Yehuda Avner, un fonctionnaire dévoué, témoin de l`histoire d`Israël
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Yehuda Avner, un fonctionnaire dévoué, témoin de l`histoire d`Israël
Yehuda Avner, un fonctionnaire dévoué, témoin de l’histoire d’Israël L’ambassadeur et le conseiller des Premiers ministres est décédé mardi à Jérusalem à l’âge de 86 ans Ce n’est que quand l’Ambassadeur Yehuda Avner, décédé mardi à Jérusalem à 86 ans, a écrit ses mémoires en 2010, « Les Premiers ministres », qu’il s’est rendu compte qu’il avait vécu l’Histoire israélienne. Un ambassadeur et proche conseiller de cinq Premiers ministres, il était à la fois un siège au premier rang et dans les coulisses de quelques-uns des moments les plus importants de l’Histoire en développement du jeune Etat. « C’est seulement une fois que j’ai fini mon livre que j’ai réalisé que j’avais vécu les 50 premières années de l’Histoire d’Israël. Je n’ai jamais voulu écrire une histoire. Je voulais écrire une histoire pour ramener ces gens, avec et pour qui j’ai travaillé, à la vie », avait déclaré Avner au Times Of Israel en octobre 2013 lors de la sortie d’un documentaire basé sur son livre. « Je n’avais pas une telle clarté d’esprit à l’époque », explique Avner à propos des moments où les événements qu’il a décrits se sont effectivement déroulés. « C’était plutôt stressant et j’étais plongé dans le travail ». Avner, un membre du comité de rédaction du Times of Israel, a été le secrétaire et le rédacteur de discours des Premiers ministres Levi Eshkol et Golda Meir, et conseiller des Premiers ministres Yitzhak Rabin, Menachem Begin et Shimon Peres. Plus tard, il a représenté Israël en occupant la fonction de diplomate en poste à New York et à Washington, et finalement comme ambassadeur d’Israël en Grande-Bretagne et ambassadeur non-résident à la République d’Irlande (1983-1988), et ambassadeur en Australie (1992-1995). Comme l’ambassadeur le raconte dans son livre « Les Premiers ministres », il était présent et au courant de certains des moments les plus décisifs de l’histoire de l’armée et de la diplomatie israélienne, dont plusieurs prennent vie dans la version adaptée en film de ses mémoires à travers une combinaison du récit palpitant d’Avner et des rares images d’archives découvertes par le réalisateur Richard Trank. Avner a gardé les notes confidentielles qu’il a prises lors de toutes les réunions de haut niveau auxquelles il a assisté au cours des décennies et c’est ce qui lui a servi de base pour son mémoire. Il a admis au Times of Israel qu’il enfreignait probablement la loi en gardant toutes ces notes, mais il avait pensé qu’on lui passerait cela compte tenu des circonstances. Avner a fini par devenir un acteur de ces réunions privées après avoir été détaché au bureau du Premier ministre après avoir rejoint le service des Affaires étrangères d’Israël en 1958, après avoir été le directeur national du mouvement de jeunesse Bnei Akiva en Grande-Bretagne. Un Juif orthodoxe moderne, Avner (né Haffner) avait immigré dans le territoire qui allait devenir Israël en 1947 après avoir terminé l’école secondaire à Manchester en Angleterre. Il a combattu lors du siège de Jérusalem pendant la Guerre d’Indépendance de 1948. Il a ensuite aidé à fonder le Kibboutz Lavi, un kibboutz religieux dans le nord d’Israël avant de revenir temporairement au Royaume-Uni. En annonçant le décès de Avner, son beau-fils David Sable s’est référé à Avner comme étant « Begin, Shakespeare … un champion éloquent du peuple et de l’Etat juif ». Possédant évidemment le sens de la formule, Avner, qui avait conservé son inimitable accent de Manchester malgré ses 68 années en Israël, a toujours minimisé ses capacités à capter l’attention d’un auditoire. « Je suis en fait un gars qui parle doucement », a modestement déclaré Avner lors de son interview accordé au Times of Israel à propos de son apparition dans la version cinématographique du documentaire « Les Premier ministres ». « Mais j’ai l’air d’être quelqu’un de passionné dans le film », a-t-il admis. Il a donné tout le crédit à Trank, affirmant que c’était grâce à une habile technique d’interview du réalisateur qui a réussi à susciter des réponses animées de sa part, et le faisait ainsi paraître comme un bon narrateur. Indépendamment des réserves d’Avner sur son image de narrateur à l’écran, il n’y a aucun doute à avoir sur le fait que grâce à ses mots, il a donné la voix à certains des plus grands dirigeants de l’État d’Israël, et par extension au pays dans son ensemble. « C’était un vrai serviteur du peuple juif… dans son rôle de conseiller auprès de la génération de leaders légendaires d’Israël, il n’a jamais été politique, n’a jamais cherché un gain personnel, jamais dérobé devant un conflit… avec son sac toujours prêt… il s’en est allé », écrit son beau-fils. « Ambassadeur, il a représenté Israël pendant des périodes tumultueuses et a été respecté aussi bien par ses amis que par ses ennemis alors qu’il mettait à profit ses compétences dans les couloirs du pouvoir et les coulisses des accords ». Avner a déclaré au Times of Israel qu’il était le plus heureux des hommes quand il observait les jeunes entrer dans les salles pour voir « Les Premiers ministres » (il a même publié des photos de certains d’entre eux sur sa page Facebook). Certains de ces jeunes gens, l’ont même reconnu dans la rue et sont allés lui parler pour le remercier de leur avoir enseigné l’histoire des premières décennies d’Israël, quelque chose qu’ils considéraient comme étant de l’histoire ancienne, et dont ils ignoraient fondamentalement les détails, avant de voir le film. Et c’est sûrement les plus jeunes générations qu’Avner avait à l’esprit quand, lors d’un événement en 2013 parrainé par le New York Jewish Week, il a partagé les « Dix Commandements » qu’il avait appris pendant sa longue carrière dans la fonction publique en Israël et sur le peuple juif : 1. Quand un ennemi de notre peuple dit qu’il cherche à nous détruire, croyezle. 2. Tenez-vous droit en sachant que tous les tyrans de l’Histoire qui ont jamais cherché notre destruction ont eux-même été détruits. 3. Protéger la dignité et l’honneur juif à tout prix. La vie est sainte, mais il y a des moments où il faut risquer sa vie pour l’amour de la vie ellemême. 4. Ne jamais lever la main contre un autre Juif, peu importe les provocations. 5. Ne faire aucun quartier lorsque l’on démolit la propagande malveillante de l’ennemi. 6. Chaque fois qu’une menace pèse contre un autre Juif, faire tout ce qui est en votre pouvoir pour venir à son aide, quel que soit le sacrifice que cela vous coûtera. 7. Ne jamais s’arrêter pour se demander ce que les autres vont penser ou dire. 8. Soyez toujours fidèles à la vérité historique, à savoir qu’Israël est l’Etat-nation du peuple juif et Jérusalem sa capitale éternelle. 9. Aimer la paix et aimer plus la liberté. 10. (Qui est en réalité le numéro 1): Construisez des maisons juives et non à cause du hasard de la naissance, mais par conviction en notre éternelle Torah. L’ambassadeur Yehuda Avner, le mari de Mimi et père de quatre enfants, a été enterré mardi après-midi au cimetière Har Hamenuhot de Jérusalem. ©Renee Ghert-Zand – TIMES OF ISRAEL