année au moment de son arrestation à Saint Brieuc. D'autres sont jugés à Nantes, début février 1943, à des peines qui iront jusqu'à plusieurs mois de prison. Deux sont reconnus dangereux et seront internés à Voves. Le 21 février 1943, en Cour d'Appel de Rennes, 19 détenus se verront infliger des peines de 1 à 7 ans. Tous finiront déportés. Le 13 août 1943 16 autres résistants communistes comparaissent devant le conseil de guerre allemand: Jean Fraix 31 ans et Guy Lelan 28 ans sont condamnés à mort à Nantes et fusillés au Bèle le 25 août. Nous n'avons pas pu fleurir la tombe de Alexandre Auvinet 22 ans fusillé à Auvours en Sarthe le 5 mars 1943 et de Pierre Legendre 23 ans fusillé à Angers le 27 octobre 1943 car le lieu de leur inhumation nous est inconnu. Les 2 procès de janvier et août 1943 provoquent 61 exécutions. Citons également Prosper Jeannic 21 ans, né à Rezé et exécuté lors d'une mission à Besançon le 1er juillet 1943. Rezéens, vous avez tous noté que la Ville a donné le nom de l'une de ses rues à chacun de ces hommes "morts pour la France" pour honorer leur courage et perpétuer la mémoire de ces faits. Vous avez aussi entendu les noms de ceux qui ont été arrêtés et condamnés dans d'autres procès à la déportation. Certains ont été arrêtés en même temps que ceux qui ont été jugés en février 1943 : Henri Lamour, Pierre Le Floch y ont perdus la vie ; d’autres sont revenus : Guy Daniel, Marcel Guilbaud, Georges Lucas,Marcel Thomazeau, Jean Vano. Ils sont aussi les victimes de cette répression. 30 rezéens ne sont pas revenus des camps de concentration. Certaines rues portent leur nom, d'autres pas, tous sont sur la stèle de la rue des Déportés. 13 02 16 commémoration des fusillés de Rezé Dans cette salle, transformée en chapelle ardente, du 25 au 28 juillet 1945, les corps de 14 fusillés ont été présentés à la population de Rezé avant de les conduire à leur dernière demeure dans le cimetière où nous venons de les honorer Entendons l'évocation de ces temps de douleur et d'héroïsme. Souvenons-nous de ces jours sombres où ces hommes et ces femmes ont réagi face à l'occupant et aux collaborateurs. Ils sont l'honneur de notre nation et de la démocratie. Gilles Retiére Fusillés rezéens fusillés non rezéens femmes jugées puis déportées Déportés rezéens arrêtés en même temps et morts pour la France Déportés rezéens libérés FUSILLES NOMS de RUES à Rezé Domiciliés à Rezé naissance 1 2 1885 Henri Adam Pouancé 49 13 2 1921 Alex Auvinet Montaigu 85 11 10 1914 Georges Barbeau Coex 85 2 12 1903 Marcel Boissard La Rochelle 17 22 2 1918 Albert Brégeon Rezé 11 5 1921 Marcel Brégeon Rezé 3 5 1912 Jean Fraix Paris 30 11 1913 Claude Gaulué Auray 56 André Guinoiseau 2 4 1922 Nantes 22 1 1920 Maurice Jouaud Nantes 25 8 1921 Maurice Lagathu St Servan 35 9 11 1914 Guy Lelan Batz sur Mer 24 9 1920 Pierre Legendre aux Sorinières Félicien Thomazeau 22 4 1921 St Lumine de C Arrestation 27 9 1942 Rezé 5 3 1943 au Mans 28 9 1942 Rezé 28 9 1943 Rezé 11 8 1942 Rezé 15 4 1943 Saint Brieuc 18 1 1943 Procès Des 42 28 1 1943 Des 42 28 1 1943 Des 42 28 1 1943 Des 42 28 1 1943 sans Des 16 13 8 1943 2 3 1942 Paris 23 2 1942 ? ou 4 8 Des 42 28 1 1943 12 1942 ? ou 2 8 Des 42 Rezé 28 1 1943 15 2 1941 au Croisic Des 42 23 2 1942 28 1 1943 2 2 1943 Ds 16 13 8 1943 10 7 1943 5 8 1942 Rezé Des 42 28 1 1943 Exécution 13 2 1943 au Bèle 1 6 1943 Auvours 72 13 2 1943 au Bèle 13 2 1943 au Bèle 13 2 1943 au Bèle 15 4 1943 Saint Brieuc 25 8 1943 au Bèle 29 5 1942 Mont Valérien 29 1 1943 ? au Bèle 13 2 1943 au Bèle 29 1 1943 au Bèle 25 8 1943 au Bèle 27 10 1943 Angers B. Beille 13 2 1943 au Bèle 13 02 16 commémoration des fusillés de Rezé Sans nom de rue Domicilé à Nantes, activités à Rezé, sépulture à Rezé naissance arrestation 11 5 1922 17 3 1942 déporté Pierre Greleau St Sébastien et interné 7 11 1942 Nés à Rezé naissance arrestation 8 9 1912 Interné 22 10 1941 Marcel Duguy Rezé et 8 2 1942 et 12 6 24 5 1922 Prosper Jeannic Rezé procès Des 42 28 1 1943 Exécution 13 2 1943 au Bèle procès Des 42 28 1 1943 Exécution 13 2 1943 au Bèle 1 7 1943 Besançon