Crise économique et réformes structurelles

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Crise économique et réformes structurelles
ENTRAINEMENT A L’EXAMEN N° 3/ Crise économique et réformes structurelles
I. Questions à traiter
1. Pour quelles raisons le modèle de grande banque universelle est-il aujourd’hui contesté ?
Le modèle de grande banque universelle est contesté d’une part en raison de sa dimension, ce qui peut porter atteinte à la
concurrence et d’autre part en raison du risque représenté par la non-séparation des activités de banque de dépôt et de
banque d’investissement.
2. Que peut-on attendre des banques centrales en période de crise ? Quelles insuffisances peut-on leur reprocher ?
Les banques centrales peuvent, en période de crise, alimenter les banques en liquidité de façon à éviter les cas
d’insolvabilité et leurs répercussions en chaîne. La question de fond est celle du prêteur en dernier ressort, principe qui
immunise les banques, quel que soit leur comportement (c’est la raison pour laquelle la Fed a refusé au contraire de sauver
Lehman Brothers, ce qui d’un autre côté a eu des conséquences gravissimes).
3. Quelles réformes du système financier sont aujourd’hui proposées ? Quelle réforme de la politique budgétaire
est-elle envisagée dans certains pays ?
La réforme du système financier semble aujourd’hui amorcée avec difficulté : le consensus porte sur les paradis fiscaux et
sur la limitation des bonus ; la séparation entre banques de dépôt et banques d’investissement n’est pas véritablement
envisagée pas plus que la limitation des concentrations ; enfin, si l’amélioration de l’information, de la réglementation, du
contrôle paraissent nécessaires, peu de décisions concrètes vont à ce jour en ce sens.
Pour ce qui concerne la politique budgétaire, un certain nombre d’Etats envisagent de limiter par la loi constitutionnelle leur
déficit.
II. Rédaction d’une synthèse structurée et argumentée
A partir des documents et de vos connaissances personnelles, vous montrerez que la sortie de crise n’engage pas
seulement la mise en œuvre de politiques conjoncturelles, mais également celle d’un certain nombre de réformes
à caractère structurel.
La sortie de crise est liée à la mise en œuvre de politiques conjoncturelles délicates à manier, ainsi qu’à des politiques
structurelles de plus long terme.
I. Les politiques conjoncturelles adéquates de sortie de crise
A/ les instruments
 La politique privilégiée par Keynes autrefois était la politique de déficit budgétaire, spécialement par
l’accroissement des investissements publics ; un effet multiplicateur doit en résulter, en termes de création
d’emplois.
 La politique monétaire envisageable peut être une politique d’accroissement de la masse monétaire et de baisse
des taux par la banque centrale.
On peut noter que ces 2 instruments viennent d’être utilisés par la presque totalité des Etats aujourd’hui face à la crise
(avec plus ou moins d’intensité, les Etats-Unis les utilisant le plus fortement).
 Certains Etats peuvent enfin être tentés par une politique de change, qui vise à déprécier la monnaie nationale,
afin de développer les exportations, du fait d’une amélioration de la compétitivité prix.
B/ La difficulté de mise en œuvre plus particulièrement dans la crise
Toutefois la mise en œuvre de ces instruments pose aujourd’hui un certain nombre de problèmes :
 Le déficit budgétaire doit être soutenable à long terme et il peut être difficile de revenir à l’équilibre, sauf reprise
de l’activité permettant de retrouver un niveau antérieur de recettes fiscales, mais dans le même temps l’Etat se
sera endetté davantage ;
 La politique monétaire peut être inefficace tant que les anticipations demeurent pessimistes (l’épargne est favorisée au détriment de la consommation), elle peut même faciliter la spéculation, lorsque les banques centrales approvisionnement en liquidités les marchés, afin de faciliter l’accès aux crédits.
II. La nécessité de politiques structurelles
A/ L’accroissement de l’efficacité dans le fonctionnement de l’économie
Plusieurs aspects peuvent être soulignés :
 L’élimination d’un certain nombre de situations de monopole est nécessaire le plus souvent pour dynamiser un
secteur ;
 Cependant la question de l’importance des services publics doit être mesurée à l’aune d’objectifs de bien-être et
de progrès social (enseignement, santé etc.…). Selon la définition que l’on donne des services publics, on peut
être amené à les ouvrir à la concurrence ou non ;
 L’Etat peut dans certains cas de défaillance du marché mener une politique volontariste, comme on le voit partout aujourd’hui dans le monde (y compris et surtout aux Etats-Unis) ;Dans ce cadre, l’investissement public peut
être considéré comme un facteur de croissance (théorie de la croissance endogène de Romer).
B/ L’innovation et l’évolution des secteurs
 La politique d’innovation semble aujourd’hui nécessaire pour que les économies retrouvent un nouveau moteur
de croissance. Ici encore il est nécessaire d’accroître les budgets de recherche, mais aussi de se pencher sur la
question des transferts vers les entreprises.
 Dans le même temps, les secteurs arrivés à maturité ou en déclin qui tirent l’ensemble des économies vers le bas
doivent pouvoir être relayés par des secteurs en expansion et le choix le plus rationnel devant se porter sur
des activités sans coût externe négatif (pollutions…).

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