L a belle équipe
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L a belle équipe
CLAP 1er juin 28 juin 2016 POITOU CHARENTES ASSOCIATION RÉGIONALE DES CINÉMAS D’ART ET D’ESSAI 1er juin > 28 juin 2016 q é Châtellerault, les 400 Coups....................................................... Jeudi 16 juin 20 h 30 Civray, Ciné-Malice*......................................................................... Lundi 20 juin 18 h Gençay, le Cinéma*........................................................................Lundi 6 juin 20 h 30 La Crèche, Henri Georges Clouzot*............................................. Dimanche 12 juin 17 h Marennes, l’Estran................................................................................. Lundi 27 juin Melle, le Méliès*................................ Jeudi 23 juin 20 h 45*, dimanche 26 juin 17 h 30 Montguyon, le Ciné.......................................................................... Mardi 7 juin 21 h Montmorillon, le Majestic*........................................................... Samedi 18 juin 21 h Parthenay, le Foyer..................................................................... Vendredi 10 juin 18 h St Jean d’Angély, l’Eden................................................................ Mercredi 8 juin 18 h *présentation du film par Fred Abrachkoff Imprimerie Italic 79 certifiée Imprim’Vert • Melle • 05 49 29 03 88 Chauvigny, le Rex*...................................................................... Dimanche 5 juin 20 h La b el le La belle équipe, Julien Duvivier, 1936 Du 1er juin au 28 juin 2016 e p ui Coordination régionale - Cécile perraud Tél. : 06 31 44 37 72 - courriel : [email protected] http:/www.clappoitoucharentes.fr Rendez-vous avec le cinéma patrimoine Filmographie La belle équipe France / comédie / 1936 / 1h35 Réalisation : Julien Duvivier Scénario : Julien Duvivier et Charles Spaak Dialoguiste : Charles Spaak Musique : Maurice Yvain / Chanson : Julien Duvivier, Maurice Yvain, Louis Poterat - Quand on s’promène au bord de l’eau chantée par Jean Gabin Avec : Jean Gabin, Charles Vanel, Raymond Aimos, Viviane Romance Julien Duvivier (1896 – 1967) - Réalisateur Au bonheur des dames (1930), Poil de Carotte (1932), la Tête d’un Homme (1933), la Bandera (1935), Pépé le Moko (1937), la Fin du jour (1938), Panique (1946), Le petit monde de Don Camillo (1952), Voici le temps des assassins (1956), La femme et le pantin (1959), La chambre ardente (1962), Diaboliquement votre (1967). « Quand on s’promène au bord de l’eau / Comme tout est beau, quel renouveau… » Symbole du film La Belle Équipe, ces quelques paroles de chanson sont le plus grand succès de Jean Gabin. Un hymne à la mélancolie, aux joies simples, à la camaraderie, à la tendresse… Une atmosphère traduite dans le film par de superbes longs plans où la caméra glisse d’un groupe à l’autre, le temps de fêtes et d’un bonheur commun. La Belle Équipe est devenu, malgré lui, un film emblématique d’une année riche en événements : l’avènement du Front populaire, la création des congés payés, le début de la guerre civile espagnole… C’est toute la mythologie de 1936 (chômage, solidarité ouvrière, désir d’ascension sociale, situation incertaine des immigrés, promenades en bord de Marne) qui le traverse de part en part. Mais Duvivier se défendra toujours d’avoir voulu réaliser un film politique et engagé. Cinq ouvriers chômeurs parisiens, Jean, Charles, Raymond, Jacques et Mario, un étranger menacé d’expulsion, gagnent le gros lot de la loterie nationale. Jean a l’idée de placer cet argent en commun, dans l’achat d’un vieux lavoir de banlieue en ruine, qu’ils transformeront en riante guinguette dont ils seront les copropriétaires. Ils s’attellent à la besogne avec confiance. Mais la solidarité du groupe est fragile... Le destin s’acharne sur eux. Bientôt, il ne reste plus de la joyeuse équipe que Charles et Jean qui sont amoureux de la même femme, Gina…. Car c’est bien l’histoire d’un groupe de copains, dont le rêve vire au cauchemar sous l’effet de difficultés, d’accidents et de querelles amoureuses. Un drame dont la fin pessimiste fut jugée trop noire par le producteur. A la demande de son producteur, Duvivier tourne deux fins, l’une noire (Jeannot tue Charles le jour de l’inauguration de la guinguette), l’autre plus optimiste (les deux hommes surmontent leur différend sentimental). Fait presque unique en France, le choix du dénouement est confié au public : un référendum est organisé dans une salle de banlieue, Le Dôme de La Varenne. La fin heureuse est plébiscitée (335 voix sur 366) et la fin pessimiste, qui avait la faveur des auteurs est abandonnée. Par Christian-Marc Bosséno L’histoire - 1995 De tous les maîtres du “réalisme poétique“, Julien Duvivier est le seul qui n’ait jamais été reconnu comme un auteur à part entière. Ostracisme à la fois injuste et explicable : ses films ne relèvent pas de la création d’une mythologie (comme ceux de René Clair ou de Marcel Carné), ni d’une critique sociale en mouvement (comme ceux de Jean Renoir)... Leur registre est plutôt celui de l’exorcisme, d’un exorcisme collectif où se délivreraient, à égale distance de la sublimation et de l’analyse, toutes les passions d’une époque. Comme Renoir, Duvivier est le cinéaste du groupe, il épouse pleinement ce courant de masse qui ramène le cinéma français, dès la fin des années 1920, sur le terrain du social. Mais là où l’auteur de Toni (1935) se modèle sur les contradictions de l’humanité, celui de La Bandera (1935) s’inscrit résolument contre le groupe, dans le postulat rousseauiste d’une nature dégradée par les compromissions sociales. Avec une efficacité perverse, Duvivier joue sur les deux tableaux: d’un côté, il cultive la fiction d’une communauté reconstituée plus crûment que nature ; de l’autre, il met à l’œuvre un processus sadique de démystification, par quoi l’individu se retrouve la victime de la collectivité censée le protéger... Chez le Duvivier de l’entre-deux guerres, cette peur de l’autre se nourrit d’un désespoir historique grandissant : l’illustration la plus cruelle et la plus paradoxale en est La belle Équipe qui sous prétexte d’épouser la dynamique du Front populaire, en dégage d’autant mieux les germes de mort. Là où une communauté veut se reconstruire, le réalisateur ne cesse de désamorcer cet idéal par de discrètes lézardes, puis par des coups de théâtre de plus en plus violents (…) Duvivier a beau accompagner tous les mirages de son temps, ce n’est jamais que pour les conjuguer à un passé sans retour. Noël Herpe. Extrait du Dictionnaire du cinéma populaire français (Le Nouveau Monde, Paris, 2004)