populaire brésilienne

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populaire brésilienne
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MUSIQUE
EXTRAIT Réf. 9720 Brasil
Histoire de la musique
populaire brésilienne
Ce sont ces formules rythmiques exécutées par les instrumentistes qui vont faire la distinction entre les différents
styles, comme par exemple entre le baião et le rasta pé :
ce dernier s’appuie sur un accompagnement plus syncopé
mais conserve un tempo très rapide.
La bossa-nova, quant à elle, apparaît à Rio de Janeiro à la
fin des années 1950. Inspirée du samba et plus particulièrement du samba-cançao, elle répond aux aspirations d’une
classe moyenne brésilienne en quête d’un certain raffinement musical et intellectuel, connaisseur et consommateur
de jazz.
Dès la première écoute, on distingue la bossa-nova du
samba grâce à la sérénité accueillante et chaleureuse
qu’elle véhicule. D’un point de vue musical, les innovations
se situent au niveau harmonique, par un enrichissement
des accords donnant une couleur proche du jazz, mais aussi
rythmique où les nouvelles modalités d’accentuation provoquent un irrésistible balancement (le balanço).
phoniste de jazz Stan Getz sera décisif pour la diffusion de
la bossa-nova dans le monde et notamment de la célèbre
chanson The girl from Ipanema, composée par Jobim.
Enfin, il ne saurait être question de bossa-nova sans citer le
compositeur et surtout poète Chico Buarque, né en 1944,
qui semble incarner parfaitement l’esprit de ce genre musical à mi-chemin entre culture populaire et culture savante.
La bossa-nova, par sa douceur un peu naïve, provoqua la
réaction de la génération de musiciens suivante qui créa
le mouvement tropicaliste (1967) : « Nous étions tous des
enfants rebelles de la bossa-nova, cette version sophistiquée
du samba (…). Notre but était d’abord de choquer. ». Ainsi
s’exprime Caetano Veloso, l’un des chefs de file du mouvement avec Gilberto Gil et la chanteuse Gal Costa.
Ils vont expérimenter l’art du collage en empruntant à
des styles brésiliens traditionnels, étrangers et modernes
comme le rock ou en faisant appel à des
montages sonores. Ils cultivent cependant
une sorte de mauvais goût musical tout
en écrivant des textes qui dénoncent les
inégalités inhérentes au système politique
brésilien, à tel point que les personnalités de
ce mouvement avant-gardiste, jugé « décadent » par le pouvoir, seront soumis soit à
l’emprisonnement, soit à l’exil.
Dès la première écoute,
on distingue la bossa-nova
du samba
Le soin particulier apporté aux textes des
chansons les fait véritablement accéder au
rang d’œuvres poétiques. Une complicité
s’instaure entre le compositeur et l’auteur
dont la meilleure illustration est le tandem
formé par Antonio Carlos Jobim (19271994) pour la musique et Vinicius de Moraes (1913-1980)
pour les paroles : A felicidade, Chega de saudade...
L’enregistrement du guitariste João Gilberto avec le saxo-
Avant de refermer cette petite histoire de la musique populaire brésilienne, il nous faut faire une dernière halte auprès
d’un genre un peu particulier, le choro.
En effet, le choro n’est ni dansé, ni chanté (à quelques
exceptions près), ni particulièrement festif, comme la plupart des genres musicaux que nous avons rencontrés.
Certains affirment même que le terme choro viendrait du
verbe chorar, « pleurer » !
À la fin du XIXe siècle, à Rio de Janeiro, des petits groupes
de musiciens commencèrent à interpréter des danses de
salon européennes à la mode : valses, polkas, scottishs, etc.
Ils en donnèrent une version aux saveurs toutes brésiliennes
en intégrant des formules rythmiques syncopées notamment dans l’accompagnement. Le trio était alors la forme la
plus courante avec la flûte qui jouait le thème, la guitare à
sept cordes qui tenait le rôle de basse et le cavaquinho qui
remplissait la fonction harmonique et rythmique.
Quelques décades plus tard, au début du XXe siècle, le choro
est devenu une forme musicale dans laquelle l’improvisation,
les modulations rapides et la virtuosité instrumentale sont
les éléments caractéristiques. Cependant, dans les groupes
de choro, contrairement à ce qui se passe dans d’autres
musiques improvisées comme le jazz, seul un instrumentiste
improvise, les autres se contentent de l’accompagner.
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Parmi les compositeurs qui marquèrent les différentes périodes de l’histoire du choro, il faut retenir Chiquinha Gonzaga
(rare femme compositrice, 1847-1935) et Ernesto Nazareth
(1863-1934), puis le grand Pixinguinha, exceptionnel saxophoniste et flûtiste (1897-1973), Ronaldo do Bandolim
(1918-1969) qui donna à la mandoline un rôle de soliste au
détriment de la flûte, et, plus récemment, Hermeto Pascoal
(né en 1936).
Ce panorama succinct et, par voie de conséquence, partiel
de la musique populaire brésilienne montre la vitalité mais
aussi l’inventivité dont font preuve aujourd’hui encore les
musiciens brésiliens. Au-delà des phénomènes de mode qui
lancent une danse vouée à vivre un ou deux étés, comme la
lambada dans les années 1980, ces genres et styles musicaux ont influencé nombre de musiciens d’ici et d’ailleurs,
qu’ils appartiennent au monde du jazz, de la musique classique (le compositeur français Darius Milhaud, par exemple)
ou à celui de la chanson.
Chers lecteurs, le moment est maintenant
venu d’entrer dans la version sonore de la
musique brésilienne, musique que vous allez
découvrir grâce à une lecture personnelle et
une interprétation actuelle de Jérôme Séguin
et ses musiciens invités.
Christine Chazelle
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HISTOIRE DE LA MUSIQUE
Pianiste, Christine Chazelle entame ses études musicales à
l’École Nationale de Notre-Dame-de-Gravenchon, puis, après
un passage par le CNR de Caen, elle entre au Conservatoire
National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans
les classes d’Analyse et d’Harmonie.
En 1992, elle obtient le Certificat d’Aptitude de formation
musicale et un Premier Prix d’accompagnement au piano
des Conservatoires de la Ville de Paris.
En 1994, grâce à la bourse Lavoisier du Ministère des
Affaires Etrangères, elle part étudier le tango en Argentine.
Élève à l’école de musique populaire d’Avellaneda à Buenos
Aires, elle entreprend des études d’arrangement auprès du
bandonéoniste Rodolfo Mederos et, de retour en France,
présente son mémoire consacré à l’histoire musicale du
tango clôturant ainsi le cycle de recherche en Analyse du
CNSM. Depuis, elle est sollicitée pour écrire des articles dans
des revues spécialisées (La salida, Les cahiers Charles V
Université Paris 7). Elle est actuellement formatrice au Centre
de Formation Pédagogique d’Arradon et de Guingamp, en
Bretagne, et anime des stages d’interprétation du tango
argentin au sein de l’association Octaèdre.
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Les instruments de musique
brésiliens
Xekerê : calebasse enrobée
d’un filet de perles ou de
coquillages. On la secoue
d’une main tout en venant
percuter dans la paume de
l’autre main.
Usage : maracatu.
Pandeiro : petit tambour sur cadre équipé de cymbalettes.
Instrument d’allure modeste, le pandeiro est devenu l’instrument brésilien par excellence
et ses joueurs ont développé
une technique qui atteint un
très haut niveau de virtuosité.
Usage : choro, capoeira,
samba.
Triangle : comme son nom l’indique !
Cet instrument métallique est frappé à l’aide d’une baguette
métallique.
Usage : Baião.
Repinique (ou repique) : tambour à double peau de petite
dimension, au son aigu et clair, que l’on porte à la ceinture.
Il est frappé par deux baguettes longues et souples (sambareggae) ou avec une baguette d’un côté et la main de l’autre
(batucada, samba).
Usage : samba et batucada, samba-reggae.
MEMBRANOPHONES
Atabaque : tambour oblong frappé
à la main qui ressemble à la conga
cubaine.
Usage : candomblé.
Caïxa (tarol, répique, de guerra) :
caisse claire qui existe en trois profondeurs différentes. Elle comporte,
comme la caisse claire occidentale, deux côtés : l’un avec une peau
simple que l’on frappe et l’autre
avec une peau à laquelle est fixée
un timbre métallique qui vibre.
Usage : samba, samba-reggae,
maracatu, frevo.
Cuica : petit tambour à friction d’origine africaine, la cuica aurait été introduite par les esclaves d’origine bantu
venant d’Angola.
Elle est constituée d’un fût, fermé d’un
côté par une peau au centre de laquelle est fixée une tige de bambou que
l’on frotte avec un tissu humide. Les
sons obtenus, tantôt graves et rauqes,
tantôt aigus, imitent le cri du singe.
Usage : samba, maracatu.
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Surdos (marcaçao, contra-surdo, cortador) : tambour
à double peau de grande
dimension : il ressemble à la
grosse caisse occidentale.
On le frappe à l’aide d’une
mailloche. Il existe en trois
tailles qui déterminent sa
fonction : le plus aigu,
contra-surdo, marque les
1er et 3e temps, le plus
grave, marcaçao, marque les 2e et 4e temps et
enfin le cortador improvise.
Usage : samba et batucada, samba-reggae,
maracatu.
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LES INSTRUMENTS