La faute de Jonas - Un poisson dans le net

Transcription

La faute de Jonas - Un poisson dans le net
Introduction
Mépriser Dieu ?
Le site internet chrétien " Un poisson dans le net " a reçu ces lignes :
" Quel site ! ! C'est vraiment misérable de vous voir idolâtrer un pseudo-dieu, créé par les hommes dans
le seul but d'avoir bonne conscience et de se décharger de toute responsabilité ! J'ai beau retourner la
question dans tous les sens, et depuis longtemps, je ne vous comprends pas, vous, les chrétiens ! Quelle
faiblesse d'esprit vous devez avoir pour vivre selon des croyances aussi régressives et attardées. Enfin,
tout ça pour vous dire qu'il existe a xxxxx certaines personnes - dont moi, comme fondateur- qui ont créé
en 1997 une petite organisation nommée le CAOS : Cercle activiste d'obédience satanique. Bien entendu,
nous sommes très peu nombreux, nous ne sommes pas de sales brutes violeurs d'enfants et vendeurs de
drogue ! rien à voir. Nous sommes juste libres ; ce que vous ne connaîtrez jamais en vivant sous la
crainte de votre dieu.
Le christ et ses moutons n'ont rien à voir avec moi. Je ne suis pas un fils de dieu, il n'est pour rien dans
mon existence. Je le méprise comme jamais tu ne pourras le soupçonner ! Cette vague idée qu'on
appelle christ est bien loin de mon univers, où il n'y a pas de place pour de telles idioties.
Je pense que vous n'êtes pas capables d'entamer une discussion sensée, vous n'avez jamais eu le moindre
avis, tout ce que vous dites est écrit dans la bible. Aucune opinion, aucun raisonnement, rien, vous êtes
aussi vides et ennuyant qu'une page de la bible. "
Si l'on s'attend au mépris de Dieu de la part des gens du monde, il est plus surprenant de le trouver chez des
hommes qui sont censés l'honorer.
Nous commençons une série de 4 messages sur le prophète Jonas. Le livre de Jonas se trouve dans la section des
" petits " prophètes, situés à la suite des " grands ", Esaïe, Jérémie, Ezéchiel…
Il se situe après les livres de Daniel, Osée, Joël, Amos, et Abdias ; ensuite vient Jonas, juste avant Michée.
L'application principale de l'ensemble du livre est la suivante : " L'œuvre de Dieu dans le cœur de son serviteur
est aussi importante que le résultat de son service. "
Je pense que cette Eglise désire servir Dieu avec passion. Nous souhaitons voir des fruits de notre travail. Nous
voulons notre ville pour Christ. Des hommes sauvés, des chrétiens consacrés.
Mais le zèle est aussi motivant qu'aveuglant. Notre zèle peut nous conduire à vouloir forcer Dieu à agir comme
nous le voudrions, et ignorer Dieu — voire le mépriser — lorsqu'il veut nous conduire ailleurs.
Dieu se soucie autant de notre croissance spirituelle, que des résultats de notre ministère. Dieu a pour but de
sauver les hommes, mais Il a également pour but de faire grandir son serviteur.
Lecture : Jonas, chapitre 1
1 La parole de l'Eternel fut adressée à Jonas, fils d'Amitthaï, en ces mots,
2 Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle ! car sa méchanceté est montée jusqu'à moi.
3 Et Jonas se leva pour s'enfuir à Tarsis, loin de la face de l'Eternel. Il descendit à Japho, et il trouva un
navire qui allait à Tarsis; il paya le prix du transport, et s'embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis,
loin de la face de l'Eternel.
4 Mais l'Eternel fit souffler sur la mer un vent impétueux, et il s'éleva sur la mer une grande tempête. Le
navire menaçait de faire naufrage.
5 Les mariniers eurent peur, ils implorèrent chacun leur dieu, et ils jetèrent dans la mer les objets qui
étaient sur le navire, afin de le rendre plus léger. Jonas descendit au fond du navire, se coucha, et
s'endormit profondément.
6 Le pilote s'approcha de lui, et lui dit, Pourquoi dors-tu ? Lève-toi, invoque ton Dieu ! peut-être voudra
-t-il penser à nous, et nous ne périrons pas.
7 Et ils se dirent l'un à l'autre, Venez, et tirons au sort, pour savoir qui nous attire ce malheur. Ils
tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas.
8 Alors ils lui dirent, Dis-nous qui nous attire ce malheur. Quelles sont les affaires, et d'où viens-tu ?
Quel est ton pays, et de quel peuple es-tu ?
9 Il leur répondit, Je suis Hébreu, et je crains l'Eternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre.
10 Ces hommes eurent une grande frayeur, et ils lui dirent, Pourquoi as-tu fait cela ? Car ces hommes
savaient qu'il fuyait loin de la face de l'Eternel, parce qu'il le leur avait déclaré.
11 Ils lui dirent, Que te ferons-nous, pour que la mer se calme envers nous ? Car la mer était de plus en
plus orageuse.
12 Il leur répondit, Prenez-moi, et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous; car je sais
que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête.
13 Ces hommes ramaient pour gagner la terre, mais ils ne le purent, parce que la mer s'agitait toujours
plus contre eux.
14 Alors ils invoquèrent l'Eternel, et dirent, O Eternel, ne nous fais pas périr à cause de la vie de cet
homme, et ne nous charge pas du sang innocent ! Car toi, Eternel, tu fais ce que tu veux.
15 Puis ils prirent Jonas, et le jetèrent dans la mer. Et la fureur de la mer s'apaisa.
16 Ces hommes furent saisis d'une grande crainte de l'Eternel, et ils offrirent un sacrifice à l'Eternel, et
firent des voeux.
Il est vain et dangereux de s'opposer à Dieu !
Jonas fuit Dieu ! (Jon. 1.1-3)
L'appel de Dieu (1.1-2)
" La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas, fils d'Amittaï… "
2 Rois 14.25 nous parle de ce prophète Jonas, fils d'Amittaï :
Il vivait à Gath Epher, en Galilée, au nord d'Israël.
Jonas est l'un des premiers prophètes d'Israël. Avant lui, il y avait eu Elie, puis Elisée. Quelques temps après les
prophètes Abdias & peut-être Joël (qui ont rédigé deux livres de l'Ancien Testament).
Quelques rappels historiques : en 1043 avant J.C., Dieu a trouvé un homme remarquable, nommé Saül pour
qu'il devienne roi d'Israël. Saül est devenu orgueilleux. Dieu le reprit en lui disant : quand tu étais petit à tes
propres yeux, je t'ai fait roi d'Israël ; maintenant que tu es grand à tes yeux, tu es devenu inutilisable. Il a été
écarté et Dieu a choisi un homme selon son cœur, un enfant. Il le fit roi d'Israël et lui fit la promesse que son
trône serait à jamais affermi. C'est en effet par la descendance de David qu'est né Jésus (voir la généalogie de
Jésus dans l'Evangile de Matthieu). Après David vient Salomon, un homme sage, mais qui se détourna de sa
sagesse à la fin de sa vie. Son fils n'avait aucun sens politique et réussit à s'aliéner le peuple, de sorte que le
royaume se divisa : la tribu de Juda au Sud (royaume de Juda) et le royaume du Nord nommé Israël. Dans
cette période se succèdent les rois, bons ou mauvais.
Jonas apparaît dans un moment heureux de l'histoire d' Israël. 2 Rois nous dit que Jonas avait prophétisé la
victoire militaire de Jéroboam II, qui avait ainsi étendu le royaume du Nord. Dieu avait agi non à cause du
mérite d'Israël, mais à cause de son humiliation. Isolé, sans soutien, Israël avait été tellement humilié par
Damas (la Syrie), que le Seigneur avait délivré son peuple. Moment de bonheur !
C'est un moment de bonheur entre plusieurs tragédies :
De par la situation internationale. Quelques années avant, en 840 av. J.-C., Jéhu, roi d'Israël payait un
tribut à l'Assyrie (sous Salmanasar III).
De par la situation spirituelle : Ni le peuple d'Israël ni le roi ne se sont détournés du culte des veaux d'or
et des hauts lieux (plates-formes pour l'idolâtrie). La corruption morale est telle que Dieu, 20 ans après
Jonas, annoncera par Amos qu'Israël serait détruit et emmené en captivité par un jugement de Dieu.
Dans ce rayon de bonheur, Dieu dit à Jonas : " Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle ! Car sa
méchanceté est montée jusqu'à moi " (1.2).
Ninive a été fondée peu après le déluge par Nimrod, fils de Kouch, fils de Cham, fils de Noé. Gen 10.8-10 nous
présente Nimrod comme un vaillant chasseur, et peut-être comme le premier dictateur, puisqu'il régna sur les
villes qu'il installa, notamment Babel, Akkad et Ninive.
Ninive devait compter près de 600 000 habitants (voir 4.11 ), sans compter ses villes satellites. Ninive était la
capitale de l'Assyrie, souvent en compétition avec Babylone, capitale de la Babylonie. Les deux peuples étaient
très proches et la prééminence de l'un sur l'autre variait à chaque siècle.
Ninive, c'était aussi le cauchemar des peuples. C'était le Berlin des années noires, en 10 fois pire.
Les Assyriens étaient un peuple discipliné mais joyeux, souvent occupés à la fête et aux célébrations. Ils étaient
de grande taille, de type sémite, barbe et chevelure noires abondantes. Avec un passe temps très important : la
guerre.
Les rois étaient à la fois prêtres et despotes implacables. Ils ne toléraient aucune autre religion. Ils menaient
eux-mêmes leurs campagnes militaires. Les soldats étaient des conscrits et des mercenaires issus des peuples
conquis. Les hordes de soldats étaient puissamment équipées, les tenues faisant l'objet d'amélioration au fil des
rois qui se sont succédés. Quand à la solde des troupes, elle provenait du butin capturé — de quoi motiver les
plus tendres. On ne mange pas tant qu'on n'a pas gagné !
Les récits des guerres assyriennes glacent d'effroi. La cruauté de ces hommes était légendaire. Ils coupaient la
tête de leurs victimes, après d'innombrables sévices. Les têtes étaient empilées en pyramide à l'entrée des villes
qu'ils voulaient assiéger. Parfois les corps mutilés étaient exposés autour. Parfois les hommes étaient empalés
vivants…
On comprend mieux pourquoi Dieu dit : " sa méchanceté est montée jusqu'à moi. " Voyez-vous, la méchanceté d'un
peuple parvient toujours à Dieu, qui agira toujours en juste juge.
Plusieurs milliers d'années avant Jésus Christ, " l'Éternel vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la
terre et que chaque jour son cœur ne concevait que des pensées mauvaises " (Ge 6.5). Dieu voit, puis envoie le
déluge, dont on trouve des marques géologiques dans le monde entier.
Aux environs de 3000 à 4000 av. J.-C., la Bible dit que " l'Éternel descendit pour voir la ville et la tour " de
Babel (Gen 11.5). Dieu voit, puis il juge les habitants en les dispersant aux quatre coins de la terre.
Aux environs de 2000 av. J.-C., Dieu dit à Abraham : " je vais descendre [à Sodome & Gomorrhe], et je verrai
s'ils ont agi entièrement selon le bruit venu jusqu'à moi; et si cela n'est pas, je le saurai " (Gen 18.21). Dieu
voit, puis il envoie le feu du ciel
Dieu regarde Ninive, et il dit à Jonas de lui annoncer le jugement.
J'entendais hier sur France Info que Martine Aubry voulait assouplir les dispositions de la Loi Weil sur
l'avortement, en permettant que les mineurs avortent sans le consentement de leurs parents. Je me suis
demandé pendant combien de temps Dieu allait tolérer les meurtres, les viols, les mensonges de notre pays.
En Apocalypse 6.17, à la fin des 1 ers sceaux qui tomberont sur les hommes, nous lisons : " le grand jour de la
colère [de l'Agneau et de celui qui est assis sur le trône] est venu, et qui pourrait subsister ? "
Vous connaissez la seule raison qui retient le jugement de Dieu ? Sa patience ! 2 Pie 3.9 nous dit que Dieu est
patient et qu'il souhaite que tous parviennent à la connaissance du salut —c'est la seule raison !
Si vous n'êtes pas encore sauvés et pardonnés de vos péchés, Dieu est prêt à déverser tout le poids de son
jugement mais avant de le faire il attend que les hommes et les femmes se repentent — que vous vous
repentiez ! Je m'émerveille de la compassion de Dieu…
Dieu regarde nos voisins, collègues, amis, et il est patient à leur égard, jusqu'au jour où il fermera les vannes
de la patience et ouvrira celles de son jugement.
Revenons à nos moutons ! Dieu dit à Jonas : va dans la Berlin nazi. Va dans la Bagdad de Sadam. Va dans le bunker
de Milosevitch. Et annonce : le jugement de Dieu va tomber sur votre ville, votre pays, votre peuple. Votre cruauté
est montée jusqu'à moi.
Le refus du prophète (1.3)
" 3 Alors Jonas se leva pour s'enfuir à Tarsis, loin de la face de l'Éternel. Il descendit à Jaffa, et trouva un
navire qui allait à Tarsis ; il paya le prix du transport et s'embarqua avec les gens pour aller à Tarsis, loin
de la face de l'Éternel. "
Il ne faut pas être brillant pour réaliser que Tarsis est exactement à l'opposé de là où devait se rendre Jonas. Ninive
est située sur la rive orientale du Tigre, à l'Est de la Galilée, tandis que Tarsis se situe au sud de l'Espagne.
Les navires Phéniciens entretenaient une liaison commerciale entre Jaffa et l'Espagne. Tarsis était l'extrême
limite occidentale de leur négoce. Au-delà, il n'y avait que l'inconnu.
Le contraste entre l'ordre de Dieu et la réponse de Jonas ne saurait être plus grand.
Le chapitre 1 ne nous explique pas les motivations de Jonas. Il faut attendre le dernier chapitre pour comprendre.
Ce n'est pas la peur des Assyriens ! On imagine bien cependant que demander à Jonas, le prophète patriote
d'aller prêcher à Ninive, c'est comme si l'on avait demandé à Jean Moulin d'aller prêcher le jugement de Dieu à
Himmler et son staff de bourreaux ! Quelque chose de particulièrement difficile.
Ce n'est pas non plus l'idiotie. La suite de l'histoire montre un homme calculateur qui anticipait l'œuvre de Dieu
plusieurs coups à l'avance. Un homme qui était capable de réflexion.
Ce n'est pas non plus le manque de connaissance sur le caractère de Dieu. Sa prière du chapitre 2 montre une
bonne connaissance des psaumes dont il s'approprie les accents. Il connaît la Loi de Dieu, il cite Exode en
évoquant un Dieu qui fait grâce et qui est compatissant, lent à la colère et riche en bienveillance (4.2)
Savez-vous quelle est sa motivation ?
L'amertume, la haine, l'absence complète de la moindre compassion.
Le dégoût que Dieu ait de la grâce pour les vermines de Ninive. Voici ce que dit Jonas après que les assyriens se
soient repentis. " 1 Cela déplut fort à Jonas, et il fut irrité. 2 Il implora l'Eternel, et il dit, Ah ! Eternel, n'est-ce pas
ce que je disais quand j'étais encore dans mon pays ? C'est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je
savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal. 3
Maintenant, Eternel, prends-moi donc la vie, car la mort m'est préférable à la vie. "
Jonas ne veut pas faire partie d'un plan où des hommes mauvais seraient au bénéfice du pardon de Dieu. Jonas
refuse de partir. A ses yeux, il est juste que les Ninivites meurent, et qu'ils meurent immédiatement, sans appel
à la repentance.
Peut-être sait-il (mais rien dans l'Ancien Testament ni dans le Nouveau Testament ne le suggère) que 60
années plus tard, les troupes de l'Assyrie envahiront Israël (le royaume du Nord) et emmèneront le peuple en
captivité (722 av. J.C.). C'est Amos qui apportera le premier ce message, 20 ans après Jonas. S'il le sait, il est
encore plus répugné à l'idée d'apporter la grâce à une nation qui sera le bourreau de son peuple.
Jonas fuit. " Loin de la face de l'Éternel. " Je me demande quelle distance pensait-il suffisante pour être loin de Dieu
.
Le Psaume 139 nous dit : " Où irais-je loin de ton Esprit, et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux
cieux tu y es ; si je me couche au séjour au séjour des morts, t'y voilà. Si je prends les ailes de l'aurore et que
j'aille demeurer au-delà de la mer, là aussi ta main me conduira et ta droite me saisira. " (v. 7-10).
Les théologiens disent que Dieu est omniprésent. C'est-à-dire qu'il est pleinement présent en tout lieu. Cela ne
veut pas dire qu'il remplit tout lieu comme l'eau remplit une baignoire (c'est une notion hindouiste de la
divinité). En tout point de l'univers que Dieu a créé, Dieu est complètement là. En d'autres termes, on ne touche
pas le cheveu de Dieu sur Mars, et ses pieds sur la terre (!)
L'omniprésence ne veut pas dire que l'activité ou la manifestation de sa présence est en tout lieu identique. Dieu
est sur un trône. Dieu est dans le cœur du croyant. Il est n'est pas " divisé " en plusieurs morceaux, ni moins
présent dans certaines sections — comme les banlieues des villes. Dieu n'agit pas toujours de la même façon
dans l'ensemble des lieux qu'il habite. L'activité et la manifestation de Dieu varie en fonction de son bon plaisir.
Dieu aurait pu se passer de Jonas et choisir un homme plus obéissant et malléable. Mais " les dons et l'appel de Dieu
sont irrévocables " (Rom 11:29). Dieu a choisi Jonas non parce qu'il était un héros spirituel. Mais parce qu'il l'a choisi.
Et parce que Dieu a choisi Jonas, alors il va poursuivre Jonas pour l'amener à obéir et à comprendre. Dieu ne lâche
pas ceux et celles qu'Il appelle.
Dieu a choisi des apôtres — douze. Et à celui qui devait le renier (non celui qui était du diable), il dit : quand tu
seras revenu à toi, affermis tes frères !
Dieu a choisi des hommes et des femmes, pour Lui-même et pour son service, non parce que nous serions des
héros spirituels, mais parce qu'Il nous a choisis (Eph. 1.3ss, Jean 15.16, Rom 9.14, 2 Thess 2.13, etc.). Et si
nous sommes infidèles, Lui demeure fidèle (2 Tim. 2.13).
Je suis encouragé que Dieu ait maintenu son désir d'utiliser Jonas, en dépit de l'infidélité de ce prophète. Parce
que cela veut dire que Dieu peut prendre un type comme moi, malgré ses énormes faiblesses, hésitations, et
mener son œuvre à bien. Dieu peut prendre un type comme toi, pour mener à bien ses projets.
Seulement, si Dieu nous montre quelque chose, il est totalement vain et stupide de refuser d'obéir. Parce que
Dieu est souverain. Il poursuit Jonas ! Et Dieu nous poursuivra pour nous ramener à ses voies.
Il est nul et vain de désobéir à Dieu ! Dieu démontre l'étendue de sa souveraineté dans la suite de l'histoire.
Dieu poursuit Jonas ! (Jon. 1.4-16)
Par la tempête (1.4)
Jonas pensait s'échapper. Il n'avait pas compté sur ce que l'on appelle les impondérables !
Il est très rare que de telles tempêtes s'élèvent pendant la saison de navigation. C'est l'un des éléments qui fera
réfléchir les marins.
Dieu envoie ici quelque chose de suffisamment puissant pour inquiéter tout le monde.
J'ai eu le courage, l'année dernière à St. Lunaire de monter sur un bateau à voile. Ce n'est clairement pas ma
tasse de thé. Quand il fallait virer, j'étais mal à l'aise. Quand le bateau tanguait j'étais mal à l'aise. Quand le
bruit du vent sur les voiles changeait, j'étais mal à l'aise. Moi, c'est normal, je suis un homme de la terre ferme.
Mais pour que des marins professionnels aient eu peur, cela devait être une très violente tempête.
Parfois Dieu veut gagner notre attention par les tempêtes que nous traversons. Il règne sur les circonstances les plus
diverses. La pluie, le beau temps. Les difficultés sont parfois là pour nous rendre attentifs à notre dépendance de
Dieu. Nous pensons pouvoir vivre sans lui, et soudainement, rien ne va plus, et nous nous rendons compte qu'il est
notre vie.
Par les marins (1.5-7)
En bons polythéistes, les marins croyaient que les phénomènes naturels venaient de l'action ou du conflit des dieux. Il
fallait donc invoquer tous les dieux du panthéon pour toucher celui qui était la cause de ces tourments. Les phéniciens
croyaient que les dieux avaient conquis une partie du chaos, sans parvenir à tout régler. Prier en quantité suffisante,
ou accomplir certains rites permettait — selon eux — d'infléchir la volonté des dieux.
Les marins prient et réalisent que Jonas dort !
Ce n'est pas de l'insouciance.
C'est plus vraisemblablement une réaction à l'intensité de ses émotions. Comme les apôtres la nuit où Jésus fut
livré. Comme Abraham qui attendait la visite de Dieu (Gen 15.2), ou Sisera qui fuyait Barak (Jug. 4.21).
Par peur d'oublier un dieu, les marins demandent à Jonas de prier son Dieu. Mieux vaut être prudent. Conscients du
caractère exceptionnel de cette tempête, ils tirent au sort. Pas de chance, le sort tombe sur Jonas ! On dirait que le
règne de Dieu touche même les décisions des païens !
Par la conscience de Jonas (1.8-12)
Jonas prend conscience de sa faute. Il réalise que le jugement de Dieu s'abat sur lui, et qu'il est la cause du tourment
des autres.
Parfois, nos fautes et notre désobéissance font tort à beaucoup de personnes. Il est rare qu'on puisse pécher
d'une manière isolée.
Jonas a compassion des Phéniciens. C'est la seule fois où nous le voyons avec cet état d'esprit.
Dieu parle à Jonas dans sa conscience, et il indique aux marins la marche à suivre : " jetez-moi par dessus
bord. "
Par la conscience des marins (1.13-14)
La souffrance unit les hommes. Les marins ne suivent pas immédiatement les instructions de Jonas, solidarité qui
honore le cœur de ces hommes. Devant la violence de la tempête, il devient nécessaire d'agir. Ils se déchargent de
leur culpabilité auprès de ce " nouveau dieu " qu'est l'Éternel, le Dieu d'Israël et ils jettent Jonas par dessus bord.
Par le jugement de Jonas (1.15-16)
" Et la fureur de la mer s'arrêta. Ces hommes furent saisis d'une grande crainte de l'Éternel. Ils offrirent
un sacrifice à l'Éternel et firent des voeux "
Dieu manifeste son jugement en épargnant les innocents qui n'ont jamais vu une telle capacité dans aucun des dieux
en qui ils se confiaient. Il est peut-être exagéré de parler de conversion. Ces marins n'ont peut-être que rajouté
l'Éternel à leur liste des divinités. Ou bien, ils se sont engagés à mieux le connaître lors de leur retour en Israël.
Mais le jugement " au scalpel " de Jonas a forcé une réflexion profonde sur Jonas, et sur les Phéniciens.
La morale de cette histoire...
La morale principale de cette histoire, c'est que c'est une folie et un danger de fuir Dieu, et de fuir ses instructions,
pour ceux qui sont ses enfants. Il est vain et dangereux de s'opposer à Dieu !
Dieu dit à Jonas : pars à droite — il part à gauche. Mais Dieu le poursuit pour le ramener.
Dieu nous dit quantité de choses. Dans sa Parole, il nous donne des instructions — les ignorer, s'y opposer, est
une folie. Dieu nous ramènera.
Dieu peut aussi nous inviter à des actions spécifiques. Il est dangereux de ne pas suivre.
Beaucoup de chrétiens ont leur vitalité spirituelle au point mort, parce que Dieu voulait leur apprendre une leçon
spirituelle, et qu'ils ne l'ont jamais acceptée.
Si Dieu veut vous apprendre le principe de la soumission mutuelle, et que vous êtes trop orgueilleux pour
plier le genoux, il vous faudra malgré tout passer par là
Si Dieu veut vous apprendre le principe de la dépendance financière… de la pureté sexuelle… de la
confiance en lui…écoutez !
Il existe plusieurs autres " morales " à cette histoire, que nous développerons petit à petit.
Dieu est fidèle dans son appel. Il ramènera les siens s'ils s'éloignent de lui. Dieu est souverain sur les
circonstances, et il ramènera les siens
Un chemin qui ne s'accomplit pas dans la vérité s'accomplit souvent dans la souffrance. Bien des souffrances
spirituelles ou morales, des blocages, ont commencé avec une désobéissance. Et tant que la leçon n'est pas
apprise, Dieu ramène son enfant au même endroit. Un refus d'obstacle n'est qu'un sursis. Un homme âgé,
endurci et loin de Dieu racontait qu'il lui a fallu être amputé d'un pied et en grand danger pour sa vie pour
réfléchir à la vanité de son existence. Il s'est mis à pleurer et s'est tourné vers Dieu qu'il avait abandonné trente
ans avant. Je suis sauvé, mais quel dommage, j'ai perdu 30 ans disait-il !
Observe la poutre de ton oeil avant la paille des autres. Il est facile d'éprouver de la colère contre les péchés
des autres — moins pour les siens ! Le péché des nations sera un jour réglé. Que nos cœurs reflètent le cœur
de Dieu, l'intention de Dieu.
L'œuvre divine dans le cœur d'un serviteur est aussi importante que le résultat de son service. On peut savoir
quantité de choses sur Dieu — sans pour autant les vivre. On les vit de plus en plus en cultivant une volonté de
brisement, de renoncement à soi-même. On ne les vit pas en endurcissant son cœur, en persévérant dans des
chemins qui ne sont pas les Siens.

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