SOCIÉTÉ DES EAUX DE GUINÉE
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SOCIÉTÉ DES EAUX DE GUINÉE
SOCIÉTÉ DES EAUX DE GUINÉE Conakry, le 27 Septembre 2012 PUBLI -REPORTAGE DANS LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION AFRICAINE DE L’EAU (AAE) LA SEG D’AUJOURD’HUI I - PRESENTATION DE LA SOCIETE DES EAUX DE GUINEE 1- Aperçu Sommaire de l’Evolution Institutionnelle du secteur de l’Hydraulique urbaine en Guinée. Pendant la période coloniale le secteur urbain de l’eau potable a été géré par la société privée dénommée CASP (Compagnie Africaine des Services Publics). Après la nationalisation en 1960, de la CASP le service urbain de l’eau potable a été assurée par l’Entreprise Nationale DEG (Distribution d’eau de Guinée). En 1989, le Gouvernement Guinéen a effectué une profonde reforme du secteur urbain de l’eau potable grâce à un soutien financier de la Banque Mondiale. Cette restructuration a permis la mise en place de deux (2) Sociétés chargées de gérer ce secteur à noter : a) La Société Nationale des Eaux de guinée (SONEG) qui est une société anonyme à participation publique, chargée des tâches suivantes : - La définition du schéma directeur du secteur urbain de l’eau potable - l’Identification, la programmation, le financement et l’exécution des projets d’adduction d’eau potable des centres urbains (grosses infrastructures, Ouvrages de production, de stockage et de réseaux primaires). - Le contrôle de l’exploitation - La recherche de financement et la gestion du service de la dette du secteur. b) La Société d’exploitation des eaux de Guinée ((SEEG) qui est une société d’économie mixte où l’Etat Guinéen avait 49% du capital et le partenaire privé professionnel de l’eau 51% (la SAUR et la CGE de France). La SEEG, liée à la SONEG par un contrat de type affermage de 10 ans avait les taches suivantes : - L’exploitation et l’entretient des ouvrages d’eau confiés, - La distribution et la facturation des consommations d’eau, - Le recouvrement des factures auprès des abonnées et la gestion de la clientèle. 1 Au terme du contrat de 10 ans conclut entre la SEEG et la SONEG, des négociations menées entre les 2 parties durant 2 ans n’ont pas abouti faute d’accord sur le tarif à appliquer. De suite, la SAUR s’est retirée et le Gouvernement Guinéen a crée en 2001, la SEG (Société des Eaux de Guinée) en lieu et place des 2 sociétés défuntes pour assurer la continuité de la fourniture d’eau aux populations. De ce fait, cette nouvelle société a toutes les taches antérieurement confiées aux anciennes sociétés SEEG et SONEG. Selon le décret de sa création, la SEG est une société anonyme à participation publique et régie par un mode de gestion privé. Elle est administrée par : - Un coordinateur General assisté de 2 Adjoints; - la SEG est placée sous l’autorité du ministère d’état chargé de l’énergie et de l’environnement. Sur le plan structures administratives, elle compte 3 Directions opérationnelles, 13 Directions fonctionnelles et 6 Direction régionales. 2- Quelques données de l’exploitation au 30 juin 2012 : La SEG exploite en plus de la capitale Conakry, 24 centres urbains sur les 33 préfectures que compte le pays. Elle est lié à l’état par un contrat de performance dit contrat plan de 3 ans renouvelables. L’alimentation en eau potable de la capitale Conakry dont la population est estimée à 3 ,6 millions d’habitants est assurée par 2 sources. -L’eau de surface fournit 85% de la population - L’eau souterraine représente 15% de la production. A fin 2011, toutes les sources de production d’eau potable ont fourni environ 165 000 m3 par jour alors que les besoins des populations de Conakry sont estimés à 280 000 m3 d’eau par jour ; il en résulte un déficit de 115 m3 d’eau par jour pour couvrir la demande des citoyens. Ce déficit d’eau ne dépend pas d’un manque de ressource en eau car la Guinée est même appelée « château d’eau de l’Afrique de l’ouest » puisque la plupart des fleuves de la région y prennent leurs sources. Le manque d’eau à Conakry est donc un paradoxe dû aux faibles investissements réalisé dans le secteur depuis plus de 10 ans ; pendant ce temps les populations ont augmenté chaque année alors que les capacités des installations sont restées les mêmes. 2 De ce fait malgré l’immense ressource en eau dont dispose la guinée, faute d’investissements consistants, la production ne couvre pas les besoins des citoyens. A Conakry l’alimentation en eau potable a partir des barrages et usines se fait gravitairement .c’est pourquoi les quartiers situés en hauteur (collines, montagnes) manquent souvent d’eau alors que les zones basses sont toujours alimentées. A cet effet, la SEG a mis en place depuis 2007, un programme de délestage permettant d’alimenter les quartiers situés en hauteur 3 fois par semaine grâce à une rotation d’un jour sur deux. Par ailleurs la plupart des centres urbains de l’intérieur du pays subissent des perturbations dans l’alimentation en eau faute de régularité de courant électrique. la SEG dépenses beaucoup de carburant pour assurer le fonctionnement des groupes électrogènes des forages et sites de productions. Sur le plan statistique, il faut noter que la SEG a : -120 000 abonnées dont 95 000 à Conakry -le linéaire du réseau est de 2000 km dont 1 300 à Conakry. - la production annuelle est de : 59 millions de m3, - le ratio de facturation : 73%, - le taux de recouvrement : 78%, - le taux de desserte : 72%, - l’effectif du personnel : 720 dont 599 hommes. Parmi les causes qui rendent difficiles l’alimentation en eau potable des populations de Conakry nous pouvons citer : -le manque d’investissement pour augmenter les capacités de production, de transport, de stockage et de distribution, -la vétusté de quelques installations entraine beaucoup de fuites dont les pertes techniques sont estimées à près de 20%, - les fraudes sur branchement clandestins sont très élevées (environs25%), - les clients facturés au forfait fautes de compteurs gaspillent souvent d’eau, - Plusieurs clients particuliers à faible revenus ne payent pas régulièrement leurs factures d’eau (taux de recouvrement 70%), -fautes de densification du réseau, les branchements sont couteux, - le tarif de l’eau fixé par l’Etat, actionnaire unique du secteur, ne couvre pas les charges d’exploitation; il est de 680 FG par m3 pour les clients particuliers alors que le tarif d’équilibre est de 2500 FG, 3 - Le faible taux de recouvrement ne permet pas à la SEG d’avoir une trésorerie suffisante pour couvrir les charges de la société planifiée des investissements et développer le secteur, - L’Etat n’a pas les moyens financiers pour subventionner le déficit tarifaire, - Le manque de courant électrique rend élevé le coût de l’exploitation. Pour remédier à cette pénurie d’eau, la SEG a engagé diverses actions qui ont permis grâce au soutien du gouvernement et ses partenaires au développement d’améliorer sensiblement la desserte en eau à Conakry et dans les centre urbains de l’intérieure du pays. - Mise en place d’une structure bien équipée pour réduire les pertes techniques et commerciales du réseau - Lutter contre les fraudes grâce à la création d’une police de l’eau - Organisation d’équipes d’information, des campagnes de sensibilisation et d’éducation civique des citoyens pour : - l’économie de l’eau, la protection des installations, de l’environnement, des sources d’eau et le respect du code de l’eau. - Pour augmenter la production et maitriser l’exploitation plusieurs projets financés par l’Etat et ses partenaires ont permis à la SEG de réaliser des forages, réhabiliter des captages, des usines de traitement d’eau, installer des bornes fontaines et des branchements sociaux - Réparer des fuites, poser des compteurs, augmenter le temps de pompage des forages Une révision tarifaire est soumise à l’Etat pour diminuer ce déficit. La SEG et l’Etat ont bénéficié aussi de plusieurs appuis financiers extérieurs pour exécuter les actions de redressement du secteur à savoir: la JICA (Japon), la France, le Canada, l’USAID, l’UNICEF, la Banque Mondiale, la BAD, la BEI, la BADEA, la Chine, l’Allemagne, le Danemark, les pays Arabes, la Russie etc. Ces actions sont en cours d’exécution dans un programme d’urgence ou planifié à court, moyen et long terme. L’objectif visé est de réduire progressivement le déficit de la production de 115 000m3/jour en 2012 à 37 000m3/jour en 2014. 3- Les potentialités de la SEG: Les ressources d’eau en Guinée : La Guinée est un pays abondamment arrosé par plusieurs fleuves du bassin côtier, du Niger, du Sénégal et de la Gambie. C’est pourquoi elle est considérée comme le « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ». 4 La Guinée a quatre (4) régions naturelles et jouit d’un climat tropical ayant 2 saisons en alternance dans l’année: une sèche de Décembre à Avril et une pluvieuse de Mai à Novembre. Les précipitations sont très fortes en Guinée forestière et en Basse Guinée où elles peuvent atteindre plus de 3000mm/an par endroit. L’Etat et la SEG veillent au respect du code de l’eau, à la protection de l’environnement et des cours d’eau pour garantir tous les besoins actuels du pays et ceux du futur. Projet de développement du secteur d’eau urbaine : La SEG a préparé et soumis au Gouvernement le 4e projet d’eau de la ville de Conakry pour couvrir entièrement les besoins de la capitale jusqu’en 2030 pour un coût total d’environ 700 millions de Dollars U.S A cet effet, plusieurs bailleurs de fonds et pays amis de la Guinée ont été contactés pour contribuer à la mobilisation du montant nécessaire. (Chine, Banque Mondiale, BID, DAD, BADEA etc.) Ce projet, en cas de financement sera exécuté en 2 phases allant de 2014 à 2018. Il prend en compte l’accroissement de la population et de tous les besoins de consommation des abonnés : domestique, commerce, industrie etc). Par ailleurs la mobilisation du financement de l’adduction d’eau des huit villes encore sans eau est en cours. Après exécution de ces projets, toutes les villes de la Guinée seront dotées d’alimentation d’eau potable. Aussi, des études sont en cours pour trouver les moyens permettant d’alimenter en eau les populations des quartiers périurbaines. Aspect organisation administrative : Travail d’équipe entre toutes les structures fonctionnelles et opérationnelles Bonne collaboration entre le syndicat et la Direction Les travailleurs bénéficient de plusieurs avantages sociaux : Primes de rendement, pèlerinage, fêtes religieuses, assurance maladie, visites médicales, primes logement, transport etc. 4 – Principaux axes de coopération de la SEG : La SEG a établi de partenariat cadre avec quelques Sociétés Africaines de distribution d’eau potable à savoir : L’ONEP du Maroc : La SEG ET l’ONEP ont mis en priorité la formation du personnel. A cet effet, l’ONEP sur financement de l’AMCI (Agence Marocaine de la Coopération Internationale) et de la BADEA a exécutés 14 modules de formation pour plus de 80 agents de la SEG entre 2010 – 2012. D’autres modules de formation déjà identifiés seront exécutés en 2013 à Rabat et à Conakry (2 modules). ONEA du Burkina Faso : 5 Cette Société a assuré en 2011 l’exécution de 13 modules de formation de cadres de la SEG à l’ONEA. Cette formation a été financée par la SEG. SED du Sénégal : Ce partenariat a été signé en Décembre 2010. Les deux parties examinent les possibilités de sa mise en œuvre. Aide du Royaume du Maroc à la SEG : Le Royaume du Maroc a octroyé trois assistances financières à la SEG de 2008 à 2011 d’un montant total de 6,2 millions de Dirhms Marocains. Ce don a servi à l’achat de produits de traitement d’eau, de matériel et équipement de laboratoire, de compteurs d’eau et matériels de réseau et de la formation du personnel. Assistance des Agences de Financement à la SEG : La SEG bénéficie des aides financières de beaucoup d’Agences dans le cadre de l’amélioration de la fourniture d’eau aux populations : BAD, BADEA, BID, AFD, Chine, Canada, USAID, Japon, Banque Mondiale etc. II - INTERVIEW DE QUELQUES AUTORITES GUINEENNES A - INTERVIEW DE MONSIEUR LE MINISTRE D’ETAT DE L’ENERGIE ET DE L’ENVIRONNEMENT : Elhadj Papa Koly KOUROUMA Le Département de l’Energie et le Gouvernement Guinéen saluent la ténue de cet évènement important en Guinée et souhaite à tous les délégués un bon séjour. Nous attendons avec beaucoup d’intérêt les pertinentes résolutions et recommandations de ces assises en faveur de nos populations. Il faut noter que quand le Pr Alpha Condé a pris fonction, après son investiture, il a fait un constat montrant le paradoxe qui fait que malgré que la Guinée soit le château d’eau de l’Afrique de l’ouest avec plus de 1 165 cours d’eau, il y a toujours la pénurie dans la desserte en eau à Conakry et à l’intérieur du pays par manque d’investissements dans le secteur. C’est pourquoi M. le Président de la République nous a instruit de prendre toutes les dispositions afin de résorber rapidement le déficit d’eau en Guinée. Parmi les actes posés par le gouvernement, on peut retenir : 1. La fourniture de 16 groupes électrogènes pour la fourniture d’énergie aux centres de l’intérieur, 2. La mise en place d’un programme d’urgence pour l’amélioration de la desserte à Conakry, 3. L’alimentation de certaines villes telles que (Télimelé, Boké) et bientôt le démarrage du projet d’adduction d’eau des cinq villes (Yomou, Lola, Tougué, Gaoual et Lélouma), 4. Le lancement des nouveaux forages. 6 Pour sécuriser les ressources en eau le gouvernement guinéen a pris des dispositions ciaprès : La création et la mise en place de la police de l’eau Le reboisement et la protection des têtes de sources 5. La recherche de financements pour le secteur de l’eau auprès des bailleurs de fonds et des pays amis de la Guinée. En conclusion, son Excellence M. le Président de la République, Pr Alpha Condé a la volonté politique de s’investir réellement dans le secteur de l’eau pour répondre aux attentes des populations Guinéennes. B – INTERVIEW DU COORDONNATEUR GENERAL DE LA SOCIETE DES EAUX DE GUINEE : Monsieur Mamadou Diouldé DIALLO La Direction Générale de la Société des Eaux de Guinée est très heureuse d’accueillir pour la première en Guinée les assises du Conseil Scientifique et Technique de l’Association Africaine de l’Eau. Nous avons hâte de revoir nos sœurs et frères de la famille de l’eau de l’Afrique et du monde; d’avance nous souhaitons à tous un agréable séjour en Guinée. Aujourd’hui, les défis majeurs de la SEG concernent les difficultés liées à la résorption définitive de la crise d’eau qui affecte la capitale Conakry et les villes de l’intérieur du pays. Ces défis sont dûs au manque d’investissements depuis plusieurs années pour couvrir les besoins de consommation en eau de la population. Il faut rappeler que depuis 2001, nous gérons cette crise d’eau aussi bien à Conakry qu’au niveau des centres de l’intérieur avec un déficit de plus de 100 000 m3/jour. Ce déficit doit être obligatoirement comblé à travers la mobilisation de nouveaux fonds pour inverser cette tendance. L’autre défi, c’est aussi le manque de ressources financières pour faire face aux immenses besoins d’investissement du secteur. En définitive, il est donc important de veiller à la bonne gestion des ressources dont nous disposons à travers la bonne maîtrise des principaux indicateurs de gestion, du chiffre d’affaire et tous les autres accessoires indispensables à la bonne marche de notre Société. C – INTERVIEW DU DIRECTEUR NATIONAL ADJOINT DE L’HYDRAULIQUE M. Kélétigui Guilavogui Point focal du Conseil des Ministres Africains de l’eau. Notre mission essentielle est d’assurer la gestion intégrée des ressources en eau continentale. Ce qui suppose les ressources en eau superficielle et les ressources en Eau souterraine. Un bref aperçu par rapport au potentiel, nous a permis de recenser et d’inventorier 1 165 cours d’eau sur l’ensemble du territoire national dont nous avons vocation d’assurer la 7 gestion conformément à notre mission. Ces 1 165 cours d’eau sont répartis en 23 bassins fluviaux dont : 14 bassins partagés ou bassins transfrontaliers. Pour assurer la gestion correcte de ces 1 165 cours d’eau, les 23 bassins fluviaux y compris les 14 bassins transfrontaliers, la Direction Nationale de l’Hydraulique a implanté des stations hydrométriques en observation pour mettre un réseau hydrologique optimum sur l’ensemble du territoire afin d’avoir des informations sur tous les cours d’eau. Ces stations sont gérées par des observateurs qui sont recrutés, lesquels sont payés par le budget national. Ces informations collectées constituent notre banque de données par rapport à cette observation pour donner à tous les secteurs concernés pour d’éventuels projets à réaliser par exemple, la SEG, le SNAPE (Service National des points d’eau en zone rurale), la réalisation de barrages et autres digues d’irrigation etc. Sur le plan institutionnel, du fait que nous n’avons pas recensé correctement les eaux souterraines à l’image des eaux de surface, nous devrions avoir aussi un réseau piézométrique pour la connaissance des eaux souterraines. Aussi, en collaboration avec le Royaume des Pays-Bas, nous avons mis en œuvre un projet de gestion intégrée des ressources en eau du Niger supérieur partagé entre la Guinée et le Mali et également le bassin du fleuve Sénégal (OMVS) (OMVG) projet de gestion intégrée financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) d’un montant d’un million d’Euros financé par la Facilité de l’Eau. Défis : Créer un espace concertation pour la gestion des ressources en eau entre les différents acteurs et autres usagers - Créer des organismes au niveau des 23 bassins fluviaux - Gérer correctement les eaux continentales parce que la connaissance de la ressource est fondamentale. Cependant il faut noter qu’au niveau des eaux de surface nos actions se limitent exclusivement aux observations, aux simples relevés de débits. 8