4. Quel est le projet de Dieu pour les hommes ?
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4. Quel est le projet de Dieu pour les hommes ?
4. Quel est le projet de Dieu pour les hommes ? « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? », (Ps. 8, 5) 1. L’homme, la plus belle œuvre de Dieu ! L’homme est l’œuvre de Dieu. Tout a été créé pour lui, il est le sommet de la création, Catéchisme q. 63. « Infiniment parfait et bienheureux en lui-même, Dieu, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le rendre participant de sa vie bienheureuse », C. q. 1. Les hommes étant tombés dans le péché, le Père a envoyé son Fils pour nous donner d’être ses fils adoptifs et les héritiers de son éternité bienheureuse. Dieu ayant créé l’homme à son image, il a inscrit dans son cœur le désir de le voir. Il y a donc en l’homme ce que l’on appelle une ‘‘capacité de Dieu’’, une capax Dei, C. q. 2. « Même si un tel désir est ignoré de l’homme, Dieu ne cesse d’attirer l’homme à lui pour qu’il vive et trouve en lui la plénitude de vérité et de bonheur qu’il ne cesse de chercher. » Saint Paul parle ainsi dans son discours à l’Aréopage d’Athènes : « Il les a faits pour qu’ils cherchent Dieu et qu’ils essayent d’entrer en contact avec lui et de le trouver, lui qui, en vérité, n’est pas loin de chacun de nous. En effet, c’est en lui qu’il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister. », (Ac 17, 27-28). Et saint Augustin écrit dans ses Confessions : « Tu nous as fait pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en Toi ». Enfin, saint Irénée de Lyon a écrit cette célèbre phrase : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu ». L’homme a été créé à l’image et ressemblance de Dieu, c’est-à-dire qu’il est capable de connaître Dieu et de l’aimer librement. L’homme est donc un être libre et personnel (en relation avec…). L’homme a la dignité d’une personne ! « L’homme, nous dit le Concile Vatican II, est la seule créature sur terre que Dieu ait voulue pour elle-même », (GS 24). L’homme est la seule créature que Dieu ait appelée à participer à sa vie divine, par la connaissance et par l’amour. Et qu’en est-il exactement de son origine ? - son origine est en Dieu, comme toute la création, créé ex nihilo, départ d’une évolution selon les lois que Dieu a inscrites en sa nature. - monogénisme ou polygénisme ? « A partir d’un seul homme, il a fait tous les peuples », (Ac 17, 26). Cette question reste ouverte, mais prêche en faveur de l’unité du genre humain. - l’homme et la femme sont égaux en dignité. L’homme est endormi au moment de la création de la femme (Adam dont est tiré ish et isha, le couple humain, car « il n’est pas bon que l’homme soit seul ! », (Gn 2, 18). - l’endormissement d’Adam est aussi l’annonce du Mystère de la Rédemption : du Christ endormi sur la Croix, de son côté transpercé, sortira la nouvelle Eve, l’Eglise. C’est déjà l’annonce de la nouvelle création ! Adam, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir (cf. Rm 5, 14), le Christ Seigneur. « Par l’Incarnation, Dieu a donné à la vie humaine la dimension qu’il voulait donner à l’homme dès son premier instant, et il l’a donnée d’une manière définitive, de la façon dont lui seul est capable, selon son amour éternel et sa miséricorde, avec toute la liberté divine… », (Jean-Paul II, Redemptor Hominis, 1). Voir Catéchisme, questions 66, 67, 68, 69, 72. Dans cette seconde partie, nous suivrons plus particulièrement l’enseignement du 21ème Concile œcuménique de Vatican II dans la Constitution Gaudium et Spes, et l’enseignement du pape JeanPaul II dans sa première Encyclique Redemptor Hominis. 2. Une œuvre révélée dans le Christ vrai homme. « C’est seulement dans le mystère du verbe incarné que le mystère de l’homme trouve sa vraie lumière », C. q. 67. – « Ecce homo » ! : Le Christ nous révèle qui est l’homme en vérité, quelle est sa vocation, comment peut s’accomplir sa vie. C’est un des enseignements majeurs du Concile Vatican II : Constitution pastorale Gaudium et Spes, 22 : « En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. Adam, en effet, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir (cf. Rm 5, 14), le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation ». En cela, il a comme inséré au cœur même de l’homme la puissance de la vérité et la puissance de l’amour. « Jésus-Christ devient présent avec la puissance de la vérité et avec l’amour qui se sont exprimées en lui avec une plénitude unique et impossible à répéter, bien que sa vie terrestre ait été brève, et plus brève encore son activité publique », (Redemptor Hominis, 13). C’est le mystère de l’Incarnation qui engage l’Eglise à veiller au vrai bien de l’homme, à veiller à ce que la vie en ce monde soit « plus conforme à l’éminente dignité de l’homme » (GS 91). « Par l’Incarnation le Fils de Dieu s’est uni d’une certaine manière à tout homme » (GS 22)… Ainsi, « l’homme, tel qu’il est ‘‘voulu’’ par Dieu, ‘‘choisi’’ par Lui de toute éternité, appelé, destiné à la grâce et à la gloire : voilà ce qu’est ‘‘tout’’ homme, l’homme ‘‘le plus concret’’, ‘‘le plus réel’’ ; c’est cela, l’homme dans toute la plénitude du mystère dont il est devenu participant en Jésus-Christ et dont devient participant chacun des quatre milliards d’homme vivant sur notre planète, dès l’instant de sa conception près du cœur de sa mère » (RH 13). « Cette union du Christ avec l’homme est en elle-même un mystère dont naît l’homme nouveau, appelé à participer à la vie de Dieu, créé à nouveau dans le Christ et élevé à la plénitude de la grâce et de la vérité. Son union avec le Christ fait la force de l’homme et est la source de cette force, selon l’expression incisive de saint Jean dans le prologue de son Evangile : « Le Verbe a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12). Voilà la force qui transforme intérieurement l’homme, comme principe d’une vie nouvelle qui ne disparaît ni ne passe, mais qui dure pour la vie éternelle. » (RH 18). « L’homme qui veut se comprendre lui-même jusqu’au fond ne doit pas se contenter pour son être propre de critères et de mesures qui seraient immédiats, partiaux, souvent superficiels et même seulement apparents ; mais il doit, avec ses inquiétudes, ses incertitudes et même avec sa faiblesse et son péché, avec sa vie et sa mort, s’approcher du Christ. Il doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être, il doit ‘‘s’approprier’’ et assimiler toute la réalité de l’Incarnation et de la Rédemption pour se retrouver soi-même. S’il laisse ce processus se réaliser profondément en lui, il produit alors des fruits non seulement d’adoration envers Dieu, mais aussi de profond émerveillement pour soi-même », (n° 10). Nous rencontrons en effet en Jésus-Christ, l’Homme parfait, l’Image du Dieu invisible (cf. Col 1, 15). En lui, nous retrouvons le sens profond de notre être, par lui nous comprenons mieux le projet de Dieu sur l’homme. L’homme a été créé libre. « La liberté est un grand don seulement quand nous savons en user avec sagesse pour tout ce qui est vraiment bien. Le Christ nous enseigne que le meilleur usage de la liberté est la charité, qui se réalise dans le don et le service. C’est par une telle ‘‘liberté que le Christ nous a rendus libres’’ (Ga 5, 1) et qu’il nous libère toujours » (RH 21). L’homme a été créé pour aimer, tout son être est prédisposé à une vie par amour. « L’homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens s’il ne reçoit pas la révélation de l’amour, s’il ne rencontre pas l’amour, s’il n’en fait pas l’expérience et s’il ne le fait pas sien, s’il n’y participe pas fortement. C’est pourquoi le Christ Rédempteur révèle pleinement l’homme à lui-même. », (RH 10). Ainsi nous faisons l’expérience d’une continuelle inclination au péché et en même temps d’une continuelle aspiration à la vérité, au bien, au beau, à la justice, à l’amour. D’une part, nous faisons l’expérience de nos multiples limites, et d’autre part, nous nous sentons illimités dans nos désirs et appelés à une vie supérieure. Nous sommes sollicités de multiples façons, nous devons choisir, renoncer. Nous sommes faibles et pécheurs, nous faisons souvent ce que nous ne voulons pas et ne faisons pas ce que nous voudrions… Nous souffrons en nous-mêmes d’une division ! (cf. RH 14). C’est dans le Christ que nous trouvons notre modèle, le chemin pour devenir ce que nous sommes ! Conclusion. L’homme, une créature en pleine évolution… Dieu a envoyé son Fils pour nous conférer l’adoption filiale. L’homme est limité, mais il a besoin d’illimité. C’est le Christ, qui par sa grâce, donne à celui qui est limité de quoi satisfaire ses aspirations illimitées. Créé pour la béatitude, l’homme est accompli pleinement dans la Résurrection, elle est le terme de son évolution, son entrée dans la gloire. Lecture de Mt 5 : Texte des Béatitudes. Dieu veut le bonheur de l’homme.