Lycées internationaux : cap sur l`Est

Lycées internationaux : cap sur l'Est
Laurence Albert Le 26/10 à 06:00
vitrine. - Photo Société d\'Aménagement et d\'Equipement de la Région Parisienne (SAERP).
Le deuxième lycée international francilien vient d'ouvrir à Noisy-leGrand. Cet établissement d'excellence est le premier en Seine-SaintDenis.
Il aura fallu près de quatorze ans pour que la Seine-Saint-Denis se dote à son tour d'un lycée international, filière
d'excellence très prisée des expatriés et des meilleurs élèves. C'est désormais chose faite : depuis la rentrée, un
établissement a ouvert ses portes à Noisy-le-Grand. Accueillant 175 élèves de seconde dans ses quatre sections
internationales (chinois, américain, brésilien, arabe), il sera le deuxième lycée international d'Ile -de France après
Saint-Germain en Laye. « Les filières et les lycées internationaux se concentrent à l'ouest. Un rééquilibrage à
l'est est nécessaire. Il y a une dimension symbolique très forte que nous voulons amplifier. A terme notre objectif
est d'avoir un lycée international par département et deux fois plus de classes internationales en 2024 », souligne
Agnès Evren, vice-présidente (LR) de la Région Ile-de France, chargée des questions d'éducation.
La région, qui a investi 53 millions d'euros dans la construction de ce nouvel établissement, a choisi d'en faire
une vitrine écologique et numérique. Conçu par les architectes des Ateliers 2/3/4 dans un écrin de verdure de 2,5
hectares, il est le premier lycée zéro énergie d'Ile-de-France (géothermie, panneaux solaires, récupération des
eaux pluviales...). L'établissement est doté d'un internat de 3.800 mètres carrés, d'équipements sportifs et de 16
caméras de vidéosurveillance. Il fait aussi partie des 8 lycées franciliens pilotes passés à 100 % au numérique
cette rentrée (tablettes, Wi-Fi). Une place de bon élève qui lui vaut déjà d'être très couru : pour cette première
rentrée, 700 élèves la France entière ont présenté leur candidature, le lycée - public et gratuit - échappant à toute
carte scolaire.
L'arrivée d'un établissement de haut niveau dans le 93 - qui n'en compte pas tant que cela - ne risque-t-elle pas de
vider les lycées voisins de leurs meilleurs éléments ?
Deuxième tranche de travaux
« Nous ne leur faisons pas concurrence : notre recrutement est national, voire international », martèle le
proviseur, Patrick Duros. « C'est un lycée d'excellence, pour lequel il faut avoir un bon niveau, notamment parce
qu'il y a six heures de cours de langues supplémentaires, mais ce n'est pas un lycée élitiste. Nous avons des élèves
de toutes origines sociales, y compris des boursiers », assure-t-il. Ce leitmotiv de départ résistera-t-il à la pression
qui ne manquera pas de s'accentuer dans les années à venir ? Le quartier lui-même sera bientôt en pleine
transformation. Et d'ici trois à cinq ans, une deuxième tranche de travaux démarrera dans le lycée, qui portera les
effectifs à 1.200 élèves. D'autres projets devraient encore renforcer l'attractivité de l'établissement. Début
septembre, la présidente de région, Valérie Pécresse, a annoncé un partenariat avec le nouveau Campus des
métiers de l'économie touristique « Val d'Europe », qui s'ouvre non loin de là, entre la Seine-Saint-Denis et la
Seine-et-Marne pour former les professionnels du tourisme. Un secteur dans lequel la pratique courante des
langues étrangères est devenue incontournable.
Laurence Albert
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