L`Espace Asia Paris

Transcription

L`Espace Asia Paris
dossier de presse
- octobre 2011
L’Espace Asia Paris
vous invite à découvrir sa nouvelle exposition
« Masques et transe de Java »
Du volcan à l’océan
conçue par Elizabeth D. Inandiak
Exposition du 5 octobre 2011 au 17 mars 2012
Vernissage le mardi 4 octobre 2011 à partir de 19h30
en présence d’Elizabeth D. Inandiak, écrivain vivant depuis 20 ans à Jogyakarta,
auteure des « Chants de l’île à dormir debout - le Livre de Centhini »,
le grand poème érotique et mystique de Java qu’elle a recomposé à neuf en français,
initiatrice d’un centre communautaire et d’une maison d’hôtes dans le village de Bebekan
dévasté par le séisme de mai 2006, d’un restaurant et d’une arène de danse
sur le site du village de Kinahrejo soufflé par l’éruption volcanique du 26 octobre 2010.
Espace Asia : 1, rue Dante - 75005 Paris
Inventeur de voyages en Asie
Service de Presse : Cécile Bigeon - Tel 01 45 66 69 24 / 06 80 89 64 34 - [email protected]
L’espace A sia Paris
La plus belle expression de la passion d’Asia pour l’Asie
Comme à Toulouse et à Lyon, Paris a vu l’ouverture en janvier 2008, d’un Espace Asia
dans les murs de l’agence parisienne de la Rue Dante.
Un espace unique à Paris alliant culture et voyages en Asie, dans un lieu à la fois
agence de voyage, espace d’échanges et de découvertes où sont organisées des
expositions, des événements et des rencontres en lien avec les cultures de l’Asie, les
arts et le voyage...
Une ambition : faire découvrir d’autres cultures par l’intermédiaire de créateurs,
photographes, artistes, et autres passeurs d’Asie, qui ont en commun avec Asia,
la passion de l’Asie.
L’Espace Asia de Paris
Un lieu au caractère résolument contemporain, aux antipodes de la classique agence
de voyages, signé par Marc Seifert de l’Agence Equerre. Un espace lumineux,
dépouillé, serein, fonctionnel, structuré en surface de vente et en lieux modulables,
pour y accueillir des expositions et des événements.
Aux plafonds, des vagues de bois semblent flotter en correspondance avec le parquet,
rythmant le lieu et différenciant les différentes zones. Un parquet en vrai bois de
Maçaranduba labellisé FSC, en provenance de forêts gérées durablement, selon une
filière contrôlée du début à la fin, où chaque arbre abattu est remplacé par deux
arbres, l’un pour celui qui a été coupé, l’autre pour développer la forêt. Un parquet
qui laisse la place aussi à la résine, rappelant l’aspect du béton ciré.
De la pierre reconstituée en partie lissée, en partie grattée pour donner des effets
de matière à certains des murs. Les autres murs sont blancs, stratifiés blancs et stratifiés érable.
Un effet de paravent pour l’élément métallique qui s’enroule autour de l’escalier et
du poteau, un matériel noble et chic, mis en valeur par une pastille de lumière au
sol, pour théâtraliser ces éléments.
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01
M asques et transe de J ava
Du volcan à l’océan
Depuis l’antiquité, les Javanais utilisent des masques dans leurs rituels pour représenter
les esprits de leurs ancêtres et les forces de la nature. Avec l’arrivée de la civilisation
indienne, au Vème siècle après J.C, les masques s’ennoblissent et entrent dans la danse
des palais pour incarner les héros des grandes épopées indiennes du Mahabharata et
du Ramayana. La danse masquée se développe aussi dans les sagas locales telles que
celle du cycle de Panji, chevalier errant, ainsi que dans le théâtre populaire rejouant
l’histoire des grands royaumes hindou-bouddhistes et musulmans de Java.
Cette exposition, imaginée par Elizabeth D. Inandiak, présente des masques enchantés
et des chevaux de bambous qui circulent de la côte sud de Java jusqu’aux flancs du
volcan Merapi investis d’un formidable pouvoir de résurrection. Dans le sillage de leur
transe joyeuse se déploie une farandole de gongs, de costumes et d’accessoires de
danse, de jouets traditionnels, de paniers, nattes et encensoirs, de pochettes en plastic
recyclé, de dessins d’enfants et de vidéos qui racontent le quotidien de deux villages
javanais revenus à la vie : Bebekan et Kinahrejo.
Les masques et certains objets exposés seront vendus
au profit de la reconstruction de ces deux villages.
En javanais, cette exposition pourrait s’intituler Ngalor-Ngidul, « du nord au sud », une
expression populaire désignant une conversation sans queue ni tête. Mais NgalorNgidul, c’est aussi le dialogue nord-sud, le village mondial, le chant montant des ténèbres
vers la lumière.
ASIA est partenaire de ce renouveau.
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02
M asques et transe de J ava
Du volcan à l’océan
Chevaux de feu
Le 9 décembre 2010, lorsque Pak Margo retourne sur le site du village de Kinahrejo dévasté un mois plus tôt par l’éruption du volcan Merapi, le seul objet qu’il retrouve dans
les ruines de sa maison engloutie sous les cendres est Pentul, son masque de danse.
Son visage s’éclaire aussitôt d’un sourire émerveillé semblable à celui de ce personnage clownesque du Jatilan, une danse de transe où les guerriers, armés de keris et de
fouets colorés, montent des chevaux de bambou. On dit que ces chevaux seraient la
garde rapprochée du Prince Diponegoro qui combattit les colons hollandais au début
du 19ème siècle. On raconte aussi qu’ils seraient les montures des djinns qui circulent
entre le volcan Merapi et l’Océan Indien, transportant les messages secrets de la déesse
de la mer à l’esprit du volcan. Ce masque miraculé a redonné à Pak Margo le goût de
tresser et peindre les chevaux du jatilan. Et le volcan s’est remis à danser.
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03
M asques et transe de J ava
Du volcan à l’océan
Entre terre et eau
A une quarantaine de kilomètres au sud, non loin de l’Océan Indien, ce sont aussi des
masques qui ont aidé les habitants de Bebekan, village détruit par un séisme en mai
2006, à se reconstruire une maison du cœur et une maison du corps. Ces masques sont
ceux du reog, autre danse de transe où les princes et l’armée des singes affrontent la
horde des géants du Ramayana, tandis que les clowns javanais et les esprits ancestraux
du village tissent sur ce vieux fond indien une trame insulaire. Dès que les masques
s’ébranlent, on entend à nouveau l’écho du grondement de la terre qui tremble, l’onde
de choc du combat titanesque des plaques tectoniques au large de Java, mais aussi les
battements prodigieux de l’entraide, le moi broyé sous les décombres, l’esprit assourdi
d’amour, une puissante mélancolie de la catastrophe qui démasque et dépouille.
Thérapie communautaire
Du volcan à l’océan, cette disposition à la possession chez les villageois semble avoir
été amplifiée par le séisme et l’éruption volcanique : leur monde matériel étant anéanti,
ils se relient par la transe et les masques à cette mémoire de l’espace et du temps du
village immortalisée dans l’esprit des ancêtres, une chaîne invisible mais bien vivante
qui leur permet de reconstruire leurs repaires identitaires intangibles avant même leur
univers physique. On ne peut rêver meilleure thérapie communautaire. Les danseurs
du reog et du jatilan creusent dans le sable noir du volcan transporté jusqu’à l’océan
une oasis du désastre.
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04
M asques et transe de java
Du volcan à l’océan
Le rêveur de masques
Pak Jamhari est l’artiste de Bebekan qui sculpte aussi bien les masques des ancêtres
du village taillés dans un bois lourd et de facture art premier, que les masques raffinés
des divinités et des héros historiques entrés dans la mythologie javanaise par la grande
porte des palais. Tous sont destinés à être dansés. Pak Jamhari les a sculpté après les
avoir rencontrés en rêve ou à partir d’une vision transmise par un danseur en transe.
Parfois le rêve vire au cauchemar, et alors l’artiste, tétanisé, cesse de sculpter pendant
plusieurs mois. Après le séisme, Pak Jamhari fut visité une nuit, dans son sommeil, par
le masque de Rahwana, le roi des géants du Ramayana, qu’il était en train de faire surgir
d’un rondin de bois d’Hibiscus Tiliaceus. Dans son rêve, le masque hurlait tel un écorché
vif, suppliant Pak Jamari de suspendre son geste. Il a fallu l’intervention aimante d’un
grand maître soufi pour que Pak Jamhari se remette enfin à l’œuvre. Et quelle œuvre !
Aujourd’hui, Pak Jamhari n’utilise les couleurs synthétiques que pour les masques des
ancêtres et les animaux totémiques. Il explore désormais les couleurs végétales qui ont
déserté les masques classiques javanais depuis plus d’un siècle. Son atelier, dans l’ombre de bananiers, de jacquiers et d’orangers jasmin, est devenu l’antre d’un fabricant
d’arc-en-ciel qui expérimente toutes les plantes, écorces, baies, fleurs, feuilles, résines,
racines qui poussent à portée de sa main. Certains masques, comme celui de Ratu
Kidul, la reine des mers sud, sont peints avec plus de douze végétaux différents. Un
véritable herbier. Sous le rose feuille de teck, le jaune curcuma, le bleu indigo, le rouge
hibiscus ou le vert pandanus, les veines du bois transparaissent comme autant de rivières
souterraines. Le masque respire et vit à l’image du volcan, de l’océan et du danseur qui
lui imprime un mouvement pour se laisser à son tour mouvoir par le masque.
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M asques et transe de java
Du volcan à l’océan
Visages des mondes invisibles
1. Caplokan, le dévoreur
Animal fantastique mêlant le buffle, le dragon et le cheval utilisé dans la danse du jatilan et du reog pour inviter les esprits à posséder les danseurs. Sculpté dans un bois
lourd, le cassia du Siam (Senna Siamea, en javanais : johar), cheveux en fibres d’ananas,
crocs en bois jasmin, ou oranger jasmin (Murraya paniculata, en javanais : kemuning).
La toile de jute de Java ou de chanvre de roselle (goni) sous lequel se glisse le danseur
pour entrer dans le masque sert traditionnellement à emballer le riz non décortiqué et
diverses espèces de tubercules.
2. Wewe, l’ancêtre féminin
Les parents invoquent Wewe pour faire peur aux enfants qui restent jouer dehors après
la tombée du jour. En effet, jadis, de nombreuses bêtes sauvages et féroces rôdaient
la nuit dans les villages. L’aspect effrayant de Wewe servait à protéger les enfants d’un
danger bien plus effrayant car réel. Sculptée dans du bois d’hibiscus iliaceus (en javanais : waru), cheveux en fibres de palmiers areng (palmier à sucre), crocs en bois jasmin,
ou oranger jasmin (Murraya paniculata, en javanais : kemuning
3. Gendruwo, l’ancêtre masculin
Compagnon de Wewe, Gendruwo séjourne généralement dans les grands arbres ou
dans des coins humides. Il incite également à la transe. Sculptée dans du bois d’hibiscus tiliaceus (en javanais : waru), cheveux en fibres de palmiers areng (palmier à sucre),
crocs en bois jasmin, ou oranger jasmin (Murraya paniculata, en javanais : kemuning),
cheveux en fibres de ramie. Jadis, tous les masques des ancêtres de Bebekan étaient
peints dans ces couleurs primaires (aujourd’hui synthétiques) rouge et bleu sombre,
presque noir.
4. Weryo, l’ancêtre premier
Lors d’une représentation de reog, un des jeunes danseurs est sorti en transe de l’arène,
ce qui est considéré comme dangereux et donc interdit. La transe est autorisée et favorisée dans un cadre temporel et spatial précis. Il a été rattrapé dans sa fuite par les
villageois, toujours possédé par « l’Ancêtre Premier de Bebekan. » S’est présenté alors un
jeune exorciste qui a ordonné au danseur de boire et recracher de l’eau dans un verre.
Le jeune exorciste a bu et recraché la même eau dans le même verre qu’il a vivement
fermé de sa main, puis il a couru vers le cimetière au sommet de la colline pour déverser l’esprit parmi les tombes. Le sculpteur a laissé le bois brut (de l’hibiscus tiliaceus, en
javanais : waru), se contentant de le polir comme du marbre pour mieux traduire ce
caractère « premier » du masque.
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M asques et transe de java
Du volcan à l’océan
5. Ratu Kidul, la reine des mers du sud
Son palais plonge ses charmes noirs dans l’océan du Lotus Rouge, au large de la côte
méridionale de Java. Ratu Kidul incarne la souveraineté de l’eau sur notre planète d’où
toute vie est née. Même les rois lui doivent donc allégeance. Elle a fait le vœu de ne déchirer son hymen qu’à l’entrée du monde dans le Dernier Age, de prendre pour amant
un grand et beau roi musulman, et à sa mort, ses successeurs. Il est écrit que ces rois du
Dernier Age sont les sultans de la dynastie de Mataram.
Alors qu’il ébauchait le masque, le sculpteur a été visité en rêve par une jeune femme
qui l’a convié à la suivre jusqu’à des portes monumentales donnant sur un tunnel de
pierre, sorte de sentier fortifié éclairé par des torches qui s’éteignaient les unes après les
autres sur ses pas, jusqu’à ce que les ténèbres le tirent de son sommeil…
Sculptée dans un bois dense mais léger,dit jaranan (Dolichandrone Spathacea). Le jaune
de son visage : curcuma. Le noir de ses yeux, sourcils, cheveux : charbon de bois, riz
gluant noir, sucre de palme. Ses lèvres rouge brique : bois de sapan, pâte d’indigo, curcuma. Le blanc de ses yeux : couleur naturelle du bois. Sa coiffe : pâte d’indigo pour le
bleu, feuille de katu (sauropus androgynus) pour le vert clair, fleur d’hibiscus pour le
violet. Le marron de la tête du dragon : soga, une des couleurs traditionnels du batik
de Java Centre obtenu à partir de trois plantes : l’écorce de jambal ( pelthopherum
ferregineum), le bois de tingi (ceriops condolleana) et le bois de tegerang (cudrania
javanensis). Les yeux du dragon : baies de sogok.
6. Senopati, premier sultan de Mataram (Yogyakarta)
L’histoire raconte comment Senopati médita un jour si fort que le volcan Merapi trembla et cracha des langues de feu. L’océan se mit à bouillonner et des milliers d’esprits dégringolèrent sur la terre, assommés par la force de la méditation. Ratu Kidul sortit alors
de l’océan et apparut devant le sultan. Elle lui promit d’être éternellement sa maîtresse
et celle de tous les sultans à venir, à condition que Senopati mange l’œuf du monde
qu’elle lui tendait. Craignant que cet œuf ne le transformât à la manière de Ratu Kidul
en pur esprit, Senopati le donna au jardinier de son palais qui se sacrifia pour son roi et le
mangea. Sculptée dans un bois dense mais léger,dit jaranan (Dolichandrone Spathacea).
Le bleu-vert de son visage : pâte d’indigo appliqué sur un fond de pierre de chaux, couleur emblématique du palais de Yogyakarta. Pour les dorures de sa parure, le sculpteur
a pensé d’abord utiliser les ailes de cekmas, sorte de luciole vivant en parasites sur les
feuilles de liseron d’eau sauvage. Mais il n’a pu se résoudre à sacrifier ces insectes à la vie
si éphémère. Il a opté pour du papier doré qu’il colle sur le masque avec de la résine de
sawo ou du fruit du jacquier.
7. Sapu Jagat, le balayeur du monde
Autrefois jardiner du palais de Senopati, Sapu Jagat se sacrifia pour son roi et mangea
l’œuf du monde. Il attrapa alors figure si monstrueuse qu’il partit se cacher dans les entrailles du volcan Merapi. Depuis, il est chargé de nettoyer les ordures de l’humanité en
les brûlant dans le grand incinérateur du cratère. Pour le remercier, le sultan et le peuple
de Yogyakarta lui portent chaque année des offrandes au cours d’une cérémonie appelée
labuhan. Sculpté dans du bois d’hibiscus tiliaceus (en javanais : rawu). Cheveux en fibres
de palmier areng (palmier à sucre).
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M asques et transe de java
Du volcan à l’océan
8. Gadung Melati, le rêve de jasmin
Esprit féminin, vêtu d’un habit du même vert que la feuille de jasmin, Gadung Melati a la
bonté parfois de se travestir d’un rêve pour avertir les habitants du volcan de l’imminence d’une éruption. Sculptée dans un bois dense mais léger,dit jaranan (Dolichandrone Spathacea). Le vert de son visage : pâte d’indigo, feuille de katu (sauropus androgynus. L’orange de ses lèvres : curcuma, du bois de sapan, pâte d’indigo. Le violet de sa
parure : fleur d’hibiscus.
9. Raden Ronggo, fils de la terre et de l’eau
Né des amours fulgurantes entre le sultan Senopati et Ratu Kidul, Raden Roggo s’est
trouvé investi dès l’adolescence de pouvoirs surnaturels plus puissants que son père.
Aussi, pour que son fils ne lui fasse point d’ombre, Senopati l’a envoyé rejoindre sa mère
dans son royaume sous-marin. Raden Ronggo serait mort en chemin, dans le village de
Patalan, non loin de l’océan, alors que la reine des mers marchait à sa rencontre. Sculptée dans un bois dense mais léger,dit jaranan (Dolichandrone Spathacea). Le blanc de
son visage : pierre de chaux, symbolisant la droiture et l’intégrité du prince. Le noir de
ses yeux, sourcils, cheveux : pâte d’indigo, feuille de teck, thé, bois de tingi (ceriops
condolleana. Rouge clair : curcuma et pierre de chaux.
10. Pembayung, la princesse sacrifiée
Fille du sultan Senopati, Pembayung a été envoyée par son père, sous le déguisement
d’une danseuse de charmes, séduire Mangir, le chef d’un village franc qui refusait de
porter tribu au royaume de Mataram. Bientôt enceinte de Mangir dont elle s’est finalement éprise, Pembayung avoue à son compagnon qu’elle est la fille de son ennemi juré.
En honnête chevalier, Mangir part avec Pembayung présenter ses hommages à son
beau-père. Alors que Mangir s’incline au pied de Senopati, le sultan saisit la pierre de
son trône et en fracasse la tête de son gendre. L’histoire ne dit pas ce qu’il est advenu de
la princesse veuve ni du bébé qu’elle s’apprêtait à mettre au monde. Sculptée dans un
bois dense mais léger,dit jaranan (Dolichandrone Spathacea). Le jaune de son visage :
curcuma. Le noir de ses yeux, sourcils, cheveux : pâte d’indigo, feuille de teck, thé, bois
de tingi (ceriops condolleana).
11. Mangir, le chevalier rebelle
Le village de Bebekan est situé à seulement cinq kilomètres de l’ancien village franc de
Mangir. Aussi certains soirs, les villageois se réunissent sous le grand pavillon communautaire pour chanter sous forme de mocopat (prosodie) l’histoire héroïque et tragique
de Mangir telle qu’elle est racontée par les chroniques palatines de Yogyakarta. En 1976,
dans le camp de travail sur l’île de Buru où il avait été déporté par la dictature de Suharto,
le grand écrivain indonésien Pramoedya Ananta Toer a rédigé une toute autre version
de Mangir sous forme de théâtre populaire démystifiant les pouvoirs surnaturels de
Senopati. Sculptée dans un bois dense mais léger, dit jaranan (Dolichandrone Spathacea).
Le rose pâle de son visage : jeunes feuilles de teck. Le noir de ses yeux, sourcils, cheveux :
pâte d’indigo, feuille de teck, thé, bois de tingi (ceriops condolleana).
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M asques et transe de java
Du volcan à l’océan
12. Dewi Sri
Il n’y a pas de déesse plus adorée par les paysans javanais que Dewi Sri. Déesse des
rizières, elle est née des larmes du serpent du monde sous terrain, Dewa Anta. Elle fut
élevée par Dewi Uma, l’épouse de Batara Guru, maître des grandeurs du ciel, qui s’éprit
d’elle. Contrainte de se soumettre au désir de son père, Dewi Sri posa une condition :
que Batara Guru lui offre les fruits de ses rêves. Dans l’attente de ces fruits, elle perdit
tout appétit. Son corps s’étiola comme un arbre qui ne reçoit plus ni eau ni soleil. Et
Dewi Sri mourut. Sa mort dispensa vie et fertilité aux paysans. De sa tête poussa le cocotier, de son nombril le riz, de son vagin le palmier areng (palmier à sucre), de sa poitrine
la papaye, de ses mains la mangue et de ses pieds le manioc. Sculpté dans un bois
dense mais léger,dit jaranan (Dolichandrone Spathacea). Bleu-vert de son visage : pâte
d’indigo et sucre de palme. Le jaune de l’épis de riz au centre de sa coiffe : curcuma. Sa
parure : feuille de teck, thé et bois de tingi pour le rouge brique, feuille de bétel, résine
de gambier et pierre de chaux pour le marron clair.
13. Rahwana, le roi des géants
Dans l’épopée indienne du Ramayana, Rahwana enlève Sita, femme de Rama.
Sculpté dans un bois dense mais léger,dit jaranan (Dolichandrone Spathacea).
Le rouge de son visage : feuille de teck, thé, bois de tingi (ceriops condolleana). Noir de
ses yeux, sourcils, cheveux : pâte d’indigo, feuille de teck, thé. Sa parure: feuille de katu
(sauropus androgynus) pour le vert clair, curcuma pour le jaune, fleur d’hibiscus pour
le violet sombre.
14. Pentul
Figure clownesque du jatilan, Pentul est le palefrenier «blanc » qui conduit la rangée
des « bons chevaux » à la transe. Sculpté dans un bois dense mais léger,dit jaranan
(Dolichandrone Spathacea). Blanc de son visage : pierre de chaux. Noir de ses yeux,
sourcils, moustaches : pâte d’indigo, thé et feuille de teck. Ombres rouges : feuille de
bétel et résine de gambier.
15. Tembem
Frère jumeau de Pentul, Temben est le palefrenier « noir » qui conduit la rangée des
« mauvais chevaux » à la transe. Sculpté dans un bois dense mais léger,dit jaranan
(Dolichandrone Spathacea). Le marron sombre de son visage : riz gluant noir, charbon
de bois, sucre de palme. Le rouge de ses yeux, sourcils : bois de sapan.
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Petit herbier des masques
Jaune : curcuma Blanc : bois naturel ou pierre de chaux
Rose : jeune feuille de teck Violet sombre : bunga waru, fleur d’hibiscus
Vert : feuille de pandanus Vert clair : feuille de katu (sauropus androgynus)
Yeux rouges : baies de sogokRouge : thé, feuille de teck, bois de tingi (ceriops condolleana)
Orange/rouge brique : bois de sapan, curcuma, pâte d’indigo
Rouge rose : résine de gambier, feuille de bétel Rouge clair : curcuma, pierre de chaux
Rouge/marron : indigo, feuille de bétel, résine de gambier
Noir 1 : riz gluant noir, charbon de bois, sucre de palme
Noir 2 : indigo, feuille de teck, thé, bois de tingi (ceriops condolleana)
Marron : soga, une des couleurs traditionnels du batik de Java Centre obtenu à partir de
trois plantes : l’écorce de jambal (pelthopherum ferregineum), le bois de tingi (ceriops
condolleana) et le bois de tegerang (cudrania javanensis).
Bleu : indigo, qu’on appelle aussi à Java tom, est obtenu grâce à un processus de fermentation. On prend les feuill d’indigofera tinctoria, on les coupe, on les fait tremper
un jour et nuit, puis on les mélange avec de la chaux. On laisse mariner ce mélange
pendant un jour et cela donne cette pâte qu’on réduit avec du sucre de palme. Et c’est
ainsi qu’on obtient le bleu indigo.
Bleu-vert : indigo sur fond de pierre de chaux, couleur emblématique du palais de
Yogyakarta
Fibres : ananas, ramie, palmier areng (palmier à sucre)
Toile : goni, jute de Java ou Chanvre de roselle
Colle : résine de sawo ou de fruit du jacquier
Bois : Johar,cassia du Siam (Senna Siamea),Kemuning,bois jasmin ou oranger jasmin
(Murraya paniculata), Waru, hibiscus tiliaceus, Jaranan, Dolichandrone Spathacea
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M asques et transe de java
Du volcan à l’océan
L’engagement d’Asia auprès des villageois
de Bebekan et de Kinahrejo
A seulement 40 minutes au sud de Jogjakarta, derrière le rideau des champs de cannes
à sucre en fleurs courant vers l’océan Indien, le village de Bebekan surgit comme une
île, flottant sur une mer de rizières. Après le tremblement de terre du 27 mai 2006 qui a
détruit 95 des 100 maisons, les habitants de Bebekan ont transformé cette catastrophe
en une utopie bien réelle. A flanc de colline, au coeur d’une forêt de bambou et de teck,
ils ont édifié un centre d’activités communautaires : un pavillon de danse à l’ancienne
avec bibliothèque et ordinateurs, gongs, tambours et xylophones. Le centre « sanggar »
s’appelle Giri Gino Guno où la montagne doublement utile. Au sommet de la colline,
dans une maison traditionnelle en bois, deux chambres d’hôtes reçoivent des artistes en
résidence et des voyageurs de passage, intéressés par cette grande aventure humaine.
Asia propose une excursion et 2 itinéraires découverte :
« Un jour à Bebekan » - « La nouvelle vie de Bebekan » 2 jours / 1 nuit
« Art de vivre à la javanaise » 3 jours / 2 nuits
Situé à 1 100 m sur les pentes du volcan Merapi, à 4,5kms du cratère, Kinahrejo est un
village sacré. C’est là qu’habitait le gardien du volcan nommé par le sultan de Yogyakarta pour conduire les offrandes annuelles au Merapi. « Kinah », c’est l’arbre à quinine
qui poussait jadis à profusion tout autour du village, au milieu d’une forêt de pins et
de bambous. Le 26 octobre 2010, Kinahrejo a été anéanti par une éruption qui a tué le
gardien du volcan ainsi que plus d’une trentaine de villageois. Deux mois plus tard, les
femmes de Kinahrejo ont l’idée folle de monter un restaurant au sommet du volcan, sur
le site même de l’éruption. Pour surmonter le traumatisme, elles savent intuitivement
qu’elles doivent se remettre au plus vite au travail… et sur le lieu même de la tragédie.
Au-dessus du restaurant, les hommes de Kinahrejo construisent une arène avec des
gradins en bambou et une petite scène pour les représentations de Jatilan. En fond
de scène : le volcan Merapi, majestueux et magnanime. Après une marche à travers les
ruines du village et les champs qui commencent à reverdir, les visiteurs sont invités à
planter un arbre dans le cadre du programme de reboisement initié par les villageois.
Asia propose une excursion d’une demi-journée : « Kinahrejo, au sommet du volcan »
Service de Presse : Cécile Bigeon - Tel 01 45 66 69 24 / 06 80 89 64 34 - [email protected]
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Asia et le voyage responsable
Un engagement infaillible depuis sa création
« Le voyage responsable c’est dans les gènes d’Asia déclare Jean-Paul
Chantraine son président. Depuis la création du TO, nous avons mis
l’humain et son environnement au cœur de notre démarche, et nous
continuons ».
ASIA, implanté de longue date en Asie, créateur de produits originaux, investit
et s’implique depuis toujours, en association avec les populations locales, dans le
développement durable des destinations qu’il programme : création de lodges et de
bateaux-hôtels en Thaïlande et au Laos, construction de bateaux de croisière en
Thaïlande, camp-bivouac en terre Aborigène dans le Top End Australien etc…
Australie
L aos
L aos
T haïlande
T haïlande
T haïlande
T haïlande
I ndonésie
Le Bodeidei Camp
(création ASIA)
L’âme de l’Australie
en plein cœur d’une
réserve aborigène
Le Pak Ou
(création ASIA)
(Cf. Luangsay
Lodge)
Le Luangsay Lodge
(création ASIA)
Panorama
sur le Mékong
et immersion
dans la nature
luxuriante du Laos
Le Lisu Lodge
(création ASIA)
Le premier lodge
ethnique d’ASIA
pour un séjour
au coeur du nord
thaïlandais
La Khum Lanna
(création ASIA)
Gourmandise
et simplicité
dans une maison
thaïe aux portes
de Chiang Maï
La Suwan Macha
(création ASIA)
La douceur d’une
croisière en mer
d’Andaman
sur une jonque
traditionnelle
La Mekhala
(création ASIA)
Petite jonque-hotel
naviguant entre
Bangkok et les cités
royales du Siam
Le village de Bebekan
au centre de Java,
ou la renaissance
d’une communauté
villageoise
Crédit photos : Sébastien Bardos - Elizabeth D. Inandiak - Cécile Bigeon - Francis Fanelli Nicolas Cornet - Asia DR.
Service de Presse : Cécile Bigeon - Tel 01 45 66 69 24 / 06 80 89 64 34 - [email protected]
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