Festival Berlioz de La Côte-Saint-André : un Benvenuto Cellini pour

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Festival Berlioz de La Côte-Saint-André : un Benvenuto Cellini pour
Date : 31/08/2016
Heure : 22:41:16
Journaliste : Gérard Condé
www.diapasonmag.fr
Pays : France
Dynamisme : 0
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Festival Berlioz de La Côte-Saint-André : un Benvenuto Cellini pour
initiés
Orchestre Gürzenich de Cologne photo Matthias Baus
Placé sous le signe des sorcières - nombreuses à ce qu'on nous dit, dans le Dauphiné natal d'Hector - le
Festival Berlioz de La Côte-Saint-André 2016 laissera au moins trois grands souvenirs : Roméo et Juliette
dirigé par John Eliot Gardiner, la confrontation de la cantate Herminie, qui valut à Berlioz un second prix
de Rome, avec celles de ses deux rivaux moins rebelles au modèle imposé, et l'exécution en concert de
Benvenuto Cellini par le chœur de l'Opéra de Cologne, les chanteurs de la troupe et l'Orchestre du Gurzenich
fédérés par l'autorité fougueuse de Francois-Xavier Roth.
La version choisie était celle de la partition livrée à l'Opéra avant les répétitions. A cela près qu'on y a adjoint
l'air d'Ascanio (« Mais qu'ai-je donc ? ») pourtant écrit postérieurement. L'ignorer priverait le public du numéro
le plus spontanément et unanimement applaudi ; mais l'inclure revient à reconnaître le bien fondé de certains
repentirs du compositeur.
Alors pourquoi exécuter l'Ouverture dans son état primitif, pétri d'indécisions quand la version révisée est si
fulgurante ? Pourquoi entraver le démarrage de l'ouvrage avec deux airs qui semblent languissants à la place
Tous droits réservés à l'éditeur
BERLIOZ 280597181
Date : 31/08/2016
Heure : 22:41:16
Journaliste : Gérard Condé
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Pays : France
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où ils sont, et que Berlioz a supprimés ou remplacés ? Quant au pléthorique duo du deuxième acte, qu'il a
élagué, le retour à sa version originale montrait les limites d'Emily Hindrichs (Teresa) et de Ferdinand von
Bothmer (Benvenuto).
Conscient des longueurs qui nuisaient à la bonne marche de son opéra, Berlioz en a réalisé une version
condensée. Elle nous prive d'une foule de trouvailles et de curiosités savoureuses, d'où l'intérêt d'un retour
aux sources, à condition de ne pas aller au rebours des attentes légitimes du public. Or, sans le secours
d'un surtitrage ou d'un livret fidèle, les péripéties incompréhensibles lui offraient surtout l'occasion de montrer
sa patience. Le programme ne précisant même pas les titulaires des rôles, il a applaudi de confiance,
outre les héros, Katrin Wundsam et Nikolay Didenko (Ascanio et le Pape, par déduction), Miljenko Turk
(Fieramosca ?) et un Balducci non identifié (Vincent Le Texier?).
L'absence de souci pédagogique reste le point faible d'un festival si valeureux par ailleurs ; on saluera d'autant
plus la qualité inverse de l'exposition sur Benvenuto Cellini (l'artiste et l'opéra) visible au Musée Berlioz de
La Côte-Saint-André jusqu'au 31 décembre.
Benvenuto Cellini de Berlioz. Festival de La Côte-Saint-André, le 28 août.
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