new look passé au Nordine Idir

Transcription

new look passé au Nordine Idir
Burhan QURBANI, Shahada, film allemand sorti le 26 janvier 2011.
Chers camarades,
Pour ce mois de
février, voici une
lettre placée sous le
signe de la culture et
du rapport à l’autre.
Discours du Front
National version
new look passé au
crible, pratiques
culturelles des
camarades, compterendu d’un film sur
les minorités
religieuses en
Europe : il s’agit de
donner à voir la
complexité de notre
époque pour mieux
déchiffrer le
brouillage idéologique
des tenants de l’ordre
établi.
Nordine Idir
Shahada : c’est la profession de foi musulmane. Un film sur l’Islam ? A
certains égards, oui. Organisé en cinq parties, comme les cinq piliers de
l’Islam, Shahada – qui est d’ailleurs un de ces piliers – est mené d’une
main de maître par Burhan Qurbani, pétri de références persanes.
Outre ses qualités est hét iques propres, en quoi peut -il intéresser le jeune
communiste lecteur de notre lettre ? Eh bien parce qu’il parle sans
schématisme ni manichéisme de la question de l’Islam dans nos sociétés
européennes, cette religion qui est désormais la deuxième d’Europe, réalit é
de masse, en même temps qu’objet de mille phant asmes.
Au-delà de ce seul aspect religieux, c’est toute l’épaisseur sociale d’une
jeunesse immigrée que Burhan Qurbani donne à voir. A travers trois
figures de jeunes immigrés des classes populaires – Maryam, Sammi et
Ismaïl – le cinéaste aborde les heurts et les tensions auxquels ils sont
confrontés : racisme subi, racisme exercé (contre les Tsiganes notamment),
vernis nationaliste d’importation, exploitation capitaliste sans faille ;
mais aussi les enjeux d’une vie sous le regard de la communauté et de ses
principes qui entend régenter désirs et sexualité.
Le tout est mené dans un style qui mêle le raffinement du conte persan au
réalisme le plus subtil. Il y a bien là quelque chose du « mentir vrai » cher
à Louis Aragon. Cette fict ion conte si bien le réel…
L’art du résumé est un art délicat et il n’est pas sûr que soit possible de
rendre ici la fine complexité de ces questions abordées sans une once de
jugement par le cinéaste.
Disons simplement pour terminer que ce film parle de jeunes immigrés
confrontés aux problèmes de notre temps. Question massive ! Question
décisive ! A l’heure où les droites européennes entonnent avec une force
renouvelée le refrain inquiétant d’un christianisme identitaire, racine et
horizon indépassable de l’Europe ; à l’heure où la social-démocratie hésite
entre le ralliement à ces positions de droite et la défense d’un
multiculturalisme racist e et communautariste posant les cultures comme
foncièrement différentes et distinctes, figées et immiscibles, comme huile
et eau ; en cette heure grave donc, ce film montre le drame de cette double
impasse et ne laisse pas de nous inciter à développer l’universalisme de
notre temps.
Guillaume Quashie-Vauclin
Le Monde (21/01/2011)
Henri Peña-Ruiz, « La conversion républicaine et laïque du Front national n’est
qu’un leurre »
Juste, et nécessaire, est la critique de l'islamisme. Mais pas au nom d'un christianisme absous de
ses violences millénaires par une mémoire sélective. Sans surprise, Marine Le Pen se situe dans la
logique du choc des civilisations chère à Samuel Huntington. Mais cette fois-ci elle prétend récupérer
des principes révolutionnaires. Elle affirme que les principes émancipateurs consignés dans le triptyque
républicain sont issus d'une tradition religieuse propre à l'Occident, alors qu'ils ont été conquis dans le
sang et les larmes, à rebours d'oppressions sacralisées par le christianisme institutionnel.
Faire dériver les trois principes de liberté, d'égalité et de fraternité du transfert aux autorités
séculières de valeurs religieuses est une contre-vérité. Pendant près de quinze siècles de domination
temporelle, et pas seulement spirituelle, de l'Eglise catholique en Occident - en gros de la conversion
de Constantin en 312 à la Révolution de 1789 -, jamais le christianisme institutionnalisé n'a pensé ni
promu les trois valeurs en question. Il les a bien plutôt bafouées copieusement et ces valeurs sont à
l'inverse nées d'une résistance à l'oppression théologico-politique. Qu'on en juge.
Liberté ? Le droit canon de l'Eglise n'a jamais fait figurer la liberté de conscience (être athée,
pouvoir apostasier une religion, en changer, etc.) dans ses principes essentiels. Tout au contraire. La
répression des hérétiques (les cathares, par exemple), des autres religions (protestante, juive, puis
musulmane), de la science (Giordano Bruno, Galilée), de la culture (l'index des livres interdits
supprimé seulement en 1962) ne procède pas d'une philosophie de la liberté, mais d'une théologie de
la contrainte. En 1864 encore, un syllabus de Pie IX (encyclique Quanta cura) jette l'anathème sur la
liberté de conscience.
Egalité ? L'Eglise a toujours considéré que l'inégalité était inscrite dans l'ordre des choses et
voulue par Dieu. Elle a entériné et sacralisé le servage de l'ordre féodal, la monarchie absolue dite de
droit divin, et même, avec le pape Léon XIII à la fin du XIXe siècle, la domination capitaliste. La
répression des jacqueries paysannes se fit le plus souvent avec sa bénédiction. La seule égalité qu'elle a
affirmée est celle des hommes prisonniers de leur finitude et de leur tendance au péché, et jamais elle
n'en a fait la matrice d'une émancipation sociale ou politique.
Ceux qui le tentèrent furent réprimés. La théologie de la libération, en Amérique latine, fut
condamnée par Jean-Paul II. La collusion du politique et du religieux fut aussi celle de l'ordre social et
du religieux, si bien représenté par les soldats du Christ d'une noblesse peu soucieuse de ses serfs, à
l'époque des croisades. Lors de l'affaire Dreyfus, l'Eglise n'a pas brillé dans la défense de la liberté et de
l'égalité, et n'a guère mis en garde contre l'abjection de l'antisémitisme.
Fraternité ? Si théoriquement les hommes sont frères comme fils du Dieu chrétien, ils ne le
sont que dans la soumission et non dans l'accomplissement, toujours stigmatisé comme "péché
d'orgueil". La transposition de la fraternité issue de la condition commune des êtres humains tant qu'ils
sont mortels en fraternité sociale et politique est l'invention d'un concept tout nouveau, qui doit bien
plus au droit romain d'une humanitas que Cicéron tenait pour source de la République qu'au décalque
d'une fraternité de finitude.
Rappelons que la réécriture cléricale de l'histoire visant à faire d'une tradition religieuse
particulière la source des principes universels de l'émancipation est devenue courante, malgré son
évidente fausseté. Elle consiste à nier les apports du droit naturel (jusnaturalisme souligné par les vrais
leviers de l'émancipation, en dessinant les idéaux qui, en creux, dénonçaient les oppressions.
Il faut que Spartacus prenne les armes pour transposer en termes sociaux l'égalité de droits des
citoyens et étendre la liberté juridique à tous les hommes. Quant à l'égalité évoquée par Paul de Tarse
elle n'est jamais un concept socio-politique ni juridique, mais un nivellement religieux de tous les
hommes compris comme fidèles soumis à Dieu.
Ce qui est pervers et idéologiquement redoutable dans le nouveau discours du Front national,
c'est le fait de tenter d'assumer les valeurs républicaines alors que traditionnellement c'est l'ordre social
dominateur qui était encensé. Joseph de Maistre, penseur chrétien contre-révolutionnaire, ironisait sur
les droits de l'homme, qu'il jugeait abstraits et peu crédibles au regard d'inégalités tenues pour
naturelles. C'est lui qui fonde l'idéologie de la droite extrême. Il rejette du même coup l'universalisme
qui consiste à tenir l'humanité comme d'égale dignité, abstraction faite des hiérarchies sociales
sédimentées dans la tradition occidentale et des différences de civilisation. Et il en tire une
condamnation de la Révolution française. Voilà la tradition occidentale façonnée en partie par le
christianisme institutionnel.
Cette fois-ci l'opération séduction de Marine Le Pen consiste à assigner à résidence les idéaux
émancipateurs, à particulariser l'universel, à taire le long passé de luttes et de larmes qui les fit advenir
contre une tradition fondamentalement rétrograde et oppressive. La nouvelle figure du différencialisme
discriminatoire consiste à prétendre que seuls certains peuples habités par certaines religions ont
accouché des droits de l'homme, et que les autres, par essence, sont hostiles à de tels droits.
Défendre ceux-ci, c'est donc continuer à exalter subrepticement certains peuples par rapport à
d'autres. Au fond rien n'a changé, sinon l'habillage idéologique. Pas de Turcs dans l'Europe vaticane !
Après le différencialisme biologique, le différencialisme dit culturel se mue en discrimination
hiérarchique et s'efforce de nourrir le rejet de certains peuples au nom de principes universels... qui
seraient nés spontanément de civilisations particulières !
La ficelle est grosse mais elle peut hélas être efficace si l'on pratique l'amnésie volontaire de
l'histoire. Et son instrumentalisation pour nourrir un prétendu choc des civilisations est dangereuse.
Elle prétend essentialiser des données historiques, diaboliser certaines religions en les clouant à leur
figure intégriste et en présentant les autres sous leurs traits "nouveaux" après avoir effacé de la mémoire
collective les tragédies que leur instrumentalisation politique déclencha. En écrivant le livre noir du
christianisme officiel, Kant et Hugo ont réfuté par avance les thèses de Marine Le Pen.
L'analyse effectuée ici pour le triptyque républicain vaut donc a fortiori pour la laïcité, dont une
nouvelle idéologie prétend qu'elle serait née du christianisme, alors que celui-ci, dans son
institutionnalisation, en a constamment piétiné les principes constitutifs. Ni la liberté de conscience ni
l'égalité des divers croyants, des athées et des agnostiques n'ont jamais été défendues en théorie ni
promues en pratique par les autorités chrétiennes, et il a fallu que les luttes pour l'émancipation laïque
les fasse advenir. Le "ralliement" (ambigu d'ailleurs, car nostalgique des privilèges perdus) de l'Eglise à la
laïcité ne s'est fait, du bout des lèvres, qu'au XXe siècle. C'est bien tard pour une institution présentée
comme habitée par de telles valeurs dès l'origine...
Antoine (J.C. 75) et Chloé (J.C. 93)
Ce mois-ci, le groupe culture a rencontré deux jeunes communistes à l’origine
d’initiatives stimulantes dans ce secteur d’activités où la J.C. est souvent à
la peine. Antoine de Paris et Chloé de Seine-Saint-Denis.
Groupe culture du pôle Bataille des idées : Peux-tu nous décrire le collectif qui s’est
mis en place à la JC de Paris ?
Antoine J.C. 75 : Le collectif a pour vocation de mettre en contact les jeunes communistes
qui souhaitent utiliser leur énergie militante d'une autre manière. C'est un collectif
artistique. C'est un collectif politique. Les membres du collectif ne prétendent pas mettre
l'art au service de la politique, ou l'inverse. Ils ont des questions, des désirs, des
revendications, des idées. A la base il y a une perception particulière : perception du mot,
perception de l'événement, perception d'un morceau de musique, d'un texte, d'un film. De
ces perceptions, la réflexion fait jaillir des idées. Ensuite, la sensibilité artistique
intervient dans la recherche d'un moyen d'incarner le résultat de cette réflexion. L'art est
un formidable moyen d'approcher le réel : par leurs créations, les membres du collectif
cherchent à questionner la réalité de la politique.
G.C.P.B.I. : Qui fait partie du groupe ?
Antoine : Le collectif artistique de la JC Paris est ouvert à tous les militants. Nous
comptons sur l'émulation, accélérateur de l'inspiration et de l'audace, pour créer un
mouvement productif. Il faut produire sans relâche, agir, se mouvoir, pour ne pas
s'enraciner dans le protocolaire, le convenu. Tous les supports sont possibles, à notre
portée.
G.C.P.B.I. : Quels sont les objectifs du collectif ?
Antoine : Dynamiser l'action militante et l'art politisé, cette bête noire de la critique
depuis les années 80. Engager un processus de réflexion libre et novateur. Affirmer
l'individualité d'une vision tout en incarnant celle-ci dans une œuvre plastique,
intellectuelle, réfléchie.
Tu parles de la volonté de faire des créations artistiques, y a-t-il au sein du collectif un
désir d’aller à la découverte d’œuvres, même si elles n’apparaissent pas au premier
plan avec une prise de position politique ?
Bien entendu, nous n'abandonnons pas totalement une œuvre parce que l'auteur n'affiche
pas ses convictions politiques ! La personnalité d'un être humain n'est pas uniquement
constituée par ses opinions politiques, heureusement. Donc l'unicité d'une œuvre d'art
n'est pas spécifiquement politique, évidemment.
Groupe culture du pôle Bataille d’idées : Comment êtes-vous arrivé à travailler l’accès
à la culture ?
Chloé J.C. 93 : C’est d’abord parti d’une envie. La première initiative culturelle que nous
avons animée, fut le débat théâtre. Avec le débat théâtre, on cherchait à animer un débat
de manière plus ludique, parce que c’était dans le cadre de la Fête de l’Huma. Après, vu
le succès de l’idée, on a décidé de continuer à animer ce type d’initiative. On a donc
continué le débat-théâtre, puis on a monté une chorale et une campagne vidéo. De plus,
en Seine-Saint-Denis, la création artistique a toujours fait partie du paysage
départemental.
G.C.P.B.I. : Pourquoi cette démarche et pourquoi au sein de la J.C. ?
Chloé : L’accès à la culture est un droit que nous revendiquons, de manière plus ou
moins forte selon les périodes, mais nous voulions que cette lutte devienne concrète. On
s’est dit que c’était bien de commencer par faire vivre ce droit au sein même de la J.C. et
montrer que c’est possible, la culture pour tous.
G.C.P.B.I. : Finalement par l’art le but est de toucher, des jeunes à qui un tract (par
exemple) n’aurait pas parlé ?
Chloé : La politique, c’est un langage qui peut exclure ceux qui n’y sont pas habitués.
Alors que l’art utilise le langage de l’émotion. Pleurer, rire, avoir peur, sont des
émotions comprises par tous et donc parler d’abord de son ressenti, avant d’entrer dans
de grands débats politiques, est plus facile. De fait, sans parler de l’aspect ludique,
utiliser la pratique artistique comme expression politique, permet de s’adresser à un
plus grand nombre, à nous après, les militants, d’ouvrir le débat politique. Je crois
aussi que mêler l’expression artistique aux valeurs et messages politiques que nous
voulons transmettre, ne s’opposent pas. C’est juste une manière différente de les
exprimer.
G.C.P.B.I. : Même si la création ne doit pas être soumise aux diktats financiers, on
constate aujourd’hui des coupes budgétaires importantes, notamment avec la réforme
des collectivités territoriales. La culture passe au second plan dans beaucoup de
collectivités. Le frein à la création existe. Il en va de même avec la disparition
progressive du statut (déjà précaire) des intermittents. Est-ce que le collectif a volonté
de travailler sur ces questions ?
Chloé : Comme la question le dit très bien, les coupes budgétaires sont un frein à la
création et à la pratique. Sans ces moyens financiers, il est difficile de louer un local
pour répéter, d’investir dans des costumes, d’acheter des pupitres, de faire des
photocopies de partitions… et de faire vivre les espaces artistiques tout simplement.
Nous travaillons donc sur cette question car elle est directement liée à l’accès à la
culture pour tous.
Entretiens réalisés par Mylène Cala pour le groupe culture du pôle Bataille des idées.
Antiracisme et lutte
contre l’extreme droite
Le Front National : de Jean-Marie à Marine Le Pen
Une fidélité sans faille
Rarement une fille n’a été aussi fidèle aux idées de son père. Mais, au-delà de la fidélité, Marine
Le Pen peut se révéler beaucoup plus dangereuse que Jean-Marie Le Pen. Elle est jeune, instruite et n’a
aucune affaire judiciaire qui la poursuit. C’est une avocate qui ne dérape pas (pas de « détail de
l’histoire »), elle sait ce qu’elle dit et fait et se permet même de citer Jaurès et la Déclaration des droits
de l’Homme et du citoyen de 1789 dans son discours d’investiture pour légitimer un projet politique
raciste et belliqueux.
Le prénom change, les idées restent
Les différences réelles avec son père sont toutefois minimes : la seule divergence de programme
d’avec l’ancienne génération du F.N. concerne les lois Veil (sur la légalisation de l’avortement) que
Marine Le Pen ne souhaite pas abroger, en tout cas dans un premier temps… Mais sur tout le reste, rien n’a
changé et il n’est pas prévu de changement. Le décalage entre le discours et le programme est toujours
aussi grand et s’accentue même avec l’arrivée de Marine Le Pen, d’autant plus que la scène médiatique
lui est beaucoup plus ouverte qu’à son père : près d’une quinzaine d’invitations à la radio et à la
télévision rien qu’au mois de janvier !
Marine Le Pen est pour la peine de mort, pour la « préférence nationale » et son discours est
celui de l’idéalisation de la Nation, d’un État fort et de l’armée virile. A l’écouter on entendrait presque
le maréchal Pétain dans ses discours : ainsi lors de son investiture, Mme Le Pen affirme que « comme aux
pires moments de son histoire, notre Nation est en proie à la dislocation. » Plus encore que son père elle
se présente comme l’ultime rempart, comme une protection contre un « capitalisme cosmopolite » et ses
relais politiques en France et en Europe (on connaît le slogan « U.M.P.S. »).
Un décalage constant entre les discours et le programme
Le programme du Front National est à la fois réactionnaire, xénophobe et libéral, alors que dans
les discours les maîtres mots sont ceux de « protectionnisme », de défense des « petits », de l’opposition
des petits entrepreneurs face aux grands patrons de la finance. C’est un programme démagogique à
souhait, mais qui « parle » aux classes populaires de leur vie quotidienne et de choses qu’elles
connaissent. Et c’est justement en cela que la F.N. est dangereux.
Le F.N., comme l’U.M.P., prône un rallongement du temps de travail des salariés avec un retour
aux 39h hebdomadaires, les retraites à 65 ans avec la suppression de tous les régimes spéciaux et la
généralisation de la retraite par capitalisation, la casse du statut des fonctionnaires, la mise en pièce de
la fonction publique…
Les Le Pen surfent sur la peur avec « le refus de l’islamisation » comme nouveau cheval de
bataille piqué à De Villiers et sont pleins de contradictions : Marine Le Pen présente le F.N. comme le
dernier défenseur de la laïcité mais déclare dans le même temps que l’État doit défendre liberté égalité
fraternité « qui ne sont rien d’autre que les principes chrétiens sécularisés » !
Sur le plan économique, les discours fustige l’ultralibéralisme et le libre-échange de Bruxelles mais
quand on se penche attentivement sur le programme du parti : diminution par deux de l’imposition des
contribuables les pus riches sur leur dernière tranche de l’impôt sur le revenu (20% au lieu de 41%) ;
Sur le plan économique, les discours fustige l’ultralibéralisme et le libre-échange de Bruxelles
mais quand on se penche attentivement sur le programme du parti : diminution par deux de l’imposition
des contribuables les pus riches sur leur dernière tranche de l’impôt sur le revenu (20% au lieu de 41%)
; baisse d’un tiers du taux de l’impôt sur les sociétés pour les P.M.E. (20% au lieu de 33%) tandis que
d’autres allègements videraient totalement de son sens l’I.S.F.
Le F.N. prévoit également une simplification urgente du Code du travail, l’encadrement strict du
droit de grève et entend ainsi lutter contre les trois menaces majeures qui pèsent sur l’économie
française : « l’étatisme », le « mondialisme ultralibéral » et « le syndicalisme archaïque ».
Ajoutez à cela la xénophobie classique si chère aux frontistes, dont ne se cachent même pas les
3/12/2010 : rencontre femmes d’Europe (groupe FEMINISME).
Le Pen
: « À l’origine de la plupart des maux dont souffre notre pays, la politique d’immigration menée
9/12/2010 : forum Front de gauche institutions (groupe
depuis
plus
de trente ans ». L’objectif est d’« inscrire dans le préambule de la Constitution le principe
DEMOCRATIE/CITOYENNETE).
de préférence
nationale
». Festival mondial de la jeunesse et des
13-21/12/2010
: XVII
La déchéance de nationalité deviendrait la règle pour les personnes naturalisées et condamnées
étudiants.
au pénal
et l’expulsion
deseuropéenne
délinquantsd’action
étrangers
à la fin
leur d’austérité.
peine (double peine) serait
15/12/2010
: journée
contre
lesde
plans
automatique.
Pour
les étrangers
: suppression
du R.M.I. et
du R.S.A.,
de l’aide médicale d’État (A.M.E.), des
18/12/2010
: journée
internationale
des migrants
(groupes
SANSallocations
familiales
et majoration des cotisations sociales payées par les travailleurs étrangers.
PAPIERS
& ANTI-RACISME).
Enfin concernant l’éducation et la jeunesse, le programme du Front a le mérite d’être clair : « Il
faut tout d’abord que le système scolaire retrouve les mérites de la sélection ». Il est question de la mise
en place d’un « chèque scolaire » qui vise à renforcer le poids des établissements privés. Une
importance toute particulière est donnée à la lutte « contre la politisation de l’Éducation nationale, en
interdisant les manifestations politiques d’étudiants ou d’enseignants organisées pendant les heures de
cours » et une autre proposition entend « supprimer les passerelles Z.E.P. pour l’accès aux grandes
écoles. »
Dans l’enseignement supérieur les coupables sont aussi ici clairement désignés : « La
gouvernance des universités doit être réformée. Le fonctionnement des conseils d’administration ne doit
plus être entravé par des représentations injustifiées (syndicats d’étudiants, personnel administratif,
etc.). »
Comme Sarkozy, les Le Pen veulent une France de propriétaires avec des logements sociaux
réservés aux Français.
Marine Le Pen est aujourd’hui créditée de près de 10 à 18% d’intention de vote pour 2012, alors
que Jean-Marie Le Pen peinait à atteindre les 8% quelques semaines avant le 21 avril 2002, c’est dire
que nous ne devons pas baisser la garde et être prêt à combattre le F-Haine sur tous les fronts !
e
Boris Kozierow, pour le groupe antiracisme et lutte contre l’extrême-droite.

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