Livre, édition (PDF – 4 pages – 92 ko)

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Livre, édition (PDF – 4 pages – 92 ko)
Direction Générale Education,
Egalité des Chances et Vie Citoyenne
COMPTE-RENDU RENCONTRES RESEAUX DES ETATS GENERAUX DE LA
CULTURE
8 SEPTEMBRE 2016 – MAISON DE LA BD - BLOIS
LIVRE, EDITION
Les réunions de réseaux ont été des temps préparatoires aux rencontres départementales des
Etats Généraux de la Culture qui se dérouleront de novembre à décembre 2016. Ces réunions ont
eues pour objet :
- de permettre un échange sur les problématiques et enjeux du secteur culturel
concerné,
- d’associer les professionnels à la réflexion sur la préparation des ateliers (définition
de leur sujet, des problématiques et enjeux abordés).
Méthodologie de la réunion :
L’ensemble des participants ont échangé pendant 2h30 successivement sur 6 thématiques
- Territoires
- Habitants, publics et éducation artistique
- Création et diffusion
- Economie de la culture/entreprendre dans la culture
- Emploi et formation
- Coopération et réseaux
Nature des professionnels représentés : éditeurs, associations organisatrices de
résidences d’écritures, d’actions éducatives, de festival
Thématiques abordées :
I/ Création et diffusion
Les auteurs : de nouvelles façons d’être auteurs et une situation en tension
Le métier de l'auteur a évolué :
- Ils sont de plus en plus les représentants de leurs livres ; ils ne créent plus seulement
mais communiquent et diffusent de plus en plus. Ce constat est probablement lié à
l’environnement général dans le secteur du livre où le « temps » d’un livre est court
(concurrence et accélération du nombre de livres édités). Les auteurs sont aussi des
ambassadeurs de leurs propres ouvrages.
- Les auteurs ont aussi un besoin économique de faire des interventions auprès du
public ; c’est aussi la raison pour laquelle ils entrent dans cette démarche
« commerciale ». Ils le font aussi parfois sans passer par l'éditeur et il y a une plus
grande perméabilité entre les rôles de chacun dans la chaîne de production.
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Phénomène renforcé aussi par les outils de promotion numérique (blogs…) et les
réseaux sociaux (facebook a changé la manière de travailler) qui encouragent les
relations en direct avec l’auteur. La charte des auteurs a donné une assise qui leur
permet de mieux négocier. C'est un élément nouveau car avant c'était le travail des
éditeurs et des libraires. Qu'est-ce que cela peut signifier ? Est-ce que c'est parce que
les éditeurs auraient moins la possibilité de représenter leurs auteurs, faute de temps ?
De moyens humains, économiques ?
Par ailleurs il est difficile pour les éditeurs de garder dans la durée un stock, ce qui accentue la
tendance des auteurs à auto-promouvoir leurs œuvres.
Enfin, La politique de soutien et d’attractivité des auteurs sur le territoire régional est à renforcer,
notamment au travers de résidences.
L’éditeur :
L'éditeur est court-circuité par l'auto-édition qui prend une place non négligeable dans les salons
et fragilise les professionnels. Le public ne fait pas la différence entre le travail de l'éditeur et
l'auto-édition alors que l'éditeur fait un travail important d'éditorialisation et de promotion. Il
faudrait soutenir les éditeurs de taille moyenne et pour que les auteurs soutenus par les éditeurs
soient d’avantage reconnus. Il pourrait y avoir un intérêt à travailler la question de la
mutualisation. Il faudrait que tous les acteurs de la chaine du livre, au niveau régional, puisse
travailler ensemble.
En termes de diffusion, il faut encourager les grands salons qui donnent de la visibilité aux
éditeurs et aux auteurs; par exemple avec un corner "éditeurs de la Région" porté par Ciclic et la
Région.
La création numérique pose des questions en termes de prospective et de nouvelles
formes d'écriture ; est-ce la Région doit accompagner cela et comment ?
Le numérique est à nourrir de sens :
- Ce peut être un outil de médiation et apporter des contenus complémentaires à
l’édition papier
- C’est aussi intéressant en termes de nouvelles formes de création littéraire.
II/ Territoires
Le territoire régional est bien pourvu en lieux de diffusion et de sensibilisation : bibliothèques et
établissements scolaires notamment. Il convient d’établir des partenariats et de les tenir
sur la durée. Ce qui est important sur les territoires est de travailler à un maillage fin, à
l’échelle locale, ainsi qu’à des partenariats ; c’est ce qui permet de conduire un travail de
fond. Il convient d’être vigilent à ce que ces initiatives locales ne soient pas remises en cause à
tout moment par les logiques et les calendriers politiques.
En milieu rural, il faudrait accompagner les Maisons de la presse pour qu’elles constituent des
fonds de qualité, en lien notamment avec les éditeurs de la région.
Les résidences de territoire, aboutissant à une création, sont essentielles dans la durée ; c’est
une voie possible pour rapprocher les acteurs d’un même territoire.
De nombreux petits salons du livre existent : la Région doit veiller dans ses dispositifs à ce qu’ils
soient accompagnés d’actions culturelles et éducatives et à ce que les auteurs soient rémunérés,
ce qui n’est pas toujours le cas. Les partenariats locaux peuvent faire effet levier et faciliter la
rémunération des auteurs. Pour l'auteur, cela peut être plus intéressant qu'une présence dans un
grand salon.
Il ne faut pas oublier tous les médiateurs du livre qui font un travail important de valorisation du
livre.
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Une idée proposée : ponctuellement, créer un événement, une sorte de "ville du livre". Cela
permettrait de créer du lien entre les acteurs du livre et le territoire.
Il y a un certain nombre de manifestations littéraires dans les PACT, mais sont-elles repérées ? La
Région pourrait aider une montée en qualité et en visibilité de ces manifestations.
III/ Habitants, publics et actions culturelles
Il convient d’anticiper les éventuels déséquilibres sur les territoires entre les mouvements de
l'éducation populaire et certaines initiatives des collectivités locales. Depuis 15 ans, on observe
un certain glissement des financements dans une logique de passage de la subvention à la
délégation de service public, ce qui peut fragiliser le tissu associatif. Cette tendance observée par
certains acteurs est peut-être à mettre en corrélation avec la prise de compétence culture d’EPCI
et l’arrivée de personnel dédié à l’exercice de cette compétence. Les mouvements d’éducation
populaire peuvent se positionner en accompagnement et en complémentarité des collectivités.
Il est important de garder des espaces de discussion au-delà des dispositifs et des soutiens
financiers.
S’agissant des publics, commencer par les enfants est un bon début pour aller chercher les
adultes ensuite. Il faut aller chercher le public où il est et susciter la rencontre.
La question n’est pas de toucher tous les publics mais de ne pas en exclure. Il faut se donner les
moyens pour que chacun puisse faire son choix.
La proximité est fondamentale pour faciliter cette rencontre ; il faut que le livre soit sur le chemin
du quotidien : bibliothèques de rue, etc. La disparition ou la réduction des médiateurs dans les
bibliothèques est d’ailleurs un problème à ce titre.
La Région pourrait accompagner davantage ces rencontres de proximité car cela à un réel coût
pour les associations, établissements, éditeurs.
Il ne faut pas formater l’offre mais l’adapter aux territoires, aux contextes.
Dans ce contexte, le numérique pourrait être pensé comme un outil complémentaire aux
rencontres physiques (partenariat avec Canopé par exemple), facilitateur de médiation.
IV/ Economie de la culture/entreprendre dans la culture
Paysage du secteur du livre en région :
- Entre 50 et 70 éditeurs
- 436 bibliothèques
- 228 points de vente du livre
- Environ 165 auteurs
- Un poids économique de l’édition relativement faible par rapport au secteur culturel ; à
l’échelle nationale, 2,5 milliards € sur 44 milliards €
Pour soutenir l’économie du livre, Ciclic pourrait intervenir auprès des libraires en finançant par
exemple des PLV (publicité sur points de vente) pour les éditeurs régionaux ; cela pose
cependant la question de l'alimentation du PLV. Il faudrait bien sûr réfléchir à comment mettre en
place un tel outil.
La PLV doit être accompagnée d'une dynamique commerciale. Ce serait une PLV mutualisée.
L'idée est de permettre la visibilité des livres, une mise en avant. Cela supposerait que les
éditeurs acceptent d'être réunis sous la même bannière "Région" alors même qu'ils sont très
différents.
Ciclic travail à une étude sur l'économie du livre. Le résultat de cette étude pourra donner des
informations importantes pour nourrir les questionnements sur le sujet.
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V/ Emploi et formation
Deux pistes de travail : mutualisation et sécurisation
Est-ce que des éditeurs peuvent se mutualiser pour la création d'emploi (logique sociale et
solidaire) ? C’est une piste sérieuse mais la question de la « confiance » entre les employeurs se
pose. L'aide des pouvoirs publics pourraient être un facilitateur pour constituer des groupements
d'employeurs.
Pour permettre ce genre d'initiative, il faut que les acteurs apprennent à ce connaitre (fonctions
mutualisables : attachés de presse, graphistes, vente à l'étranger, juridique...).
Idée d’un crédit temps : faire venir les experts directement sur place chez l'éditeur selon les
besoins.
La question de la sécurisation de l’emploi pour les travailleurs indépendants est importante.
Il existe beaucoup de formations en région : comment faire en sorte que les formations
proposées par les associations soient inscrites dans un parcours et puissent être certifiantes ?
VI/ Coopération, réseaux et structuration
Le besoin de mutualisation et d’échanges est réel, et la région, « à taille humaine », paraît être
une bonne échelle
Quel(s) outil(s) de coopération, de travail de tous les acteurs du livre pour permettre ces
échanges ?
La coopération serait intéressante à développer à plusieurs niveaux :
- Sur l’interprofessionnel et l’interdiscipline pour favoriser l’interconnaissance,
notamment entre les
éditeurs et les lieux intermédiaires (bibliothèques,
médiathèques), par exemple au moyen d’un événement professionnel.
- Au niveau des manifestations :
o communication commune, corners
o regroupement ou création d’une manifestation de niveau régional
o échanges, par exemple en salons du livre jeunesse pour réfléchir à des actions
et une communication commune
o idée d’une charte commune et d’un réseau de festivals « labellisés » autour de
valeurs et d’objectifs.
- par des temps de rencontres.
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