LYON Sécurité : les choixdescandidats

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LYON Sécurité : les choixdescandidats
MUNICIPALES Lyon 1er :
la bataille se joue à gauche
PAGE 21
QUALITÉ DE L’AIR PAGE 5
Etat et pollueurs
devant la justice
LYON CAHIER ÉCONOMIE
Ils tiennent les clés de
l’immobilier de bureaux
LYON ­ VILLEURBANNE ­ CALUIRE. www.leprogres.fr . 0,95 E . N° 51821 . MARDI 11 MARS 2014
69 X
LYON Sécurité : les
choix des candidats
Effectifs et missions de la police municipale, vidéosurveillance : découvrez ce que proposent les six candidats lyonnais aux élections
municipales. De haut en bas à gauche, Gérard Collomb (PS), Étienne Tête (ELVV), Aline Guitard (Front de gauche). De haut en bas à droite,
Michel Havard (UMP/UDI), Eric Lafond (Centriste) et Christophe Boudot (FN). Photos archives Maxime Jegat et Le Progrès
PAGES 16 À 19
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23 et 30 mars
Élections
La sécurité, sujet hautement explosif
pour la bataille des municipales
Lyon. À Lyon, la délinquance a augmenté l’an dernier.
Mais que peut faire un maire dans un domaine qui
relève de l’État, via la police nationale et la justice ?
S’
il est un sujet tabou,
c’est bien celui­ci !
Pour preuve, la Ville de
Lyon et la préfecture refusent
systématiquement de commu­
niquer les chiffres de la délin­
quance par arrondissements.
Pour « ne pas stigmatiser ».
Des chiffres par ailleurs sujets
à controverse, ici, comme par­
tout en France. Refus d’enre­
gistrer la plainte, glissement
vers la « main courante » qui
ne rentre pas dans les statisti­
ques, techniques dissuasives
comme l’exigence d’un certifi­
cat médical pas forcément
pertinent ou encore minora­
tion de la gravité de l’infrac­
tion, autant de moyens pour
ne point trop affoler la popula­
tion. Au­delà du risque, il y a
aussi le « sentiment d’insécuri­
té ».
 Document
confidentiel
Alors, comment Lyon se situe­
t­elle ? Dans le classement
réalisé par L’Express, la ville
fait aussi mal que Marseille,
Paris, Strasbourg ou Toulouse.
Et moins bien que Saint­Etien­
ne, Bordeaux, Grenoble, Nice
ou Toulon.
Dans un document confiden­
tiel de la Direction départe­
mentale de la sécurité publi­
que du Rhône que Le Progrès
s’est procuré, la délinquance
« générale » a augmenté de
5,6 % entre 2012 et 2013
(44 967 faits délictueux). Les
atteintes aux biens connais­
sent quant à eux une hausse
de 6,1 % (31 931 faits commis
e n 2 013 ) , t a n d i s q u e l e s
atteintes « volontaires à l’inté­
grité physique » baissent de
12,8 % (496 faits). Une hausse
qui fait suite à une diminution
de « 5,6 % par an » entre 2003
et 2008, comme l’indiquait la
Chambre régionale des comp­
tes en 2010.
Difficile également de connaî­
tre les effectifs de la police
nationale et leur évolution, ni
la direction de la police ni le
ministère de l’Intérieur ne
vo u l a n t r é p o n d r e , et c e ,
depuis des années. Manuel
Valls, en créant des Zones de
sécurité prioritaire (ZSP), a
souhaité concentrer des
moyens là où c’était nécessai­
re. En septembre 2012, le
ministre y classe la Duchère
(Lyon 9e). Banco. Dans le 9e, la
délinquance générale a
d’ailleur s baissé de 10 %
entre 2012 et 2013. En décem­
bre dernier, c’était au tour du
8e de devenir une ZSP. Mais
a­t­on déshabillé d’autres
arrondissements ? Là encore,
mystère.
 L’un des plus
gros contingents de
policiers municipaux
Et la police municipale ? Elle
n’enregistre pas les plaintes,
ne fait pas d’enquête, mais
procède à des interpellations
e n f l a g r a n t d é l i t . Ave c
335 agents, Lyon a l’un des
plus g ros contingents de
La place du Pont
À la frontière entre les 3e et
7e arrondissements, la place
du Pont fait l’objet de toutes
les attentions.
France, juste derrière Nice
(370), mais devant Marseille
(229) ou encore Strasbourg
(157). Mais c’est le ratio poli­
ciers/habitants qui importe.
La ville, ici, fait moins bien que
des communes de la région
parisienne, mais avec un poli­
cier pour 1 485 habitants, elle
dame le pion à Marseille (un
policier pour 3 714 habitants)
ou Grenoble (un policier pour
1 673 habitants). Elle est
cependant loin derrière Nice
(un policier pour 927 habi­
tants). Pour compléter le dis­
positif de surveillance, la Ville
a eu recours à des sociétés pri­
vées de sécurité en toute illé­
Photo d’illustration Philippe Juste
galité pour surveiller certains
espaces publics en plein air
(berges du Rhône), du ressort
exclusif des forces de police.
Épinglée par les magistrats
financiers en 2010, elle y met­
tait fin avant de remettre le
couvert avec la bienveillance
de la préfecture. Ou comment
les communes pallient les
manques de l’État et assument
leurs choix architecturaux.
 Vidéosurveillance
Il y a aussi la très onéreuse
vidéosurveillance, fer de lance
de la municipalité en place. Si
les images, gardées quinze
jours, permettent a posteriori
de résoudre, à la marge, cer­
taines affaires, il est difficile
d’apprécier le degré de dissua­
sion du dispositif.
En bout de chaîne, il faut aussi
mesurer l’impact de la justice
En chiffres
31 931
335
15
414
C’est le nombre d’atteintes
aux biens enregistrées à Lyon
en 2013 (vols, recel, destructions, dégradations, escroqueries, abus de confiance…), soit
une hausse de 6,1 % entre 2012
et 2013, contre 5 % sur l’agglomération. Le 2e arrondissement
(+ 13 %) est suivi du 8e
(+ 12 %), du 3e (+ 9 %),
du 6e (+ 8 %), du 4e (+ 6 %),
du 5e (+ 4 %) puis du 7e (+ 2%).
Le 9e, dont le quartier de la
Duchère a été classé en Zone
de sécurité prioritaire (ZSP)
en septembre 2012, est le
seul arrondissement à recenser
moins d’atteintes aux biens
(- 9 %). Selon les forces de
l’ordre, l’explosion des cambriolages serait due à une recrudescence de groupes mafieux en
provenance d’Europe de l’Est.
C’est le nombre de policiers
municipaux à Lyon. Il y
a la police de proximité
(140 agents), avec sa brigade
cycliste, présente de 6 à
20 heures, la brigade fourrière
(18 agents), la police des
grands parcs (39 agents) pour
la surveillance et la sécurité
dans les parcs et sur les berges
du Rhône, l’équipe « Hôtel
de ville et des événements »
(15 agents) pour l’encadrement
des événements et la surveillance, l’Unité mobile d’intervention et le Groupe opérationnel
mobile, avec 65 agents présents de 9 heures à minuit,
intervenant sur les secteurs
sensibles et sites à très forte
densité de population (périmètre Unesco, centre commerciaux,
etc.).
Quinze Flash-Ball. C’est l’arme,
avec le tonfa, dont disposent
collectivement 65 agents de
l’Unité mobile d’intervention.
Le syndicat CFTC à la Ville
réclame des armes de poing
pour les agents réalisant quelque 800 interpellations par an.
En France, parmi les 20 000
policiers municipaux, 5 000
d’entre eux sont munis d’armes
de poing. La question dépend
de la seule volonté du maire.
À Marseille, Jean-Claude Gaudin
(UMP) résiste, quand à Évry
(région parisienne), son maire
Manuel Valls avait armé sa
police 24 heures/24. À Toulouse, on a trouvé une solution
intermédiaire, avec des policiers
municipaux munis d’armes de
poing dès la fin de l’après-midi
jusqu’à une heure du matin.
En 2003, les 18 premières
caméras sont installées dans
le quartier Moncey (Lyon 3e).
En 2012, on comptait 262
caméras et fin 2014, 414 doivent couvrir 10 % de l’espace.
Coût de l’investissement : environ 24 millions d’euros depuis
1998. Il y a aussi le coût du
fonctionnement que la Chambre
régionale des comptes évaluait
à 855 000 € par an en moyenne entre 2003 et 2008. Reste
à savoir quelle est l’efficacité
du mécanisme. L’utilisation des
images dans le cadre de procès
progresse mais reste marginale,
au regard du nombre d’infractions commises. L’impact du
dispositif sur la délinquance
est « techniquement difficile
à évaluer » selon les magistrats
financiers.
16

LE PROGRES - MARDI 11 MARS 2014
dans le traitement de la délin­
quance. Il n’y a jamais eu
autant de détenus en France
et les lois Perben II et Dati, en
accélérant le processus d’amé­
nagement de peines (bracelet
électronique, semi­liberté, tra­
vail d’intérêt général), en ont
limité grandement le nombre.
L’emprisonnement est désor­
mais l’exception pour les
peines prononcées inférieures
à deux ans. Avec quel résultat
sur la récidive… ? Reste enfin
le taux de classement sans
suite, certes en forte diminu­
tion depuis dix ans, mais qui
permet à des auteurs connus
d’infractions d’échapper à
toute sanction, ce qui pose le
problème de la place des victi­
mes. Des victimes… qui, un
jour, mettent un bulletin dans
une urne. 
Sophie Majou
Prévenir
et guérir
La Ville de Lyon participe directement et au travers d’associations
à des actions en lien avec la
politique éducative et la justice,
via, notamment, la réalisation de
travaux d’intérêt général, l’insertion des personnes en fin de
peine, l’aide aux victimes, l’accès
aux droits, la médiation, la conclusion d’une charte de la vie
nocturne avec les établissements
de nuit pour limiter les nuisances
sonores, la prévention de l’alcoolisation massive des jeunes, etc.
L’aide sociale permet aussi aux
plus démunis d’aider à boucler
un budget. La Ville, via les missions locales, participe aussi
à la recherche d’emplois.
69X
23 et 30 mars
Élections
Notre panel de lecteurs se sent en
sécurité, mais en demande davantage
Les Lyonnais et la sécurité
Les Lyonnais se sentent­ils en sécurité
dans les rues de Lyon ou les transports en commun ?
Et que faire pour améliorer la chose ? Réponses.
s’exprime ?
Cette enquête, qui n’est pas
un sondage, repose sur des
questions posées à un panel
de lecteurs réguliers ou occa­
sionnels du Progrès, habitant
Lyon, représentatifs de diffé­
rentes tranches d’âges et
situations sociales. Ils sont
115 à s’être prononcé et, en
major ité… des femmes
(54 %), plus sensibles à cette
question que les hommes.
Tous les âges se sont expri­
més, avec une légère prédo­
minance pour les moins de
25 ans (22,30 %), contre
seulement 16,70 % pour les
65 ans et plus.
 Un
sentiment
de sécurité
Le risque réel d’être victime
d’une infraction est à distin­
guer du sentiment d’insécu­
rité. À Lyon, nos lecteurs se
sentent en sécurité, en
grande majorité (72,6 %),
même si la perception varie
en fonction de l’âge et du
s e xe . Un e j e u n e l e c t r i c e
confie que « lorsqu’on est
seule à Lyon, il est impossi­
ble de ne pas se faire embê­
ter » et qu’elle se voit con­
trainte « de toujours mettre
de la musique dans les
oreilles » ou « d’être au télé­
phone pour mettre une bar­
rière avec les autres et se
sentir un peu plus en sécuri­
té ». Un autre lecteur vou­
drait pouvoir se « promener
enfin en sécurité dans son
quartier ».
Le sentiment de sécurité,
dans les transports en

commun, est encore de
64,5 %, mais il baisse légère­
ment à 63,30 % une fois le
citoyen redevenu piéton.
de sécurité
routière
Enquête du 28 février au 3 mars 2014 auprès du panel Le Progrès
D’une manière générale, diriez-vous
sent en sécurité à Lyon ?
que vous vous sentez
Nos lecteurs, à 59,60 %,
réclament plus de contrôles
de sécur ité routière. Les
« gens qui téléphonent au
volant » sont perçus comme
« de vrais dangers pour la
population », tout comme
ceux qui roulent « sous
l’emprise de l’alcool ou de
stupéfiants ». Les « zones où
cohabitent les pistes cycla­
bles, les trams, les piétons et
les feux rouges grillés en
permanence » sont perçues
comme « dangereuses ».
Montrés du doigt, « les scoo­
ters circulant à une vitesse
excessive dans les rues pié­
tonnes » et les vélos « sur les
trottoirs », ou les « 4x4 qui
foncent cours Franklin­Roo­
sevelt [Ndlr, Lyon 6 e ], le
matin de très bonne heure
en se moquant allègrement
des piétons ». Pour limiter
les risques, un lecteur propo­
se le passage à « 30 km/h
dans toute la ville », quand
un autre plaide pour des
dos­d’âne « à proximité de
tous les établissements sco­
laires publics et privés pour
faire ralentir les voitures ».
 Plus
de police
municipale
La police municipale lyon­
naise est déjà l’une des plus
importante de France, en
Pas du tout d’accord
50,8%
 Plus
21,8
%
Plutôt pas d’accord
25,1%
Oui,
toujours
Oui,
Non,
Non,
parfois pas vraiment pas du tout
La police municipale doit-elle être armée ?
Tout à fait
d’accord
19,2%
Plutôt
d’accord
Plutôt
pas d’accord
Pas du tout
d’accord
19,4
3%
%
39,5%
Tout à fait d’accord
Pensez-vous nécessaire de faire de
la prévention dans les arrondissements
de Lyon en utilisant les compétences des
travailleurs sociaux ou de médiateurs
de quartiers ?
27%
65%
29,9%
23,9%
valeur absolue, mais nos lec­
teurs en veulent plus encore
pour 78 % d’entre eux. Et ce,
même si cela « générera fata­
lement plus d’impôts », note
un sondé. La « présence »
visible des policiers est récla­
mée, « à toute heure et en
tous lieux », ou plus raison­
nablement « à proximité des
collèges et lycées pour préve­
nir les traf ics », « sur les
berges du Rhône ou près des
Terreaux » ou encore dans
« le quartier Part­Dieu/Vil­
lette/Flandin ». Le travail
effectué par la police munici­
pale en terme de sécurité des
citoyens est jugé favorable­
ment par seulement 54 %
des sondés. Quant à armer
Plutôt d’accord
38,5%
2,3%
À Lyon, sur les berges du Rhône, un contrôle de police concernant l’alcool et les stupéfiants. Photo archives S. Guiochon
69X
Les policiers municipaux doivent-ils
être plus nombreux ?
26,7%
Infographie : Le Progrès
 Qui
8,3%
Oui
les agents, nos lecteurs y
sont favorables d’une courte
tête (53 %).
 Des
patrouilles
la nuit
À une très for te majorité
(71 %), nos lecteurs récla­
ment plus de présence poli­
cière la nuit. Et notamment
dans les transports en
commun. « Chaque citoyen
devrait pouvoir utiliser sans
crainte les transpor ts en
c o m m u n , c e qu i e s t l o i n
d’être le cas, même en début
de soirée dans certains quar­
tiers », relève une lectrice.
Non
Ne sais pas
 Plus
de
vidéosurveillance
Parmi nos lecteurs, de
grands tenants de davantage
de vidéosurveillance, « par­
tout », quand d’autres sont
plus dubitatifs sur leur « effi­
cacité » et leur « fonctionne­
ment ». Le respect de « la vie
privée » est également mis
en avant. Ils sont en tout cas
très majoritaires (82 %) à
estimer que leur nombre
n’est pas assez important. 
Sophie Majou
(avec la collaboration
de Laurence Cordonier)
Vos idées pour améliorer
la sécurité à Lyon
Nos lecteurs ne manquent pas
d’idées pour améliorer la sécurité
à Lyon. S’agissant des missions
de la police municipale, certains
préféreraient les voir agir au plus
près des préoccupations, plutôt
que de les voir assignés à des
tâches comme ‘‘ consommer, à
trois policiers, 45 minutes pour un
stationnement abusif non perturbant ’’. Pour la police nationale,
plus de contrôles d’identité sont
réclamés ‘‘ tant dans les transports
en commun que sur les bas
ports ’’. L’éducation à la citoyenneté est envisagée, tout comme
l’importance de la prévention.
« Plus de présence, plus de dialogue donnent moins de violences ».
« Pédagogie et information »
sont aussi à réaliser en direction
des victimes, pour « qu’elles
évitent les grosses fautes dont les
malfrats profitent ». Pour limiter
la délinquance, un éclairage accru
dans la ville et des « transports
en commun ouvrant plus tôt et
fermant plus tard ». En bout de
la chaîne pénale, « un stage pour
les juges aux côtés des forces
de l’ordre et dans les transports
en commun », pour des jugements
« plus conformes », est proposé
par un lecteur, quand un autre
estime que « tout acte préjudiciable doit être sanctionné ». « La
justice doit être exemplaire et
implacable, donc dissuasive. »
MARDI 11 MARS 2014 - LE PROGRES

17
23 et 30 mars
Élections
Les propositions des six candidats
sur la sécurité à Lyon
Municipales 2014.
Quelles sont les idées des différentes têtes de listes en matière de sécurité ? Nous les avons interrogées sur leurs programmes,
le tout sur fond de hausse de la délinquance à Lyon en 2013 par rapport à 2012, après plusieurs années de baisse. Le maire peut agir au niveau communal
sur l’existence ou non d’une police municipale, ses horaires d’intervention, son armement. Et vidéosurveillance et prévention­médiation sont aussi
du ressort des élus locaux, tout comme l’aide aux victimes. Si les élus sont aussi parlementaires, ils participent aux réformes en matière d’économie,
d’ouverture des frontières, de justice et de maintien de l’ordre ayant un impact sur la sécurité de nos concitoyens. Tour d’horizon des propositions
de Gérard Collomb, Michel Havard, Christophe Boudot, Étienne Tête, Eric Lafond et Aline Guitard.
TROIS QUESTIONS SUR LA SÉCURITÉ AUX CANDIDATS
Souhaitez-vous limiter à 30 km/h la vitesse dans
l'intégralité des arrondissements centraux de Lyon ?
OUI
Gérard Collomb X
Michel Havard
Christophe Boudot
Etienne Tête X
Aline Guitard
Eric Lafond
NON
Faut-il armer les policiers municipaux ?
OUI
Gérard Collomb
Michel Havard X
Christophe Boudot X
Etienne Tête
Aline Guitard
Eric Lafond
X
X
X
X
NON
X
X
X
X
Allez-vous augmenter la videosurveillance ?
OUI
Gérard Collomb X
Michel Havard X
Christophe Boudot X
Etienne Tête
Aline Guitard
Eric Lafond
NON
X
X
X
« Un objectif de 600 caméras pour 2020 »
Gérard Collomb maire sortant (PS) et tête de liste « Évidemment Lyon »
« Parce que nous considérons la sécurité
comme la première des libertés, nous avons
fait de la tranquillité publique une priorité.
Notre objectif constant est que chacun puisse
vivre, se déplacer, travailler ou se divertir
en toute sérénité dans tous les quartiers.
Lyon est l’une des grandes villes françaises
les plus sûres de France. Entre 2001 et 2012,
les faits de délinquance ont diminué de 20 %.
Avec 330 policiers municipaux, notre police
municipale est la deuxième de notre pays en
termes d’effectifs. Nous avons voulu qu’elle
ait la meilleure formation et le meilleur encadrement. Les fonctions de Directeur général adjoint
chargé de la Sécurité ont toujours été assurées
par un commissaire de la police nationale
connaissant parfaitement la ville et l’agglomération. Au cours de notre prochain mandat, nous
poursuivrons dans cette voie pour rendre Lyon
plus sûre encore. Nous avons développé un
dispositif de vidéoprotection qui fait chaque
jour ses preuves en matière de prévention et
d’élucidation des enquêtes. Depuis 2001, nous
sommes passés de 59 à 414 caméras, avec un
objectif de 600 pour 2020. Ceci afin de protéger l’ensemble de nos quartiers dans le respect
des libertés individuelles, grâce à notre collège
d’éthique.
Pour rendre notre police municipale plus efficace, nous spécialiserons davantage son fonctionnement. Une unité d’environ 40 agents sera
entièrement dédiée à la circulation, à la sécurité
routière et au stationnement abusif. Les autres
policiers municipaux assureront ainsi la tranquillité publique et se consacreront totalement
à la lutte contre l’insécurité. Ce sera le cas de la
police de proximité et des unités de sécurisation (Unités mobiles d’intervention et groupe
opérationnel mobile) spécialement formées et
équipées pour la gestion des situations difficiles.
Grâce à une excellente coopération, polices
municipale et nationale sont complémentaires,
ce qui nous permet d’assurer la sécurité
de la ville de jour comme de nuit.
Deux nouvelles mesures conforteront ce travail
en commun : la création de deux ZSP à la
Duchère et Mermoz/Langlet-Santy et la mobilisation de six équipages de CRS dans le cadre
de la lutte contre les cambriolages.
Pour compléter ce dispositif, nous créerons
une brigade équestre chargée de la tranquillité
dans le parc de la Tête-d’or et sur les berges
du Rhône.
Et la prévention restera évidemment un axe
fort de notre politique grâce aux médiateurs
et aux cellules de veille. »

Gérard Collomb. Photo Joël Philippon
« Une application SOS Alerte sur smartphone »
Michel Havard tête de liste UMP/UDI « Génération Lyon »

Michel Havard. Photo Philippe Juste
18

« Vivre en sécurité est la première des libertés
et c’est un impératif au bien vivre-ensemble.
La protection des biens et des personnes est
l’expression de notre démocratie et de notre
République, qui protègent chaque citoyen, et
notamment les plus faibles. Le maire de Lyon
est aussi de par la loi responsable de la sécurité
des Lyonnais et le garant de l’ordre public.
Gérard Collomb, depuis 12 ans, n’a pas assumé
cette responsabilité, préférant par idéologie
socialiste parler de tranquillité publique plutôt
que de sécurité. Cette absence de volonté
politique conduit aujourd’hui les Lyonnais à faire
le constat de la dégradation de leur quotidien
et de l’augmentation des actes de délinquance.
Nous, nous prenons l’engagement de faire de la
sécurité une priorité de ce mandat. Nous renforcerons la prévention en direction des mineurs
par la mise en œuvre d’un grand plan de réussi-
LE PROGRES - MARDI 11 MARS 2014
te scolaire, mais aussi par un soutien aux
familles. Nous créerons le carrefour des parents
et mettrons en place dans chaque quartier des
parents relais. Nous créerons le Conseil pour les
droits et les devoirs des familles et mettrons
en place dans chaque arrondissement une
procédure de rappel à la loi dans le cadre d’une
convention avec le procureur de la République.
Les effectifs de la police municipale seront
renforcés afin de permettre une surveillance
de tous nos quartiers, de jour comme de nuit,
et les policiers travaillant la nuit seront armés.
Nous créerons une brigade canine mobile afin
de faciliter la gestion des interventions conflictuelles. Nous mettrons à la disposition des
Lyonnais un numéro dédié ‘‘ SOS Tapages
nocturnes ’’ afin de régler par des interventions
rapides ces problèmes nombreux et récurrents.
Nous aménagerons un poste de commande-
ment opérationnel, qui coordonnera l’action
sur le terrain des effectifs, assurera la gestion
de la vidéosurveillance, de la cartographie
de la délinquance en temps réel et sera équipé
d’un centre d’appels.
Nous renforcerons la vidéosurveillance grâce
à l’installation de nouvelles caméras de dernière génération et remplacerons celles qui sont
aujourd’hui obsolètes.
Nous lancerons l’application ‘‘ SOS Alerte’’
sur smartphone afin que chaque Lyonnais,
et notamment les plus jeunes, puisse être
protégé à chaque heure du jour ou de la nuit.
L’insécurité n’est pas une fatalité, elle est toujours le résultat de l’absence de volonté politique et de l’insuffisance des moyens mis en
œuvre. Nous avons la volonté politique et nous
mobiliserons les moyens nécessaires à notre
objectif : protéger les Lyonnais. »
69X
23 et 30 mars
Élections
« Le manque d’effectifs est criant, notamment la nuit »
Christophe Boudot tête de liste « Lyon Bleu Marine », Front national
« Pour une sécurité renforcée, le manque d’effectifs étant criant, notamment la nuit, avec seulement une à deux voitures de police-secours par
arrondissement dans cette plage horaire, nous
créerons donc une brigade de police municipale de
nuit pour seconder la police nationale. Cela impliquera l’embauche immédiate d’une cinquantaine
de fonctionnaires pour ne pas réduire les effectifs
de journée, comme l’induirait la proposition UMP
d’une embauche étalée sur plusieurs années. Nous
libérerons des effectifs en recentrant la police
municipale sur son cœur de métier, qui est la
sécurité, et non pas le racket des automobilistes
organisé par Gérard Collomb ! Pour faire face à ses
nouvelles missions, la police municipale sera
armée : une obligation légale pour la faire travailler
après 23 heures, et mieux équipée. Une gestion
dynamique et proche des réalités de terrain : nous
prendrons en compte la ‘‘ géographie de la délinquance ’’ dans l’emploi des policiers et de leurs
équipements. Ainsi, les policiers et les caméras de
vidéosurveillance seront déployés pour assurer
une sécurité optimale des habitants dans chacun
de nos quartiers. Nous tiendrons compte des
zones particulièrement criminogènes, mais aussi
de celles à forte affluence touristique. Pour aller
vers une politique de sécurité participative, nous
voulons impliquer les Lyonnais dans la tranquillité
de leur ville, et rappeler que si la prise de risque et
l’application de la loi sont certes du ressort de la
police, la sécurité est l’affaire de tous. Nous créerons VIGILYON, un dispositif ne venant pas supplanter le service de l’appel du 17, mais qui travaillera en complémentarité avec ce dernier. Ce
dispositif sera composé d’un site internet et d’un
Numéro Vert, et collectera les informations manquantes et essentielles dans la lutte contre les faits
délictueux de tous types, dans les meilleurs délais.
Cela permettra de réagir immédiatement après
l’installation d’un camp sauvage et de l’évacuer
aussitôt, comme nous le permet la loi, lorsque
l’on intervient dans le délai de flagrance. »

Christophe Boudot. Archives P. Augros
« Il faut des hommes… pas des machines »
Étienne Tête co-tête de liste EELV pour la ville, et Maxime Huré, tête de liste pour le 5e arrondissement de Lyon

Étienne Tête. Photo Maxime Jegat
« Pour la sécurité, il faut des hommes…
pas des machines. L’insécurité en France
est plus faible que le sentiment d’insécurité.
Les homicides volontaires sont en baisse.
La délinquance du quotidien dépend directement de la désespérance et des difficultés
économiques des quartiers les plus exposés.
Agir sur les causes est plus efficace
que la répression.
Une sécurité de proximité, humanisée, s’élabore avec des médiateurs et des policiers
municipaux, plus nombreux et mieux
formés, sans que ceux-ci se substituent à la
police d’État. Ce sont des emplois nouveaux
et une présence dans les quartiers. Les lieux
de rencontre pour les jeunes doivent être
ouverts tard le soir.
La cohabitation entre les activités économiques nocturnes et tous ceux qui légitimement recherchent du repos est une vraie
question. Organisons des états généraux
de la nuit pour mettre ensemble les acteurs,
les habitants et les élus. Définir des règles
de vie commune permet de résoudre les
problèmes spécifiques à certains quartiers
(Vieux-Lyon, Croix-Rousse…), pour aller
vers une vie nocturne apaisée.
Chacun est responsable, d’où la nécessité de
renforcer l’éducation à la citoyenneté
pour le respect des lieux publics
et de l’environnement.
Au moment de la relance de la vidéosurveillance sur la ville de Lyon, seulement 3 %
des citoyens l’ont souhaitée. Pour couvrir
1 % du territoire, il fallait dépenser un million
d’euros par an. Des études scientifiques
le confirment, il n’y a pas de baisse de
la délinquance. Celle-ci est déplacée vers
des zones non vidéosurveillées, pénalisant
ainsi des quartiers qui ont payé les mêmes
impôts que les secteurs ‘‘ privilégiés’’. Ce
n’est pas une solution équitable pour tous. »
« C’est la présence humaine qui fait la différence »
Aline Guitard tête de liste Front de gauche
« Les citoyens subissent une insécurité
permanente : c’est l’insécurité sociale.
Précarité, difficulté à se loger, angoisse
des lendemains sont une grande violence
faite à chacune et chacun. C’est en étant
un rempart contre cette violence quotidienne qu’une ville s’engage le mieux
pour la sécurité de ses habitants.
Et notre projet, axé sur la proximité
et le développement des services
publics, va dans ce sens.
Par ailleurs, le meilleur outil contre
la délinquance, c’est l’éducation : c’est
pourquoi nous nous sommes engagés à
maintenir la gratuité du périscolaire sur
Lyon, malgré le manque d’investissements de l’État dans la réforme,
et que nous investirons pour donner
aux enfants une éducation de qualité,
ouverte sur le monde et les cultures.
En matière de sécurité et de vivre
ensemble, c’est la présence humaine
qui fait la différence. Or, dans ce domaine, les suppressions de postes liées
à la fin des Cucs [Ndlr, Contrat urbain
de cohésion sociale] sont un pas supplémentaire vers la rupture du lien social.
Nous nous engageons à renforcer la
présence humaine dans la ville, via la
création d’un poste de médiateur pour
10 000 habitants soit 1,5 million d’euros
par an. Ce budget est à rapporter à ce
que coûte chaque année à la collectivité
le fonctionnement de la vidéosurveillance, soit plus de 2 millions d’euros, tant
pour l’installation de nouvelles caméras
que pour le fonctionnement du CSU et
de ses agents. Or la vidéosurveillance
n’est pas la plus efficace, ayant tendance
à déplacer la délinquance plutôt qu’à
la supprimer. Enfin, il faut travailler aux
missions de la police municipale, afin
de lui permettre de travailler davantage
au vivre-ensemble, au dialogue entre
les habitants, à l’accueil de victimes. »

Aline Guitard. Photo Joël Philippon
« Accroître la présence de la police sur le terrain »
Eric Lafond Tête de liste centriste, sans étiquette

Eric Lafond/Joël Philippon
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« La sécurité sans démagogie. Ces douze
dernières années, les caméras de vidéosurveillance (qui déplacent la délinquance sans
véritablement la traiter), ainsi que les diverses
brigades, ont augmenté sans que la sécurité
publique à Lyon ne soit particulièrement améliorée. Notre conviction est que la sécurité
demeure l’apanage de l’État républicain.
La Ville intervient en complément. Un adjoint
dédié à la Sécurité permettra une collaboration
efficace de la police municipale avec la police
nationale. Nous choisissons de rénover les
commissariats lyonnais et de leur permettre de
disposer d’un équipement informatique et
technologique décent, afin d’accroître la présence sur le terrain des agents de la police
nationale. Un fond de 10 millions d’euros
de crédits sera disponible sur l’ensemble
du mandat. Nous choisissons de construire
un second centre de semi-liberté, pour favoriser la réinsertion par le travail des détenus.
Celle-ci est la clé d’une baisse de la délinquance. Nous y consacrerons six millions d’euros
d’investissement. Nous choisissons enfin de
nous impliquer auprès de la justice pour réduire la récidive. Le retard dans l’exécution des
courtes et moyennes peines (jusqu’à 18 mois)
est cause d’une forte récidive (plus d’une
personne sur deux), car un jugement sans
conséquence immédiate est inefficace. La Ville
s’impliquera pour une exécution rapide des
peines par le biais de peines aménagées,
notamment par la réhabilitation des travaux
d’intérêt général, la réparation, l’amende, etc.
prévues au code pénal. La surenchère (plus
de police, plus de caméras, plus d’armes) est
inefficace. Nous n’armerons pas les policiers
municipaux et nous n’augmenterons pas les
effectifs déjà conséquents de cette police. »
MARDI 11 MARS 2014 - LE PROGRES
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