LYON Sécurité : les choixdescandidats
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LYON Sécurité : les choixdescandidats
MUNICIPALES Lyon 1er : la bataille se joue à gauche PAGE 21 QUALITÉ DE L’AIR PAGE 5 Etat et pollueurs devant la justice LYON CAHIER ÉCONOMIE Ils tiennent les clés de l’immobilier de bureaux LYON VILLEURBANNE CALUIRE. www.leprogres.fr . 0,95 E . N° 51821 . MARDI 11 MARS 2014 69 X LYON Sécurité : les choix des candidats Effectifs et missions de la police municipale, vidéosurveillance : découvrez ce que proposent les six candidats lyonnais aux élections municipales. De haut en bas à gauche, Gérard Collomb (PS), Étienne Tête (ELVV), Aline Guitard (Front de gauche). De haut en bas à droite, Michel Havard (UMP/UDI), Eric Lafond (Centriste) et Christophe Boudot (FN). Photos archives Maxime Jegat et Le Progrès PAGES 16 À 19 volkswagen.fr Portes Ouvertes les 14, 15 et dimanche 16 mars SÉRIE SPÉCIALE • GPS avec écran tactile • Interface Bluetooth® • Climatisation • Régulateur de vitesse • Vitres arrière surteintées • Volant cuir multifonction • Jantes en alliage léger 15’’ Polo Match® 1.2 60 ch 3 PORTES SURÉQUIPÉE 185€/mois 3HIMRSI*haajfi+[A\D\L\B\K R278031 0,95€ * $- 1.% &"%# "- 22 ",%+) 2014 SANS APPORT SANS CONDITION $"# (-!'. ,"$%4.6+-# &5"2! '56#3- - 4.6. - 1.).0. 0"(44"#4 * 602 025 538 Location Longue Durée sur 48 mois. Sans apport, 48 loyers de 185 . Offre valable du 1er mars au 22 avril 2014. * Série spéciale Polo Match® 1.2 60 ch 3 portes en Location Longue Durée sur 48 mois et pour 40.000km maximum, hors assurances facultatives, sans condition de reprise. Remise de 2 200€ TTC déduite du prix catalogue au 01/02/2014 (uniquement sur 1.2 60 3 portes). 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Refus d’enre gistrer la plainte, glissement vers la « main courante » qui ne rentre pas dans les statisti ques, techniques dissuasives comme l’exigence d’un certifi cat médical pas forcément pertinent ou encore minora tion de la gravité de l’infrac tion, autant de moyens pour ne point trop affoler la popula tion. Audelà du risque, il y a aussi le « sentiment d’insécuri té ». Document confidentiel Alors, comment Lyon se situe telle ? Dans le classement réalisé par L’Express, la ville fait aussi mal que Marseille, Paris, Strasbourg ou Toulouse. Et moins bien que SaintEtien ne, Bordeaux, Grenoble, Nice ou Toulon. Dans un document confiden tiel de la Direction départe mentale de la sécurité publi que du Rhône que Le Progrès s’est procuré, la délinquance « générale » a augmenté de 5,6 % entre 2012 et 2013 (44 967 faits délictueux). Les atteintes aux biens connais sent quant à eux une hausse de 6,1 % (31 931 faits commis e n 2 013 ) , t a n d i s q u e l e s atteintes « volontaires à l’inté grité physique » baissent de 12,8 % (496 faits). Une hausse qui fait suite à une diminution de « 5,6 % par an » entre 2003 et 2008, comme l’indiquait la Chambre régionale des comp tes en 2010. Difficile également de connaî tre les effectifs de la police nationale et leur évolution, ni la direction de la police ni le ministère de l’Intérieur ne vo u l a n t r é p o n d r e , et c e , depuis des années. Manuel Valls, en créant des Zones de sécurité prioritaire (ZSP), a souhaité concentrer des moyens là où c’était nécessai re. En septembre 2012, le ministre y classe la Duchère (Lyon 9e). Banco. Dans le 9e, la délinquance générale a d’ailleur s baissé de 10 % entre 2012 et 2013. En décem bre dernier, c’était au tour du 8e de devenir une ZSP. Mais aton déshabillé d’autres arrondissements ? Là encore, mystère. L’un des plus gros contingents de policiers municipaux Et la police municipale ? Elle n’enregistre pas les plaintes, ne fait pas d’enquête, mais procède à des interpellations e n f l a g r a n t d é l i t . Ave c 335 agents, Lyon a l’un des plus g ros contingents de La place du Pont À la frontière entre les 3e et 7e arrondissements, la place du Pont fait l’objet de toutes les attentions. France, juste derrière Nice (370), mais devant Marseille (229) ou encore Strasbourg (157). Mais c’est le ratio poli ciers/habitants qui importe. La ville, ici, fait moins bien que des communes de la région parisienne, mais avec un poli cier pour 1 485 habitants, elle dame le pion à Marseille (un policier pour 3 714 habitants) ou Grenoble (un policier pour 1 673 habitants). Elle est cependant loin derrière Nice (un policier pour 927 habi tants). Pour compléter le dis positif de surveillance, la Ville a eu recours à des sociétés pri vées de sécurité en toute illé Photo d’illustration Philippe Juste galité pour surveiller certains espaces publics en plein air (berges du Rhône), du ressort exclusif des forces de police. Épinglée par les magistrats financiers en 2010, elle y met tait fin avant de remettre le couvert avec la bienveillance de la préfecture. Ou comment les communes pallient les manques de l’État et assument leurs choix architecturaux. Vidéosurveillance Il y a aussi la très onéreuse vidéosurveillance, fer de lance de la municipalité en place. Si les images, gardées quinze jours, permettent a posteriori de résoudre, à la marge, cer taines affaires, il est difficile d’apprécier le degré de dissua sion du dispositif. En bout de chaîne, il faut aussi mesurer l’impact de la justice En chiffres 31 931 335 15 414 C’est le nombre d’atteintes aux biens enregistrées à Lyon en 2013 (vols, recel, destructions, dégradations, escroqueries, abus de confiance…), soit une hausse de 6,1 % entre 2012 et 2013, contre 5 % sur l’agglomération. Le 2e arrondissement (+ 13 %) est suivi du 8e (+ 12 %), du 3e (+ 9 %), du 6e (+ 8 %), du 4e (+ 6 %), du 5e (+ 4 %) puis du 7e (+ 2%). Le 9e, dont le quartier de la Duchère a été classé en Zone de sécurité prioritaire (ZSP) en septembre 2012, est le seul arrondissement à recenser moins d’atteintes aux biens (- 9 %). Selon les forces de l’ordre, l’explosion des cambriolages serait due à une recrudescence de groupes mafieux en provenance d’Europe de l’Est. C’est le nombre de policiers municipaux à Lyon. Il y a la police de proximité (140 agents), avec sa brigade cycliste, présente de 6 à 20 heures, la brigade fourrière (18 agents), la police des grands parcs (39 agents) pour la surveillance et la sécurité dans les parcs et sur les berges du Rhône, l’équipe « Hôtel de ville et des événements » (15 agents) pour l’encadrement des événements et la surveillance, l’Unité mobile d’intervention et le Groupe opérationnel mobile, avec 65 agents présents de 9 heures à minuit, intervenant sur les secteurs sensibles et sites à très forte densité de population (périmètre Unesco, centre commerciaux, etc.). Quinze Flash-Ball. C’est l’arme, avec le tonfa, dont disposent collectivement 65 agents de l’Unité mobile d’intervention. Le syndicat CFTC à la Ville réclame des armes de poing pour les agents réalisant quelque 800 interpellations par an. En France, parmi les 20 000 policiers municipaux, 5 000 d’entre eux sont munis d’armes de poing. La question dépend de la seule volonté du maire. À Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP) résiste, quand à Évry (région parisienne), son maire Manuel Valls avait armé sa police 24 heures/24. À Toulouse, on a trouvé une solution intermédiaire, avec des policiers municipaux munis d’armes de poing dès la fin de l’après-midi jusqu’à une heure du matin. En 2003, les 18 premières caméras sont installées dans le quartier Moncey (Lyon 3e). En 2012, on comptait 262 caméras et fin 2014, 414 doivent couvrir 10 % de l’espace. Coût de l’investissement : environ 24 millions d’euros depuis 1998. Il y a aussi le coût du fonctionnement que la Chambre régionale des comptes évaluait à 855 000 € par an en moyenne entre 2003 et 2008. Reste à savoir quelle est l’efficacité du mécanisme. L’utilisation des images dans le cadre de procès progresse mais reste marginale, au regard du nombre d’infractions commises. L’impact du dispositif sur la délinquance est « techniquement difficile à évaluer » selon les magistrats financiers. 16 LE PROGRES - MARDI 11 MARS 2014 dans le traitement de la délin quance. Il n’y a jamais eu autant de détenus en France et les lois Perben II et Dati, en accélérant le processus d’amé nagement de peines (bracelet électronique, semiliberté, tra vail d’intérêt général), en ont limité grandement le nombre. L’emprisonnement est désor mais l’exception pour les peines prononcées inférieures à deux ans. Avec quel résultat sur la récidive… ? Reste enfin le taux de classement sans suite, certes en forte diminu tion depuis dix ans, mais qui permet à des auteurs connus d’infractions d’échapper à toute sanction, ce qui pose le problème de la place des victi mes. Des victimes… qui, un jour, mettent un bulletin dans une urne. Sophie Majou Prévenir et guérir La Ville de Lyon participe directement et au travers d’associations à des actions en lien avec la politique éducative et la justice, via, notamment, la réalisation de travaux d’intérêt général, l’insertion des personnes en fin de peine, l’aide aux victimes, l’accès aux droits, la médiation, la conclusion d’une charte de la vie nocturne avec les établissements de nuit pour limiter les nuisances sonores, la prévention de l’alcoolisation massive des jeunes, etc. L’aide sociale permet aussi aux plus démunis d’aider à boucler un budget. La Ville, via les missions locales, participe aussi à la recherche d’emplois. 69X 23 et 30 mars Élections Notre panel de lecteurs se sent en sécurité, mais en demande davantage Les Lyonnais et la sécurité Les Lyonnais se sententils en sécurité dans les rues de Lyon ou les transports en commun ? Et que faire pour améliorer la chose ? Réponses. s’exprime ? Cette enquête, qui n’est pas un sondage, repose sur des questions posées à un panel de lecteurs réguliers ou occa sionnels du Progrès, habitant Lyon, représentatifs de diffé rentes tranches d’âges et situations sociales. Ils sont 115 à s’être prononcé et, en major ité… des femmes (54 %), plus sensibles à cette question que les hommes. Tous les âges se sont expri més, avec une légère prédo minance pour les moins de 25 ans (22,30 %), contre seulement 16,70 % pour les 65 ans et plus. Un sentiment de sécurité Le risque réel d’être victime d’une infraction est à distin guer du sentiment d’insécu rité. À Lyon, nos lecteurs se sentent en sécurité, en grande majorité (72,6 %), même si la perception varie en fonction de l’âge et du s e xe . Un e j e u n e l e c t r i c e confie que « lorsqu’on est seule à Lyon, il est impossi ble de ne pas se faire embê ter » et qu’elle se voit con trainte « de toujours mettre de la musique dans les oreilles » ou « d’être au télé phone pour mettre une bar rière avec les autres et se sentir un peu plus en sécuri té ». Un autre lecteur vou drait pouvoir se « promener enfin en sécurité dans son quartier ». Le sentiment de sécurité, dans les transports en commun, est encore de 64,5 %, mais il baisse légère ment à 63,30 % une fois le citoyen redevenu piéton. de sécurité routière Enquête du 28 février au 3 mars 2014 auprès du panel Le Progrès D’une manière générale, diriez-vous sent en sécurité à Lyon ? que vous vous sentez Nos lecteurs, à 59,60 %, réclament plus de contrôles de sécur ité routière. Les « gens qui téléphonent au volant » sont perçus comme « de vrais dangers pour la population », tout comme ceux qui roulent « sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants ». Les « zones où cohabitent les pistes cycla bles, les trams, les piétons et les feux rouges grillés en permanence » sont perçues comme « dangereuses ». Montrés du doigt, « les scoo ters circulant à une vitesse excessive dans les rues pié tonnes » et les vélos « sur les trottoirs », ou les « 4x4 qui foncent cours FranklinRoo sevelt [Ndlr, Lyon 6 e ], le matin de très bonne heure en se moquant allègrement des piétons ». Pour limiter les risques, un lecteur propo se le passage à « 30 km/h dans toute la ville », quand un autre plaide pour des dosd’âne « à proximité de tous les établissements sco laires publics et privés pour faire ralentir les voitures ». Plus de police municipale La police municipale lyon naise est déjà l’une des plus importante de France, en Pas du tout d’accord 50,8% Plus 21,8 % Plutôt pas d’accord 25,1% Oui, toujours Oui, Non, Non, parfois pas vraiment pas du tout La police municipale doit-elle être armée ? Tout à fait d’accord 19,2% Plutôt d’accord Plutôt pas d’accord Pas du tout d’accord 19,4 3% % 39,5% Tout à fait d’accord Pensez-vous nécessaire de faire de la prévention dans les arrondissements de Lyon en utilisant les compétences des travailleurs sociaux ou de médiateurs de quartiers ? 27% 65% 29,9% 23,9% valeur absolue, mais nos lec teurs en veulent plus encore pour 78 % d’entre eux. Et ce, même si cela « générera fata lement plus d’impôts », note un sondé. La « présence » visible des policiers est récla mée, « à toute heure et en tous lieux », ou plus raison nablement « à proximité des collèges et lycées pour préve nir les traf ics », « sur les berges du Rhône ou près des Terreaux » ou encore dans « le quartier PartDieu/Vil lette/Flandin ». Le travail effectué par la police munici pale en terme de sécurité des citoyens est jugé favorable ment par seulement 54 % des sondés. Quant à armer Plutôt d’accord 38,5% 2,3% À Lyon, sur les berges du Rhône, un contrôle de police concernant l’alcool et les stupéfiants. Photo archives S. Guiochon 69X Les policiers municipaux doivent-ils être plus nombreux ? 26,7% Infographie : Le Progrès Qui 8,3% Oui les agents, nos lecteurs y sont favorables d’une courte tête (53 %). Des patrouilles la nuit À une très for te majorité (71 %), nos lecteurs récla ment plus de présence poli cière la nuit. Et notamment dans les transports en commun. « Chaque citoyen devrait pouvoir utiliser sans crainte les transpor ts en c o m m u n , c e qu i e s t l o i n d’être le cas, même en début de soirée dans certains quar tiers », relève une lectrice. Non Ne sais pas Plus de vidéosurveillance Parmi nos lecteurs, de grands tenants de davantage de vidéosurveillance, « par tout », quand d’autres sont plus dubitatifs sur leur « effi cacité » et leur « fonctionne ment ». Le respect de « la vie privée » est également mis en avant. Ils sont en tout cas très majoritaires (82 %) à estimer que leur nombre n’est pas assez important. Sophie Majou (avec la collaboration de Laurence Cordonier) Vos idées pour améliorer la sécurité à Lyon Nos lecteurs ne manquent pas d’idées pour améliorer la sécurité à Lyon. S’agissant des missions de la police municipale, certains préféreraient les voir agir au plus près des préoccupations, plutôt que de les voir assignés à des tâches comme ‘‘ consommer, à trois policiers, 45 minutes pour un stationnement abusif non perturbant ’’. Pour la police nationale, plus de contrôles d’identité sont réclamés ‘‘ tant dans les transports en commun que sur les bas ports ’’. L’éducation à la citoyenneté est envisagée, tout comme l’importance de la prévention. « Plus de présence, plus de dialogue donnent moins de violences ». « Pédagogie et information » sont aussi à réaliser en direction des victimes, pour « qu’elles évitent les grosses fautes dont les malfrats profitent ». Pour limiter la délinquance, un éclairage accru dans la ville et des « transports en commun ouvrant plus tôt et fermant plus tard ». En bout de la chaîne pénale, « un stage pour les juges aux côtés des forces de l’ordre et dans les transports en commun », pour des jugements « plus conformes », est proposé par un lecteur, quand un autre estime que « tout acte préjudiciable doit être sanctionné ». « La justice doit être exemplaire et implacable, donc dissuasive. » MARDI 11 MARS 2014 - LE PROGRES 17 23 et 30 mars Élections Les propositions des six candidats sur la sécurité à Lyon Municipales 2014. Quelles sont les idées des différentes têtes de listes en matière de sécurité ? Nous les avons interrogées sur leurs programmes, le tout sur fond de hausse de la délinquance à Lyon en 2013 par rapport à 2012, après plusieurs années de baisse. Le maire peut agir au niveau communal sur l’existence ou non d’une police municipale, ses horaires d’intervention, son armement. Et vidéosurveillance et préventionmédiation sont aussi du ressort des élus locaux, tout comme l’aide aux victimes. Si les élus sont aussi parlementaires, ils participent aux réformes en matière d’économie, d’ouverture des frontières, de justice et de maintien de l’ordre ayant un impact sur la sécurité de nos concitoyens. Tour d’horizon des propositions de Gérard Collomb, Michel Havard, Christophe Boudot, Étienne Tête, Eric Lafond et Aline Guitard. TROIS QUESTIONS SUR LA SÉCURITÉ AUX CANDIDATS Souhaitez-vous limiter à 30 km/h la vitesse dans l'intégralité des arrondissements centraux de Lyon ? OUI Gérard Collomb X Michel Havard Christophe Boudot Etienne Tête X Aline Guitard Eric Lafond NON Faut-il armer les policiers municipaux ? OUI Gérard Collomb Michel Havard X Christophe Boudot X Etienne Tête Aline Guitard Eric Lafond X X X X NON X X X X Allez-vous augmenter la videosurveillance ? OUI Gérard Collomb X Michel Havard X Christophe Boudot X Etienne Tête Aline Guitard Eric Lafond NON X X X « Un objectif de 600 caméras pour 2020 » Gérard Collomb maire sortant (PS) et tête de liste « Évidemment Lyon » « Parce que nous considérons la sécurité comme la première des libertés, nous avons fait de la tranquillité publique une priorité. Notre objectif constant est que chacun puisse vivre, se déplacer, travailler ou se divertir en toute sérénité dans tous les quartiers. Lyon est l’une des grandes villes françaises les plus sûres de France. Entre 2001 et 2012, les faits de délinquance ont diminué de 20 %. Avec 330 policiers municipaux, notre police municipale est la deuxième de notre pays en termes d’effectifs. Nous avons voulu qu’elle ait la meilleure formation et le meilleur encadrement. Les fonctions de Directeur général adjoint chargé de la Sécurité ont toujours été assurées par un commissaire de la police nationale connaissant parfaitement la ville et l’agglomération. Au cours de notre prochain mandat, nous poursuivrons dans cette voie pour rendre Lyon plus sûre encore. Nous avons développé un dispositif de vidéoprotection qui fait chaque jour ses preuves en matière de prévention et d’élucidation des enquêtes. Depuis 2001, nous sommes passés de 59 à 414 caméras, avec un objectif de 600 pour 2020. Ceci afin de protéger l’ensemble de nos quartiers dans le respect des libertés individuelles, grâce à notre collège d’éthique. Pour rendre notre police municipale plus efficace, nous spécialiserons davantage son fonctionnement. Une unité d’environ 40 agents sera entièrement dédiée à la circulation, à la sécurité routière et au stationnement abusif. Les autres policiers municipaux assureront ainsi la tranquillité publique et se consacreront totalement à la lutte contre l’insécurité. Ce sera le cas de la police de proximité et des unités de sécurisation (Unités mobiles d’intervention et groupe opérationnel mobile) spécialement formées et équipées pour la gestion des situations difficiles. Grâce à une excellente coopération, polices municipale et nationale sont complémentaires, ce qui nous permet d’assurer la sécurité de la ville de jour comme de nuit. Deux nouvelles mesures conforteront ce travail en commun : la création de deux ZSP à la Duchère et Mermoz/Langlet-Santy et la mobilisation de six équipages de CRS dans le cadre de la lutte contre les cambriolages. Pour compléter ce dispositif, nous créerons une brigade équestre chargée de la tranquillité dans le parc de la Tête-d’or et sur les berges du Rhône. Et la prévention restera évidemment un axe fort de notre politique grâce aux médiateurs et aux cellules de veille. » Gérard Collomb. Photo Joël Philippon « Une application SOS Alerte sur smartphone » Michel Havard tête de liste UMP/UDI « Génération Lyon » Michel Havard. Photo Philippe Juste 18 « Vivre en sécurité est la première des libertés et c’est un impératif au bien vivre-ensemble. La protection des biens et des personnes est l’expression de notre démocratie et de notre République, qui protègent chaque citoyen, et notamment les plus faibles. Le maire de Lyon est aussi de par la loi responsable de la sécurité des Lyonnais et le garant de l’ordre public. Gérard Collomb, depuis 12 ans, n’a pas assumé cette responsabilité, préférant par idéologie socialiste parler de tranquillité publique plutôt que de sécurité. Cette absence de volonté politique conduit aujourd’hui les Lyonnais à faire le constat de la dégradation de leur quotidien et de l’augmentation des actes de délinquance. Nous, nous prenons l’engagement de faire de la sécurité une priorité de ce mandat. Nous renforcerons la prévention en direction des mineurs par la mise en œuvre d’un grand plan de réussi- LE PROGRES - MARDI 11 MARS 2014 te scolaire, mais aussi par un soutien aux familles. Nous créerons le carrefour des parents et mettrons en place dans chaque quartier des parents relais. Nous créerons le Conseil pour les droits et les devoirs des familles et mettrons en place dans chaque arrondissement une procédure de rappel à la loi dans le cadre d’une convention avec le procureur de la République. Les effectifs de la police municipale seront renforcés afin de permettre une surveillance de tous nos quartiers, de jour comme de nuit, et les policiers travaillant la nuit seront armés. Nous créerons une brigade canine mobile afin de faciliter la gestion des interventions conflictuelles. Nous mettrons à la disposition des Lyonnais un numéro dédié ‘‘ SOS Tapages nocturnes ’’ afin de régler par des interventions rapides ces problèmes nombreux et récurrents. Nous aménagerons un poste de commande- ment opérationnel, qui coordonnera l’action sur le terrain des effectifs, assurera la gestion de la vidéosurveillance, de la cartographie de la délinquance en temps réel et sera équipé d’un centre d’appels. Nous renforcerons la vidéosurveillance grâce à l’installation de nouvelles caméras de dernière génération et remplacerons celles qui sont aujourd’hui obsolètes. Nous lancerons l’application ‘‘ SOS Alerte’’ sur smartphone afin que chaque Lyonnais, et notamment les plus jeunes, puisse être protégé à chaque heure du jour ou de la nuit. L’insécurité n’est pas une fatalité, elle est toujours le résultat de l’absence de volonté politique et de l’insuffisance des moyens mis en œuvre. Nous avons la volonté politique et nous mobiliserons les moyens nécessaires à notre objectif : protéger les Lyonnais. » 69X 23 et 30 mars Élections « Le manque d’effectifs est criant, notamment la nuit » Christophe Boudot tête de liste « Lyon Bleu Marine », Front national « Pour une sécurité renforcée, le manque d’effectifs étant criant, notamment la nuit, avec seulement une à deux voitures de police-secours par arrondissement dans cette plage horaire, nous créerons donc une brigade de police municipale de nuit pour seconder la police nationale. Cela impliquera l’embauche immédiate d’une cinquantaine de fonctionnaires pour ne pas réduire les effectifs de journée, comme l’induirait la proposition UMP d’une embauche étalée sur plusieurs années. Nous libérerons des effectifs en recentrant la police municipale sur son cœur de métier, qui est la sécurité, et non pas le racket des automobilistes organisé par Gérard Collomb ! Pour faire face à ses nouvelles missions, la police municipale sera armée : une obligation légale pour la faire travailler après 23 heures, et mieux équipée. Une gestion dynamique et proche des réalités de terrain : nous prendrons en compte la ‘‘ géographie de la délinquance ’’ dans l’emploi des policiers et de leurs équipements. Ainsi, les policiers et les caméras de vidéosurveillance seront déployés pour assurer une sécurité optimale des habitants dans chacun de nos quartiers. Nous tiendrons compte des zones particulièrement criminogènes, mais aussi de celles à forte affluence touristique. Pour aller vers une politique de sécurité participative, nous voulons impliquer les Lyonnais dans la tranquillité de leur ville, et rappeler que si la prise de risque et l’application de la loi sont certes du ressort de la police, la sécurité est l’affaire de tous. Nous créerons VIGILYON, un dispositif ne venant pas supplanter le service de l’appel du 17, mais qui travaillera en complémentarité avec ce dernier. Ce dispositif sera composé d’un site internet et d’un Numéro Vert, et collectera les informations manquantes et essentielles dans la lutte contre les faits délictueux de tous types, dans les meilleurs délais. Cela permettra de réagir immédiatement après l’installation d’un camp sauvage et de l’évacuer aussitôt, comme nous le permet la loi, lorsque l’on intervient dans le délai de flagrance. » Christophe Boudot. Archives P. Augros « Il faut des hommes… pas des machines » Étienne Tête co-tête de liste EELV pour la ville, et Maxime Huré, tête de liste pour le 5e arrondissement de Lyon Étienne Tête. Photo Maxime Jegat « Pour la sécurité, il faut des hommes… pas des machines. L’insécurité en France est plus faible que le sentiment d’insécurité. Les homicides volontaires sont en baisse. La délinquance du quotidien dépend directement de la désespérance et des difficultés économiques des quartiers les plus exposés. Agir sur les causes est plus efficace que la répression. Une sécurité de proximité, humanisée, s’élabore avec des médiateurs et des policiers municipaux, plus nombreux et mieux formés, sans que ceux-ci se substituent à la police d’État. Ce sont des emplois nouveaux et une présence dans les quartiers. Les lieux de rencontre pour les jeunes doivent être ouverts tard le soir. La cohabitation entre les activités économiques nocturnes et tous ceux qui légitimement recherchent du repos est une vraie question. Organisons des états généraux de la nuit pour mettre ensemble les acteurs, les habitants et les élus. Définir des règles de vie commune permet de résoudre les problèmes spécifiques à certains quartiers (Vieux-Lyon, Croix-Rousse…), pour aller vers une vie nocturne apaisée. Chacun est responsable, d’où la nécessité de renforcer l’éducation à la citoyenneté pour le respect des lieux publics et de l’environnement. Au moment de la relance de la vidéosurveillance sur la ville de Lyon, seulement 3 % des citoyens l’ont souhaitée. Pour couvrir 1 % du territoire, il fallait dépenser un million d’euros par an. Des études scientifiques le confirment, il n’y a pas de baisse de la délinquance. Celle-ci est déplacée vers des zones non vidéosurveillées, pénalisant ainsi des quartiers qui ont payé les mêmes impôts que les secteurs ‘‘ privilégiés’’. Ce n’est pas une solution équitable pour tous. » « C’est la présence humaine qui fait la différence » Aline Guitard tête de liste Front de gauche « Les citoyens subissent une insécurité permanente : c’est l’insécurité sociale. Précarité, difficulté à se loger, angoisse des lendemains sont une grande violence faite à chacune et chacun. C’est en étant un rempart contre cette violence quotidienne qu’une ville s’engage le mieux pour la sécurité de ses habitants. Et notre projet, axé sur la proximité et le développement des services publics, va dans ce sens. Par ailleurs, le meilleur outil contre la délinquance, c’est l’éducation : c’est pourquoi nous nous sommes engagés à maintenir la gratuité du périscolaire sur Lyon, malgré le manque d’investissements de l’État dans la réforme, et que nous investirons pour donner aux enfants une éducation de qualité, ouverte sur le monde et les cultures. En matière de sécurité et de vivre ensemble, c’est la présence humaine qui fait la différence. Or, dans ce domaine, les suppressions de postes liées à la fin des Cucs [Ndlr, Contrat urbain de cohésion sociale] sont un pas supplémentaire vers la rupture du lien social. Nous nous engageons à renforcer la présence humaine dans la ville, via la création d’un poste de médiateur pour 10 000 habitants soit 1,5 million d’euros par an. Ce budget est à rapporter à ce que coûte chaque année à la collectivité le fonctionnement de la vidéosurveillance, soit plus de 2 millions d’euros, tant pour l’installation de nouvelles caméras que pour le fonctionnement du CSU et de ses agents. Or la vidéosurveillance n’est pas la plus efficace, ayant tendance à déplacer la délinquance plutôt qu’à la supprimer. Enfin, il faut travailler aux missions de la police municipale, afin de lui permettre de travailler davantage au vivre-ensemble, au dialogue entre les habitants, à l’accueil de victimes. » Aline Guitard. Photo Joël Philippon « Accroître la présence de la police sur le terrain » Eric Lafond Tête de liste centriste, sans étiquette Eric Lafond/Joël Philippon 69X « La sécurité sans démagogie. Ces douze dernières années, les caméras de vidéosurveillance (qui déplacent la délinquance sans véritablement la traiter), ainsi que les diverses brigades, ont augmenté sans que la sécurité publique à Lyon ne soit particulièrement améliorée. Notre conviction est que la sécurité demeure l’apanage de l’État républicain. La Ville intervient en complément. Un adjoint dédié à la Sécurité permettra une collaboration efficace de la police municipale avec la police nationale. Nous choisissons de rénover les commissariats lyonnais et de leur permettre de disposer d’un équipement informatique et technologique décent, afin d’accroître la présence sur le terrain des agents de la police nationale. Un fond de 10 millions d’euros de crédits sera disponible sur l’ensemble du mandat. Nous choisissons de construire un second centre de semi-liberté, pour favoriser la réinsertion par le travail des détenus. Celle-ci est la clé d’une baisse de la délinquance. Nous y consacrerons six millions d’euros d’investissement. Nous choisissons enfin de nous impliquer auprès de la justice pour réduire la récidive. Le retard dans l’exécution des courtes et moyennes peines (jusqu’à 18 mois) est cause d’une forte récidive (plus d’une personne sur deux), car un jugement sans conséquence immédiate est inefficace. La Ville s’impliquera pour une exécution rapide des peines par le biais de peines aménagées, notamment par la réhabilitation des travaux d’intérêt général, la réparation, l’amende, etc. prévues au code pénal. La surenchère (plus de police, plus de caméras, plus d’armes) est inefficace. Nous n’armerons pas les policiers municipaux et nous n’augmenterons pas les effectifs déjà conséquents de cette police. » MARDI 11 MARS 2014 - LE PROGRES 19