PORTRAIT | Claudie Haigneré

PORTRAIT | Claudie Haigneré
Écrit par Virginie Tauzin
Mardi, 15 Juillet 2014 10:04
L’Espace d’une vie
Son bac+19 en poche, Claudie Haigneré embarque pour la station Mir. Première
française à franchir les limites de la stratosphère, elle bénéficie d’un respect tant
scientifique que politique, la propulsant ministre puis, aujourd’hui, à la tête
d’Universcience, une institution publique. Rencontre.
Les images datent un peu. Une chevelure déjà argentée qui se découvre sous un casque
d’astronaute, qu’elle tient en marchant dans le creux de son bras, sur un tarmac lointain. Un
tailleur foncé qui descend, lèvres pincées, les marches de l’Élysée, à la sortie du conseil des
ministres. Spationaute puis femme politique, c’est ce que l’on sait de Claudie André-Deshays
épouse Haigneré. Des gloires et des sommets qui ne résument pourtant pas l’entièreté de son
parcours. D’ailleurs, à lire sa biographie, on blêmit : une heure seulement en tête à tête pour
parler de tout, c’est un coup à ne parler de rien.
Assise à la table de son bureau du Palais de la Découverte, mitoyen du Grand Palais, son
chauffeur lui apporte un café. Ils viennent à peine d’arriver de la Cité des sciences et de
l’industrie, l’autre hémisphère, avec le Palais de la découverte, d’Universcience, un
établissement public qu’elle dirige depuis sa création en 2010. Droite, posée, regard franc,
Claudie Haigneré en impose. Ses collaborateurs lui donnent du « Madame la présidente » et
opèrent des signes de tête vifs pour lui signifier qu’ils sont là si elle a besoin de quoi que ce soit.
Alors qu’on se demande comment éviter le listing façon CV, elle embraye direct sur le 13e –
notre seul point commun, en passant­­. Son quartier : Croulebarbe, à deux pas de la rédaction
du 13 du Mois. « Quand je suis arrivée à Paris, au début des années 80, je vivais près du
boulevard Arago et j’allais travailler à Cochin, c’était pratique. » À cette époque, elle effectue sa
spécialité en rhumatologie après des études de médecine générale à Dijon. « C’est là-bas que
j’ai ensuite acheté mon appartement. J’adore cette atmosphère et la tranquillité que j’y trouve.
J’en ai besoin à chaque instant. » Une bulle dénichée en 1990 dans le silence d’un ancien
couvent, mais dont elle n’a pu réellement profiter que depuis 2002 : les années 90 ne se sont
pas tout à fait déroulées en France pour elle, et même à des années lumière du 13e.
La tête sur les épaules plus que dans les étoiles
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Écrit par Virginie Tauzin
Mardi, 15 Juillet 2014 10:04
Le matin de la rencontre, la responsable de la communication d’Universcience, au téléphone :
« On lui parle souvent de son bac+19 mais cela s’inscrit dans un parcours beaucoup plus
large. » Bac+19, une expression pour dire « surdiplômée » ? « Non non, c’est bien ça, confirme
la scientifique. Vous savez ça va vite, à force de spécialisations. » Médecine du sport,
traumatologie, acupuncture, médecine aéronautique et spatiale, doctorat en neurosciences...
« J’ai toujours eu envie d’apprendre. J’étais une bosseuse. Dans ma jeunesse je n’ai pas fait
beaucoup de boums... » Elle rit quand on lui demande à tout hasard si elle a déjà loupé un
diplôme. Et évite la fausse modestie en ajoutant simplement : « J’ai réussi tout ce que j’ai
entrepris. » Évidemment, un tel destin ne peut pas sortir de nulle part.
[...] Lire la suite dans Le 13 du Mois # 42
DATES :
1957 : naissance de Claudie André-Deshays au Creusot, Saône-et-Loire
1980 : médecin à l’hôpital Cochin, à Paris
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Écrit par Virginie Tauzin
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1985 : postule à une petite annonce du CNES
16 août 1996 : Départ pour un vol de 16 jours à bord de la station orbitale Mir dans le cadre de
la mission franco-russe Cassiopée
1998 : naissance de sa fille Carla
2001 : 2e mission à bord de la Station spatiale internationale (ISS)
2002-2005 : ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies puis aux Affaires
européennes
2010 : présidente d’Universcience, qui regroupe la Cité des sciences et de l’industrie et le
Palais de la découverte
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