L`Indonésie, luxuriante et fragile
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L`Indonésie, luxuriante et fragile
témoignage L’Indonésie, luxuriante et fragile L’Indonésie, mosaïque d’îles, d’ethnies, de religions, est fascinante et généreuse. Le dépaysement est total, ses habitants sont des plus attachants. Le pays musulman le plus peuplé du monde est aussi souvent victime de catastrophes naturelles. Et les populations rurales sont souvent les plus touchées. T sunami, éruption volcanique, tremblement de terre, glissement de terrain… Depuis mon retour d’Indonésie, pas un mois sans une catastrophe naturelle. Les derniers évènements datent du 26 octobre. L’Indonésie est alors frappée, en l’espace de 48 heures, par une série de catastrophes naturelles : un puissant séisme accompagné d’un tsunami dévastateur puis une violente éruption du volcan Merapi font des centaines de victimes et forcent des milliers de personnes à abandonner leur maison. en particulier aux enfants… Frustrant de ne pas pouvoir les aider activement, mais je reste informée et je relaie via facebook les informations. Certaines régions d’Indonésie présentent en effet des risques élevés dus à leur situation dans une zone de subduction entre les plaques tectoniques indo-australienne et eurasienne. On se rappelle tous que les craquements de cette faille ont provoqué le tsunami catastrophique du 26 décembre 2004, qui avait fait plus de 220 000 morts autour de l'océan Indien. Une aventure hors du commun Même si les Indonésiens ont plus ou moins appris à vivre avec ce risque car leur archipel est la première zone volcanique au monde avec quelque 130 volcans actifs, on se sent impuissant face aux éléments et on aimerait pouvoir les aider… A l’annonce de cette catastrophe en octobre, ma première réaction est de contacter au plus vite Ismi et Dimas de IIWC (Indonesia international work camp), le parteniare du SCI, mais aussi Ali, Iam, Adek, Naomi, comment vont-ils ? Ils vont bien, leur famille aussi, et ils se mobilisent et portent secours aux victimes, aux populations affectées, et 18 / Le SCIlophone - n°49 Des liens très forts se sont tissés lors de mon séjour en Indonésie. En quelques semaines on apprend à vivre ensemble, à leur rythme, on découvre leur culture et on vit tout simplement avec eux, leurs amis ou leur famille. J’ai passé deux semaines au centre de Java, accueillie par un couple adorable. Au printemps passé, après une lecture rapide des activités du projet, ma décision est prise, je passerai deux semaines à Blora (ville moyenne du centre de l’île de Java) où j’irai à la rencontre d’élèves de tous âges pour leur enseigner l’anglais et les encourager à lire. Un programme ambitieux en seulement quinze jours, j’ai hâte! les moustiques ! J’ai quelques heures pour m’acclimater avant de prendre mon prochain vol pour Semarang, où se trouve le bureau de IIWC. A Semarang, je suis accueillie par Ismi, très souriante et chaleureuse, elle est coordinatrice des projets de IIWC. Je fais également la rencontre des autres volontaires, allemands, japonais, italiens et bien sûr indonésiens. Nous partons pour Blora, l’aventure commence par quatre heures de trajet en mini-van sur les routes délabrées de Java. Il y a tout de suite une bonne cohésion du groupe, tous crevés, tous motivés! Nous arrivons la nuit tombée à Blora. Les enfants du quartier ainsi que notre famille d’accueil nous attendent. Ils nous ont préparé un repas gargantuesque! Je découvre les krupuks, le nasi goreng, le satay, tous ces produits composeront mon alimentation pendant un mois et ça tombe bien, j’adore ! Sauf peut-être le piment, omniprésent! Saya Ralavan Je réalise que je connais peu ce pays si ce n’est quelques clichés sur Bali, qui m’évoque des images de cartes postales, des plages paradisiaques, des plantations de riz, il est donc temps de se documenter. L’Indonésie est un pays diversifié : plus de 17 000 îles, six religions reconnues, 300 différentes ethnies, 742 dialectes et langues ! Ce pays m’interpelle, il est temps de partir. Premier réveil et premiers achats au marché local avant de visiter la ville où nous resterons deux semaines. La population locale est très souriante et curieuse de voir débarquer cinq étrangers au teint blanc (voire très blanc dans mon cas !) avec leur T-Shirt où est inscrit "saya ralavan" ("je suis volontaire" en bahasa indonésien). On nous demande d’où l’on vient, pourquoi on est là et on nous prend en photos. Et ce n’est que le début de l’album. En effet, ces semaines seront rythmées au son du déclencheur de nos appareils photos et des leurs ! Le 19 juillet, je pars pour Jakarta, une des villes les plus peuplées du monde. Dès mon arrivée, je suis envahie par la chaleur, l’humidité et Les élèves que nous rencontrons proviennent d’écoles musulmanes ou catholiques, et sont tous très heureux de nous faire visiter leur témoignage école. Toutes ces activités éducatives sont chapeautées par le département d’éducation de Blora, qui vise à promouvoir la lecture et à encourager les enfants à acquérir des connaissances en langues. A chacune de nos visites dans les écoles, les enfants nous offrent un spectacle impressionnant, danse et musique traditionnelles, performances artistiques (chant, comédie musicale), c’est magique! La culture indonésienne est riche et a été influencée par les pays voisins. Notre groupe reste bouche bée lorsque l’on voit nos noms sur des immenses posters à l’entrée des écoles. Nous sommes très impressionnés et le stress monte d’un cran, serons-nous à la hauteur de leurs attentes? isolées où il n'y a pas de service de bibliothèque. Ainsi nous avons pu rencontrer de nombreux enfants et adultes et essayer de leur faire prendre conscience de l’importance de la lecture. Ce service de bibliothèque itinérante a pour but de rendre le livre accessible à tous et c’est une réussite, surtout lorsque l’on voit l’engouement des enfants pour les livres. Livre et service de proximité Ces bibliobus sillonnent toutes les semaines les villages de la province de Blora à la rencontre du lecteur, un service de proximité qui nous a permis de voir une autre réalité du pays… Nous allons également à la rencontre des populations rurales au volant de la bibliothèque mobile. En effet, le département d’éducation de Blora s’attaque au problème de l'illettrisme et de l'analphabétisme, une des principales difficultés dans les communautés rurales à revenu très faible. Pour élever le niveau de vie des résidents ruraux, l’objectif est de développer l'enseignement et l'information est un moyen de remédier aux problèmes évoqués ci-dessus. "The mobile library" est une camionnette équipée d'étagères, qui se déplace dans les zones rurales et très Réaliser ce chantier a été synonyme d’échanges multiculturels, de découvertes et de solidarité ! Je suis rentrée avec des souvenirs et des sourires plein la tête, une envie de m’investir dans des projets locaux, voire même de changer de travail pour participer de manière active au développement local ! Céline D’Ambrosio Séance d'information sur l'Europe devant la "mobile library", Ph. Céline D'Ambrosio Nous présentons chacun notre pays, nous organisons des jeux en anglais mais aussi une pièce de théâtre en anglais et basaha indonésien, qui remporte un vif succès ! Le contact avec les enfants se fait rapidement, et on réussit à communiquer. Les professeurs sont très attentifs et nous expliquent les problèmes ren- contrés : le manque de moyens, la vétusté des infrastructures... Mais ils restent positifs et savent apprécier ce qu’ils ont. Ils sont reconnaissants que nous soyons venus de si loin "juste pour eux" comme ils disent et nous invitent la plupart du temps à participer aux cours ou à manger avec eux. Ils sont très généreux et souriants et nous avons toujours tous du mal à les quitter. Le SCIlophone - n°49 / 19