La gestion de flotte sans budget
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La gestion de flotte sans budget
F&B157_20_owner_fr_flash 20/04/07 FLEET-OWNER 15:45 Page 24 PAUL DIERYCKX, FABRICOM FLEET La gestion de flotte sans budget Ce n’est pas le fruit du hasard si Paul Dieryckx, Operations Manager chez Fabricom Fleet, a terminé à une honorable 3e place lors de l’élection du Fleet-owner of the Year. En 8 ans à peine, il a transformé Fabricom Fleet en un concept de flotte unique. L’influence européenne y a indiscutablement joué un rôle. La rationalisation, les économies d’échelle internationales et le respect de l’environnement ne sont jamais éloignés. P Fleet&business I 157 I MAI-JUIN 2007 I ourquoi l’histoire de la flotte de Fabricom Fleet est-elle à ce point unique ? Parce que cette entreprise forme une S.A. distincte au sein du groupe Fabricom. A sa tête se trouve Paul Dieryckx, Operations Manager. Il dirige une équipe de 15 personnes. Le chiffre d’affaires de Fabricom Fleet s’élève à plus de 25 millions d’euros. En 2006, l’investissement annuel a dépassé les 7 millions d’euros en camionnettes et camions. Comme Fabricom Fleet fait partie de la structure européenne de Suez, les activités ne se limitent pas à la gestion du parc automobile belge. Paul Dieryckx est chargé des négociations des contratscadres européens pour le groupe Suez. Avec 3 Français, 1 Néerlandais et 1 Allemand, il forme l’équipe cadre chargée de discuter des contrats internationaux avec les constructeurs de voitures, d’utilitaires légers et de camions, mais aussi avec les sociétés de leasing et les fournisseurs de carburant et de pneus. 24 Paul Dieryckx : «Le TCO est très important… pour autant que tous les éléments devant déboucher sur un TCO favorable soient ‘vendables’ et demeurent gérables.» FABRICOM Fabricom emploie 6.000 personnes en Belgique et fait partie du groupe Suez. Le groupe est la référence en Belgique en matière d’installations et de services et développements techniques. La flotte belge de Fabricom Fleet S.A. compte 3.500 véhicules. Plus de 1.600 voitures, 1.700 utilitaires légers et 200 camions. Le parc automobile européen de Suez est estimé à 50.000 véhicules. F&B157_20_owner_fr_flash 20/04/07 15:45 Page 25 DÉCOURAGER L’UTILISATION DE LA VOITURE “L’immobilité demeure un problème majeur”, déclare Paul Dieryckx. “Dans les files, nous gaspillons des milliards d’euros et continuons à discuter sans relâche de cette problématique. Il n’existe pas de solution miracle. Nous n’allons pas pouvoir résoudre le problème en décourageant l’utilisation de la voiture. On ne peut pas empêcher les gens d’utiliser leur voiture. Télétravail, semi-télétravail, sous-bureaux centralisés en dehors des grandes agglomérations… tout peut y contribuer quelque peu. Des transports publics mieux organisés et un réseau autoroutier mieux structuré apporteraient davantage leur pierre à l’édifice.” «Une de nos réalisations importantes est assurément, en tant qu’équipe, d’avoir fait de ce concept ce qu’il est aujourd’hui», déclare Paul Dieryckx. Nous livrons des voitures et prodiguons des conseils. L’attribution d’un véhicule, la prise de connaissance et la signature de la car-policy, l’établissement et l’approbation des listes d’options sont de la responsabilité du HR. Nous fonctionnons – et c’est unique – comme une société de leasing pour Fabricom. Nous veillons simplement à ce que les membres du personnel de Fabricom respectent la carpolicy. Appelez-nous les gardiens des dommages de véhicule, des dommages de fin de contrat, des dommages moteur, du mauvais entretien ou de l’entretien irrégulier, du mauvais usage du véhicule.» Pourquoi gérer des flottes pour des clients externes ? P. Dieryckx : «Parce que, pour être agréé, comme loueur, Fabricom Fleet doit être ouvert au marché…» I Fabricom Fleet ne travaille jamais avec des budgets. Comment dès lors les véhicules sont-ils attribués ? P. Dieryckx : «Selon le niveau de la fonction ou pour l’exécution d’une tâche spécifique, une voiture est attribuée comme une partie de la rémunération. Nous ne travaillons jamais avec des budgets. Nous utilisons les budgets uniquement lors d’études ultérieures. Les conducteurs n’ont pas de budget. Ils ont une voiture dotée de tel ou tel équipement. Une voiture munie d’une motorisation spécifique et bénéficiant automatiquement de la peinture métallisée, du verrouillage central, d’un équipement minimum quant à la sécurité, du conditionnement d’air et d’un kit radio-CD. Moyennant une participation financière, le conducteur peut choisir des équipements supplémentaires. Nous discutons des conditions au niveau européen auprès des constructeurs et des loueurs. Cela nous donne une bonne I I Revenons-en à vos différentes car-policies. La pression vers la normalisation ne demeure-t-elle pas inéluctable ? P. Dieryckx : «Il va sans dire que les lignes de force de toutes ces politiques présentent des parallèles manifestes. Notre principale car-policy est celle de Fabricom. La plupart des autres politiques en découlent.» I Comment s’effectue la notification de ces différences aux conducteurs ? P. Dieryckx : «Cette tâche ne nous incombe pas. Il convient de distinguer Fabricom Fleet de Fabricom. Au sein du groupe, Fabricom est un fournisseur. compréhension des meilleures pratiques. Nous ne nous intéressons pas uniquement au prix d’achat d’une voiture ou aux ristournes. Le loyer mensuel, la taxe CO2, le coût en carburant et l’entretien requièrent une attention particulière. Le TCO est donc déterminant. Nous lançons notre appel d’offres en fonction d’un kilométrage annuel et choisissons aussi une durée optimale.» Quelle importance revêt ce TCO dans la gestion quotidienne de votre flotte ? P. Dieryckx : «Le TCO est l’élément le plus important. Pour autant que tous les éléments qui doivent déboucher sur un TCO favorable soient ‘vendables’ et restent gérables. Nous avons d’ailleurs investi sérieusement dans la gestion TCO. Nous disposons même d’outils développés en interne. Nous avons élaboré des principes selon lesquels des spécialistes écrivent des programmes informatiques spécifiques. Un clic suffit pour obtenir immédiatement un aperçu clair du TCO. Des rapports mensuels sont générés pour chaque véhicule. Y compris en matière de gestion du carburant. Toutes les divergences, tous les pleins non admissibles, toutes les anomalies sont ainsi passées au crible. I Comment sensibilisez-vous et corrigez-vous le comportement de vos conducteurs dans le cadre du TCO ? P. Dieryckx : «Je pense que cela s’explique en partie par l’évolution du libre choix de la voiture selon le budget, vers I Fleet&business I 157 I MAI-JUIN 2007 I I Fabricom Fleet est un concept assez unique. De ce fait, la car-policy revêtelle aussi un caractère unique ? Paul Dieryckx : «Nous faisons la distinction entre car-policies pour voitures et utilitaires légers. J’utilise ici délibérément le pluriel. En matière de voitures, Fabricom Fleet assure la gestion d’une dizaine de politiques : internes pour Fabricom et Suez, mais aussi externes pour des tiers. J’entends par ‘gestion’ apporter notre soutien et prodiguer nos conseils. Dès qu’une ‘car policy’ est fixée, nous faisons office d’organe de contrôle.» 25 F&B157_20_owner_fr_flash 20/04/07 FLEET-OWNER 15:45 Page 26 PAUL DIERYCKX, FABRICOM FLEET LA FLOTTE Nombre de véhicules : 1.600 voitures, 1.700 utilitaires légers et 200 camions. Marques les mieux représentées : Peugeot pour les camionnettes. Iveco et MAN pour les camions. Financement : Leasing opérationnel pour les voitures. Financement propre pour les camionnettes, leasing financier pour les camions. Carburant : diesel. LE FLEET-OWNER Nom : Paul Dieryckx Age : 51 ans Etudes : Ingénieur technique Première fonction au sein de l’entreprise : Operations Manager Fonction actuelle : Operations Manager/Administrateur de la S.A. Supérieur direct : CFO de Fabricom S.A. Voiture personnelle : Citroën C5 Paul Dieryckx : «Nous roulons dans des voitures de qualité, bien équipées et de plus nous avons pu comprimer les prix.» le choix du véhicule selon les meilleures pratiques. Nous pouvons également corriger le comportement de nos conducteurs avec ces listes d’options. Des listes restreintes contribuent aussi à la mise en œuvre d’une politique de réduction du CO2. Même s’il faut toujours le faire dans le respect des conducteurs et sans les démotiver. Dans ce cas, l’information et la communication sont les plus efficaces. Concernant la taxe CO2, nous avons publié sur notre Intranet plusieurs documents. Nos conducteurs, mais aussi nos directions ont ainsi été informés des avantages financiers que l’entreprise peut retirer du choix de motorisations inférieures. Une partie de ce crédit a servi à accroître le confort des conducteurs. C’est du donnant donnant. Surtout si une sensibilisation s’impose.» Quel est l’impact de la taxe CO2 sur votre flotte ? P. Dieryckx : «Avant même l’entrée en vigueur de cette réglementation, nous cherchions à recourir à des motorisations inférieures et donc plus sobres, mais pas nécessairement moins performantes. Ce choix a en outre été compensé par un enrichissement des packs d’équipements. Les modèles plus petits, bien équipés, ont également été préférés aux véhicules plus grands, moins sobres et moins bien équipés. L’apparition de cette taxe CO2 a bien sûr réussi à imposer cette tendance. Mais nous étions prêts. Comme le montrent nos listes d’options actuelles. Désormais, les moteurs 2.0 ont disparu, au profit des motorisations 1.8 ou 1.6.» P. Dieryckx : «D’avoir fait de ce concept ce qu’il est devenu aujourd’hui. Autrement dit, avoir mené à bien cette mission dans le respect des normes et des budgets mis à notre disposition par Fabricom. En 8 ans, nous avons considérablement rationalisé la flotte. Nos conducteurs roulent désormais dans des voitures de qualité, bien équipées, et nous réussissons à combiner tout cela à un prix justifiable. Dans un futur proche, nous moderniserons notre système informatique. Nous travaillons également à l’intégration de quelques flottes externes. Dans un délai assez court, cela devrait porter notre flotte en Belgique à quelque 4.500 voitures. » D’après vous, quelle est la principale réalisation de votre entreprise fleet ? Photos : Erik DUCKERS I Ferre BEYENS I Fleet&business I 157 I MAI-JUIN 2007 I FISCALITÉ AUTOMOBILE TROP ÉLEVÉE 26 Sur le plan de l’écologie et de la fiscalité automobile, Paul Dieryckx émet un avis tranché. “Il doit exister des règles et des normes limitant les émissions. Sachez toutefois que pour empêcher que les réserves de pétrole soient épuisées en premier lieu, le lobby est bien trop puissant, que les intérêts sont énormes et que les investissements ont trop lourdement pesé et pèseront encore. Par ailleurs, il faut aussi oser avouer qu’il n’est pas rare que l’on exagère le problème de la pollution automobile. Et ce, essentiellement dès que les responsables politiques peuvent invoquer la pollution automobile pour percevoir des taxes. Personnellement, j’estime que toute la fiscalité en rapport avec la conduite automobile est bien trop élevée. Mais si l’on ne trouve pas l’argent chez l’automobiliste, où devrait-on alors aller le chercher ?” Avec le soutien de : Les Fleet & Business Awards récompensent les meilleures pratiques du secteur. http://www.fleet-business.com/awards