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Go west Nicolas sayer <[email protected]> Revision Id : us.tex, v1.131999/12/2616 : 11 : 27sayerExpsayer — 3 janvier 2000 hello, Le document qui suit est un genre de journal que j’ai tenu pendant la durée de mon voyage en novembre 1999 aux US. Attention, il n’y avait aucune intention de maintenir un style élevé de qualité d’écriture ou de niveau d’orthographe. Originellement je voulais juste noter deux–trois trucs pour me rappeler un peu mieux ce voyage. Et puis voilà, c’est devenu ça. . . Je le redis donc, excusez-moi, ceci n’a jamais été écrit dans l’idée d’être diffusé, m’enfin, pourquoi ne pas le faire après tout? 2 Overlooking the past How can all this be true ? I don’t know, I got no clue. Here I am, it’s an indecent time, I’m in my flat, in Paris, it’s mid-December. I just finally finished this . . . What is it anyway ? I’m not sure. A testemony, just flat memories or maybe just a dream. I don’t know, I’m completelly lost in my own mind. All of this is so unreal, so far. Today my mind is just screaming out loud ! There is no way, there is nothing I can do, no present I can give, no card I can send. You, all of you have given me so much in all, and especially during this month. It may seem stupid. But for years I’m gonna keep about a dozen special moments deeply ingraved in my mind. Is it all of it ? No, just very special moments with the people I love the most. And these people have made it all. Yep, just a basic 1 month vacacion in the begining, but now it’s a lot more than that. I didn’t expect to rest or anything like it. I knew that going to the states and wandernig around wouldn’t be restful. I did expect to have a nice time. But nothing could’ve prepared me for this, to all this generosity that YOU had. Believe me, I wasn’t being polite when I said : Hey ! I got a flat with beds in Paris, please come whenever you want ! No, I was just being darn selfish, because it’s very selfish to want to see people here with me, near me. I have thought of translating all of this in to English. Maybe one day, who knows ? Thanks to Y2K coming up in less then two weeks, and to this 100mph life that I put myself in, there is no way I can do it right now. Try to read, or just give me a call to ask me : What is this “thing” you sent me, and I’ll do a live translation. Anyway, anyhow, there is a time where you’ve got to come back to reality, and I’m having a terrible time. Today I’m grateful, grateful to life to give me such pleasures. But life didn’t do it, YOU all did. I’m not a big writer, not a big caller but believe me. My life is in France, but my heart is in the US. 3 1 Jeudi 28 (from Paris to Zurich to New York) 05:30 Bon allez, je prends mon loplop à deux mains (si vous le voulez bien), et c’est parti ! Bon, OK, j’arrive devant la station de métro avec ma valise, c’est fermé. Il n’était même pas 5h30, ce con ! Je chope un taxi, direction porte Maillot (tiens d’ailleurs, y’aurait pas un Pub làbas ?) Navette direction Roissy 1. Manque de pot, pour la première fois de ma vie, mon avion part de Roissy 2B, donc une belle petite promenade dans l’aéroport avec ma valise, mon sac et le loplop que je traîne toujours. 07:00 Wait, and wait, and wait in this fucking airport... J’appelle papa deux ou trois fois, j’ai dix heures de forfait Bouygues à bouffer sur Octobre et Novembre de toute façon. Bon, c’est très long, je n’avais pas tiqué, mais en fait mon vol n’est pas très international (Zurich). Le check-in a commencé 45mn avant le supposé décollage. J’ai donc très bien fait d’arriver plus de 3 heures en avance. . . 10:00 Et en plus le vol a du retard ! Ils disent qu’il y a du brouillard à Zurich ! Du brouillard, fin octobre, entre les montagnes suisses, c’est un monde ! 12:00 Là ça commence à devenir fun, je n’avais jamais courut derrière un avion avant, faut un début à tout ! Je suis resté exactement 2mn30sec. sur le sol ferme de Zurich, avant de m’engouffrer dans mon nouvel avion. Évidement, celui-ci a aussi eu du retard, ça c’est autre chose, pas le brouillard, mais juste une veine monumentale que je me traîne depuis quelques mois. De toute façon je m’en fous ! Je peux arriver à n’importe quelle heure, y’a pas de soucis. Au bout d’une heure de vol, je m’amuse à regarder par le hublot, tiens, mais c’est Paris ? Ce petit tour en Suisse était donc vraiment inutile. Nous sommes passés au-dessus de Issy-les-Moulineaux et Boulogne. C’est marrant de voir tous les morceaux de Paris que je connais si bien, de si haut. J’ai même réussi à repérer l’immeuble de France Telecom, place de Mexico. Une petite pensée pour eux, une grosse pensée pour tout ce/ceux que je laisse derrière, et top ! Ce n’est pas le moment de commencer à regretter tout ça, j’aurais largement le temps plus tard. 16:30 EDT Finalement ! ! ! Je suis à New York ! Le vol était sympa, surtout pas trop long ! Balancé entre la bouffe, trois petites bouteilles de Beaujolais (pas génial d’ailleurs), Bill Evans, Souchon et Wild Wild West en guise de film. . . très inégal. Crevé ? Pas trop. Arrivé à JFK c’est le pied, je traverse l’immigration en trois minutes, ils n’ont même pas ouvert mon passeport. La valise pareille, c’est la troisième à sortir de l’avion. Ces différents retards auront eu du bon. Question transport ça ce complique. Je sors de l’aéroport et c’est le bordel. Que prends-je ? Y’a des taxis, des navettes, des bus, un métro au loin et ce type qui me harcèle pour que je monte dans une limousine à $50. Putain de société de consommation. 18:00 Enfin, arrivé au 222 83rd W, chez Patricia. Le taxi s’arrête et que vois-je ? Une gentille dame qui m’ouvre la porte (quel pays !). Bon OK, c’est maman qui était dehors en train de se shooter à la Marlboro light. La suite fut bien simple, j’ai embrassé toutes les filles. J’ai quand même du pot. 4 Patricia, Sally, Maman, Janet et Molly. Cinq pour moi tout seul ! Quelle vie. Cette soirée fut marquée par ma première Guinness outre-Atlantique. Elle semble plus liquide qu’à l’O’ Brien, peut-être mal tirée. De toute façon j’ai du temps pour réaliser mon étude. 2 Vendredi 29 (à New York) Je n’ai pas fait grand chose ce jour là. Je peux l’avouer, mais je crois que pour la première fois le jet-lag1 m’a eu. Ou alors je suis peut-être en train de payer les dernières semaines chez Wanadoo. Je me suis levé assez tôt, ça c’est le problème de rester chez des gens comme Trish & Sally, qui se lèvent à des heures pas très catholiques pour aller bosser. Je ne leur en veux pas, elles sont déjà assez sympa d’héberger toute la famille. Je me suis baladé (en chantant lalala). Descente de Broadway jusqu’à Time Square vers la 42ème et pi plus ou moins un retour via Amsterdam. Rien de bien transcendant. Je ne parlerais pas des quelques trois hot-dog que je me suis enfilés en chemin et encore moins des magasins dans lesquels je me suis perdu. Le soir, James est passé prendre une Pizza avec Trish & Sally et moi. Pendant que Mom et Janet étaient allée voir Ragtime !, une comédie musicale. Nous avons gentiment bavardé à coup de vin rouge et de pizza. Une belle petite soirée comme je les adore. C’était sympa de voir James. Je l’avais rencontré deux ans et demi auparavant, la première fois que j’étais venu à New York. Il est vraiment sympa, Herold, son copain, est décédé au début de l’année. 3 Samedi 30 (à New York) A great Day ! Je m’explique. Il y a des jours comme ça où, quand on fait la somme des événements qui sont arrivés, on se dit tout bonnement que la journée fut géniale et truffée de bons moments. 13:30 L’après-midi était organisée avec Mom. Un de ces moments “Mère & Fils” tellement rares aujourd’hui pour moi. Il y a quelques années, nous nous étions organisé des trips Père & Fils avec papa, où nous avions traversé le Massif Central, le Nord de la France et pas mal d’endroits. Le dernier en date était belge en décembre dernier, quand nous avons été pris pour un couple pédophile à Bruxelles. Mais de mon souvenir, je n’avais encore jamais passé de longs moments comme cela avec ma mère. Et puis y’a pas à dire, c’est quand même le pied. Depuis un peu plus d’un an, je suis enfin arrivé au stade de maturité où j’apprécie passer du temps avec mes parents. Fini les gue-guerres parents/enfants. Cet après-midi nous nous étions organisés un petit plan magasins/bouffe/ciné, le pied quoi ! Nous sommes allés voir le nouveau film de David Lynch. Je pensais le rater car il sort pile en ce moment en France et je ne pensais pas qu’il jouerait longtemps aux US. Mais je l’ai eu ! The Straight Story Ce film est très différent de ce qu’a fait Lynch auparavant. Bon, 1 Décalage horaire. 5 il faut dire que quand on regarde sa carrière, il n’y a pas vraiment deux films dans le même style. La critique du New-Yorker dit que l’histoire est trop simple, donc on s’embête pendant deux heures. Je pense exactement le contraire. Il faut faire honneur à David Lynch d’avoir créé un film avec autant de force. Ce film bouge, bouge le spectateur dans sa tête au plus profond de lui-même. Oui, une histoire simple, celle de Alvin Straigt, une histoire vraie. Histoire, images, musique, paysages. . . Bon, je m’arrête là. En clair j’ai beaucoup aimé et le conseil à tous ceux qui aiment le cinéma. Le cinéma qui vous donne plus que 2 heures assis dans une chaise, celui qui est capable de vous donner une joie de vivre, comme c’est le cas pour le film de Lynch. 20:00 RDV donné à la maison avec toutes les filles. Janet, ma grand-mère, nous invite dans un bon restaurant italien, histoire de celebrate la première fois que nous sommes tous ensembles. Le resto était somme toute très bon, arrosé d’un honorable Chianti s’il vous plaˆ ! Dîner terminé, nous nous éclipsons avec maman au bar pour aller nous fumer une bonne cigarette (puis j’ai quand même commandé un verre de Jack Daniel’s (que j’ai renversé sur la table, mais passons)). Histoire de couronner ce moment déjà parfait, la radio s’est mise à jouer l’Aria version Yanni (je sais, vous en avez marre de Yanni). Ils sont quand même moins extrémistes à l’est des US, au moins il y a des zones fumeur. En Californie, il n’y en a tout bonnement pas, c’est illégal (bande de fascistes). 23:00 Ça, c’était la surprise. Nous sortons du restaurant pour tous nous rentrer et je ne sais plus qui, mais quelqu’un balance la bonne idée qu’il serait sympa que j’accompagne ma grand-mère à son hôtel. Why not ? Donc, je monte dans le taxi de la dame et nous partons vers son hôtel. Sous les ordres de Janet, certes, sans trop me faire prier, nous allons dans le piano-bar de l’hôtel voisin, histoire de prendre un last drink. Ce dernier verre c’est transformé en deux Jack Daniel’s supplémentaires. . . Ça fait quatre au total déjà ! Cette petite fin de soirée fut bien sympa. Ma grand-mère est géniale, spécialement en face à face, elle est beaucoup plus calme. Je devais avoir 16 ans quand elle m’a amené à Disney Land. Je m’en souviens très bien. Nous sortions juste de je ne sais quel super montagnes Russes avec un huit et tout et tout. Elle était complètement joviale ! : "Nicolas, on remet ça ?". Moi j’étais définitivement malade, avec une grosse envie de gerber. Je suis sorti de ce guet-apens vers 1 heure du matin. Dingue ça, j’avais encore envie de continuer ! Mais bon, décalage horaire & Co. m’ont ordonné de rester calme, je ne suis qu’au début de mon périple ! 4 Dimanche 31 (à New York) Eh, beh. . . Encore une journée bien remplie. . . 11:00 Bonne petite marche avec toutes les filles (c’est à dire en ajoutant Molly, le chien le plus adorable de la planète, enfin adorable, ça dépend des moments. Par exemple à trois heures du mat quand elle se met à me lécher la plante des pieds, c’est une autre affaire). Nous allons tous à la messe, à l’église où Patricia officie. Je ne cache à personne mes idées en ce qui concerne la foi. Je suis simplement aussi tolérant à leur égard, qu’eux au mien. L’église où va Patricia n’a rien avoir avec les messes très traditionnelles que nous avons en France. Et encore moins 6 (Dieu merci !) avec ce que j’ai pu voir quand j’étais à Sacramento. Ça ressemble plus à une bande de potes qui partagent une heure ensemble. Nous sommes en suite allés déjeuner dans un Popper resto. Nice & Easy. La soirée fut très cool pour moi, je me suis effondré vers 20h. Sûrement un contrecoup de la soirée précédente, mais je ne l’avouerai jamais ! 5 Lundi 1er novembre (toujours à NYC) Enfin ! Une journée avec rien de prévu à l’avance, cool. . . Je vais enfin pouvoir jouer un peu au touriste. Bon, pas trop, je ne vais même pas prendre mon appareil photo, ça fait un peu con-con, pi ça va me ralentir. Je vois donc dans ma boule de cristal, une longue balade, flâner à droite et à gauche et puis peut-être quelques magasins. On verra bien. Le réveil ne fut vraiment pas rapide, faut pas pousser quand même ! Bon allez, c’est parti à pied ! Je n’ai pas encore pris le métro depuis que je suis arrivé. Comme d’habitude, descente par Broadway etc. En fait j’ai quand même fait pas mal de kilomètres ce jour là. Je suis remonté de la 33ème en zigzaguant entre chaque rue, ce qui rallonge pas mal. J’ai dû faire une quinzaine de magasins et même quelques magasins de fringues (je n’aurais peut-être pas dû dire ça, ça fait un peu nana, non ?). Enfin, pour finir je me suis engouffré dans un CyberCafé, histoire d’aller lire mon courrier, prendre un café et m’excuser auprès de Tim que j’ai un peu oublié pendant mon passage éclair à Zurich. 6 Mardi 2 (NYC) Un petit voyage à Ellis Island était prévu ce jour là avec Mom. But du jeu, décoller au plus vite de l’appartement pour devancer la horde de touristes qu’il ne manquera pas d’y avoir. Nous avons donc décollé vers 10h. . . Le temps n’est pas top aujourd’hui. . . Maman (c’est le cas de le dire), qu’est-ce-que ça va donner tout ça. Pas trop de problèmes dans le bateau entre Battery Park et Ellis Island, enfin pas trop de problèmes, si on met de côté l’aspect “bateau” de la chose et le nombre inconcevable de Français, en l’occurence débiles profonds, qui passent leur temps et leurs rouleaux de pellicule à prendre en photo le stand de hot-dogs où les japonais avec leurs super-hightech-génialissime appareil numérique qui peut imprimer la photo instantanément après l’avoir prise, moyennant quelques minutes d’attente et un changement de batterie. Cool ! Le Polaroïd a été réinventé. Nous ne nous sommes pas arrêtés à la statue de la Liberté. Ah ! mauvais touristes que nous sommes. On l’a regardé avec Mom, on a fait un petit : “Oh ! c’est beau” mais on est resté dans le bateau. De plus cela nous a permis de nous débarrasser de tous les touristes bruyants. Prochain arrêt, Ellis Island. Là le temps commence à se montrer mécontent. Pas grave pour l’instant, on rentre dans le musée. Je conseille celui-ci à n’importe qui, qui a du temps à y passer. Le musée est passionnant. Un peu d’histoire pour ce qui ne connaissent pas : Ellis Island a été, pendant près d’une cinquantaine d’années, le passage obligé de toute personne voulant immigrer aux États-Unis. Des millions d’hommes, de femmes et d’en- 7 fants sont passés par-là. Dans les familles américaines on dit qu’on a tous au moins un parent qui est passé par-là. C’est sûrement vrai vu les quelques millions de personnes qui y sont passés. Je ne vais pas conter ici toute l’histoire de cette Île, mais c’est vraiment passionnant. Je conseille donc, à toute personne ayant un peu de temps à New York de faire le voyage. Absolument prévoir la journée. Avec maman nous avons été obligés de survoler la moitié de l’exposition, c’est bien dommage. En sortant, là on peut le dire : Le temps est absolument dégueulasse. Il pleut très fort et il y a beaucoup de vent. C’est top, on ne peut même pas s’abriter car la pluie se barre horizontalement. Maman a tenté d’ouvrir son parapluie, avec regrets. Le retour fut bien simple, sous la flotte ! Une fois rentrés à la maison, nous avons séché quelques heures. Je me suis battu avec les compagnies d’avions pour essayer de dealer un voyage pas trop cher pour mon passage à l’ouest. . . Rien trouvé de cool. Je ne passerai donc pas voir Laurent à Albuquerque, c’est trop compliqué. J’irai directement sur la côte ouest. De plus il faut que je gaffe, mon temps est compté ! Et j’ai encore pas mal de chose à faire et de gens à voir. Planning défini pour la suite des événements : Jeudi / Vendredi / Samedi à Washington avec Mom et mercredi prochain j’ai un vol vers SF. For dinner, I went with mom at Fred’s (corner of 83rd & Amsterdam). Pretty nice. Of course, after walking Molly ! (in nice and showery rain). 7 Mercredi 3 (NYC) Quelle belle journée ! J’ai la mauvaise nouvelle de vous annoncer que le temps a très largement changé. Hier, de la pluie comme pas permis, aujourd’hui il commence à faire bigrement froid. . . et je crains le pire avec ces climats hypra–tempérés. 13:00 Maman et moi avons pris le métro pour descendre en ville. Destination : Wall Street, où nous allons rencontrer Patricia, histoire de bouffer un petit quelque chose. Youpi, yahoo. Rencontre réussie à son boulot, le groupe bancaire : JP Morgan. A partir de là nous sommes allés grailler dans une sandwicherie typiquement américaine. Rien de très génial, mais tout bonnement bon. 13:45 Fini, manger, time to move on ! Après avoir raccompagné la dame dans ses bureaux, c’est parti pour un petit tour downtown. Youkaïdi, youkaïda, fait beaucoup de vent et il commence à faire bigrement froid dans ce pays de. . . OK, c’est bien simple, RDV à 18h30 pour un concert. En attendant nous avons donc commencé à monter notre bivouac de survie. 17:30 Nous sommes là, assis, les pieds complètement hors service, les jambes dans un état me rappelant légèrement le type libéré il y a quelques mois de la station MIR. Nous sommes arrivés et commençons à être plutôt excités par ce qui nous attend. Donc, resituons un peu les choses. . . Connaissez-vous Jocelyne Pook ? Non, ça ne me surprend guère. Aller, deuxième chance : Avez-vous vu Eyes Wide Shut ? Et surtout, qu’avez-vous pensé de la musique ? Bon, pour ma part c’est bien simple, je l’ai vu, re-vu et re-re-vu. Et évidement, la musique ne m’a pas du tout laissé indifférent. Enfin, to make a long story short, Jocelyne Pook, qui a, 8 entre autre, écrit la musique du film, jouait ce jour là sa première représentation outre-Atlantique. Quel pied ! Et il faut évidement que ça tombe pile poil quand je suis à NY ! Je vous le dis, la vie nous réserve souvent ce genre de surprise, c’est dans ce genre de moments où je me demande si finalement personne ne nous contrôle ? Non seulement avons nous pu assister au concert à 18h, mais nous avons eu aussi droit à toutes les répétitions ! Je le dis, et même je le re-dis : Quel pied. L’épisode drôle. Maman était en train de ce promener depuis pas mal de temps, histoire de trouver quelque chose qui puisse ressembler à un KF et un type d’une trentaine d’années est venu me voir : type – Alors comme ça vous êtes anglais ? ns – Bah, euuuu, non, d’ailleurs je suis français ! type – Ah, OK ! C’est donc international ! ns – Euuu, sûrement ! Mais quoi ? type – Bah votre groupe ! ns – Ah, eh, oui, mais non, pas du tout, je suis un simple spectateur. type – Ah, I see now ! Et vous êtes venu de France pour la voir ! ns – Ouais, c’est ça. . . (vas mourir. . . ). Jocelyne Pook Bon, revenons en au fait, j’ai vu le concert de Jocelyne. Mettons de côté Kubrick, et tout ça. Sa musique est très intéressante. C’est une musique largement d’avant-garde, moderne. Elle fait pas mal de sampling avec ce qui lui passe par la tête, y incorpore une mélodie, du chant et. . . Pook ! C’est fait. Le résultat donne une musique très belle et très moderne. Largement inspirée du classique, mais aussi de choses beaucoup plus modernes comme Brian Eno, ou même mon adoré Roger Waters. Pour donner un exemple : Un des morceaux était basé sur des bouts de messages récupérés sur son répondeur téléphonique, des bouts de tout, des bouts de rien du tout. Mais un résultat inégalable. Un second morceau, écrit pour un documentaire de la BBC sur l’histoire d’anglais ayants eu leurs maisons rasées pour la construction d’une autoroute, fût aussi passionnant. Jocelyne utilisa des extraits d’interviews de ces anglais pour les incorporer dans son morceau, encore une fois, surprenant et très beau. Il faut absolument que je suive ce qu’elle fera dans le futur. 20:15 Rendez-vous prit dans Greenwich Village avec les filles pour un dernier dîner. En effet, Mom ne se barre que dimanche, mais entre temps nous avons un petit trip prévu. Dîner cool, Patricia, Sally, Mom et pi moi. . . Quel con ! J’aurais pu prendre des photos. . . 8 Jeudi 4 (NY → Baltimore → Columbia) 9:20 Bon, encore un Wild Wild Day de prévu. . . Mais non, mais non, je ne vois pas pourquoi ça commencerait à se calmer maintenant. Nous sommes, Mom & moi, à Penn Station. Une des gares ferroviaires de New York. But du jeu, essayer 9 d’attraper un train pour Baltimore. En soit cela devrait être jouable. Allons-donc ! Nous voilà, clopin-clopant en train d’acheter deux billets de train, d’essayer de trouver un endroit où nous pourrions imaginablement avoir un bon, vrai café ! Et puis enfin, nous cherchons aussi désespérément un bon vieux journal style : Le Monde ou autre, histoire de piger un peu ce qui se passe en France et pourquoi donc un ministre a démisionné parce que je suis parti. 10:20 Aller, Loplop, c’est parti, on est dans le train. Les trains aux US sont très cool. C’est le moyen de transport luxueux et touristique. Les nantis étant obligés de prendre l’avion. Ils sont donc très agréablement spacieux et confortable (les trains, pas les nantis). C’est l’équivalent d’une première classe d’avion, sérieusement ! Le tip-top-poil pour un allumé comme moi. Il y a même une prise de courant par siège, assez idéal quand on s’est mis une stupide idée dans la tête comme moi, qui est de mettre tout cette histoire en prose. En plus, c’est vraiment très cool quand on a certes un ordinateur très portable, mais avec 5 minutes d’autonomie. . . Le voyage est très agréable. Comme je le disais précédemment, les trains ne sont vraiment pas le moyen de transport privilégié pour un businessman, ou quelqu’un qui est globalement pressé. En d’autres mots, ils ne sont vraiment pas rapides. Mais c’est un moyen génial pour découvrir un paysage et une région. Dans mon cas, c’était l’idéal. C’est bien simple. Je ne connaissais absolument pas la côte Est des États-Unis. J’ai bien été à NYC plusieurs fois, mais c’est quand même très limité comme vision. Trois heures de train donc, pendant lesquelles je suis longtemps resté scotché à la vitre. D’abord l’est de New York, le New Jersey, puis la descente vers le sud. C’est en fait assez vide et en ruine. Beaucoup de vieux entrepôts visiblement complètement abandonnés. Philadelphie a l’air pas mal, mais bon. . . On ne peut pas vraiment s’arrêter en train comme en voiture. 13:20 Nous arrivons enfin à destination : Baltimore BWI. C’est triste à dire, mais il semble que j’ai été suivie par ma bonne étoile pour tout le début de ce voyage : Le temps est superbe ! Tout le monde m’avait prévenu : Ouais Nico, fait gaffe, il fait vachement froids aux US à cette période ! Donc, j’ai bourré ma valise de pulls, sweat-shirts et tout et tout. Pour l’instant, j’ai passé tout mon temps en Tshirt. Merci les mecs ! Ce n’est pas vous qui vous trimbalez la valise partout. A la gare de BWI Baltimore, une bonne copine de ma mère est venue nous chercher. Marylen Bartlett nous a attrapés et s’est occupé de nous à 100% durant ces quelques jours. Je peux le dire vu qu’a priori elle ne comprend pas le français : Merci, tu nous as offert, toi et ton mari, trois superbes journées qui resterons gravées dans nos mémoires ! Marylen nous a directement amenés dans le downtown de Baltimore. Je ne connaissais strictement rien de cette ville avant, et ma surprise n’en fût que plus agréable. Il est vrai qu’en sortant de New York, qui est, il faut bien l’avouer, très loin d’être ma ville préférée aux US, Baltimore ressemble vraiment à un paradis. Marylen nous a amenés dans le centre ville où nous sommes allés gentillement manger dans un de ces gros trucs bien américains à la Planet Hollywood. En l’occurrence : ESPN Zone. Sans trop de commentaires. . . Après, nous nous sommes amusés à nous promener à droite et à gauche, un petit tour en bateau vers Fells Point. Fatigué ? No problemo, un Irish Coffee au Jack Daniel’s SVP a fait l’affaire. 10 La fin de la journée fut bien simple ! Nous sommes rentrés à la maison (enfin la leur), un superbe dîner et un gros dodo. Une journée monstrueuse nous attend demain ! 9 Vendredi 5 (Columbia → Washington → Columbia) Voilà, encore une grosse journée de découverte et de promenade en vue ! J’avais prévu le coup, à New York j’ai acheté une paire de pompes de tennis, histoire de survivre à tous ces kilomètres de marche (de miles pardon). Evidement, je les ai oubliées (je ne sais pas pourquoi, mais ça m’arrive trop souvent ces conneries là !). 9:00 Yep yep (une version modifiée du loplop) c’est parti. Nous sautons dans la voiture de Marylen qui est au volant, moi avec la carte, maman avec. . . bah euh rien. 10:30 Arrivée à Washington par la grande porte ! Nous sommes arrivés par l’est de la ville via Langley. Le Washington monument, Lincoln Monument. Quelle entrée. Rendez-vous pris via téléphone cellulaire avec Harriet & Ginny. Certains doivent connaîtrent Harriet (je pense à Nico surtout). Une des raisons principale de notre tour à Washington était de la rencontrer, spécialement pour Mom. Pour ma pomme de toute façon je la verrais à San Francisco. Harriet était complètement surexcitée de notre arrivée, elle nous adore maman et moi. C’est dingue comme ce genre de réaction peut nous toucher au plus profond de nous même. En fait je l’aime beaucoup aussi. C’est tout bonnement quelqu’un de bon. La journée peut donc commencer à Washington, ville que je ne connais absolument pas. Marylen avait entièrement organisé la journée. Et notre “chauffeuse” nous a réservés surprises sur surprises. Un p’tit tour et nous ne nous garons pas loin du Lincoln Memorial. Après le groupe des quatre filles à New York, me voici embarqué dans un autre groupe de quatre. Si ça continue comme cela je vais désespérément avoir besoin de rencontrer des mâles (d’autres mauvaises langues diront que cela ne devrait pas poser trop de problèmes à San Francisco, funny). C’est marrant les four middle aged women2 comme elles se nomment elles-mêmes, mais à la fin je commence à avoir besoin de discussions plus masculines que l’élection de l’acteur masculin le plus sexy (et pi c’est Richard Gere qui a le plus beau cul et pas Harvey Keitel, m’enfin ? ? ?). Donc, je m’égare un peu, sorry. Donc disais-je, avant que je sois grossièrement interrompu par moimême, nous sommes à pied en train de nous balader dans le Lincoln Memorial, le Reflection Lake. Le monument dédíé aux soldats du Vietnam m’a largement plu, plus que le reste. C’est un édifice super simple, une série de dalles de marbre plantées dans la terre. Dessus, sont inscrits les noms des morts et des disparus de la guerre. Il devait y avoir une soixantaine de dalles les unes collées aux autres en ligne droite. Enfin presque car au milieu elles forment un angle. Résultat : le monument dans son ensemble forme un V3 . Suite du trajet, retour à la voiture. J’ai enfin trouvé un sujet commun entre les filles et moi, du moins les trois quarts, elles fument ! Assez dingue dans ce pays 2 3 Quatres femmes d’âge moyen. . . ? pas géniale comme traduction. V comme défaite je suppose. 11 où il vaut mieux sniffer de la cocaïne que fumer des Marlboro. Nous sommes allés manger dans un restaurant très particulier (enfin paraît-il). C’est dans ce resto que les Sénateurs vont déjeuner pour se faire influencer (mais non, pas corrompre). Personnellement, on ne m’a rien proposé à part un PouletBurger, drôlement bon ! Contrairement aux idées reçues, la bouffe américaine est très très bonne. Il faut juste ne pas aller bouffer avec une envie, bille en tête, de manger européen. La plupart des français que je connais critiquent l’américain way of manger ; c’est simplement parce qu’ils ne comprennent pas qu’ici, un steak de base soit super-cuit. Ce sont généralement les mêmes qui trouvent que les Amérloques sont irascibles quand ils sont en France car ils ne veulent pas s’adapter à notre culture, illogique, car elle est meilleure bien sûr. L’intolérance amène L’intolérance. Laissons les américains bouffer au MacDo des Champs-Elysées s’ils le veulent, ce n’est pas vraiment notre problème ? Encore une fois je me suis laissé aller, m’enfin. Suite du voyage, parking à côté du Washington Mall, et divers musées. Mom et deux des filles, passionnées d’art se sont engouffrées dans le Smithsonian. Marylen s’est occupé de moi, “The Air & Space Museum”. En clair un musée sur la belle conquête des étoiles et tout et tout. Y’a rien à dire. Je suis mentalement à 99% français, mais pas assez pour critiquer quand ça n’a pas lieu d’être4 . Ils s’y connaissent quand même très bien au niveau organisationnel là bas. Par exemple, les différents textes d’explication de l’exposition étaient conçus de la manière suivante : Le début du texte est un résumé hyper compact et très simple à lire, même pour un gamin de 6 ans. Puis petit à petit ils rentrent dans les détails. Une réussite pédagogique totale je pense. Bon, sinon le musée était sympa. . . sans plus. 18:30 Nous avions rendez-vous avec le reste de la “girl” bande devant le bâtiment de la poste. Nous nous sommes promenés un peu avec Marylen sur le Mall en attendant. Contrairement à ce que je pensais, le Mall n’a rien avoir avec Parly 2, c’est juste un parc au centre de la ville. D’ailleurs, comme à Paris, le Mall marque un grand axe rectiligne ponctué par un certain nombre de monuments : Le Lincoln Memorial, le Washington monument, le Mall et le Capitole. Perpendiculairement, un autre axe avec la Maison Blanche. Ça rappelle étrangement un truc du style : Grande Arche, Porte Maillot, Arc de Triomphe, Obelix, Asterix, bon, OK, c’était très facile et bas. Next stop : Georgetown. Je n’ai pas trop pigé, c’est une banlieue de Washington bourrée de magasins de luxe et de gens et pi enfin de bars, on peut le dire. On n’est pas resté longtemps, je ne suis même pas sûr de savoir pourquoi on s’est arrêté. 20:15 Rendez-vous avec Buzz, le mari de Marylen, et une paire d’amis à eux dans un restaurant dans Chevy Chase (une autre banlieue friquée de la ville). Resto Italien, sympa, non-fumeur mais très bonne bouffe. Plus grand chose à dire après cela, je ne sais pas si c’est le Chianti mais mes souvenirs deviennent plus flou après ça. Nous sommes rentrés, remplis à bloc. Nous avons quitté Harriet & Ginny avec beaucoup de bye-bye et de bisous. Pas trop grave pour ma pomme, je verrais Harriet plus tard à SF. 4 Moi ? Mais non. Je ne vise personne. . . 12 Le retour à la maison fut bien simple : DODO, encore une fois mes jambes de répondent plus. 10 Samedi 6 (Columbia → Baltimore → New York) Rien fait de la matinée, quel bonheur ! Enfin, un peu de rien. De toute façon, il n’y a pas grand chose à faire à Columbia même. C’est une de ces zones hypra-residentielles reflétant parfaitement ce american way of life. Les maisons sont superbes les jardins sont immenses ! Mais sans voiture, vous n’allez nulle part. Marylen nous a amenés à la gare pour une heure pour que nous attrapions notre train vers New York. Un bon voyage. Je l’ai passé tête contre la fenêtre à regarder le paysage, un petit disque dans les oreilles, rien à dire. Une belle journée (en y ajoutant ce qui arrive à notre cher Bill, tout va bien) ! Mom et moi n’avons pas fait grand chose ce jour là, les filles étant partie pour le weekend. 11 Dimanche 7 (New York) Encore une journée pleine de vide. Réveil vers 10h et puis plus rien. . . C’était le bordel en ville, Marathon oblige, et pi y faisait froid dehors. Nous sommes donc resté au chaud maman et moi. C’était son dernier jour. Retour à 16:20 des filles de leur week-end. Beaucoups de bisous et tout et tout. Départ à 17:00 de maman, encore tout plein de bisous. Voilà je me retrouve tout seul, enfin non, les filles sont encore là. 12 Lundi 8 (NYC) Voilà je me retrouve tout seul, enfin non, Molly m’a encore léché les pieds toute la nuit. C’est dingue ça, j’ai un grand lit à moi tout seul et il faut que je me batte avec un chien pour ne pas me faire virer pendant la nuit ! Tiens, d’ailleurs, il serait temps que je commence à parler de ce lit ! En fait il s’agit d’un matelas pneumatique. Très confortable, j’avoue ! Mais il a une fâcheuse tendance à ce dégonfler pendant la nuit. Ce qui fait que Molly & Moi nous retrouvons toujours à même le sol. Ce n’est pas top. Il y aurait bien la solution de mettre un réveil toutes les quatre heures à peu près pour une séance de regonflage5 , mais bon, ce n’était pas dans mes prérogatives pendant ces vacances. Pi c’est quand même gênant ce “pshiiiiiiit” quand on essaye de s’endormir, ça et les grognements ensomnolés de Molly. Grande nouvelle aujourd’hui pour tout ceux qui m’ont vu durant ce dernier mois : Je me suis finalement rasé ! Et, vous voulez savoir le pire ! Je regrette franchement. J’ai l’impression de ressembler à un petit gamin de 16 ans, juste avant ma crise d’acné (les mauvaises langues diront que cela de change pas). Je pense que je vais laisser repousser 5 et les Shadocks pompaient. . . 13 très vite. Quelle journée ! Non, remarque il fait trop froid. Obligé de passer à trois couches de vêtements, quelle horreur. J’ai eu du 25˚C le jour où je suis arrivé à NYC et à Baltimore nous avons atteint les 0˚C à 10H00 du soir, de quoi faire passer l’envie d’aller se fumer une clope dehors. Bon, voilà ma première journée réellement tout seul, que vais-je faire ? Et bien balade, un peu plus osée que d’habitude. Principe de fonctionnement : Je prends le métro jusqu’à Greenwich Village et là, je laisse mes pieds me mener où ils le souhaitent. Je me débrouillerais après pour rentrer. Mon trajet m’a mené à travers The Village, Soho, Little Italy, Chinatown et le East Side. De quoi voir tout plein de choses différentes et de vraiment découvrir ce bordel de NYC. Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas fait tout cela d’une traite, je me suis arrêté bouffer assez souvent. Il manque malheureusement le principe du “Bistro” pour aller se boire une mousse. C’est peut-être mieux comme ça. Je suppose que vous connaissez tous le principe de la balade, où l’on s’arrête toutes les demi-heures pour boire une bière, et après toutes les demi-heures pour aller uriner et en boire une autre. C’est un cercle vicieux, ou plutôt un fonctionnement en flux-tendu. Ce soir là, nous sommes allés au Tex-Mex avec Patricia, malheureusement Sally a dû bosser tard ce soir là. Une bonne petite bouffe à trois : Moi, tante Trish et pi mon futur cousin ! Je pense qu’il va absolument falloir que je retourne à NY l’année prochaine pour aller voir cette nouvelle famille ! 13 Mardi 9 (NYC) Voilà, c’est ma dernière journée ici, encore tout seul, mais c’est peut-être mieux comme cela, j’avais un certain besoin de me ressourcer un peu. Journée très calme. Je sais que je vais rendre certaines personnes furieuses mais je suis à peine sorti. Oui, vers 14h je me suis traîné dans un de ces bookstores pour me plonger un peu dans des lectures pas très catholique (pour des vacances du moins). Un petit café, une demi-douzaine de bouquins et puis une chaise. Quel bonheur. Je devais voir une copine de Patricia ce soir là, une certaine Anna, mais celle-ci s’est désistée dans l’après-midi, une vague histoire de Grippe ? Vrai ? Faux ? Je m’en fous, j’étais crevé de toute façon. La surprise de la journée arriva dans la soirée, Patricia est rentrée vers 18h en m’annonçant que Noël, la fille des Whites était de passage à New York. Quelle surprise ! J’avais prévu de lui faire un petit coucou, à elle et à John son mari, lorsque je serais à SF (c. a. d. demain d’ailleurs), mais tant mieux ci ça peut se faire plus tôt. Nous sommes allés tous les trois manger chinois pour changer un peu (je commence à être un peu surchargé par tous ces restaurants, mais ne nous plaignons pas, il n’y a que le portefeuille qui souffre dans l’histoire). Encore un de ces restos où les assiettes doivent faire 17, si ce n’est 21 pouces. Nous avons parlé de choses et d’autres. Noël est en plein changement en ce moment. Elle bosse pour IDG et la companie commence un peu à battre de l’aille, alors elle regarde ailleurs. Apparamment, plein de boulots intéressants dans son créneau dans la Bay. Intéressant. . . 14 Je ne connais malheureusement pas son mari. Il bosse pour Hewlett Packard au nord de San Francisco, c’est un Pingouiniste de la première heure, lui aussi, on doit avoir pas mal de trucs en commun mine de rien. Il faut absolument que je le rencontre. La soirée terminée et après quelques photos, comme d’hab. Je me prépare au lit (avec Molly bien sûr). Il faut que je dorme un peu, je dois me réveiller à 4:30 demain matin, je passe à l’Ouest ! 14 Mercredi 10 (New York → San Francisco) 4H30, je me réveille doucement, histoire de ne pas réveiller toute la baraque. Un détour par la machine à café, un second via les toilettes, pour finir je m’assois sur ma valise. J’en suis déjà au stade où elle ne ferme plus ! En ayant acheté que deux chemises et une paire de pompe. 5H00, mon taxi sonne à l’interphone, histoire d’être bien sûr de réveiller le chien. Molly se met à aboyer à mort, histoire d’être bien sûre que tout le monde soit au courant. Je vois arriver Trish & Sally, les yeux fermés, les bras tendus droit devant : “Euu, bababa, eheuuu. . . Salut ! Tu, vas, bien ?” Des grosses bises et c’est parti ! Un petit bye-bye à New York, je ne pense pas que cela est définitif, je serais sûrement de retour assez rapidement pour faire un petit coucou à mon cousin/cousine. Je suis dans mon taco, je me laisse bercer gentiment par le bruit des camions poubelles newyorkais et la putain de radio de ce taxi qui ne trouve rien de mieux que de me passer une extrait du dernier album de Prince, ou de love-machin, je ne sais plus comment il faut l’appeller ce con là. Et de toute façon je n’écrirais pas de macro LATEXpour faire son symbole à la noix. C’est le seul être au monde qui soit assez prétentieux pour immaginer que son nom n’ai pas à appartenir à un alphabet quelconque. bah oui ! Les caractères standards c’est réservé aux nantis. . . je me calme. Enfin pour finir, je trouve que ces cris deviennent de plus en plus faibles. Serait-il en train de vieillir love-bidule ? Bon, après ces délires on se calme. C’est parti aéroport, navions, re-aréoport, renavions, woiture et stop. Ce court petit trip en avion m’a permis de découvrir encore une autre ville, d’assez loin certes : Chicago. Pour l’instant j’ai eu pas mal de pot avec mes avions. A chaque fois qu’ils approchent un aéroport, ils sont envoyés sur une piste diamétralement opposée à leur route d’arrivée. Ils sont donc obligés de faire une grande boucle au-dessus de la région pour arriver dans le bon sens. De cette façon j’ai pu voir de mes propres yeux tout le centre de Chicago et un superbe cliché de la baie de San Francisco. Je suis à la maison. 114 Granville Way ! Tant de souvenirs ici. . . Les endroits, les photos, la musique peuvent ramener tant de choses, bonnes ou mauvaise d’ailleurs. Tel restaurant à Paris est devenu un no man’s land pour moi, de part les mauvais souvenirs qu’il évoque. Tel morceau de Waters me fera presque pleurer car il injecte en moi des moments inoubliables de ma vie. Tel visage restera à jamais gravé, il est synonyme de tellement de choses. De ce que je sais, cela s’appelle être nostalgique. Le pire des fléaux à certains moments j’en ai peur. Tiens, un petit Quizz pour qui veut y jouer : Qui a dit : Non, je ne possède pas de caméras vidéo. Je n’aime pas les caméras vidéo ! 15 Je préfère me re-mémorer moi même de certains moments. Enfin je veux dire, je préfère la façon dont je me le rappelle, pas obligatoirement la façon dont les choses se sont réellement passées. A ceux qui trouvent, je donne bien plus que mon estime. Bon, je suis encore parti dans un délire très personnel. Je ne voulais pas en arriver là, mais je sens que ça pourrait se reproduire. . . désolé. Suite du voyage, je suis donc arrivé chez mes grands-parents, à San Francisco. Je sais, tout ça pour dire ça. Nous avons déjeuné gentiment à la maison, rien de trop compliqué. La suite de l’après-midi fut un grand chantier d’organisation. Ceux qui me connaissent comprendront sans problème l’expression “grand chantier”. Janet avait déjà commencé à organiser mon séjour à l’ouest. Il fallait donc que je mette au point un planning prenant en compte ce qu’elle avait déjà prévu et que j’y intègre mes désirs. Assez compliqué tout ça ! Bon, j’ai quelque chose plus ou moins au point. A priori un peu moins speed qu’à New York, mais les surprises seront toujours bienvenues. Je n’ais plus fait grand chose ce jour là, il faut l’avouer. Du moins pas grand chose de très catholique (dépilage de mail, etc.) 15 Jeudi 11 (San Francisco) Petite journée de prévue avec ma grand-mère. En tout, rien qu’un déjeuner sur la côte Pacifique de San Francisco, dans un des ces restaurants très grand-mères mais très sympas ! 16 Vendredi 12 (San Francisco → Berkeley) Une journée bien mouvementée s’annonce ! La matinée fut dédiée à des derniers besoins organisationnels ainsi qu’à l’écriture d’un nombre invraisemblable de cartes postales. C’est dingue ça, je ne sais absolument plus écrire correctement. Cet âge hautement technologique apporte quelques désavantages. Si l’e-mail et le web continuent leur expansion vertigineuse, il n’y aura bientôt plus personne capable d’écrire correctement (dit-il sur son Qwerty). Valise terminée, c’est parti dans le métro avec Joe, destination : Downtown. Premier arrêt à la poste pour mes cartes postales ainsi qu’un envoi en super-express de la carte grise de ma titine à Papa/Maman. J’avais complètement oublié ce système français complètement stupide qui consiste à acheter la vignette auto uniquement en novembre. . . Je ne pige toujours pas pourquoi on doit payer plus cher en décembre alors que l’année n’est toujours pas terminée. Second arrêt : Chalkers : une grande salle de billard pourvue de tables impeccables, de Guinness et de serveuses hyper-sympas. Nous y avions déjà été avec Joe lors de mon dernier voyage. Nous avons dû jouer trois bonnes heures, interrompues par des Guinness et un bon déjeuner. Je ne donnerais pas le score final, je ne voudrais pas avoir l’air 16 de faire un plan du style : “Ouahh ! Z’avez vu comme je suis bon !”. Simplement Joe à plus de trois fois mon âge et j’ai eu beaucoup de vaine. Après le billard nos chemins ce sont séparés. Je suis resté en ville, il est rentré à la barraque. Je devais prendre le BART vers 17h30 pour aller à Berkeley. Mais avant ça, j’avais pas mal de temps à tuer. J’ai commencé par aller acheter deux bouteilles de vins pour mes futurs hôtes. Ce sont des choses qui ce font entre bonnes gens ! De plus, je savais parfaitement ce que Marshall voulait, je l’avais vu à l’œuvre lors de notre escapade pour l’éclipse, au mois d’août ! Mon erreur fut d’acheter le vin en début d’après-midi. Je n’avais absolument pas pensé que ce serait un problème de trimballer tout ce bordel en ville. Le vin + mon sac plein de fringues, de cartes, le bouquin que je suis en train de lire actuellement (c’est très bête en soi. Je suis en train de lire un livre de 700 pages avec une couverture en carton. Je me demande si je ne vais pas le découper bientôt car c’est vraiment très lourd à porter, j’aurais pas pu prendre un Agatha Christie, ou une carte postale !). Enfin, tout cela pour dire : je me suis trimballé toute l’après-midi jusqu’à Berkeley avec un sac très très lourd. . . Je m’en suis surtout rendu compte le lendemain matin en prenant ma douche. J’avais d’énormes bleus sur les épaules. Ma promenade en ville fût sommes toute assez longue, mais surtout très douloureuse. J’ai donc fini dans un Starbucks pour prendre un certain nombre de cafés toute en écrivant ENCORE ! des cartes postales. Finalement j’ai pris le train vers 5h30 pour Berkeley. Les retrouvailles avec Mel, Karen & Eli m’ont largement changé de mode de fonctionnement. La vie avec Janet est très sympa, mais il y a une pression continuelle assez peu compatible avec le principe des vacances. Arrivé chez Mel cela devient bien différent. Plus besoin de “paraître”, plus besoin de se contrôler tout le temps et plus de petites remarques à la noix, je dirais même “déplacées” à certains moments. Mel & Karen sont des artistes (je ne dis pas ça négativement) ce sont de vrais artistes, c’est à dire entre autres des gens ouverts et vrais. Rien que cela, c’est louable. Nous avons mangé un excellent dîner, après m’être carbonisé la langue sur de la moutarde japonaise (I’ll never do that again). L’apéritif a commencé à la bière, une belle brune américaine. Et je le redis, ils ont de la très bonne bière ! Ensuite nous sommes passé au vin, un petit Chianti qu’il était bon ! Enfin, le dessert était flambé au Calvados normand, un délice. Le night cap, évidement, consistait en un noble Whiskey du Tennessee. 17 Samedi 13 (Berkeley & more) Une bonne petite balade avec Marshall, Karen & Eli était prévue ce jour là. Mes premiers émois de la journée ont commencé assez tôt, il a fallu que je me batte avec une horde d’araignées dans la douche, ça m’a d’ailleurs fait passer complètement l’envie de me laver. Je ne suis pas vraiment dingue de tous ces petits bidules qui volent ou qui rampent. Enfin pour résumer, je suis terrorisé par tout ce qui est plus petit qu’une souris. C’est mon coté “petite nature” I guess. Nous sommes donc partis, tout les quatre en bagnole, vers la côte Pacifique, comme si on avait le choix d’ailleurs. Nous avons échoué sur Point Reyes, bien sympa. Je ne suis généralement pas trop nature, mais ça ne fait pas de mal de temps en temps. Il y 17 avait de l’eau, du sable, du vent et tout plein de nature autour de moi. Ouuu, ça fait tout bizarre ! Evidement notre pic-nic fût assez complexe, pour ma part du moins. Il fallait passer sont temps à marcher, tout en mangeant, en évitant les corps inertes allongés sur la plage, en évitant la flotte, tout ça pour pouvoir être sûr d’être le seul à bouffer mon sandwich. En effet, il intéressait aussi une bonne demi-douzaine de guêpes, ou je ne sais quel truc qui vole, qu’a pas l’air sympa, et pi qui pique en plus ! Sans parler de ce superbe sandwich américain, avec des trucs qui se barrent de partout. Le gamin a adoré la plage. Il y avait d’ailleurs une horde d’enfants là bas. Tous en train de construire des châteaux, des digues, des barrages et plein de trucs inutiles au commun des mortels. J’ai beaucoup aimé l’attitude d’Eli dans la troupe. Il avait une envie de base de détruire tout ce que les autres avaient fait. Peut-être de la jalousie, peut-être juste un besoin révolutionnaire de remettre en cause le régime en place. Enfin bon. Là où il a été malin, c’est que plutôt que de tout détruire à coup de pieds (ce qui lui aurrait sûrement posé certains problèmes avec ces congénères) il a préféré une étude beaucoup plus approfondie. Il a créé des micro-cataclismes maritimes. En détournant tel bras de la petite rivière artificielle, mise en place par d’autres ingénieurs en herbe, il a pu inonder deux châteaux sans même en être considéré responsable. Après il s’est affairé à péter les digues. Rien de plus simple, il en a construit une plus grosse en aval de leur rivière et le tour est joué. Toutes les autres ont été inondées. J’ai beaucoup aimé la remarque de Marshall : “On voit bien, ici, ce que l’homme est capable de faire à un joli petit paysage”. Quoi qu’il en soit, 20/20 pour Eli, il a tout cassé, et personne ne s’est rendu compte de rien ! L’heure du retour arrive, après une bonne petite promenade dans la forêt, où j’ai vu tout plein de fleurs, d’arbres et de trucs qui pique. Juste assez d’émotions pour se donner une excuse pour boire une bière après avec Mel. Retour à la maison, mais de passage, très rapidement. Nous devons aller prendre l’apéritif à Canyon avec amie à eux, puis ensuite dîner ! Ça n’arrête pas. Canyon, c’est assez marrant, c’est une petite communauté d’habitants, tous plus ou moins marginaux, donc, tous artistes. C’est situé tout en haut d’un chemin hypra-tortueux, ca m’a un peu rappelé la route de Yungas en Bolivie. Il m’a donné la trouille Mister Mel, avec son œil en panne, je n’en menais pas large. La descente de Canyon fut encore pire. Non seulement maintenant ça descendait au lieu de monter, mais en plus nous avions gagné deux personnes dans la voiture, ça criait de partout. Pour en finir, enfin non, nous n’en avons pas fini mais, bon, Je disais donc, pour terminer nous avions tous plus ou moins bien profité de l’aṕeritif. Mel en a, bien, profité. Moi aussi, ca m’a peut-être permis de survivre durant le trajet. Le restaurant était vraiment bien cool. Nous étions 11 à table. Donc dans une optique de simplification les commandes ont été organisées par une seule personne. Elle a choisi pour tout le monde. L’idée était bonne, la bouffe aussi d’ailleurs. Mais bon, ce restaurant permet généralement de bien s’en tirer pour $15 à $20, nous nous en sommes sortis pour $40 par tête. Pas trop cher étant donné la qualité de la bouffe et de la Guinness6 , mais ce n’est jamais marrant de payer plein de bouffe qu’on ne mange même 6 OUI ! Il y a même de la Guinness dans le restaurants Vietnamiens dans ce pays. Je le dis, et le re-dis : Y’a pas que du mauvais chez les amér(loques). 18 pas. Tout est parti en doggy-bags, mais chez les autres, évidement. 18 Dimanche 14 (Berkeley → San Francisco) Maman, ça va déjà être le jour du retour. Enfin ce soir. Janet m’a prévu un truc ce soir. Un gala de charité ou il y a tout plein de pinard à boire (je sais, moi non plus je n’ai pas encore tout compris). A mon avis perso, elle veut exhiber son grandson à ses copines. Je sens la mémorable soirée en vue ! Oh ! – Voilà, je te présente Nicolas, mon petit-fils, que tu as déjà rencontré je pense ? – Mais oui, bien sûr, comment il va le petit bout’chou, qu’il est élégant, ça lui fait quel âge maintenant ? – 24 ; – Ah grand dieu, mais il a grandi ! Tu te souviens de moi évidement ? – Ehhh. . . Oui je pense bien (gratte, gratte, gratte) ; – Tu devais avoir, oh, mais combien avait-il ? aaaahhh au moins 6 mois quand je t’ai vu ; – Ah oui, bien sûr, présentement.... Bah, bof OUI ! – Alors raconte-moi tout, qu’as tu fait depuis que je t’ai vu ? – Ici commence une longue tirade pré-enregistrée dans mon cortex. Je dis toujours la même chose dans ce genre de situation ; – Au bout d’un quart d’heure — Ah, évidement, c’est exactement ce que ta grandmère a dit ! – Loplop ; – What ? – Never mind. Hou lalala, je m’égare complètement, cela n’a pas pu se passer comme ça vu que ça n’a pas encore eu lieu ! Je m’avance trop vite, ça ne peut pas être aussi terrible. Revenons à nos moutons, nous sommes dimanche matin, chez Mel & Karen. Le réveil a malencontreusement été perdu pendant la soirée d’hier. Nous avons entamé un Base-ball à 87 vers 1h, et si mes souvenirs sont exacts les réveils y sont aussi passés. Donc réveil tardif. Départ un peu avant le déjeuné avec Mel. Nous avions prévu un petit trip à l’université la plus proche, Berkeley. Après un petit tour de fac, nos centres d’intérêts se sont légèrement rencontrés. Deux petits magasins de disques. Et là ! Un petit passage dans l’allée des vinyles : Bill Evans album 0 ! YOUPIYOUPIYOUPIYOUPIYOUPIYOUPIUPI pour $1, c’est bien ce que je disais, ils ne connaissent rien dans ce pays. Nous sommes allés fêter l’événement dignement avec Marshall (bon OK, lui s’en foutait complètement, c’était une occasion), nous sommes allés nous asseoir dans une micro-brewery pour se taper deux bonnes pintes de bière maison. Encore une très noire avec beaucoup de goût pour changer. Mais local ! Et pi voilà, il est l’heure de rentrer dans mes contrés. Bye-bye Marshall, bye-bye Karen et bye-bye Eli. Un grand merci, vous m’avez offert deux superbes journées. A 7 C’est comme le rugdby à 15, on compte en grammes. 19 très très bientôt ! De retour à San Francisco, après m’être un peu raté dans les trains (nord, sud, est, ouest ? Que-ce-que j’en sais moi !). J’arrive au 114 Granville Way à 16h40 précise, des amis passent nous prendre à 17h pile pour aller à ce gala. Hop, douche, savon, rinçage, dents, pipi, rasage, ready ! (16h53). C’est parti. Nous sommes dans la bagnole de Ross Hoffman, des amis des mes grands parents qui me connaisse d’il y a vingt ans. Ma grand-mère m’a dit : Ross est un type très bien, mais il fume. Je crois que c’est le seul de nos amis qui fume. Donc, a priori, tout pour faire un type bien. Cool, je ne serais pas le seul toto à m’échapper pendant le dîner pour aller m’intoxiquer la geule à coup de Marlboro. Comme je l’avais dit plus tôt, il s’agissait donc d’un gala de charité. Plus qu’un gala, il y avait non seulement de la bouffe, et quelle bouffe ! Mais en parallèle une vente aux enchères de vin. Bien que je ne sois réellement pas intéressé par l’achat d’un Château Pétrusse 1973, même si c’est pour la belle cause des enfants mentalement retardés, je ne pense pas que la bouteille tienne bien le voyage en avion (si si, c’est bien la seule raison). Vente aux enchères voulait heureusement aussi dire, scéances de tasting. Ça c’était ma partie favorite. Evidemment le Pétrusse ne pouvait point être goûté, mais il y avait une bonne centaine de vins californiens qui n’attendaient que ça. Je me suis donc affairé à me faire une idée sur le vin de Californie. Et, bonne surprise, ils ont de très bonnes choses là bas (je vois déjà des dents grincer du côté des franchouillards). Le dîner fut aussi de très bonne qualité. Si j’ai bien tout pigé, celui-ci était offert par divers restaurants de San Francisco. Un très grand nombre de plats que nous avons tous partagé. Pour ma part, le meilleur plat était le carapccio. J’ai appris en suite que c’était du carpaccio de buffle, pas de bœuf comme je pensais. C’était excellent ! Le seul point négatif de ce superbe dîner sublimement arrosé fut la clope. J’avais trois escaliers mécaniques à emprunter pour me retrouver devant l’hôtel, pour pouvoir enfin me nicotiniser un peu. Ça fait 20 minutes pour la pause clope, trajet inclus. Le retour fut un peu plus compliqué. Les dames ayant pas mal bu, non seulement leurs pas n’étaient pas aussi longs que d’habitude, mais en plus elles ne marchaient plus très droit. On s’est bien marré avec Ross en les regardant arriver, cahin-caha, à la bagnole. 19 Lundi 15 (SF) Enfin une journée assez calme, après les folies de ce week-end. Le but est simple, rien du tout de prévu ! J’ai passé une partie de la matinée à téléphoner ici et là. Fixer quelques rencards pour la semaine, quelques mails. Ma grand-mère commence sérieusement à faire monter la pression. Son besoin absolu d’organiser tout ce qui est possible autour d’elle me monte un peu à la tête. Elle a du mal à comprendre que toutes mes vacances n’aient pas été correctement organisées avant de partir. Je suppose que je ne suis pas un idéal organisationnel. Mais dans le 20 cas actuel, c’est très difficile de tout mettre au point. Même si je suis assez flexible, ne devant pas aller au boulot tous les jours, je dépends d’autres personnes, qui peuvent elles avoir des impératifs. Pour l’instant le programme est : aujourd’hui Rien ; mardi Il faut que je m’achète un costume, j’irais avec grand-mère, elle adore s’occuper de son petit-fils ; mercredi Dîner avec Zoulfia et son mari. Une ex-Netcoreienne récemment expatriée ici, à San Francisco. Je vais probablement prendre une bagnole aussi ce jour là, histoire de pouvoir m’évader un peu de l’emprise de grand-maman ; jeudi Déjeuner avec Joe et beaucoup d’autres dans un club. J’y avais déjà été il y a quelques années. Je n’en n’était pas sorti très net ; vendredi Divers potes à voir dans la vallée, pour l’instant San José et Cupertino. Le soir, Marshall & Karen & Eli devraient venir bouffer chez nous ; samedi Il y a un truc prévu le soir, je ne sais plus trop avec qui ; dimanche Départ pour Sacramento, enfin une échappatoire ! mercredi Retour à SF ; jeudi Putain de Thanksgiving ; dimanche Départ. . . Et je suppose que certains trucs bougeront. J’ai décollé vers trois heures de l’après-midi pour une petite promenade. Ça fait quelques jours qu’ils prévoient de la pluie, autant en profiter tant qu’elle n’est pas là. Je suis descendu à Stonestown, un centre commercial pas très loin. Promenade ici et là. Une bonne heure dans une librairie, fun quoi ! Janet m’a demandé avant de partir, vers quelle heure je prévoyais de rentrer. J’ai répondu : Je ne sais pas, vers 18h au pire. Au mon dieu ! Non ! Il fait nuit à 17h30. Je suppose que je suis toujours son petit fils adoré de 15 ans. 20 Mardi 16 (SF) Encore une journée assez calme chez les grands parents (enfin, aussi calme que cela peut être ici). Je prends sur moi, c’est la meilleure solution. Nous sommes allés shopping avec grand-maman. Il fallait absolument que je me trouve un second costume. Je tiens à couper court à toutes rumeurs ! Les fringues coûtent aussi très chère ici, tant qu’on ne profite pas des soldes. En regardant quelques trucs je me disais que la différence de prix entre deux costumes achetés normalement, ou en période de soldes, remboursait déjà le prix du billet d’avion ! Bon je ne vais pas trop râler, c’est un cadeau de grand-mère. . . J’ai eu confirmation pour samedi soir, nous allons dîner avec Noël et son mari. J’ai aussi eu confirmation pour Sacramento, tout devrait bien se passer. Betty a même organisé une petite séance de cheval au ranch de son fils Derek. Moi, Nicolas, sur un cheval. . . 21 21 Mercredi 17 (SF) Après deux jours de calme, c’est reparti. On remet le Nico en prod. Je me suis barré de la maison vers 11h, une petite journée sans la pression grand-maternelle, ça ne va pas faire de mal. Je me suis un peu paumé downtown pour changer, rien de grave, mais c’est quand même assez lourd à la fin de se perdre dans des endroits qu’on connaît, ou dû moins que je croyais connaître. Je suis allé chercher une titine, cela devenait indispensable de pouvoir bouger correctement dans ce bordel de ville. De plus, c’est un moyen de s’affranchir de l’autorité envahissante de je sais qui. . . Petit voyage à San Rafael, dans la partie nord de la baie. Je suis allé rencontrer une “internet connaissance” qui bosse chez Silicon Graphics. Nous avons bavardé une bonne heure à coup d’expressos, comme il se doit pour toute discussion sans alcool. De retour à SF, je me suis promené ici et là. Il y a quand même une certaine liberté dans la possibilité de ce mouvoir seul qui est assez appréciable. Un petit plan photo dans le Presidio, un autre plan cadeaux à Ghirardelli Square et puis comme d’hab. Mon dernier plan cartes postales. A 19h, j’ai rencontré Zoulfia et Eric devant un petit restaurant de Nob Hill. Zoulfia est une ex-Netcorienne qui a immigré avec son mari à SF. Nous sommes allés manger au restaurant. Un truc très Italien, tout en étant plutôt américain : une pizza au poulet ! Nous avons parlé de choses et d’autres. Je voulais savoir un peu comment s’était passée leur translation et avoir quelques impressions. Bon, ils ne sont là que depuis quelques semaines mais c’est intéressant d’avoir leurs impressions. Le restaurant n’était pas trop mal, mais un peu cher à mon goût. J’ai donc utilisé ma solution à tout : On ne vit qu’une fois ! Donc autant en profiter. Je me dis cette phrase à chaque fois que les notes de restaurants sont salées. Quand je suis allé au Bar de l’X par exemple. Autant se faire plaisir ! Ça n’a pas raté. Nous sommes passé au Pub après. Guinness ! Il faut absolument que j’arrête de me cantonner à des terrains connus. Il y a tant de bonnes choses (et pas que des bières) dans ce bas monde. Nous avons encore une fois parler de choses et d’autres. Nous n’avons pas refait le monde, juste un brin de concret. Ouais, leur expérience, qui commence à peine, est très intéressante à regarder. On ne sait jamais, si un jour je me sentais capable de sauter le pas ! OK, c’est bien simple, j’ai la nationalité, j’ai des contacts boulot, famille. Mais bon, je suis quand même très, voire trop, attaché à ma simple vie parisienne. C’est bon de voir un peu ce que ressentent les personnes ayant fait le pire morceau de l’histoire. Le déménagement. Je ne parle pas vraiment du déménagement physique de Paris à San Francisco, je parle surtout du déménagement moral et Dieu sait qu’il est gros ! 22 22 Jeudi 18 (SF) Comme prévu, les journées vont commencer à être de plus en plus chargées maintenant. Je voulais me réveiller tard ce jour là. Faut pas pousser, je n’arrive plus à faire de grasses matinées depuis quelque temps. Mais bon, j’ai beau essayer de me coucher plus tard, ça ne marche pas ! Et je refuse de me droguer. . . c’est encore un peu tôt. Je suppose qu’il faudra que j’attende le retour en avion pour dormir plus de 10 heures de suite, that’d be cool. Déjeuner prévu dans un club auquel appartient Joe. “Il Chinacolo”, un club de mecs qui bouffent ensemble tous les jeudis dans un restaurant italien. La thématique est orientée vers la culture italienne, dans son ensemble. J’avais déjà été manger là bas la dernière fois que j’étais ici. Le bon coté de la chose, c’est que tous ces gaillards sont plutôt vieux, presque tous à la retraite et donc savent passer du bon temps. Il faut que je gaffe, j’apprécie de plus en plus les personnes de plus de cinquante ans (attention à votre interprétation : il n’y a que du mental dans l’histoire, aucune allusion gérontophile). Nous nous sommes donc shooter au Chianti, lasagnes, truc de veau avec un genre de mush. Bien bon ! C’est assez marrant car après leurs repas, très largement arrosés, un invité est supposé faire une présentation d’une demiheure sur un sujet plus ou moins rattaché à l’Italie. Ce jour là le thème : Les échanges scolaires entre les Etats-Unis et l’Italie. Le sujet en soi n’est pas mauvais, certes, mais après les apéritifs, le vin, la bouffe. . . C’est assez difficile de suivre quoi que ce soit. Evidement, si en plus vous passez votre temps à vous dire : “Putain, quand-est-ce qu’il va finir celui-là, il me faut de la nicotine !”. Durant l’après-midi, je me suis baladé ici et là, petite promenade en bagnole sous un soleil radieux. Petites photos, un parfait touriste en action ! Tiens d’ailleurs, j’ai fait une photo que je trouve super marrante, c’est un genre d’hommage humoristique à David Lynch. Je ne décrirai rien ici, demandez-moi de vous la montrer. Ce soir là, je suis allé manger avec Harriet, la copine de ma mère que j’avais vu à Washington quelques semaines auparavant. Je le dis et je le re-dis. Elle est vraiment sympa, je l’aime beaucoup. Nous sommes allés manger italien. Et donc, nous avons passé le plus clair du dîner à nous fendre la poire. Il y a des personnes, comme ça, avec qui on se sent simplement bien. 23 Vendredi 19 (SF) C’est encore parti pour une journée de speed, sous toutes les formes. Une fois n’est pas coutume, il fait vraiment moche aujourd’hui. Pluie battante, du vent, du froid, le pied. . . M’enfin, je ne vais pas me plaindre, ces vacances ont été éclairées par un temps sublime pratiquement tous les jours, une journée de pluie n’est pas si grave. Le seul problème dans l’histoire, c’est que j’avais prévu une grosse balade ce jour là, ainsi que quelques rendez-vous ici et là, je ne pouvais donc m’en démettre. OK, c’est parti, vers 9h du matin, sous une pluie battante direction Cupertino. Je devais aller voir une “Internet connaissance” chez Apple. La route fut très cool, les essuie-glaces fonctionnant à 23 plein régime. Qui n’aime pas rouler sur les routes californiennes, trempées, pleines de monde ? Moi en tout cas. Pour couronner le tout, impossible de trouver une radio potable dans ce pays. Vous connaissez la fonction scan sur un auto-radio. C’est celle qui ballaye toutes les fréquences, s’arrête quand elle a trouvé un émetteur et redémarre 5 secondes après. Et bien j’ai passé presque tout le voyage comme cela. Bien évidement, impossible de trouver une bonne vieille cassette à Tower Records, que des CD partout. On ne peut aller décemment, d’une seule traite où l’on veut, surtout quand on s’appelle Nico, qu’on a un légendaire sens de l’orientation et, pour couronner cette situation déjà foireuse, quand on a pas de cartes dignes de ce nom. Je me suis donc paumé dans Palo Alto, puis paumé à Moutain View, pour enfin me paumé dans Cupertino. Evidement, tout cela sous je ne sais combien de centimètres de flotte, enfin de inches8 (c’est plus grand un inch, c’est peut-être pour ça qu’il pleuvait si fort). Cupertino n’a rien de spécialement intéressant, enfin c’est comme toutes les villes dans la Silicon Valley, plein de flotte. Je suis allé voir Neil chez Apple, il fait un élevage de Pingouins là bas, il parait que le climat de la vallée leur va très bien. Vers midi, je suis re-(complètement paumé). J’ai même réussi à changer de ville tout en me perdant. J’ai commencé par me paumer dans Cupertino et me voilà maintenant perdu dans San Jose. Pour en finir, je me gare où je peux et pars à la recherche d’une carte, c’est indispensable dans ce pays. Je me demande aussi si ça ne serait pas une bonne idée d’aller carrément acheter un maillot de bain, de toute façon je suis déjà complètement trempé. Allons bon, c’est malin, je n’avais qu’un costume. Avez-vous déjà essayé d’acheter une carte de San Jose à San José ? Ou pour simplifier, une carte de Amiens à Amiens ? Et bien c’est tout bonnement impossible. Ils avaient des cartes de pleins d’endroits : San Francisco, New York, Saint Louis et même Paris ! Mais San Jose, que dalle, niet ! Y’en avait plus. Je me suis donc contenté d’une carte hyper détaillée de toute la Californie. Avec toutes les villes, les coins, les recoins de la côte ouest. Top non ? Pour $35, croyez-moi, c’est une bonne carte ! Evidement, maintenant, avec une carte, c’est beaucoup moins fun. J’ai peur que ce texte n’en devienne d’ailleurs lassant, désolé. J’ai donc pu me mouvoir peinard dans San Jose. Je ne sais pas s’il y a un rapport de cause à effet, mais avec une carte à la main : Il ne pleut plus ! Il fait même légèrement beau. Prochain arrêt dans mon périple de la vallée, San Jose même, pour aller voir un autre pote, qui traîne dans une petite startup âgée de six mois : 350 employés. Lui aussi à l’air de s’amuser comme un fou, même si ses yeux ressemblent plus maintenant à des sockets RJ-45 qu’autre chose (que des verres à bière, me direz vous, c’est peut-être mieux ?). Dernier arrêt de ce voyage : Fry’s un genre de supermarché de l’électronique. En fait un genre de Surcouf plus qu’autres choses. On m’avait bien dit de me méfier, mais comme d’habitude, j’en ai fait qu’à ma tête. Je cherchais un disque-dur. Yep, parait-il que c’est le seul endroit où je peux en trouver un pour lombric, mon petit compagnon de route sur lequel je suis en train de taper en ce moment même. Je cherchais du 2.5 pouces sur 8 millimètres (je sais ça semble bizarre mais c’est vrai, la largeur est en pouces, la hauteur en millimètres, ils sont vraiment en dehors du coup là aussi). Je n’ai 8 pouce. 24 trouvé que du 9 millimètres, j’ai du rattraper le coup en raclant le fond de caisse du Toshiba à coup de lime. Mais bon ça marche !. . . pas. . . . Evidement, je ne me suis rendu compte que le disque était nase que le soir, après être rentré. Je ne parlerais pas trop du retour à San Francisco, évidement que je me suis paumé, qu’est-ce que vous croyez ? C’est tellement facile de confondre les autoroutes 101 et 280, c’est presque la même chose, y’a “autoroute” dans les deux ! Ce soir là nous sommes allés manger avec Janet & Joe, ainsi que Marshall, Karen & Eli qui sont venus nous rejoindre à la maison. Un petit resto italien au programme, pas très loin de la maison. Le même qu’hier d’ailleurs. J’ai même sympathisé avec la serveuse. Elle devait penser que je venais juste d’emménager (peut-être un dingue qui bouffera tous les jours ici durant dix ans). Je me suis couché vers 2h du matin ce jour là, après de multiples installations, compilations. J’ai même mis un Winblows sur le bousin, mais rien à faire, ce disque est bel et bien naze. 24 Samedi 20 (SF) Quelle belle journée ! Hier, dodo tard et énervé, donc ce matin dodo aussi. Réveil vers 10h du mat. Il y a des jours où il faut y aller très molo. Réveil très lent, que de longues minutes passées à regarder cette tasse à café, droit dans les yeux. La douche fut à peu près dans le même esprit. Très longue et chaude. Une fois prêt, vers midi/1h mon rencard arrivait juste. Mary Rose, encore une ancienne copine de classe de ma mère avec qui j’aime bien traîner. Cela continue à confirmer, depuis quelques temps, je ne traîne qu’avec des femmes de plus de quarante ans. . . Enfin aux US ! Pour changer un peu les habitudes, nous sommes allés manger dehors, style chinois ce coup ci. D’ailleurs, je le recommande ! Yang Sing sur Battery Street. The best chinois in the world à mon goût. Bavardages, séances d’admiration de photos entre autres choses. Son fils a pratiquement 18 ans, ça fait très bizarre quand on se rappelle du petit bout de machin qui passait son temps à chialer dans son berceau. Ce n’est pas fini ! Ce soir nous allons manger avec les Whites, Noël et son mari John dans un club ou traînent Janet & Joe. Je n’ais jamais encore rencontré John, mais mes parents, mes grands parents, différents amis mon dit qu’il fallait absolument que je mette la main dessus un de ces jours. John bosse pour Hewlett Packard et c’est un Linuxien dans l’âme. C’est dingue, s’il commence à y en avoir dans ma famille. Enfin ce n’est pas exactement de la famille, mais c’est tout comme. Le club est sympa, c’est un de ces trucs pour nouveaux riches, ou pour vieilles personnes ayant besoin de sortir en peu, sans toutefois se mettre à traîner dans les bars. Je dirai en résumé : Ils ont du JD, la bouffe est très bonne et on peut aller cloper sans faire 100km à travers les couloires. Le repas fut un peu du style : “Nicolas ! tu te rappelles, quand tu avais 4 ans et que tu sautais sur les genoux de Noël ?”. Bien sûr que je m’en rappelle. . . Je ne me souviens 25 déjà plus du code de ma porte d’entrée 79 rue la Fontaine. 25 Dimanche 21 (San Francisco → Sacramento) Time to move on ! Ce matin, départ pour Sacramento, j’ai rendez-vous avec Betty vers 12h. Après un court passage à Starbucks pour prendre un quadruple expresso (je ne mens pas du tout, je le jure), à emporter s’il vous plaît ! C’est un équipement standard maintenant sur les bagnols américaines : le porte-gobelet (devinez où ils le mettent, juste au-dessus du micro-cendrier). C’est génial, il faut absolument que je m’en organise un sur Titine. La route est cool pour aller chez Betty. Deux heures, tout droit, non-stop ! Passons les détails (évidement je me suis paumé dans Sacramento, je suis allé acheter une carte car j’avais oublié ma super-cool-one). M’enfin je suis là et à l’heure ! (deux heures de route, donc trois pour moi, c’est bien mon genre ça). Betty va bien. Elle s’est cassée la jambe il y a un peu plus d’un mois, mais elle s’est déjà remise à cavaler en boitant à peine ! Nous nous sommes retrouvés chez elle, au nord–ouest de Sacramento. Rien a changé ici, tout est comme je l’avais laissé il y a six ans, déjà ! Nous sommes partis en bagnole pour aller au nouveau ranch de Derek, un de ses fils. C’est lui qui a fondé la compagnie dans laquelle j’avais travaillé il y a si longtemps : Double Vision Studios. Depuis cette époque, pas mal de choses se sont passées. J’étais venu voir toute la clique il y a deux ans et demi, mais là, vraiment plein ça a changé. Tout d’abord, Derek a déménagé. Il avait une superbe maison au Lac Tahoe auparavant. Depuis un an, il est désormais à 20 minutes de Sacramento, dans un ranch, comme dans les films. Des chevaux, des chiens, des genres d’autruches. . . la vraie campagne ! Marie, sa femme a eu pas mal de problèmes de santé depuis, une tumeur au cerveau, rien que ça. Donc, Derek a préféré se rapprocher de la ville. Le studio DVS a aussi déménagé dans le Ranch. Donc maintenant, il a tout sous la main ! Niveau boulot, les choses ont aussi un peu changées. Le studio c’est un peu calmé sur tout ce qui est pub télé ou vidéo divers pour ce re-centrer plus sur de l’animation pure, ou les programmes diffusés sur satellite. Ils viennent d’ailleurs de décrocher un contrat en or. Trois feuilletons de 20 minutes où des animaux racontent des histoires pour enfants, le tout entièrement en animation CGI. Derek s’amuse, il s’amuse d’ailleurs depuis des années ! Mais bon, je ne l’envie pas, rien ne compte dans la vie, du moins rien de matériel. Niveau procréation il a bien bossé aussi ! La dernière en date s’appelle Holly, ça lui fait deux filles maintenant. Si on reste sur les enfants il y a pire, Bill et Holly (la fille de Betty) Cobb. Ils en ont quatre maintenant ! Je ne connaissais que le petit premier, William, qui a déjà 7 ans. Eh beh, ça va drôlement vite tout ça ! Bon, certes, en six ans, c’est normal de voir du changement, mais à ce point là ! Derek & Marie avaient organisé un dîner avec tout le monde pour mon premier soir. Que je suis gâté ! Tout le monde était là, enfin, presque. Notre ami David en était à deux nuits blanches déjà, il a passé son tour ce soir là. Nous nous sommes tous réunis devant un grand barbecue, tout plein de salade, des pommes de terres braisées, des desserts à 1000 k(calories), une bonne bouffe américaine en soit. Je le re-dis, la bouffe américaine est excellente, à partir du moment où l’on se laisse bercer. 26 26 Lundi 22 (Sacramento) Attention ! Enfin des journées calmes en perspective. Ce n’est pas trop tôt. Ce petit passage à Sacramento fut caractérisé par de longues périodes d’inactivité cérébrale et physique, des réveils tardifs et de longues pauses à ne rien faire. Ne soyez pas jaloux, c’est crevant de rien faire. J’ai dû décoler vers 10h du mat ce jour là bien pénard. Je me suis baladé ici et là dans le studio. Bien qu’il ait déménagé, rien n’a vraiment changé depuis six ans. Un peu plus de matériel, mais les mêmes personnes, la même fougue, enfin, les mêmes délires. J’ai appris par hasard qu’il y avait un magasin Fry’s dans le coin. Excellent, je vais pouvoir me débarrasser de ce disque dur de. . . Départ en bagnole pour le magasin en question, j’avais prévu de rejoindre Bill après pour le déjeuner. Chez Fry’s, tout se passe plutôt bien, ils m’échangent le disque, cool. Ne nous énervons surtout pas ! Je le test en live sur le comptoir, ça a l’air de fonctionner. Bon, sans aucun OS c’est pas facile mais on fait ce que l’on peut. J’ai retrouvé Bill chez Betty, alors qu’elle était en train de bosser au ranch. Que fait donc Bill chez Betty ? Me dis-je. Je pense que c’est bien simple et tout à fait compréhensible. OK, c’est le pied, il est pasteur protestant, il bosse chez lui sur des bouquins. Le rêve de beaucoup de gens j’imagine (bosser à la maison, pas être pasteur). Allons donc, vous vous imaginez bosser avec quatre gamins qui ne vont pas à l’école ? Je comprends donc pourquoi il s’exile. Je l’ai embarqué chez Chevy’s du très TRÈS bon Tex-Mex américain, tout comme je l’aime. J’ai bien sûr commandé mes Fajitas, une fois n’est pas coutume. Evidement, il y a du bon et du mauvais dans cette histoire : j’ai dû me contenter d’un rude Coca-Cola avec ma bouffe, les Margaritas et tout ce qui est bon (c.a.d. alcoolisé) m’étant refusé pour cause de “oh putain, j’ai oublié ma carte d’identité”. Je le re-re-re-dis, pays de m. . . Remarque, ce n’est peut-être pas si mal, ma dernière expérience Tex-Mex n’ayant pas vraiment été une réussite (si rien n’a filtré, personne ne sait de quoi je parle, enfin presque. . . ). Le déjeuner fut bien sympa. J’aime bien Bill. Bon, certes il est pasteur et Dieu sait (haha) que je suis assez contre les sectes, mais Bill est un de ces croyants et prêcheur comme je les aime. Il est ouvert, il se rend très bien compte qu’il vit au 20ème siècle et surtout, il n’essaye pas de convertir à tout bout de champs toute personne ayant une tête (si si) et deux jambes. D’ailleurs, si mon cerveau ne me joue pas des tours, je ne pense jamais avoir parlé religion avec lui. Parlons franc, il se fout complètement que je crois en Dieu, Marx, Chirac ou Stallman. Je pense que c’est la réaction la plus louable. Donc, si nous n’avons pas parlé de religion, mais de quoi avons nous donc parlé ? Vous connaissez les règles aussi bien que moi, les sujets interdits sont : religions, politique. Les sujets autorisés étant : le sex, la drogue et alcool. De quoi s’amuser un peu ! Evidement nous n’avons absolument pas parlé de ça, il s’est contenté de me raconter un peu sa vie, très interessant contrairement à ce que vous pouvez imaginer. Il est marié avec Holly depuis pas mal de temps maintenant. Elle est consultante en je ne sais quoi. Elle bosse à la maison, ça c’est l’idée de base. Les moments où elle n’est pas officiellement en train de travailler, elle s’occupe de l’éducation de ses quatre enfants. C’est bien vrai, ils ne vont pas à l’école. Ça en fait rêver quelques uns j’imagine. Ils n’iront d’ailleurs jamais à l’école, tout a été prévu pour que toute leur éducation se fasse à la maison. 27 Quand on a idée du prix que cela coûte d’avoir quatre enfants dans une école privée, on se rend très vite compte que cela peut être plus rentable de travailler moins, mais de se charger de l’éducation sois-même. Bill & Holly considèrent la majeure partie du système éducatif américain largement inefficace. Ils préfèrent donc s’en charger euxmême. Beaucoup de gens que j’ai rencontrés partagent cet avis, du moins en ce qui concerne les établissements publics. Les résultats sont là, ça ne surprendra personne, Will, l’aîné de la famille a plus de deux ans d’avance par rapport aux mêmes gamins de son âge. Ce système a du bon et du mauvais, le bon je viens de le donner, le mauvais ? Et bien je pense que ce pauvre gamin est un peu coupé du monde. Combien de vos amis aujourd’hui datent de votre période scolaire ? Moi, pas mal, et j’imagine que Will aura donc moins de "potes", c’est clair, il découvrira la vie d’une façon très diffèrente. L’après-midi, ainsi que la soirée furent relativement calmes. J’ai traîné ici et là dans la maison, dans le studio, j’ai regardé quelques vidéos sur lequelles j’avais travaillé il y a si longtemps. 27 Mardi 23 (Sac.) Help ! Une journée Nature en vue. "Nature", pas le contraire de fruitée, non, Nature avec un grand "N" comme dans "Noctambus". Ouais, ceux qui me connaissent juste un peu comprendrons ce qu’il y a de problématique à ce niveau. Mettons les choses au clair : oui j’ai une réputation de pauvre gamin de la ville qui ne supporte pratiquement rien à partir du moment où c’est animal ou végétal. Je ne dis pas le contraire (à l’excéption de certains humains bien particuliers (il doit y en avoir un dizaine au maximum) et de certains végétaux, à partir du moment où ils sont comestibles ou si l’on peux les distiller). Voilà, j’y suis arrivé, je me suis paumé dans les parenthèses. Y’a pas à dire, je me perds vraiment n’importe où. Bon, ça me gave de relire, je recommence une phrase à zéro. Je disais, la Nature me gonfle. Mais, suis-je fondamentalement idiot ? Est-ce que la ville est réellement la seule et unique façon de vivre correctement dans ce monde ? Je n’ai clairement pas la réponse, pour deux raisons. Primo : Je ne connais pratiquement qu’un seul de ce deux modes de vie. Secundo : Je me fais vieux, 24 ans ! J’ai peut-être encore des trucs à découvrir avant de devenir un vieux con (faudrait p’t’être que je me grouille quand même). to make a long story short, et là, en ce moment même, je suis en train de faire une grosse confidence : Je pense tout bêtement que mon aversion pour tout ce qui touche à la Nature vient d’une bonne vieille "Peur de l’inconnu". (Loplop, faut que j’aille voir un Psy ?). Après ces belles confidences, revenons un peu à nos moutons. Evidement, le pargraphe précédent était supposé préparer celui-ci, j’espère y être arrivé ! Je me suis donc fait embarquer dans un plan à la con. Enfin c’est vite dit. Plan à la con parce que franchement, quand on m’a annoncé la chose, ça ne me branchait pas du tout (pour ne pas avouer que ça me fichait carrément la trouille). Puis enfin plan à la con, parce qu’une fois réalisé, j’étais quand même très content, sans regrets et même avec une certaine envie de recommencer ! (faute avouée, à moitié pardonnée ?). Je me suis fait embarquer 28 sur un cheval. Non, pas un petit poney à la noix qui passe sa vie avec un môme sur le dos á essayer de faire des crottes plus grosses que ce con de chien qui le nargue depuis si longtemps). Un vrai cheval quoi ! Un gros truc qui fait assez peur d’ailleurs. A chaque fois qu’il bouge la tête j’ai l’impression qu’il s’apprête à me piétiner. Bon, je ne suis pas monté dessus comme ça. Derek a un véritable cow-boy de pure souche qui bosse sur le ranch. C’est lui qui s’est occupé de mon dépucelage équestre. Il m’a tout expliqué en dix minutes. Comment entretenir la bête, comment la caresser, comment la monter, comment avancer, tourner et stop. Les bases du petit jockey en herbe (PJH, ça sonne bien, je vais déposer le .com s’il est libre). Le cours donné par le cow-boy était très bien et, à priori, semblait très rassurant. Mais ça n’a pas duré longtemps. David, qui est arrivé depuis, mais je parlerai de David plus tard. Enfin, David, que j’adore, ne me prenez pas en faux, ce "chieur" a passé son temps à faire des petites remarques, avec son humour que j’apprécie en général mais dans mon cas le moment était mal choisi. Des phrases du style : je crois avoir vu Bill (the cow-boy), avec une seringue, tourner autour du cheval. Ou encore : Il y a encore pas mal d’accidents équestres de nos jours. Moins que les bagnoles, mais bon. Nicolas, je ne sais plus si je te l’ai demandé, as-tu pris une assurance aux US ? Ahah ! D’habitude il est drôle, mais là, ce n’est vraiment pas le moment ! Bon, maintenant je suis sur le cheval, c’est drôle, mais c’est beaucoup moins marrant maintenant. Mais bon, Youkaïdi Youkaïda, why not ! Je peux y arriver, des centaines, que dis-je, des millions de personnes sont déjà montées sur un cheval, pourquoi pas moi ? Je me balade donc, en rond, dans ce genre d’enclot, à neuneu sur cheval et, mine de rien, ça ne va pas si mal. L’animal est très calme et docile, il fait exactement ce que je veux, quel pied ! Bon, j’ai appris ensuite que ce cheval était souvent réservé aux neuneux. Parce qu’il est gentil comme tout et qu’il commence à se faire assez vieux. Dommage, moi qui me voyait déjà en prendre un pour aller au boulot. Bill, mon cow-boy local était assez impressioné. Il a dit que je me débrouillais très bien ! Sympa non ? OK, je suis pratiquement persuadé qu’il dit ça à tous les nouveaux, pour les mettre en confiance, mais ça fait quand même plaisir, il a fait l’effort de mentir, c’est déjà ça. Ensuite nous sommes sortis de cet enclos. Tourner en rond c’est cool, mais ça devient vite rasant. Dehors tout plein de soleil, d’oiseaux, de Nature de type végétal, des gens, enfin la campagne ! Notre balade a duré une bonne heure à petits pas. On a pas mal bavardé avec Bill de choses et d’autres. Il est né à 20 miles du ranch, il a toujours vécu dans la vallée de Sacramento. Il dit que Paris ça doit être génial, mais il s’en fout, il est bien ici. — J’ai été à Los Angeles une fois, je n’y retournerai pas — dit-il. Donc une journée très "Nature". Soirée, beaucoup moins ! Je suis sorti avec un type du studio, histoire de voir un peu comment les choses tournent à Double Vision. Soirée fast food – TexMex et ciné. Le tex fut correct, sans plus. Le film : une catastrophe, pourquoi je me suis laissé embarquer dans cette galère ? 007 ? On va faire un petit voyage dans le temps, retour au déjeuner avec toute la clique, avant que je me prenne pour Billy the Kid. Nous avons mangé avec tout le monde, cela signifie : Derek & Co. et les types du studio. David est venu nous rejoindre un peu plus tard, pour, entre autres, me voir, larguer des sales vannes et essayer de décompresser 29 la Xième version de la JavaComet (qu’il faut d’ailleurs que je diffuse ! La JavaComet, c’est une version animée de la comète Heli-Bop, prise en photo lors de notre chasse à la comète, il y a deux ans et demi avec David et son fils, dans le nord de la Californie). 28 Mercredi 24 (Sacramento → San Francisco) A partir de maintenant, il ne faut plus m’en vouloir. Pour de basses raisons logistiques je n’ai plus touché à ce texte depuis longtemps. Je vais donc essayé de me télétransporter dans le temps pour revenir quelques semaines en arrières et tout dire “comme si j’y étais”. Ça devrait être jouable, j’y étais réellement. . . En réalité il est trois heures du matin, je suis à Paris, mon chat vient enfin d’arrêter de jouer et il m’attend au lit, faisons le languir un peu ;-) Youpla boom ! Time to go. . . Eh oui, toutes les bonnes choses ont une fin et la fin de ce Sacramento trip arrive. La matinée fut très lente. Totalement lente : réveil, douche, café. Mon café venait juste d’être terminé quand on m’a appelé pour déjeuner. Ca c’est de l’improductivité ! Je ne parlerai absolument pas des aux revoirs, c’est jamais fun ces moments là, mais ce sont des choses qui arrivent quand les personnes habitent à plus de 10.000 kilomètres les unes des autres. Départ en titine pour se ramener dans la baie de San Francisco. Cette fois ci, il y a du peuple sur les routes de Californie. Demain c’est Thanksgiving, le jour en famille le plus respecté j’ai l’impression. En tout cas, niveau route, le jour le plus bordélique de l’année. Un petit arrêt au Nut Tree pour un peu d’essence, un multi-expresso et quelques coups de fils. Informations prises, je suis invité à dîner par Noël et John a Marin County. C’est pile-poil de l’autre côté de la baie par rapport à San Francisco et Oakland. Janet râle un peu, ce n’était pas trop prévu, mais c’est une bonne idée, j’avais rien au frigo de toute façon. Après m’être un peu raté à l’atterrissage, j’y suis. Bon, il ne faut pas m’en vouloir si je me paume sur ce coup, je n’avais pas tiqué, Marine County, c’est un County, pas une ville, c’est un troupeau de villes, c’est donc grand ! Mais tout fini bien, nous nous retrouvons dans un shopping center pour enfin arriver chez eux. Un joli petit appartement. Tout mignon, tout comme je les aime. . . jaloux ! Ouais, rien à dire, il faut savoir vivre. Donc arrivé, on me sert, bien évidement, une bière (bah oui, une réputation ça colle à la peau quand même). Bonne petite discussion sur des choses et d’autres avec eux. Sur le quartier, la baie, le boulot, la vie. . . que des thèmes très classiques mais inépuisables. John est un GadgetMan, comme beaucoup de gens que je connais et un peu moi aussi, faut l’avouer. Il vient de se payer un appareil photo numérique. C’est le truc à la mode en ce moment, je ne me suis pas encore laissé tenter, mais peut-être bien pour le prochain voyage, qui sait ? Pour l’instant je reste à l’argentique (y’a p’t’être moyen de les fumer ces péloches ?). Donc il s’est payé le dernier jouet de chez Kodak. Un appareil qui fait papa/maman, qui donne l’heure, le temps qu’il faisait à Moscou il y a deux ans à la même date et, accessoirement, ça prend des photos ce truc là. Evidement votre hôte, 30 enfin moi, enfin Nicolas Sayer s’est trouvé dans la position de béta-testeur forcé. Et oui ! il s’est excité sur moi et Noël pour ce faire la main9 . Bon, y’a pas à chier, c’est sympa son jouet, mais ça creuse quand même. Donc c’est parti pour le resto. Downtown à San Rafael, un ch’tit italien pour changer (je ne me plains pas). Très bien d’ailleurs ce restaurant. C’est cool, avec ces vacances, je me suis fait une belle liste des restaurants soit : 1. à fermer au plus vite, sous peine de condamnations par le tribunal international de La Haye, pour crime contre l’humanité ; 2. à proscrire ; 3. à éviter ; 4. on peut y aller, à la rigueur, que si on a très faim, qu’on n’a pas une tune et que c’est gratuit ce jour là ; 5. bof ; 6. ouais, sans plus, mais y’a des nanas dans la salle du fond et pi les nappes elles sont jolies ; 7. honnête ; 8. pas mal, surtout le pinard ; 9. y’a bon manger ; 10. l’annexe ; 11. pas souvent, parce que c’est très cher, mais c’est si bon ; 12. le bar de l’X. Loplop, ça fera plaisir à mon fyr, mais c’est tellement vrai. Donc, pour la énième fois, je m’égare. Nous avons donc mangé bon, pris des photos, bu. Les bavardages se sont promenés dans plein de choses. En commançant par la bouffe, puis la musique, le ciné, boulot et un peu d’info, il va de soit. Loplop, Noël et John sont géniaux. C’est fun de bavarder d’Adultes à Adultes (y’a des dents qui grincent, je le sais). C’est quand même très fun de bavarder d’Adultes à Adultes, avec des personnes que l’on connaît depuis si longtemps. Mais dans une toute autre optique. Pour moi, Noël était une “grande” avant. Ma mère l’a babysitée il y à pas mal d’années et elle aussi m’a gardée. Maintenant nous avons l’impression d’être complètement de la même génération, même si elle a plus de dix ans de plus que moi. 29 Jeudi 25 (San Francisco) Yepyep, retour difficile à San Francisco. Je ne le voyais pas trop venir, mais là, le retour s’approche réellement et ça se sent. Dans cette situation morale : bonheur, malheur. . . je ne sais pas trop. Ouaip, ma vie commence à me manquer cruellement. Il faut le dire, j’ai mes attaches dans ma petite vie Parisienne. Je ne sais pas trop pourquoi, mais tout un tas de choses, indescriptibles me triture l’esprit et me rappelle à l’ordre. Oui, j’ai envie de rentrer, un peu du style : “chérie, tu viens ?”. Ne nous excitons pas. 9 Vous remarquerez peut-être la qualité supèrieure des photos ce soir là. 31 Dans quatre jours je rentre, dans cinq je commencerai à avoir des souvenirs qui m’emplissent la tête. On verra bien, ce n’est pas le moment de penser à ça. Jeudi 25 novembre 1999. Pour moi, un jour pratiquement comme un autre. Pour l’intégralité de la population américaine : Thanksgiving. L’intégralité, je ne sais pas, mais en tout cas pour grand-mère c’est une très grosse affaire. J’ai donc dédié ma journée. Oui je me plierai aux règles, oui je mangerai de la dinde, NON je ne prendrai pas de confiture avec le tout. Le dîner était en cours d’organisation depuis une bonne semaine. Car Thanksgiving, c’est un gros truc ! Chacun est dans sa famille à cette période. C’est comme une grande répétition pré-Noël. Janet a organisé le dîner avec ce qui restait, c’est-à-dire : Bud, Mary & Trevor, encore des cousins issus de quelque part je ne sais où dans la famille. Bud est le frère de Marshall. En plus, un couple de voisins à J & J, les Hoffman (et oui, le fumeur de l’autre jour). Dîner cool et sympa. Bon, OK, c’est Thanksgiving. Tout c’est très bien passé. Je ne m’étalerai pas sur les détails. Seul point à noter (point négatif, bien sûr, je suis français oui ou non ?). Janet a un peu raté sur le vin. Trois bouteilles de rouge au total, pour 7 buveurs. . . Vu qu’on a commencé à l’apéro. c’était very light. 30 Vendredi 26 (SF) La journée ? Non, je n’ai pas vu grand chose, ou du moins je n’ai surtout rien fait ! Une certaine acalmie après le coup de feu du dîner d’hier soir. Pas que ce fut grandement arrosé, mais juste du repos, bien mérité. Déjeuner : sandwich à la dinde, je sens un thème récurrent jusqu’à mon départ. C’est marrant de penser que 99% des familles dans ce pays vont bouffer de la Dinde pendant une semaine, comme moi ! Le fun ne s’est pas fait attendre. Dans l’après-midi Dan, pardon, Daniel McGarry me passe un coup de fil : – Salut Nico, qu’est ce que tu fous ce soir ? – rien ; – OK ! Je m’occupe de ton cas, sois chez moi vers 9h30 ce soir ; – Bahhh. . . OK. Bon, jusque là, rien de cruellement dangereux, a priori ? Donc je me pointe chez Daniel ((attention, grosse parenthèse) vous vous rappelez de Dan ? L’amérloque qui a squatté chez moi en mai/juillet 1998. Pour une raison inconnue il s’est mis dans la tête de me sortir, comme moi je l’avais sorti. Je me demande si ce n’est pas plutôt du genre, me faire payer pour il y a un an). Donc je me pointe. J’ai rencontré sa mère. Je la connaissais d’il y a dix ans, mes souvenirs sont assez vagues, je dois le confesser. Ensuite, une foultitude de gens se ramennent. La copine de Dan, des potes, des voisins. Même un qui me connaissait de l’époque où je traînais chez ma grand-mère pendant les grandes vacances. Il m’appelait le weird French guy on his bike. On bouge. Dan a très bien assuré. Ces potes ont non seulement été des camarades de boisson, mais aussi des chauffeurs attitrés. Bien cool une soirée sans bagnole. Pas à se garer, pas à se faire chier à trouver l’endroit et surtout, pas à conduire bourré. . . C’est 32 très cool, je passe tout mon temps à Paris à ne pas trop boire pour être sûr de rester en dessous des 0.5 grammes, là je peux me lâcher. Nous partons donc youkaídi vers notre premier arrêt. Un bar “branché” de Castro. Je préviens tout de suite. “Bar branché”, pas “branché Castro”. Le quartier Castro a une certaine réputation à San Francisco et San Francisco a une certaine réputation dans le monde. Bar sympa, Delirium Tremens au bar, un fond musical intéressant : bitches brew, des gens ouverts. Nous sommes restés pour trois verres, histoire de chauffer la chaudière comme on dit. Ces potes sont intéressant. Pas la classique paluchée des types qu’il a connu à l’école, non, des mecs d’horizons complètements différents. Histoire, art, un peu de tout. Je n’avais qu’un seul branché Info avec qui jouer. De loin, le moins intéressant de la soirée. Deuxième arrêt, entièrement organisé par Daniel. Un pub. Le bon point : de la bonne Guinness, le mauvais point : un peu industriel. On se dit que c’est le genre de pub que l’on trouverait à la sortie d’un stade de rugby. A part siroter ma Guinness et me faire mater par deux gamines qui avaient visiblement de faux papiers d’identité pour rentrer, très peu de souvenir de cet endroit. La prochaine, c’est la bonne ! Je ne sais pas dans quel quartier nous nous trouvons à ce niveau de la soirée. Ce n’est pas à cause de l’alcool ! ! ! ! Non, à force de tourner en rond pour trouver une place, je m’y paume complètement. Pourtant, j’ai un légendaire sens de l’orientation. M’enfin ? Ce bar où Dan voulait absolument m’emmener, c’est un “Martini Bar”. Ils ne servent pratiquement que des Martinis, mais sous toutes les formes possibles et imaginables. Comme introduction, j’ai opté pour un “Martini Ice”, peut pas être trop horrible me dis-je ? Déjà, ils servent ça en Pintes. Croyez-moi, une pinte de Martini, ça fait toujours quelque chose. De plus, c’était la première fois que je m’essayais à ces bizarreries américaines. Je préfère d’habitude les valeurs sures. Et, quitte à me défoncer, je préfère encore un JD, une poire ou, comme dirait l’autre, un truc qui ce fini en gnac. Le Martini, c’est une première. J’ai bien dû prendre une heure pour me siffler ma pinte. En fait Martini Ice ça veut dire qu’on le noie dans la glace, histoire que le premier passe bien, un genre de vaseline avant le prochain. Le second fût un Martini Blue, simplement parce qu’il a une belle couleur bleue. A part ça, c’est toujours aussi hard. Mais, je ne sais pas trop pourquoi, le deuxième verre dans ce genre de breuvages, passe toujours mieux. Il y a eu un troisième, j’en suis sûr. Quoi ? Je ne sais plus trop. Je sais que j’avais migré dehors, où c’était complètement enfumé. Mais de là à me rappeler de ce que j’ai bu ? Je ne suis même pas sûr que c’était mon verre. On bavarde pas mal avec Daniel et sa copine. Je lui raconte ma vie depuis un an et demi, il me narre la sienne. Que des choses très banales, mais grâce aux Martinis, tout devient beaucoup plus intéressant. Le retour fut. . . Enfin je suis au moins sûr d’avoir dormis dans mon lit, quelque chose comme 5 heures du matin, mais comment ? Quid. 31 Samedi 27 (SF) Time to commencer à ranger un peu. Et oui, mine de rien, time is flying ! Dans le pâté, c’est clair. Bon, la gueule de bois saine (oui, je sais. Qu’est-ce qu’il y a de sain dans une cuite ? Je suis sûr qu’on trouve des réponses à cette question quand on est encore en état de tituber). Je me lève, je prends mon café, comme d’habitude. . . Dernière séance de billard prévue avec Joe. Je dois aller downtown pour rendre la ba- 33 gnole de toute façon. Nous partons, en ayant embarqué Bill, le fils des Whites, au passage. Déposage de titine, allage jusqu’au billard. Evidement, week-end de fêtes, il est fermé. L’après-midi s’est donc terminée dans un hot-dog bar où je me suis goinfré de bonne bouffe américaine, bien poisseuse et graisseuse, comme il faut savoir l’apprécier. 32 Dimanche 28 (from San Francisco to Paris) Une grande journée valise, quel fun ! L’avantage de ce “devoir” obligé avant tout retour de vacances, pas le temps de penser, pas le temps de regretter tout va si vite. Le packing fut assez galère. Je passerai sur les conseils vigoureux de Janet. Je passerais aussi sur les problèmes classiques du : Mais je suis venu avec tout ça et ça ne rentre plus dans ma valoche ? très classique je pense. . . Départ de la maison avec Janet & Joe, un bon restaurant italien (le dernier. . . ). Tous ces derniers jours sont passés très/trop vite. Un dernier souper avec mes grands-parents et c’est parti. Le speed. Je me fais lâcher à l’aéroport, Swiss Air my friend. Hop, hop et hop. Rien vu, rien eu le temps de voir. C’est fini ce rêve, cette galère je ne sais pas trop. Tout ça est terminé. Je ne suis déjà même pas sûr. Est-ce que je suis bien parti ? Tous ces souvenirs flous dans ma tête ne sont-ils pas qu’un rêve ? Comment le savoir, tout à l’air déjà si loin. Comment s’assurer de la réalité des choses, sans un témoignage ?