Réforme du Lycée Sarkozy : derrière la com`, le

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Réforme du Lycée Sarkozy : derrière la com`, le
Réforme du Lycée Sarkozy : derrière la com’, le replâtrage.
La Com’ Elyséenne aura beau dire et beau faire, elle n’échappera pas à une cruelle réalité : les lycéens ont eu en
2008 la peau de la grande réforme du lycée voulue par Nicolas Sarkozy.
Dix mois après le retrait du projet Darcos, nous avons droit à une série de mesures inspirées par les
préconisations du rapport remis en juillet par le directeur de Sciences Po Paris.
Rien qui ne permette d’atteindre les objectifs affichés de lutte contre les inégalités sociales au lycée, de casse de
la hiérarchie des filières et de démocratisation du système !
Rien sur la nécessité de faire baisser les effectifs pléthoriques en lycée, de multiplier les travaux en petits
groupes. Quant à la réflexion sur les contenus d'enseignement et les pratiques pédagogiques, elle est évacuée.
- Premier principe : le « droit à l’erreur » et à la « réorientation » en cours de route. Nous sommes pour,
mais comment y croire alors que dans ses propositions le président remet en cause le service public
d’orientation au profit de plate forme multimédia ? Comment ne pas craindre qu’une orientation en cours
d’année soit utilisée pour aggraver le tri social en envoyant les élèves vers une voie professionnelle non
choisie ?
- Deuxième piste : le rééquilibrage entre les filières, avec la revalorisation des baccalauréats
technologiques et de la filière littéraire, qui deviendrait une filière internationale avec un apprentissage
accru des langues étrangères et de leur pratique. Comment y parvenir sans casser le pilotage par
l’orientation post bac qui laisse si peu de débouchés à ces filières au contraire de la série S ?
- Troisième idée : l’accompagnement personnalisé de 2h des élèves déjà présent dans les lycées à travers
les heures de module et d'aide individualisée. Sur quels enseignements ces moyens vont ils être pris
puisque le président reforme à « moyen constant »… c'est-à-dire avec encore 16 000 postes en moins l’an
prochain !
- Quatrième trouvaille : le lycée français mettra l’accent sur l’apprentissage et la pratique des langues
étrangères, particulièrement l’anglais. Aucun allégement des groupes de langues mais l’Elysée suggère
des étudiants étrangers pour des cours de conversation.
- Cinquième chantier et ça va en être un : la place de la culture et de l’art dans les lycées. On va valoriser
et développer l’éducation artistique, la musique, l’art ou le théâtre… sans aucuns moyens annoncés.
- sixième innovation : des liens avec le supérieur et les entreprises avec une banque de stages en
entreprises par lycée et des stages d'enseignants en entreprise encouragés. Si on peut discuter des
modalités du 1er lien, l’accélération de la main mise des entreprises ne peut se faire qu’au détriment du
service public et de ses valeurs.
On est loin de la grande réforme voulue en début de quinquennat même si l’Elysée laisse déjà entrevoir la
nécessité de toucher aux « enseignements du cycle terminal » c'est-à-dire d’ici 2011 de supprimer des heures et
des postes dans le cadre des 80 000 suppressions jamais infirmées dans l’Education.
Luc Châtel, en serviteur zélé, devrait préciser tout cela devant une sélection d’organisations syndicales dont
nous sommes pour l’instant exclus en dépit de nos résultats électoraux. Inutile de toute façon de compter sur
une quelconque négociation, le projet devant être présenté définitivement pour la fin de l’année.
Pour autant SUD continuera de mettre les informations en sa possession à la disposition des personnels.
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