Danse classique - Pesmd Bordeaux Aquitaine

Transcription

Danse classique - Pesmd Bordeaux Aquitaine
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Sommaire
Présentation :
pages 2 à 5
Auteurs, commentaires et partitions :
pages 6 à 8
- Danse Classique :
pages 9 à 40
- Danse Contemporaine :
pages 41 à 66
- Danse Jazz :
pages 67 à 99
2
Ministère de la Culture et de la Communication
Direction générale de la création artistique
Le DVD des épreuves de danse 2013, sa notice d'accompagnement et le CD sont conçus comme un
outil pédagogique qui devrait permettre à chaque professeur de transmettre les danses dans le
contexte d'une culture chorégraphique.
Aussi la notice d'accompagnement du DVD présente-t-elle pour chaque chorégraphe, pour chaque
musicien et pour chaque danseur une note biographique qui permettra aux professeurs de situer,
auprès de leurs élèves, les auteurs et les interprètes.
Par ailleurs, il est particulièrement recommandé de prendre connaissance des commentaires relatifs
à chacune des danses.
Des chorégraphes reconnus aux professeurs des établissements du secteur public ou du secteur
privé, l'éventail des approches chorégraphiques témoigne de la diversité des approches
pédagogiques qui sont ou qui peuvent être entreprises.
L'inspection de la création artistique
spécialité danse
Les commentaires, remarques et suggestions des utilisateurs du DVD, du CD et de la notice d'accompagnement seront
appréciés.
Merci de les adresser au :
Ministère de la culture et de la communication
Direction générale de la création artistique
Service de l'inspection de la création artistique – pôle danse
3, rue de Valois 75001 PARIS
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EVALUATION
EXAMEN D'ENTREE DANS LE CYCLE D'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL
INITIAL DE DANSE (CEPI)
L'examen d'entrée pour le CEPI comporte :
1) Une épreuve éliminatoire (voir le contenu des épreuves dans l'arrêté relatif à l'organisation du cycle
d'enseignement professionnel initial de danse).
2) Une épreuve d'admission :
- interprétation de la variation de la fin du 2ème cycle,
- interprétation d'une chorégraphie libre,
- un entretien avec le jury.
EXAMENS DE FIN DE CYCLE
Les examens de fin de cycle permettent d'assurer une partie de l'évaluation des élèves (voir schéma
d'orientation pédagogique).
Le contenu de ces examens comporte un travail collectif et deux autres épreuves de pratique corporelle dont
une variation imposée.
Pour l'année 2013, la DGCA propose les variations imposées dans les disciplines danse classique, danse
contemporaine et danse jazz pour :
-
la fin du 1er cycle,
la fin du 2ème cycle,
la fin du 3ème cycle,
1) à vocation de pratique en amateur (CEC)
2) à vocation pré-professionnelle (DEC, DNOP)
le baccalauréat F 11' *,
l'examen d'aptitude technique (EAT) au diplôme d'État de professeur de danse.
Ainsi, pour l'examen de la fin du 3ème cycle à vocation de pratique en amateur (qui correspond à l'ancien
cursus B), l'équipe pédagogique peut :
• choisir la variation imposée dans un vidéogramme des années précédentes,
• adapter les variations imposées pour le DEC ou DNOP d'une année précédente aux caractéristiques
d'une variation destinée aux élèves d'un cycle à vocation de pratique en amateur,
• composer la variation imposée.
Pour les épreuves autres que la variation imposée, notamment celles relatives au certificat d'études
chorégraphiques (CEC) et au diplôme d'études chorégraphiques (DEC ou DNOP), voir le schéma
d'orientation pédagogique de 2004 pour la danse.
NB : L'option danse jazz peut être choisie pour le baccalauréat F 11' au même titre que les options danse classique
et danse contemporaine.
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JURYS
Pour la fin du 1er cycle et la fin du 2ème cycle : le jury est présidé par le (la) directeur(trice) ou par le (la)
coordinateur(trice) ou directeur(trice) des études chorégraphiques, si celui (celle)-ci n'assure pas en outre les
fonctions de professeur(e) de danse dans l'établissement, assisté(e) d'au moins deux personnalités de la danse
ou professeur(e)s qualifié(e)s extérieur(e)s à l'établissement, dont l'un(e) au moins est titulaire du C.A. dans
la discipline considérée.
Pour l'entrée dans le CEPI : le jury de l'examen d'entrée est composé de la manière suivante :
– le directeur de l'établissement ou d'un établissement du groupement, ou son représentant, président ;
– un ou deux professeurs de l'établissement ou du groupement d'établissements ;
– un ou deux personnalités qualifiées extérieures à l'établissement ou au groupement d'établissements ;
Au sein du jury, deux personnes au moins sont spécialistes de la discipline choisie par le candidat. Les
membres du jury sont nommés par arrêté de la collectivité territoriale responsable, ou des collectivités
territoriales responsables en cas de groupement d'établissements sur proposition du ou des directeurs des
établissements concernés.
Pour la fin du 3ème cycle à vocation de pratique en amateur : le jury est présidé par le (la)
directeur(trice) ou par le (la) coordinateur(trice) ou directeur(trice) des études chorégraphiques, si
celui(celle)-ci n'assure pas en outre les fonctions de professeur de danse dans l'établissement, assisté(e) d'au
moins deux personnalités de la danse ou professeur(e)s qualifié(e)s extérieur(e)s à l'établissement, dont
l'un(e) au moins est titulaire du C.A. dans la discipline considérée.
Sur proposition du jury, le (la) directeur(trice) décerne à l'élève l'UV technique du certificat d'études
chorégraphiques (CEC).
Pour la fin du 3e cycle d'orientation professionnelle: le jury est présidé par le (la) directeur(trice) ou par le
(la) coordinateur(trice) ou directeur(trice) des études chorégraphiques, si celui(celle)-ci n'assure pas en outre
les fonctions de professeur de danse dans l'établissement, assisté(e) d'au moins trois personnalités de la danse
ou professeur(e)s qualifié(e)s extérieur(e)s à l'établissement, tous(toutes) trois spécialistes de la discipline
évaluée dont deux au moins sont titulaires du C.A. dans celle-ci.
Sur proposition du jury, le (la) directeur(trice) décerne à l'élève l'UV technique du diplôme d'études
chorégraphiques (DEC ou DNOP).
Pour l'évaluation des disciplines complémentaires obligatoires (formation musicale, histoire de la danse,
anatomie – physiologie) et au choix (voir schéma d'orientation), le jury est composé du (de la)
directeur(trice) de l'établissement ou du (de la) coordinateur(trice) ou directeur(trice) des études
chorégraphiques, si celui (celle)-ci n'assure pas en outre les fonctions de professeur de danse dans
l'établissement, et d'un(e) professeur(e) de la discipline.
L'élève qui obtient une note au moins égale à 10 (ou plus selon règlement des études) sur 20, se voit décerner
l'UV correspondante.
Le (la) directeur(trice) de l'établissement décerne le diplôme d'études chorégraphiques, qui peut comporter
une mention, à l'élève qui a obtenu les cinq UV.
Il est envisageable que la mise en réseau des établissements conduise entre autres à la désignation de jurys
communs à plusieurs structures.
NB:
1) Les enseignements reçus et épreuves relatifs aux disciplines associées, complémentaires obligatoires, au
choix … entrent en compte dans l'évaluation selon des modalités précisées dans le règlement des études de
l'établissement.
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Néanmoins, les CEC et DEC ou DNOP sont délivrés dans une discipline chorégraphique principale
(classique, contemporain ou jazz) autour de laquelle s'articulent les enseignements complémentaires
pratiques et théoriques : les diplômes délivrés mentionnent clairement cette discipline.
2) L'UV technique du CEC et le CEC lui-même (sanction des études chorégraphiques de fin de troisième
cycle à vocation de pratique en amateur), ne doivent être confondus ni avec l'UV technique du DEC, ni
avec le DEC lui-même (sanction des études chorégraphiques de fin de 3ème cycle d'orientation
professionnelle).
3) Les candidats au DEC ou DNOP, au baccalauréat F11' et à l'examen d'aptitude technique (E.A.T.) pour le
diplôme d'État de professeur de danse choisissent leur variation imposée parmi deux (1ère ou 2ème option),
proposées pour chaque sexe dans chacune des trois disciplines : danse classique, danse contemporaine, danse
jazz).
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EPREUVES DE DANSE 2013
- Danse classique Fin du 1er cycle, garçon et fille :
Chorégraphe – transmetteur :
Compositeur :
Interprète musical :
Danseur :
Variation n° 1
Gil ISOART
Francis POULENC
Alexandre THARAUD
Paul MARQUE
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, garçon :
Chorégraphe – transmetteur :
Bérénice MONTAGNE
Compositeur – interprète musical : Yoann MYLONAKIS
Danseur :
Jean-Baptiste CREUTIN/DE GIMEL
Variation n° 2
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, fille :
Chorégraphe – transmetteur :
Paola CANTALUPO
Compositeur :
Antonin DVORAK
Interprète musical :
Balazs SZOKOLAY
Danseuse :
Gaia ZANIRATO
Variation n° 3
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, garçon – 1ère option :
Chorégraphe :
Pierre LACOTTE, La Sylphide
Transmetteur :
Gil ISOART
Compositeur :
Jean-Madeleine SCHNEITZOEFFER
Interprète musical :
Laurent CHOUKROUN
Danseur :
Pablo LEGASA
Variation n° 4
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, garçon – 2ème option :
Chorégraphe :
Michel FOKINE, Les Sylphides
Transmetteur :
Henri CHARBONNIER
Compositeur :
Frédéric CHOPIN
Interprète musical :
Tania ICHMOUKHAMETOVA
Danseur :
Adrien DELEPINE
Variation n° 5
Fin de 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, fille – 1ère option :
Chorégraphe – transmetteur :
Monique LOUDIERES
Compositeur :
Alexandre SCRIABINE
Interprète musical :
Élizabeth COOPER
Danseuse :
Aurore CORDELLIER
Variation n° 6
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, fille – 2ème option :
Chorégraphe :
Jean-Christophe MAILLOT, Le Lac
Transmetteur :
Paola CANTALUPO
Compositeur – interprète musical : Pyotr Ilyich Tchaïkovsky
Danseuse :
Cristina VENTURUZZO
Variation n° 7
7
EPREUVES DE DANSE 2013
- Danse contemporaine Fin du 1er cycle, garçon et fille :
Chorégraphe – transmetteur :
Compositeur – interprète musical :
Danseuse :
Variation n° 8
Marie-Céline SEMPE
Arthur AHARONYAN
Clara CHAPELLE
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, garçon :
Variation n° 9
Chorégraphe – transmetteur :
Jean-Pierre ALVAREZ
Compositeur – interprète musical
From the Basement
Antoine OBITZ, Maxime TROYANO, Jean ALVAREZ
Danseur :
Léon BARANDE
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, fille :
Chorégraphe – transmetteur :
Barbara FALCO
Compositeur – interprète musical : Frédéric MINIERE
Danseuse :
Ignacia PERALTA GONZALEZ
Variation n° 10
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, garçon – 1ère option :
Chorégraphe – transmetteur :
Paco DECINA
Compositeur :
Jean-Sébastien BACH
Musique :
Extrait de l'Agnus Dei de la messe en si mineur
Danseur :
Takashi UENO
Variation n° 11
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, garçon – 2ème option :
Chorégraphe – transmetteur :
Thomas LEBRUN, La constellation consternée
Compositeur – interprète musical : David François MOREAU
Danseur :
Matthieu PATAROZZI
Variation n° 12
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, fille – 1ère option :
Chorégraphe – transmetteur :
Paco DECINA
Compositeur – interprète musical : Frédéric MALLE
Danseuse :
Stéphanie PIGNON
Variation n° 13
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, fille – 2ème option :
Chorégraphe :
Angelin PRELJOCAJ, Empty Moves
Transmetteur :
Danièle LEVEQUE
Compositeur :
John CAGE
Interprète musical :
Musique enregistrée
Danseuse :
Marie-Astrid MENCE
Variation n° 14
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EPREUVES DE DANSE 2013
- Danse jazz -
Fin du 1er cycle, garçon et fille :
Chorégraphe – transmetteur :
Compositeur – interprète :
Danseuse :
Variation n° 15
Soazig LE FRENE
Cédric LE RU
Jade SARETTE
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, garçon :
Chorégraphe – transmetteur :
Alain GRUTTADAURIA
Compositeur – interprète musical : Jean-Christophe SCOTTIS
Danseur :
Maxime FREIXAS
Variation n° 16
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, fille :
Chorégraphe – transmetteur :
Marianne ISSON
Compositeur – interprète musical : Jimmy SMITH
Danseuse :
Marlène GUIHENEUC
Variation n° 17
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, garçon – 1ère option :
Variation n° 18
Chorégraphe :
Nicole GUITTON-KIRSCH, étude d'après West Side Story
Transmetteur :
Daniel HOUSSET
Compositeur – interprète musical : Léonard BERNSTEIN
Danseur :
Wladimir DZIOMBA
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, garçon – 2èmeoption :
Chorégraphe – transmetteur :
Anne-Marie PORRAS, Nadir
Compositeur – interprète musical :
François CECCALDI
Danseur :
Gianlucas GIROMALI
Variation n° 19
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, fille - 1ère option :
Variation n° 20
Chorégraphe – transmetteur :
Nicole GUITTON-KIRSCH, étude d'après La plus belle africaine
Compositeur – interprète musical : Duke ELLINGTON
Danseuse :
Aline MOTTIER
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP/BAC, fille - 2ème option :
Chorégraphe – transmetteur :
Anne-Marie PORRAS, Fils du vent
Compositeur :
Groupe TEKAMELI
Interprète musical :
Musique enregistrée
Danseuse :
Marie CHRISTOPHE
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Variation n° 21
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DANSE CLASSIQUE
Variation n° 1
Fin du 1er cycle, garçon et fille
Chorégraphe – transmetteur :
Compositeur :
Interprète musical :
Danseur :
Gil ISOART
Francis POULENC
Alexandre THARAUD
Paul MARQUE
Gil ISOART
Formé au Conservatoire de Nice puis à l'École de danse de l'Opéra de Paris, il intègre le Ballet de l'Opéra de
Paris en 1986. Il y dansera différents rôles de soliste (Casse-Noisette, La Sylphide, Dark Elegies, Les quatre
tempéraments, La Petite danseuse de Degas...). La diversité du répertoire de la compagnie lui permet
d'aborder différents styles de M. Cunningham à J. Robbins en passant par R. Noureev, P. Lacotte, A.
Bournonville, G. Balanchine, F. Ashton, K. Mac Millan, J. Kylian, E. Lock, W. Forsythe, C. Carlson, M.
Béjart, A. Preljocaj... Plusieurs chorégraphes lui créeront des personnages dans leur pièce comme P. Lacotte,
P. Bart, N. Leriche, K. Belarbi, M. Kelemenis, J-Cl. Gallotta, S. Teshigawara ...
Souvent invité dans d'autres compagnies, il dansera au Japon, aux États-Unis, en Allemagne et avec le Ballet
national de Nancy, le Ballet de l'Opéra de Nice, actuellement avec les Arts Florissants de W. Christie dans
l'Opéra-ballet Atys. Il est récompensé par les prix AROP, Carpeaux, Florence Gould, Ballet 2000, pour ces
prestations.
Titulaire du certificat d'aptitude, il enseigne au Ballet de l'Opéra de Paris. En juillet 2012, il remonte La
Sylphide de Pierre Lacotte au Teatro Colon de Buenos Aires.
Alexandre THARAUD
Né à Paris, il commence l'étude du piano à l'âge de cinq ans au Conservatoire du 14e arrondissement. Il a
comme professeur Carmen Taccon-Devenat, une élève de Marguerite Long qui dit-il lui a donné des leçons
de vie et lui a appris à respirer physiquement en faisant parler le piano. Il entre à 14 ans au Conservatoire
national supérieur de musique et de danse de Paris où il remporte un premier prix de piano dans la classe de
Germaine Mounier à l'âge de dix-sept ans.
Il se perfectionne ensuite auprès de Theodor Paraskivesco et reçoit les conseils de Claude Helffer, Leon
Fleisher et Nikita Magaloff.
En 1987, il est lauréat du Concours international Maria Canals à Barcelone, en 1988 du Concours Città di
Senigallia en Italie; en 1989, il reçoit le 2e prix au Concours international de Munich.
Ses enregistrements sont récompensés à plusieurs reprises : il reçoit le Grand Prix de l'Académie CharlesCros pour son interprétation des œuvres de Francis Poulenc (1997), puis pour celle des œuvres de Maurice
Ravel (2003).
Son répertoire s'étend de Jean-Sébastien Bach aux compositeurs contemporains comme Mauricio Kagel,
mais surtout il est reconnu pour ses interprétations d'Emmanuel Chabrier et Francis Poulenc.
En 2009, il est nommé Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la culture.
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 1
Texte pédagogique :
Chers professeurs,
Cette variation est constituée comme une marche se développant en danse avec un thème leitmotiv comme
une pause ... elle reprend l'idée que la danse classique est insufflée par une école et un style prédominant : la
noblesse de la danse, l'élégance et la musicalité (m'inspirant du contexte chorégraphique actuel classique et
néo-classique, de M. Petipa, S. Lifar à J. Robbins...).
Je demande votre attention particulièrement afin que l'élève profite de cette variation pour « vivre sa danse »
à l'écoute de la musique, libérant son mouvement par la qualité de ses appuis et de ses épaulements. La
musique en elle-même raconte une petite histoire. Elle est ici magnifiquement interprétée par Alexandre
Tharaud. Nous pouvons y percevoir une qualité d'être, une respiration, une poésie qu'il sera bon d'écouter
souvent au préalable, pour s'imprégner de l'atmosphère et nourrir l'imaginaire et le ressenti du danseur(se).
J'ai choisi une œuvre de Francis Poulenc parce que cela me ramène à mes souvenirs de conservatoire et
remet à l'honneur notre patrimoine français. Il me parait essentiel que les élèves de conservatoire soient au
contact de leur richesse chorégraphique et musicale.
Commentaires chorégraphiques :
La variation est ici dansée par un jeune garçon. Cette version peut être interprétée sans changement par une
jeune fille.
Toutefois, pour complexifier la variation garçon, il serait souhaitable dans la deuxième partie après la reprise
de la marche suivie des sauts, de remplacer sur la première fois huit (l'échappé seconde, deux changements
de pieds, assemblé seconde glissade croisée en avant), par deux changements de pieds (1-2), relevé en 5ème
position en plaçant les bras en 3ème préparation plié 5ème (3-4), un tour à l'air à droite, soit terminé plié
tendu soit sur le plié, fini bras seconde (5-6), assemblé seconde en descendant refermer les bras en
préparation (7-8), puis reprendre la deuxième phrase chorégraphique avec les glissades de côté.
En ce qui concerne la remontée vers le fond de scène jardin avec les deux chassés en avant assemblé soutenu
deux fois, penser ce trajet en léger demi-cercle.
Veuillez-vous reporter à la partition annotée pour une plus grande précision musicale.
Gil ISOART
Concernant la musique : elle s'intitule « Bransle de Champagne » tiré du recueil « Suite française
d'après Claude Gervaise de Francis Poulenc.
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DANSE CLASSIQUE
Variation n° 2
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, garçon
Chorégraphe – transmetteur :
Bérénice MONTAGNE
Compositeur – interprète musical : Yoann MYLONAKIS
Danseur :
Jean-Baptiste CREUTIN/DE GIMEL
Bérénice MONTAGNE
Formée successivement à l'école de danse de l'Opéra de Paris puis au CNSMD de Paris, elle obtient en 1995
le diplôme de fin d'études du CNSMDP – option classique avec mention. Elle devient alors assistante du
maître de ballet au CNSMD.
En 1999, elle réussit le diplôme d'État de professeur de danse option classique, puis de 2002 à 2004, continue
sa formation au CNSMD en écriture et analyse du mouvement Laban.
Dès 2000, elle enseigne successivement dans divers conservatoires pour intégrer en 2010 le réseau des
conservatoires municipaux de la ville de Paris.
Danseuse interprète, elle a participé aux créations de la compagnie l'Espace, chorégraphe Nathalie Adam et
la compagnie Labkine, Noëlle Simonet, Jean-Marc Piquema.
Yoann MYLONAKIS
Pianiste et compositeur, il suit un cursus horaires aménagés musique au Conservatoire national de région de
Grenoble de 1984 à 1996, renforcé par un cursus horaires aménagés danse de 1985 à 1993.
Admis au CNSMD de Paris, il y continue sa formation de 1996 à 2007 et obtient le diplôme de Formation
supérieure de piano tout en suivant le cycle de Formation supérieur en Musique de chambre.
Il bénéficie tout au long de sa formation des conseils et de l'appui de Monique Deschaussées, (disciple
d'Alfred Cortot et d'Edwin Fischer), dont il suit régulièrement les master-class.
Depuis 2005, il accompagne les cours de danse et les ateliers chorégraphiques au sein des conservatoires de
la ville de Paris, ainsi qu'au Conservatoire supérieur de Paris (CRR).
En tant que compositeur, il a participé à divers spectacles de théâtre de la Compagnie Typik Sudak et a des
courts métrages.
Il se produit régulièrement en récital en France comme en Europe.
17
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 2
Fourths by four
La variation proposée est construite à partir d'une cellule chorégraphique minimaliste soutenue musicalement
par une mécanique moderne, perpétuelle et interrogative inspirée néanmoins des sonorités hispanisantes et
post-romantiques du XXème siècle.
De la composition musicale émanent les possibles trajectoires à explorer ; elle s'affirme comme une sorte de
bouillonnement contenu qui aboutit à un élan spatial, révélant alors la correspondance entre l'exploration
scénique et celle des registres du clavier.
La partie centrale s'inscrit comme un moment de sérénité et de confiance où le danseur peut s'abandonner au
balancement qu'induit la mesure en 6/8, teintée de rêverie ravelienne. À cela succède une courte mais dense
transition tout en suspension, formée de vagues fluides ; le danseur se trouve alors au croisement des
possibles, indépendamment de la musique qui déjà a renoué avec le mouvement perpétuel, avant de
reprendre lui-même le motif initial.
Le danseur devra être à la recherche des suspensions et déséquilibres balanchiniens, donner le moins
d'énergie possible tout en gardant une précision dans les orientations et les lignes spatiales mettant, au fur et
à mesure, tout le corps en jeu, notamment par l'élan et le balancement des bras.
Bérénice MONTAGNE et Yoann MYLONAKIS
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DANSE CLASSIQUE
Variation n° 3
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, fille
Chorégraphe – transmetteur :
Compositeur :
Danseuse :
Paola CANTALUPO
Antonin DVORAK
Gaia ZANIRATO
Paola CANTALUPO
Formée à l'École de Danse de la Scala de Milan où elle débute ensuite dans le corps de ballet. Lauréate de la
médaille d'or du Prix de Lausanne en 1977 et de la médaille de bronze du « USA International Ballet
Competition » à Jackson en 1979, elle est engagée par Maurice Béjart au Ballet du XXème Siècle, puis, en
1980, par John Neumeier au Ballet de Hambourg. En 1984, elle poursuit sa carrière comme Première
Danseuse du Ballet National du Portugal où elle interprète les grands rôles du répertoire classique dont
Giselle, Le Lac des Cygnes, La Bayadère.
Elle rejoint ensuite les Ballets de Monte-Carlo en 1988 où elle est nommée Étoile l'année suivante par SAR
la Princesse de Hanovre. Son répertoire éclectique comprend les rôles majeurs des Ballets Russes
(Shéhérazade, l'Oiseau de Feu, Les Sylphides), les œuvres de G. Balanchine, A. Tudor, J. Kylian, W.
Forsythe, R. Petit, ainsi que les créations-phares de Jean-Christophe Maillot (Roméo et Juliette, CasseNoisette Circus, Cendrillon, La Belle).
La critique italienne lui a décerné le Prix « Léonide Massine » à Positano en 1991, le Prix « Danza e Danza »
à Venise en 1993, et le Prix « Carrière » en 2001. Elle est nommée Chevalier de l'Ordre du Mérite Culturel de
la Principauté de Monaco en 2002. Titulaire du certificat d'aptitude aux fonctions de professeur de danse,
décerné par le ministère français de la culture, elle est régulièrement invitée comme professeur ou membre
de jury et s'est investie, depuis 2004, comme membre du Comité Artistique du Prix de Lausanne. Elle est
aussi Vice-présidente de l'Association Danse Médecine Recherche (ADMR).
Elle occupe depuis le 5 janvier 2009 la fonction de directrice artistique et pédagogique de l'École Supérieure
de Danse Cannes Rosella Hightower.
Antonin DVORAK (1841-1904)
Grand compositeur tchèque, il joue déjà du violon à 5 ans pour les clients de l'auberge familiale et fait partie
de l'orchestre de son village natal situé près de Prague. En 1857, il s'inscrit à l'école d'orgue de la ville.
Pendant son temps libre et pour « arrondir les fins de mois », il donne des leçons de musique et aborde la
composition. Ses premières œuvres sont influencées par la musique du compositeur autrichien Franz
Schubert, par celle de Beethoven et, pendant toute sa carrière, il subit largement l'influence du compositeur
allemand Richard Wagner. Excellent chef d'orchestre, il dirige ses œuvres lui-même. Il connaît la célébrité en
Orient comme en Occident, tant et si bien que le poste de directeur du Conservatoire national de musique de
New York lui est proposé. Il y compose son œuvre la plus connue : la Symphonie N° 9, dite « du Nouveau
Monde ». Puis, il rentre à Prague pour y être directeur du Conservatoire trois ans avant de mourir subitement
des suites d'une congestion cérébrale. Il nous laisse une œuvre forte, variée, aux multiples influences.
26
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 3
Humoresque de Dvorak
La construction de la variation émane de la composition musicale qui donne des climats et des
dynamiques sur laquelle la danse s'appuie.
L'esprit général de la danse est léger et joyeux, à certains moments, joueur, presque mutin.
Les première et dernière parties sont pleines de délicatesse et de finesse, la danse y est construite
comme une petite dentelle que la danseuse pourra vivre comme une taquinerie pleine de pudeur et
d'esprit avec un travail vif et précis dans les pieds et le bas de jambe.
La partie centrale est beaucoup plus chantante et apporte de la respiration à la variation. Le piano
est à ce moment là plus mélodique avec un développement plus passionné. La danseuse peut alors
s'abandonner et donner plus d'ampleur à son mouvement et bien utiliser la respiration.
Les courses seront utilisées comme un élan pour se régénérer. Le jeté entrelacé de la fin n'est pas
grand et doit être vécu plus comme une respiration que un grand saut.
Pour s'aider dans les changements de direction, la danseuse devra soigner la qualité des épaulements
qui dessinera sa danse et donnera aussi plus de fluidité.
Paola CANTALUPO
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DANSE CLASSIQUE
Variation n° 4
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, garçon – 1ère option
Chorégraphe :
Transmetteur :
Compositeur :
Interprète musical :
Danseur :
Pierre LACOTTE, La Sylphide
Gil ISOART
Jean-Madeleine SCHNEITZOEFFER
Laurent CHOUKROUN
Pablo LEGASA
Pierre LACOTTE
Né en 1932, il reçoit sa formation à l'École de danse de l'Opéra de Paris et à l'extérieur (notamment avec
Gustave Ricaux, Carlotta Zambelli,et Lubov Egorova). Entré dans le corps de ballet en 1946, il est nommé
Premier danseur en 1951. L'une de ses premières chorégraphies, La Nuit est une sorcière, sur une musique de
Sydney Bechet, est primée par la télévision belge (1954). Décidé à continuer de créer, il démissionnera de
l'Opéra pour fonder Les Ballets de la Tour Eiffel. Directeur des Ballets des Jeunesses Musicales de France en
1963, il y réalise plusieurs créations dont la Voix en collaboration avec Édith Piaf. Il retrouve en 1968, les
documents sur La Sylphide de Philippe Taglioni (1832) qui lui permettent de remonter l'œuvre. Réalisée
d'abord pour la télévision (1971), La Sylphide sera reprise à l'Opéra Garnier (1972) avec les créateurs de
1971, Ghislaine Thesmar et Mikhaël Denard, puis à travers le monde : Tokyo, Buones Aires, Prague, Rome,
Helsinki, Rio de Janeiro, à la Scala de Milan, au Ballet de Canton...
Devenu le « spécialiste des reconstitutions du répertoire romantique, il remonte Coppélia et le pas de six de
la Vivandière (Arthur Saint-Léon), le pas de deux du Papillon (Marie Taglioni), La Fille du Danube,
Nathalie ou la laitière suisse, La Gitana, L'Ombre, Le Lac des fées (Philippe Taglioni), Marco Spada (Joseph
Mazilier), Giselle (Jean Coralli et Jules Perrot), Ondine (Perrot), Le Lac des cygnes (Petipa, Ivanov), La Fille
du pharaon (Petipa), Paquita (Mazilier, Petipa)..., ainsi que des œuvres de Mikhaïl Fokine : les Danses
Polovtsiennes du Prince Igor, l'Oiseau de feu, le Spectre de la Rose...
En 1985, il est avec Ghislaine Thesmar, co-directeur des nouveaux Ballets Monte-Carlo, puis de 1991 à
1999, directeur artistique du Ballet National de Nancy et de Lorraine. Il est Commandeur des Arts et des
Lettres et reçoit pour honorer l'ensemble de sa carrière le Benois de la danse en 2012.
Gil ISOART
Formé au Conservatoire de Nice puis à l'École de danse de l'Opéra de Paris, il intègre le Ballet de l'Opéra de
Paris en 1986. Il y dansera différents rôles de soliste (Casse-Noisette, La Sylphide, Dark Elegies, Les quatre
tempéraments, La Petite danseuse de Degas...). La diversité du répertoire de la compagnie lui permet
d'aborder différents styles de M. Cunningham à J. Robbins en passant par R. Noureev, P. Lacotte, A.
Bournonville, G. Balanchine, F. Ashton, K. Mac Millan, J. Kylian, E. Lock, W. Forsythe, C. Carlson, M.
Béjart, A. Preljocaj... Plusieurs chorégraphes lui créeront des personnages dans leur pièce comme P. Lacotte,
P. Bart, N. Leriche, K. Belarbi, M. Kelemenis, J-Cl. Gallotta, S. Teshigawara ...
Souvent invité dans d'autres compagnies, il dansera au Japon, aux États-Unis, en Allemagne et avec le Ballet
national de Nancy, le Ballet de l'Opéra de Nice, actuellement avec les Arts Florissants de W. Christie dans
l'Opéra-ballet Atys. Il est récompensé par les prix AROP, Carpeaux, Florence Gould, Ballet 2000, pour ces
prestations.
Titulaire du certificat d'aptitude, il enseigne au Ballet de l'Opéra de Paris. En juillet 2012, il remonte La
Sylphide de Pierre Lacotte au Teatro Colon de Buenos Aires.
28
Jean-Madeleine SCHNEITZOEFFER (1785-1852)
Né à Toulouse le 13 octobre 1785 et mort à Paris le 4 octobre 1852, il est un compositeur français. Élève de
Charles Simon Catel au Conservatoire de Paris, il y obtient le deuxième prix de piano en 1803 et entre
ensuite comme timbalier à l'Opéra en 1815, où il est nommé chef de chant sept ans plus tard.
Nommé professeur au Conservatoire chargé des classes chorales, il fut décoré de la légion d'honneur en
1840.
Il a composé plusieurs partitions de ballet pour l'Opéra de Paris, parmi lesquelles : Mars et Vénus, Le
Sicilien, Proserpine (1818), Le Séducteur au village (1818), Zémire et Azor (1824), Les Filets de Vulcain
(1826), La Sylphide pour Marie Taglioni (1832), La Tempête (1834).
Laurent CHOUKROUN
Après avoir mené ses études musicales au conservatoire de Toulouse, il est engagé à l'Opéra de Paris en 1989
où il exerce ses fonctions de chef de chant à l'école du ballet. Fondateur de Dance Arts Production, il a
composé quelques 19 CD de cours de danse actuellement utilisés dans le monde entier, ses musiques ont été
reprises dans divers films.
Depuis 1992, il mène une véritable réflexion sur la compréhension du mouvement dansé et s'occupe de la
formation de musiciens accompagnateurs spécialisation danse. Responsable pédagogique de la préparation
au DE accompagnement (3 dernières sessions) danse puis membre de jury de CA d'accompagnement, il
dispense son enseignement au sein de stages de formations professionnelles organisés par Dance Arts
Production ou de « Master Class » dans différents conservatoires.
29
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 4
Texte pédagogique :
Chers professeurs,
la première variation de James, tirée du Grand Pas de deux de l'acte II de la Sylphide, chorégraphiée par
Pierre Lacotte d'après Philippe Taglioni, est particulièrement représentative de la pureté de la danse
académique : petites batteries, manège, pirouettes et jeux musicaux avec tout le panache et la simplicité qui
la caractérisent.
Il s'agit de préciser les épaulements, les hauteurs de bras, la virtuosité du bas de jambe, l'aisance des
pirouettes et les déplacements des grands sauts dans l'espace pour rendre le relief et la lisibilité du texte
chorégraphique à ce joyau de notre école française.
Commentaires chorégraphiques :
Au début de la variation, deux accents musicaux forment une introduction pour le placement en cinquième
position du danseur ; dans le silence, ce dernier plie pour prendre son élan pour l'entrechat cinq ouvert.
Laurent Choukroun, pour aider l'élève, a donné une pulsation à quatre temps pour chaque accent, suivi de
deux temps de silence pour l'appel.
Il sera important de maîtriser ce départ.
Attention aux épaulements des entrechats cinq, aux accents en bas et en l'air, aux arrêts en cinquième
position après cabriole arabesque et après les doubles ronds de jambe sautés en précisant les arrivées des bras
également ; pour le manège, après les pirouettes penser à bien tourner dans les préparations des coupés jetés
à l'italienne pour avancer suffisamment pour enchaîner les déboulés (profil, diagonale, diagonale, profil le
plus possible le dernier).
Gil ISOART
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DANSE CLASSIQUE
Variation n° 5
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, garçon – 2ème option
Chorégraphe :
Transmetteur :
Compositeur :
Interprète musical :
Danseur :
Michel FOKINE, Les Sylphides
Henri CHARBONNIER
Frédéric CHOPIN
Tania ICHMOUKHAMETOVA
Adrien DELEPINE
Michel FOKINE (1880-1942)
Après des études à l'école de danse de sa ville natale avec le père de Tamara Karsavina, Pavel Gerdt et
Nicolas Legat, il est engagé au Théâtre Mariinsky en 1898 et nommé premier danseur et maître de ballet en
1904. En 1905, il épouse la danseuse Vera Antonova, qui sera sa partenaire principale tout au long de sa
carrière.
Il est chorégraphe des Ballets russes de Serge de Diaghilev de 1909 à 1923. Quittant définitivement la Russie
en 1918, il travaille en France, en Grande-Bretagne et en Scandinavie, où il a pour élève Jean Börlin au
Ballet royal danois.
Après avoir ouvert une école de danse à New York en 1921, il retourne régulièrement aux États-Unis et s'y
installe en 1923. Il revient en Europe en tournée, travaille pour Ida Rubinstein, les Ballets de Monte-Carlo et
les Ballets russes du colonel de Basil.
Il est le co-rédacteur, avec Maurice Ravel, de l'argument du ballet Daphnis et Chloé, créé en 1912.
Henri CHARBONNIER
Après des études chorégraphiques et musicales à l'académie de danse classique Princesse Grâce de Monaco
dirigée par Marika Besobrasova, il danse successivement aux ballets de Monte-Carlo, au Ballet du Nord, au
Ballet de l'Opéra de Zurich et à l'Universal Ballet de Séoul.
Professeur de danse au CNSMD de Lyon, aux CRR de Boulogne-Billancourt et Paris, il enrichit son
enseignement grâce à l'analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé et oriente ses recherches en
pédagogie en poursuivant des études à l'université de Paris VIII.
Diplômé d'une maîtrise en arts du spectacle, il est formateur et coordinateur pour le diplôme d'État au Centre
National de la Danse durant huit ans. Il rejoint le ministère de la culture et de la communication en 2004 en
tant qu'inspecteur de la création et des enseignements artistiques.
Il est l'auteur du mémoire : la création au sein des enseignements artistiques, mémoire réalisé en 2008 à Paris
Dauphine, université de laquelle il est diplômé d'un master 2 en gestion des organisations culturelles.
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Frédéric CHOPIN (1810-1849)
Compositeur et pianiste virtuose, né le 1er mars 1810 à Żelazowa Wola, dans le Duché de Varsovie, actuelle
Pologne, et mort à Paris le 17 octobre 1849.
Après sa formation, au Conservatoire de Varsovie, affilié à l'université de Varsovie, et un début de carrière en
Pologne et à Vienne, il choisit d'émigrer en France où il trouve son inspiration dans l'effervescence du monde
pianistique parisien et dans le souvenir de sa patrie meurtrie. Il y rencontre George Sand, qui sera sa
compagne pendant neuf ans.
Reconnu comme l'un des plus grands compositeurs de musique de la période romantique, il est aussi l'un des
plus célèbres pianistes du XIXe siècle. Sa musique est encore aujourd'hui l'une des plus jouées et demeure un
passage indispensable à la compréhension du répertoire pianistique universel. Avec Franz Liszt, il est le père
de la technique moderne de son instrument et son influence est à l'origine de toute une lignée de
compositeurs tels Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Claude Debussy, Sergueï Rachmaninov, Alexandre
Scriabine.
Tania ICHMOUKHAMETOVA
Est née en Russie où elle fait ses études pour obtenir son diplôme à l'Université des Arts, filiale de
l'Université des Gnessiny.
Successivement elle travaille en tant que musicienne accompagnatrice et professeur de piano à l'École
Nationale Supérieure de danse « Roudolf Noureev » et en tant que chef de chant au Théâtre Académique
National de l'Opéra de Oufa en Russie. Elle devient ensuite musicienne accompagnatrice à l'École de Danse
du Théâtre Bolshoi de Moscou.
Elle décide de continuer sa carrière en Europe. Pendant 12 ans elle habite en Italie et travaille à La Scala de
Milan et à l'Académie Nationale de Danse de Rome. Sa collaboration avec RAD et ISTD remonte à cette
période.
En même temps elle collabore avec Giuseppe Valdengo, « dernier baryton de A. Toscanini », donne des
concerts solo et avec d'autres musiciens, conçoit de nombreux projets pédagogiques pour l'école publique,
notamment compose et met en scène une pièce musicale La Casa della Gatta pour les enfants des écoles
primaires.
Depuis 5 ans elle habite et travaille en France, d'abord à Toulouse, en tant que chef de chant au Ballet du
Capitole et ensuite à Paris, où elle travaille actuellement au CRR et au CMA de Paris et collabore avec
CNSMD et CND de Paris.
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 5
La transmission de la variation du poète est extraite des Sylphides, ballet en un acte, chorégraphiée par
Michel Fokine sur une musique de Frédéric Chopin dans les décors et les costumes d'Alexandre Benois, crée
au théâtre du Châtelet le 2 juin 1909 par les ballets russes de Diaghilev avec Tamara Karsavina, Anna
Pavlova et Vaslav Nijinski. Elle doit dans un premier temps faire l'objet avec l'élève danseur du visionnage
complet du ballet afin de situer la variation au sein de l'œuvre.
Je recommande de prendre la version dansée par Mikhail Baryshnikov au Métropolitan Opéra avec
« l'American Ballet Theater » en 1984. Le DVD est disponible dans les magasins spécialisés tels que la
boutique de l'Opéra National de Paris.
Dans un second temps, il appartient à l'enseignant en collaboration avec le musicien d'effectuer une écoute
musicale de la mazurka composée par Chopin. Le tempo de la musique a été délibérément choisi en fonction
d'Adrien Delépine, élève en troisième année au conservatoire national de Paris.
Sur le plan spatial, cette variation commence en coulisse, côté cour, le danseur apparaissant au début de la
5ème mesure. Il est important de ne pas perdre de vue qu'elle se danse au milieu des sylphides qui
représentent les mots avec lesquels le poète écrit. Le fait de prendre en compte cette organisation spatiale,
révèle une danse en trois dimensions, non frontale et donne du sens aux trajets décrits par le danseur.
Il est important de vérifier au préalable que l'élève danseur a appris le pas de mazurka, mouvement effectué
en trois temps : un pas posé sur le temps fort, un demi contre temps réalisé sur le second temps accentué de
la mesure et un déplacement glissé sur une jambe de terre fléchie.
Enfin, il convient d'être attentif à la détente des bras et notamment des articulations. Il est capital qu'ils
restent au service de l'expression et de l'échange. L'initiation du mouvement de ces derniers de la position
préparatoire à la cinquième s'opère par les coudes, signature du style romantique et non par les mains comme
dans la danse classique académique. Ils sont toujours conduits sans impact apparent. Une chemise aux
manches amples permet au danseur d'en capter toute la fluidité.
Les ports de têtes dolents s'orientent grâce aux intentions, par un regard qui est la plupart du temps
périphérique et rêveur.
Je reste à votre entière disposition pour tout échange, indications ou précisions.
Henri CHARBONNIER
36
DANSE CLASSIQUE
Variation n° 6
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, fille – 1ère option
Chorégraphe – transmetteur :
Compositeur :
Interprète musical :
Danseuse :
Monique LOUDIERES
Alexandre SCRIABINE
Élizabeth COOPER
Aurore CORDELLIER
Monique LOUDIERES
Issue de l'École de Danse, elle est engagée dans le corps de ballet de l'Opéra de Paris en 1972 où elle est
nommée étoile en 1982. Elle y restera jusqu'en 1996. Technicienne et interprète remarquable, Rudoplh
Noureev la choisit en 1981 pour danser Kitri dans sa production de Don Quichotte. Dès lors, elle danse tout
le répertoire classique et néo-classique, avec une prédilection pour les grandes héroïnes dramatiques :
Giselle, Roméo et Juliette, Manon, Notre-Dame-de-Paris, Eugène Onégine.
Elle est particulièrement inspirée par Jérôme Robbins : In the night dances at the gathering, The concert,
Other dances, et aborde avec brio les œuvres des plus grands chorégraphes actuels : M. Béjart, J. Neumieier,
G. Balanchine, S. Lifar, J. Kylian P. Taylor, R. Petit, K. MacMillan, M. Graham, T. Tharp, A. Ailey, W.
Forsythe et Giselle de M. Ek.
Étoile invitée de nombreuses compagnies telles que Boston Ballet, Scala de Milan, Ballet de Stuttgart,
Staatsoper de Berlin, Sadler'Wells Royal Ballet, Tokyo Ballet, Teatro Colon de Buenos Aires, festival de la
Havane...
Elle a bénéficié de l'enseignement de grands maîtres tels que Y. Brieux, Y. Chauviré, P. Lacotte, V. Verdy et
R. Noureev qui a été aussi son partenaire dans la plupart de ses productions. C'est pourquoi, elle désire
transmettre son expérience aux nouvelles générations de danseurs.
En 1993, le Ministère de la culture lui décerne le Grand Prix National de la Danse, et la nomme
Commandeur des Arts et Lettres en 1996.
Alexandre SCRIABINE (1871 -1915)
Fils d'un diplomate et d'une pianiste, Alexandre aborde très tôt le piano.
En 1888, il entre au Conservatoire de Moscou comme élève en piano et en composition. C'est là qu'il
rencontre Rachmaninov, qui deviendra à la fois ami et rival. 1892 marque la fin de ses études au
Conservatoire, sanctionnées par une Médaille d'Or en piano, et la publication de ses premières œuvres.
Néanmoins, il ne finit pas son cursus en composition.
Excellent pianiste, il se produit en tournée essentiellement à l'étranger. Une blessure à la main droite l'oblige
à repenser sa carrière et il se tourne alors vers la composition. marqué par Chopin, Litz et Wagner, il
développe un style richement chromatique et rythmiquement complexe qui finit par rompre avec l'harmonie
tonale.
Ce choix, une fois ses capacités retrouvées, le décidera à reprendre une carrière de virtuose à l'échelle
internationale, mais uniquement en tant qu'interprète de ses propres compositions. Il débute en Russie, et
obtient son plus grand succès à Paris le 16 mars 1896, salle Érard.
La production pianistique de Alexandre Scriabine est relativement importante, marquée par l'influence de ses
voyages et rencontres artistiques. On dénombre ainsi : plus de 80 préludes, plus de 20 études (« s'attaquant »
souvent à la main gauche) et 20 mazurkas, 10 sonates, 9 impromptus, 5 valses, et pour reprendre ses termes :
une trentaine de « poèmes » et 21 « morceaux » et quelques autres pièces...
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DANSE CLASSIQUE
Variation n° 7
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, fille – 2ème option
Chorégraphe :
Transmetteur :
Compositeur – interprète musical :
Danseuse :
Jean-Christophe MAILLOT, Le lac
Paola CANTALUPO
Pyotr Ilyich TCHAIKOVSKY
Cristina VENTURUZZO
Jean-Christophe MAILLOT
Danseur et chorégraphe français et actuel directeur des Ballets de Monte-Carlo.
Il étudie très tôt la danse et le piano au Conservatoire national de région de Tours sous la direction d'Alain
Davesne puis il rejoint l'École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower. Il poursuit alors ses études
jusqu'à l'obtention du Prix de Lausanne en 1977. Il est alors engagé par John Neumeier au Ballet de
Hambourg où il interprète pendant cinq ans, en qualité de soliste, des rôles de premier plan. Un accident met
fin brutalement à sa carrière de danseur.
En 1983, il revient à Tours où il est nommé chorégraphe et directeur du Ballet du Grand Théâtre de Tours qui
deviendra par la suite Centre chorégraphique national. Il crée pour cette compagnie une vingtaine de ballets.
En 1985, il fonde le Festival de danse « Le Chorégraphique ». En 1986, il est invité à Monaco où il crée sa
première pièce, Les Adieux, pour les Ballets de Monte-Carlo et surtout en avril 1987, Le Mandarin
merveilleux puis L'Enfant et les Sortilèges. Il devient conseiller artistique pour la saison 1992-1993, puis est
nommé directeur-chorégraphe par S.A.R la Princesse de Hanovre en septembre 1993.
À la tête des Ballets de Monte-Carlo, il réoriente le répertoire de la compagnie de cinquante danseurs. Son
travail chorégraphique personnel traite tout à la fois les grands thèmes classiques mais aussi le champ de
l'abstraction. Il invite également des chorégraphes de renommée internationale, mais aussi de jeunes
chorégraphes, à créer des œuvres pour les ballets monégasques et travaille avec des collaborateurs venus de
différents domaines artistiques. Depuis son arrivée, il renoue avec la tradition des Ballets russes et fait appel
à différents artistes pour la réalisation de rideaux de scène. Il met également en place, en 2000, le « Monaco
Dance Forum », qui est une manifestation chorégraphique internationale. Il présente également ses créations
à l'étranger lors des tournées des Ballets de Monte-Carlo.
En 2007, il réalise sa première mise en scène d'opéra, Faust, sur l'invitation de Manfred Beilharz pour le
Théâtre national de la Hesse à Wiesbaden et, en mars 2009, Jean-Louis Grinda, lui confie celle de Norma
pour l'Opéra de Monte-Carlo. Il a également réalisé des films chorégraphiques tirés de ballets comme
Cendrillon (2007) et Le Songe (2008).
Ces dernières années, il a remonté plusieurs de ses productions dont Roméo et Juliette et Cendrillon pour des
compagnies telles que les Grands Ballets canadiens, le Ballet royal suédois, le Ballet de Essen, le Ballet
national de Corée, le Ballet de Stuttgart, le ballet royal danois, le Ballet du Grand Théâtre de Genève, ou le
Pacific Northwest Ballet.
En 2011, une importante restructuration des institutions chorégraphiques de la principauté regroupe, sous la
présidence de S.A.R. La Princesse de Hanovre, les Ballets de Monte-Carlo, le Monaco Dance Forum et
l'Académie de danse Princesse Grace, dont il prend la direction.
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Paola CANTALUPO
Formée à l'École de Danse de la Scala de Milan où elle débute ensuite dans le corps de ballet. Lauréate de la
médaille d'or du Prix de Lausanne en 1977 et de la médaille de bronze du « USA International Ballet
Competition » à Jackson en 1979, elle est engagée par Maurice Béjart au Ballet du XXème Siècle, puis, en
1980, par John Neumeier au Ballet de Hambourg. En 1984, elle poursuit sa carrière comme Première
Danseuse du Ballet National du Portugal où elle interprète les grands rôles du répertoire classique dont
Giselle, Le Lac des Cygnes, La Bayadère.
Elle rejoint ensuite les Ballets de Monte-Carlo en 1988 où elle est nommée Étoile l'année suivante par SAR
la Princesse de Hanovre. Son répertoire éclectique comprend les rôles majeurs des Ballets Russes
(Shéhérazade, l'Oiseau de Feu, Les Sylphides), les œuvres de G. Balanchine, A. Tudor, J. Kylian, W.
Forsythe, R. Petit, ainsi que les créations-phares de Jean-Christophe Maillot (Roméo et Juliette, CasseNoisette Circus, Cendrillon, La Belle).
La critique italienne lui a décerné le Prix « Léonide Massine » à Positano en 1991, le Prix « Danza e Danza »
à Venise en 1993, et le Prix « Carrière » en 2001. Elle est nommée Chevalier de l'Ordre du Mérite Culturel de
la Principauté de Monaco en 2002. Titulaire du certificat d'aptitude aux fonctions de professeur de danse,
décerné par le ministère français de la culture, elle est régulièrement invitée comme professeur ou membre
de jury et s'est investie, depuis 2004, comme membre du Comité Artistique du Prix de Lausanne. Elle est
aussi Vice-présidente de l'Association Danse Médecine Recherche (ADMR).
Elle occupe depuis le 5 janvier 2009 la fonction de directrice artistique et pédagogique de l'École Supérieure
de Danse Cannes Rosella Hightower.
Pyotr Ilyich Tchaïkovski (1840-1893)
C'est à 5 ans qu'il découvre le piano. Pourtant durant son adolescence, il s'engage vers des études de droit. Sa
carrière juridique sera brève. Lassé de son travail de fonctionnaire au ministère de la justice qui ne lui
correspond pas, il décide de dédier sa vie à la musique. Il intègre le conservatoire, étudie la composition et
débute une carrière de compositeur dès 1863. Sa personnalité est complexe. D'un tempérament dépressif, il
rejette ses tendances homosexuelles et se lance dans des relations avec des femmes qui seront toutes des
échecs. Son ascension artistique ne souffrira pas de ses angoisses. Il donne des tournées triomphales en
Europe et aux États-Unis qui font état d'une gloire peu commune pour un artiste de sa génération. Sa
musique fait preuve d'une importante créativité et diversité. Elle se compose de dix opéras, de trois ballets,
de six symphonies, de compositions pour pianos, de mélodies ou encore d'œuvres chorales. Il demeure
aujourd'hui l'un des compositeurs les plus connus et les plus prolifiques de sa génération. Ses œuvres les plus
célèbres, Le Lac des Cygnes, Casse-Noisette, Eugène remportent encore aujourd'hui un large écho.
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 7
Variation du Cygne Noir
Extrait de «LAC »
Chorégraphie de Jean-Christophe Maillot
Dans cette variation du Cygne Noir, il est important de respecter le rythme musical défini dans la
chorégraphie et de soigner particulièrement la gestuelle précise des bras et du haut du corps. Le caractère du
personnage allie séduction et autorité d'où la nécessité d'une dynamique tranchée et nerveuse. Respecter le
parcours dans l'espace, seules les pirouettes peuvent être simples au lieu d'être doubles.
Jean-Christophe MAILLOT
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DANSE CONTEMPORAINE
Variation n° 8
Fin du 1er cycle, garçon et fille
Chorégraphe – transmetteur :
Marie-Céline SEMPE
Compositeur – interprète musical : Arthur AHARONYAN
Danseuse :
Charlotte SPEISSER
Marie-Céline SEMPE
Titulaire du diplôme d'État de professeur de danse contemporaine.
Elle débute sa formation en 1969 en suivant des cours de danse classique auprès d'Atty Chadinoff, René Bon
puis Joëlle Mazet. Elle découvre la danse contemporaine en 1976 et se forme à différentes techniques :
Cumningham (avec Robert Kovich, Ruth Barnes, Mirjam Berns), Limon (stages avec Betty Jones et Fritz
Ludin), cours avec Peter Goss, Sophie Lessard et Martin Kravitz), l'esthétique allemande (formation au
RIDC de 1980 à 1982 dirigée par Françoise et Dominique Dupuy, stages avec Jérôme Andrews).
Elle étudie également la kinésiologie avec Odile Rouquet et la méthode Feldenkrais auprès d'Anne
Candarjis. En 1984, elle crée la Compagnie sous les Arbres et chorégraphie sous forme de solos, duos, trios,
en collaboration avec des musiciens et des plasticiens, une douzaine de pièces dont Écumes, Migration,
Chants de la terre, ou encore La Fée du Logis (spectacle pour enfants).
Elle enseigne aujourd'hui au sein du CRD de la ville de Yerres (depuis 1993) et du CRM de LimeilBrevannes (depuis 1999) en tant qu'assistante spécialisée d'enseignement artistique titulaire.
Arthur AHARONYAN
Compositeur et pianiste.
Né à Erevan en 1962, il reçoit sa formation de pianiste et de compositeur en Arménie. Il obtient, en 1986, les
Premiers Prix de piano, d'accompagnement et de musique de chambre du CNSM d'Arménie, puis y suit les
classes de composition d'Édouard Baghdassarian et de Tigran Mansourian et obtient en 1987 les Premiers
Prix de composition, d'harmonie, de contrepoint, fugue et orchestration.
Membre de l'Union des Compositeurs Arméniens depuis 1987. Parallèlement il effectue une carrière de
pianiste qui le mène en tournée en Russie, en Europe, au Canada et aux États-Unis. En 1996, il remporte le
Premier Prix du Concours International de musique de chambre Pierre Lantier, associé au violoniste Haïk
Davtian.
Depuis 2002 il est professeur au Conservatoire Darius Milhaud à Paris. En 2006, il remporte le Premier Prix
du concours de composition du Festival Mondial de l'Image sous-marine à Antibes. En 2007, il remporte les
Golden star halo award and Emerald award for Contribution to the entertainment industry and the performing
arts Southern California Motion Picture Council à Hollywood.
Son œuvre instrumentale s'étend de courtes pièces pour piano en passant par des trios, quatuors, quintettes et
sextuors jusqu'à des pièces symphoniques et concertantes. Sans oublier sa musique vocale et chorale, dont
l'opéra de chambre Pari inspiré des thèmes populaires arméniens, ainsi que sa musique de film et de théâtre.
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Parmi ses compositions récentes, citons :
- La Ballade de Jonathan, poème symphonique dont la création mondiale a été faite par l'Orchestre National
d'Ile-de-France en 2004 au Théâtre Mogador de Paris sous la direction de George Pehlivanian.
- Novelettes pour quintette à vent enregistré en 2005 par le Quintette à vent de Bretagne.
- Images Rustiques créée par « Little Singers of Armenia » à Paris en 2006.
- Création mondiale de Concerto pour violon et orchestre au Théâtre Croisette à Cannes en 2007 par
l'Orchestre Régional de Cannes sous la direction de Philippe Bender, violon solo Sergey Khachatryan.
- Esquisses, dédiée au 20ème Anniversaire du Quatuor Arpeggione, en 2008.
- Danses populaires arméniennes pour violon et piano créées par Xavier Julien-Laferrière (violon) et Arthur
Aharonian (piano) en 2008, au Théâtre de Vanves.
- Solitude pour chœur mixte a capella sur des poèmes de Komitas, dédiée à son 140ème anniversaire, en
2009 à la salle Gaveau, Chœur de Chambre d'Arménie sous la Direction de Robert Melkéyan.
- Chants d'amour pour soprano et orchestre à cordes, Fresque pour orchestre à cordes, créés par l'Ensemble
Naïri sous la direction de Haïk Davtian.
- Divertimento et Nocturne pour Saxophone alto, marimba et orchestre symphonique, en 2008 et 2011.
- Contes russes pour quatuor d'anches, commandés dans le cadre de sa résidence au Conservatoire de Brest
en 2011.
Commande d'un concerto pour violon et orchestre à cordes d'Amsterdam Sinfonietta, Sergei Khatchatryan au
violon, création mondiale le 6 décembre 2011.
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 8
La variation
La structure de la variation est crée par les parcours dans l'espace et les changements de direction qui
annoncent à chaque fois une nouvelle intention. Il y a un sens du jeu dans cette relation à l'espace.
La danse suit également les plages calmes ou très dynamiques de la musique en amenant des qualités douces,
des mouvements continus et relâchés, mais aussi une série de sauts petits et grands, élans, accents, courses
soutenues par le long crescendo.
Déroulement de la danse
Les chiffres font références aux dessins représentants les parcours dans l'espace.
1 – Port de bras dans une qualité douce, le regard accompagne le mouvement.
2 – Un équilibre en parallèle, le sens de la verticalité étant souligné par le bras droit. Jambe droite relâche,
puis bras droit et tête chutent dans le silence.
Deux pas d'appel avant un grand galop accompagné d'un accent avec les 2 bras à la seconde.
3 – Un relevé en parallèle avec une suspension dans les bras qui prépare les 2 sauts qui suivent.
4 – Arrêt de dos, en opposition à l'enroulement des bras et du regard vers le public. Enchaîner une grande
course vers le fond accompagnée de l'élan des bras sur une courbe horizontale.
5 – 2ème arrêt de dos, la tête et le regard tournent cette fois-ci vers la gauche. 2ème course vers le côté cours
(les bras font une courbe vers la droite).
6 – Arrêt de face avec le bras horizontal, suivi d'une courbe latérale du dos et du bras droit en demi plié et en
1ère position.
L'élan qui suit, est initié par l'allongement des jambes, la courbe du dos passe à gauche, la jambe droite
s'allonge et se lève à la seconde.
2 pas d'appel avant le temps levé, jambe gauche allongée devant en parallèle.
7 – Mains croisées dans le dos avec un petit développé de la jambe gauche en parallèle, suivi d'un rond de
jambe vers la gauche, le buste suivant ce mouvement en opposition.
8 – Un mouvement en succession partant du bassin et créant une courbe du dos et du bras droit en avant.
9 – 1er passage au sol :
Calme, posé et un peu joué. Le temps est suspendu ou en attente...
La remontée se fait sur le début du crescendo de la musique.
10 – Une série de 4 accents qui suivent la pulsation de la musique. Les 2 premiers accents sont initiés par les
coudes, la tête relâche sur le côté.
Puis 6 petits jetés suivis d'un assemblé.
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11 – 4 temps levés (2 quarts de tour et 2 demi tours à droite).
2 pas de courant, 2 grands sauts, les bras en opposition et la tête vers l'arrière.
12 – Arrêt de face, coude droit levé vers la droite.
Enchaîner : 1 pas chassé, 2 pas puis piquer sur le pied gauche, 2 pas et fermer en parallèle, bras enroulés à
gauche.
13 – Changer de direction en redescendant vers le centre, faire un déboulé suivi de 2 pas et un relevé bras en
suspension en avant.
14 – Enchaîner un accent dos rond, poings fermés, coudes vers le centre suivi d'un saut en redressant le buste
et en allongeant les bras le long du corps, tomber en fente en appui sur la main droite.
15 – 2ème passage au sol :
Les mouvements s'enchaînent assez rapidement en passant d'un appui à l'autre de manière fluide. Remonter
en s'aidant de la repoussée de la main gauche et enchaîner la course sur une grande courbe.
16 – La fin est calme : lâcher les deux bras en courbe vers la gauche, tête vers la droite.
Grand plié en développant les deux bras à la seconde, stop tête sur le poing fermé, et chute au sol.
Il est important d'insister sur l'engagement dans l'espace dans les déplacements, le dessin des lignes courbes
ou allongées des bras et du dos, la précision des appuis dans les sauts.
Marie-Céline SEMPE
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DANSE CONTEMPORAINE
Variation n° 9
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, garçon
Chorégraphe – transmetteur :
Jean-Pierre ALVAREZ
Compositeur – interprète musical : From the Basement
Antoine OBITZ, Maxime TROYANO, Jean ALVAREZ
Danseur :
Léon BARRANDE
Jean-Pierre ALVAREZ
Il débute sa carrière comme artiste interprète et pédagogue au Ballet théâtre Joseph Russillo puis au sein de
la compagnie Dominique Bagouet (1983/1989) et en tant qu'assistant de Dominique Bagouet en 1989.
Membre créateur de l'association des Carnets Bagouet. Il effectue la transmission de pièces pour le CNSM de
Lyon, Lyon Opéra Ballet, Dance Theater of Irland, CCN de La Rochelle…
Il fut interprète pour Susan Buirge, Michel Kelemenis, Daniel Agésilas, Fabrice Ramalingom. Il crée ses
propres projets chorégraphiques au sein de l'association « La part des anges ». Il développe un parcours
entrelaçant interprétation, transmission, enseignement et recherche chorégraphique.
Actuellement, il est responsable des études chorégraphiques au Conservatoire à Rayonnement Régional de
Montpellier-Agglomération, professeur de danse contemporaine, il développe le cursus de danse
contemporaine depuis 1989.
From the Basement
Guitare : Jean ALVAREZ
Basse : Maxime TROYANO
Batterie : Antoine OBITZ
Trio formé il y a six ans, musique pop/rock anglaise, composition et interprétation.
Contact : Jean Alvarez, 17 rue Henri René 34000 Montpellier
[email protected]
51
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 9
INTENTION :
C'est la musique qui m'a amené à faire cette variation dans un flux continu.
L'énergie Pop Rock se dégageant de ce morceau doit être un point d'appui fort pour le danseur. Sont insérées
dans la variation des postures de chanteurs ou guitar's heroes des années 1960/1970 (puisées à partir de
photos ou d'archives visuelles d'histoire du Rock). Ces postures peuvent être changées, à rechercher par les
danseurs. Elles ne sont pas des arrêts sur image, conserver l'intention, l'énergie, les garder vivantes, mobiliser
son imaginaire.
Il y a deux passages courts, clins d'œil et hommage à Dominique Bagouet.
L'un s'inspirant du solo introduisant la pièce Jours étranges (musique des Doors) et le second d'un trio de
garçons extrait du Saut de l'ange.
Tout au long de la variation, garder un corps articulé, dans la détente, pour pouvoir moduler les énergies, les
dynamiques et les différentes qualités de mouvement.
Mais surtout jouez, amusez-vous, faite vous plaisir !
DETAILS ET PRECISIONS :
Entrée ¾ fonds cours, utilisez l'énergie de l'introduction de la batterie pour rentrer avec la guitare. Après la
marche et la suspension bras gauche, utilisez le ballant des bras pour aller chercher le sol bien en avant.
Le tour qui amène au sol conjugue giration et changement de niveau.
Après le passage au sol, venir en grande fente pour le grand cambré avec bras gauche qui brasse l'air (la main
est impliquée jusqu'au bout des doigts).
La marche qui suit le chassé, amène le danseur en avant scène centre. L'intention désirée dans la posture qui
suit, est de se saisir d'un micro qui se transforme ensuite en guitare (possibilité de modification). Toutefois, le
bras gauche est moteur dans le déplacement suivant qui amène l'équilibre en torsion.
Après le quart de rond de jambe qui termine en seconde, l'équilibre attitude se transforme en un jeu de petits
riffs à la guitare.
Le déploiement à la seconde est suivi par un détourné dont le moteur est le coude droit (impact), la main
droite se positionne devant le visage, la tête tombe dans la main.
Le bras et la main droite amènent le déplacement dans la diagonale fonds cours.
C'est l'extension du bras qui initie le changement d'orientation (face), le dos prend le relais pour aller dans la
courbe.
Après le développé seconde et l'enveloppé, c'est le dos qui amène le déplacement latéral pour le saut seconde
(privilégiez la coordination bras jambe).
L'arrêt doit être précis et clair (corps et regard).
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Le bras gauche se déroule en ruban (poids du coude à la descente, main ouverte, la paume des mains et les
doigts caressant l'air, le poignet n'est pas cassé). C'est le bout des doigts puis le coude qui amène à redessiner
un deuxième ruban de face. Le regard arrive sur le profil cours en même temps que la main gauche termine
le deuxième ruban.
Après le transfert de poids pied droit pied gauche, c'est le dos qui emmène le danseur à tourner pour revenir à
l'avant scène centre.
Le changement musical (passage en ternaire) implique un changement d'état de corps.
C'est l'extension puis le décalé du bassin à jardin qui initie le déséquilibre et le saut en tournant.
À la fin de la remontée en diagonale fonds cours trois mesures de 4, premier clin d'œil à Dominique Bagouet,
mouvement pour soi, intériorisé comme esquissé.
Retour pour la diagonale de saut à une énergie forte et grande élévation avant la chute au sol.
Après le tour en dedans, deuxième clin d'œil à Dominique Bagouet, gardez l'alignement jambe buste pour
l'arabesque en diagonale.
La sortie latérale à jardin se fait dans la même énergie que l'entrée.
Jean-Pierre ALVAREZ
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DANSE CONTEMPORAINE
Variation n° 10
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, fille
Chorégraphe – transmetteur :
Barbara FALCO
Compositeur – interprète musical : Frédéric MINIERE
Danseuse :
Ignacia PERALTA GONZALEZ
Barbara FALCO
Formée à la danse à la Folkwang Hochschule de Essen.
Interprète, elle danse en Italie dans la compagnie Sosta Palmizi, pour Raffaella Giordano et Giorgio Rossi.
En France, elle travaille avec la compagnie Bouvier-Obadia L'Esquisse au CNDC d'Angers et avec Catherine
Divèrres au Centre chorégraphique national de Rennes et Bretagne. Elle collabore plusieurs années avec la
compagnie Icosaedre de Marilèn Iglesias Breuker, où elle participe aux créations chorégraphiques et aux
projets pédagogiques autour des « Danses Chorales » de Laban.
Danseuse dans la compagnie de Pedro Pauwels, elle participe à différents projets et c'est à l'occasion de la
création Pattes de femmes qu'elle rencontre Françoise Dupuy et Karin Waehner, cette dernière crée pour eux
le duo Le miroir brisé.
Elle participe au projet conçu et dirigé par Fabrice Dugied « Mémoire Vive » en hommage à Karin Waehner
dont elle danse le solo L'oiseau qui n'existe pas.
Elle obtient le diplôme d'État de professeur de danse, et suit plusieurs formations ayant pour thème « l'enfant
et la danse » et « la danse en milieu scolaire » : elle a été pendant huit ans artiste associé au projet « danses
plurielles » au CND de Pantin.
Titulaire du certificat d'aptitude aux fonctions de professeur de danse contemporaine, elle a créé la classe de
danse contemporaine au CRD de Ville d'Avray où elle est actuellement professeur et responsable du
département danse.
[email protected]
Frédéric MINIERE
Compositeur et instrumentiste.
Il compose et interprète des musiques de scène pour le théâtre et la danse et a notamment travaillé avec Odile
Duboc, Daniel Buren, Cécile Proust, Michel Deutsch, Robert Cantarella, Jacques Vincey et Nasser Djemaï.
Ses dernières créations sont des musiques de scène pour Mademoiselle Julie de Strinberg (2006-2008),
Madame de Sade de Mishima (Théâtre des Abbesses, 2008), La Nuit des Rois (2009) de William
Shakespeare, Les Bonnes de Jean Genet (2012) mis en scène par Jacques Vincey, pour Une étoile pour Noël
(2007) et Invisibles (2012) de Nasser Djemaï, et pour Les Trois Sœurs de Tchékhov (2010) mis en scène par
Volodia Serre.
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 10
Structure et thématiques
Cette variation est composée de quatre parties :
La première partie sur un tempo binaire, 8 mesures de 8 temps, est un enchaînement de mouvements à
caractère soudain et fort tels les sauts, les chutes, les courses, les grandes fentes. Le tracé dans l'espace est
souvent linéaire et direct. L'énergie est vive et tranchante. Le phrasé de mouvement comprend des
accélérations, des arrêts, et des accents en fin de mouvement (impact).
La deuxième partie sur une musique non mesurée est un adage dans une qualité planée, dans un flux
d'énergie contrôlé.
La troisième partie sur un tempo ternaire, 7 mesures de 12 temps, est un travail sur la thématique des cercles,
des courbes, des spirales, et des huit, dans l'espace (tracé) et dans le corps (volumes). Le caractère est
soutenu, l'énergie légère. La qualité du mouvement est fluide, des accents en début du mouvement
(impulsion).
Cette partie fait l'objet d'une commande et reprend le travail des marches en cercles de la danse allemande
du courant « Wigmanien » qui m'a été transmise par Karin Waehner.
La quatrième partie sur une musique non mesurée est un travail autour du thème de la vague, flux et reflux,
et se termine par un enchaînement au sol en accélération.
Préparation au travail des marches en cercle
Toutes les marches s'effectuent en 1/2 plié en laissant tomber le poids du bassin vers le sol.
Bien que la marche ait un caractère glissé, les pieds ne doivent jamais glisser sur le sol, ils se posent et
repoussent le sol à chaque pas, l'articulation de la cheville est souple.
Le dos, comme un élastique, est à la fois tenu et cède en épousant les courbes et les volumes tracés, il n'est
jamais figé.
Pour la partie des courbes (mesures de 4 à 5 sur musique ternaire) il me semble important de faire
expérimenter, dans un premier temps, aux élèves les marches en courbe dans un tracé spatial simple,
(dessin 1) dans les possibilités a,b,c,d, pour qu'ils puissent sentir le sens du cercle et le volume conique tracé
dans l'espace, avant de passer à l'enchaînement final (dessin 2).
Les quatre possibilités :
a) courbe en marchant en avant avec inclinaison du buste vers l'intérieur du cercle.
b) courbe en marchant en avant avec inclinaison du buste vers l'extérieur du cercle.
c) courbe en marchant arrière avec inclinaison du buste vers l'intérieur du cercle.
d) courbe en marchant arrière avec inclinaison du buste vers l'extérieur du cercle.
Barbara FALCO
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DANSE CONTEMPORAINE
Variation n° 11
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, garçon – 1ère option
Chorégraphe - transmetteur :
Compositeur :
Musique :
Danseur :
Paco DECINA
Jean-Sébastien BACH
Extrait de l'Agnus Dei de la messe en si mineur
Takashi UENO
Paco DECINA
Installé à Paris en 1984, napolitain d'origine, il fonde sa compagnie Post-Rétroguardia deux ans plus tard. En
1987, il reçoit le prix chorégraphique de la Ménagerie de verre avec Tempi Morti. Suivent une trentaine de
créations parmi les plus importantes : Ciro Esposito Fu Vincenzo en 1993, Mare Rubato et Infini en 1996,
Neti Neti en 2000 et Soffio en 2003.
Après une résidence de 4 ans au Théâtre de la Cité internationale, il crée Fresque, Femme regardant à
gauche en 2009. C'est à Chartres puis à la Biennale du Val de Marne qu'il présentera Non Finito. En 2012, il
est en résidence au Théâtre 71 de Malakoff, où il crée une pièce musicale et chorégraphique appelée
Précipitations.
Chorégraphe de l'épure et de l'harmonie, il façonne des pièces chorégraphiques, tout en sensualité
mystérieuse, impulsées par une vibration intérieure, aspirant le spectateur dans un univers autant physique
que mental.
Jean-Sébastien BACH (1685-1750)
Musicien et compositeur allemand.
Membre le plus éminent de la plus prolifique famille de musiciens de l'histoire, sa carrière s'est entièrement
déroulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de
cours princières sans importance politique, puis du conseil municipal de Leipzig qui lui manifestait peu de
considération : il n'a ainsi jamais pu obtenir un poste à la mesure de son génie et de son importance dans
l'histoire de la musique occidentale, malgré la considération de certains souverains allemands (tel Frédéric le
Grand) pour le « Cantor de Leipzig ».
Orphelin de bonne heure, sa première formation a été assurée par son père, puis par son frère aîné, mais il a
aussi été un autodidacte passionné de son art, copiant et étudiant sans relâche les œuvres de ses
prédécesseurs et de ses contemporains, développant sa science de la composition et particulièrement du
contrepoint jusqu'à un niveau inconnu avant lui et, depuis lors, jamais surpassé. Il a été un virtuose de
plusieurs instruments, le violon et l'alto, mais surtout le clavecin et l'orgue. Sur ces deux derniers
instruments, ses dons exceptionnels faisaient l'admiration et l'étonnement de tous ses auditeurs ; il prétendait
jouer tout à première vue, et pouvait improviser sur le champ une fugue à trois voix. Il avait aussi une
compétence reconnue et très sollicitée en expertise de facture instrumentale.
À la croisée des principales traditions musicales européennes (pays germaniques, France et Italie), il en a
opéré une synthèse très novatrice pour son temps. Bien qu'il n'ait pas créé de formes musicales nouvelles, il
pratiqua tous les genres existant à son époque à l'exception de l'opéra : dans tous ces domaines, ses
compositions, dont seules quelques-unes ont été imprimées de son vivant, montrent une qualité
exceptionnelle en invention mélodique, en développement contrapuntique, en science harmonique, en
57
lyrisme inspiré d'une profonde foi luthérienne. Sa musique réalise l'équilibre parfait entre le contrepoint et
l'harmonie avant que cette dernière prenne le pas à partir du milieu du XVIIIe siècle. Il est en particulier le
grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate religieuse et de la suite qu'il a portés au plus
haut degré d'achèvement. La principale destination de ses œuvres a beaucoup dépendu des fonctions
exercées : pièces pour orgue à Mühlhausen ou Weimar, instrumentales et orchestrales à Cöthen, religieuses à
Leipzig notamment.
Ses contemporains l'ont souvent considéré comme un musicien austère, trop savant et moins tourné vers
l'avenir que certains de ses collègues. Il a formé de nombreux élèves et transmis son savoir à plusieurs fils
musiciens pour lesquels il a composé de nombreuses pièces à vocation didactique, ne laissant cependant
aucun écrit ou traité. Mais la fin de sa vie a été consacrée à la composition, au rassemblement et à la mise au
propre d'œuvres magistrales ou de cycles synthétisant et concrétisant son apport théorique, constituant une
sorte de « testament musical ».
Peu connue de son vivant au-dehors de l'Allemagne, passée de mode et plus ou moins oubliée après sa
disparition, son œuvre, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme
l'aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle a fait l'admiration des plus
grands musiciens, conscients de son extraordinaire valeur artistique. Objet d'un culte chez les musicologues
et musiciens qui a cependant pu susciter l'ironie de Berlioz, il est de nos jours considéré comme un des plus
grands compositeurs de tous les temps, si ce n'est comme le plus grand.
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 11
Cette variation pour garçon est un extrait du spectacle NON FINITO crée en 2011 au Théâtre de Chartres,
visible dans sa version complète au http://www.pacodecina.fr/PAGES/nonfinito/f_nonfinito_o.htm,
VIDEO,5e vignette / 46 :13
Une explosion annonce une chute profonde dans une lumière rouge rythmée par les mouvements d'un
immense mikado virtuel (projection vidéo tridimensionnelle) où ses lignes se rassemblent dans l'espace (par
un logiciel interactif) suivant les mouvements des danseurs qui, petit à petit, apparaissent autour du
personnage central.
Je décris la scène pour souligner l'importance donnée ici à la densité de l'espace créé par tous ces éléments et
pour suggérer quelques indications pour pouvoir la recréer, seul et dans un espace vide, au moment de son
exécution.
Cette densité traversée par le danseur est rendue visible par la qualité du mouvement et par l'état de présence
du corps, par son abandon au mouvement dansé, en évoquant quelque part une feuille morte emportée par le
vent, ou toute autre image qui puisse aider à atteindre cet état.
C'est une chute vertigineuse à la quelle on s'abandonne pour retrouver l'immobilité de la présence qui
soutient tout mouvement.
L'écriture ici est presque esquissée, fugitive, glissante sur le corps pour se prolonger dans l'espace, comme si
on voulait rendre visible le tracé du mouvement, comme si on devenait le pinceau qui étale l'encre d'une
calligraphie chinoise qui nous échappe.
Il faut chercher l'équilibre dans le déséquilibre permanent qui emporte le danseur tout le long de cette
variation. Un centre fort mais disponible.
La musique vient ici habiter l'espace comme un élément du paysage, comme si elle devenait un liquide dense
dans lequel le corps flotterait. Elle est utilisée, comme un écho lointain. Son phrasé accompagne l'action du
danseur. C'est à l'interprète même de trouver la relation juste qui lui convient en se fixant des rendez-vous
aux débuts et aux fins des phrases.
Le regard est relié à l'espace et à tout ce qui nous apparaît le long de cette plongée.
Paco DECINA
59
DANSE CONTEMPORAINE
Variation n° 12
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, garçon – 2ème option
Chorégraphe – transmetteur :
Thomas LEBRUN, La constellation consternée
Compositeur – interprète musical : David François MOREAU
Danseur :
Matthieu PATAROZZI
Thomas LEBRUN
Formé au CRR de Lille, il obtient la médaille d'or en danse contemporaine.
Interprète pour les chorégraphes Bernard Glandier, Daniel Larrieu, Christine Bastin, Christine Jouve ou
encore Pascal Montrouge, il fonde la compagnie Illico en 2000, suite à la création du solo Cache ta joie !.
Implanté en région Nord Pas-de-Calais, il fut d'abord artiste associé au Vivat d'Armentières (2002-2004)
avant de l'être – depuis 2005 – auprès de Danse à Lille / Centre de Développement Chorégraphique.
On prendra bien le temps d'y être, La Trêve(s), Les Soirées What You Want ?, Switch, Itinéraire d'un danseur
grassouillet, ou La constellation consternée, sont autant de pièces que d'univers et d'esthétiques explorés,
allant d'une danse exigeante et précise à une théâtralité affirmée.
Il signe également plusieurs co-écritures, notamment avec le chorégraphe suisse Foofwa d'Immobilité (Le
show / Un twomen show) et la chorégraphe française Cécile Loyer (Que tal !), et donne une place forte à
l'enseignement et à la transmission (Centre national de la danse de Pantin et de Lyon, Conservatoire National
Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Ménagerie de Verre, Conservatoire National de La Rochelle,
Balletéatro de Porto, etc.).
Chorégraphe pour des compagnies à l'étranger, il collabore avec le Ballet National de Liaonning en Chine, le
Grupo Tapias au Brésil (un solo et – en 2009 dans le cadre de l'Année de la France au Brésil – un quintette),
pour Lora Juodkaité, danseuse et chorégraphe lituanienne, dans le cadre de l'édition 2009 du New Baltic
Dance Festival de Vilnius et de l'opération FranceDanse Vilnius organisée par CulturesFrance (Vilnius,
Capitale de la culture 2009).
Il prépare actuellement plusieurs projets dont Six Order Pieces, solo au croisement des regards de six artistes
invités (Michèle Noiret, Bernard Glandier, Ursula Meier, Scanner, Charlotte Rousseau et Jean-Marc Serre) et
La jeune fille et la mort, pièce pour sept danseurs et un quatuor à cordes, sur la partition de Schubert.
Il est aujourd'hui directeur du Centre chorégraphique national de Tours.
60
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 12
Cette variation est extraite d'une pièce créée en 2010, La constellation consternée, dont l'écriture
chorégraphique est inspirée de diverses représentations des étoiles sur terre.
L'étoile en question ici est « l'étoile filante » d'où un jeu sur l'espace et l'attente, et des qualités vives et
nuancées. Cette notion de qualités est très importante dans ce solo.
Plusieurs mots me viennent à l'esprit pour diriger l'interprétation de chacun :
⁃ fulgurance,
⁃ rayonnement,
⁃ planer,
⁃ stellaire,
⁃ concentrique / excentrique,
⁃ surprendre le temps.
Je mettrai également une importance particulière aux regards, parfois appuyés, périphériques ou encore à
projeter dans un espace à investir.
Conscience justement de cet espace et du « dos » : ne pas penser qu'à l'avant. Le rayonnement du corps doit
être continuellement global même si l'écriture propose beaucoup de dissociations. Cette précision de
l'écriture ne doit pas enfermer l'interprète dans un certain académisme. Au contraire, il doit trouver sa liberté
dans l'écriture chorégraphique. Enfin pas de comptes, mais des repères musicaux pour permettre à chacun de
gérer le temps entre. Un centre vif et bas pour tenir une tension nuancée, comme le rayonnement d'une étoile
filante, bref et saisissant, où comme l'attente et la joie que l'on éprouve quand on en aperçoit finalement une.
Thomas LEBRUN
***
Commentaire sur la création musicale :
C'est d'abord un jeu de rythmes. Dans le duo Éclats de simulacre, les étoiles-danseurs sont presque des
pulsars. Les courants électriques jouent divers groupes de notes et la pulsation principale change selon les
accents.
Les luminescences dans le ciel sonore tout autour, ce sont les longs aplats de cordes, les entrecroisements des
trois flûtes, et les glissandi dans tous les pupitres. L'écriture est chromatique et microtonale.
David François MOREAU
61
DANSE CONTEMPORAINE
Variation n° 13
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, fille – 1ère option
Chorégraphe – transmetteur :
Paco DECINA
Compositeur – interprète musical : Frédéric MALLE
Danseuse :
Stéphanie PIGNON
Paco DECINA
Installé à Paris en 1984, napolitain d'origine, il fonde sa compagnie Post-Rétroguardia deux ans plus tard. En
1987, il reçoit le prix chorégraphique de la Ménagerie de verre avec Tempi Morti. Suivent une trentaine de
créations parmi les plus importantes : Ciro Esposito Fu Vincenzo en 1993, Mare Rubato et Infini en 1996,
Neti Neti en 2000 et Soffio en 2003.
Après une résidence de 4 ans au Théâtre de la Cité internationale, il crée Fresque, Femme regardant à
gauche en 2009. C'est à Chartres puis à la Biennale du Val de Marne qu'il présentera Non Finito. En 2012, il
est en résidence au Théâtre 71 de Malakoff, où il crée une pièce musicale et chorégraphique appelée
Précipitations.
Chorégraphe de l'épure et de l'harmonie, il façonne des pièces chorégraphiques, tout en sensualité
mystérieuse, impulsées par une vibration intérieure, aspirant le spectateur dans un univers autant physique
que mental.
Frédéric MALLE
Après une formation technique (mécanique, électronique, puis algorithmique), il intègre en 1995 la classe de
formation supérieure aux métiers du son du Conservatoire national supérieur de Paris.
Il co-fonde en 1999 le groupe « Luniksproject » (free jazz – électro) avec Luc Rebelles (saxophone, sound
design).
Il poursuit son travail depuis 2008 au service de chorégraphes comme Paco Décina ou Christine Bastin.
Discographie : « jazz frelaté » (Luniksproject, label marge futura, 2001).
62
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 13
Cette variation pour fille est une réadaptation d'une partition féminine de NON FINITO créée en 2011 au
Théâtre de Chartres. La variation a été ré-élaborée pour une nouvelle interprète.
L'espace scénique ici est structuré par des lignes de lumière et d'obscurité, qui apparaissant au fond de la
scène viennent petit à petit envahir tout le volume de l'espace, donnant un relief particulier aux mouvements
des corps qui les traversent.
Les corps à moitié obscurés laissent leur trace dans l'espace.
(Pour la sensation physique vous pouvez visionner :
http://www.pacodecina.fr/PAGES/nonfinito/f_nonfinito_r.htm, vidéo vignette 24 :48 ; allez loin dans
l'extrait)
La musique est une pulsation métallique, minérale, qui, comme la lumière, vient structurer l'espace de façon
géométrique, mathématique.
Vu que l'entrée de cette variation est un relais sur la sortie de la danseuse précédente, la candidate pourra
imaginer la sienne et s'adapter librement à la pulsation proposée par la musique.
Dans ce monde orthogonal, le mouvement s'inscrit comme une courbe et le corps est emporté par celle-ci,
comme un souffle.
Il n'y a plus personne, juste un jeu de flux et de reflux qui se rythment dans l'espace, en transportant avec eux
un centre, un regard, une intention.
Les difficultés techniques, les changements d'appuis, les inversions subites des directions, les montées et les
descentes propres à cette variation, ne doivent pas être vécues comme des pièges, mais plutôt comme une
invitation à trouver sa propre liberté dans les aléas de la vie.
Ce qui pour moi est important au-delà de la forme, c'est la fluidité du mouvement et son prolongement dans
l'espace.
Comme si l'air, que le corps du danseur déplace dans l'espace avec son mouvement, pouvait venir caresser
les corps de ceux qui le regardent.
Comme si malgré les difficultés, on avait la capacité de se laisser porter…
Paco DECINA
***
COMMENTAIRE SUR LA MUSIQUE
En ce qui concerne la description des deux extraits sonores, l'un est une pièce de Jean-Sébastien Bach (extrait
de l'Agnus Dei de la messe en Si mineur), et l'autre est constitué de boucles rythmiques traitées de diverses
manières, le mixage ayant été réalisé directement dans le théâtre lors de la création sur le mouvement des
danseurs.
Frédéric MALLE
63
DANSE CONTEMPORAINE
Variation n° 14
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, fille – 2ème option
Chorégraphe – transmetteur :
Transmetteur :
Compositeur :
Interprète musical :
Danseuse :
Angelin PRELJOCAJ, Empty Moves
Danièle LEVEQUE
John CAGE
Musique enregistrée
Marie-Astrid MENCE
Angelin PRELJOCAJ
Né en France, de parents albanais, il débute des études de danse classique avant de se tourner vers la danse
contemporaine auprès de Karin Waehner. En 1980, il part pour New York afin de travailler avec Zena
Rommett et Merce Cunningham, puis continue ses études en France auprès de la chorégraphe américaine
Viola Farber et le français Quentin Rouillier. Il rejoint ensuite Dominique Bagouet jusqu'à la création de sa
propre compagnie en décembre 1984. Il a chorégraphié depuis 45 pièces, du solo aux grandes formes.
Il s'associe régulièrement avec d'autres artistes parmi lesquels Enki Bilal (Roméo et Juliette, 1990), Goran
Vejvoda (Paysage après la bataille, 1997), Air (Near Life Experience, 2003), Granular Synthesis (N, 2004),
Fabrice Hyber (Les 4 saisons…, 2005), Karlheinz Stockhausen (Eldorado – Sonntags Abschied, 2007), JeanPaul Gaultier (Blanche Neige, 2008), Constance Guisset (Le funambule, 2009), Claude Lévêque (Siddharta,
2010), Laurent Garnier et Subodh Gupta (Suivront mille ans de calme, 2010).
Ses créations sont reprises au répertoire de nombreuses compagnies, dont il reçoit également des
commandes. C'est le cas notamment de La Scala de Milan, du New York City Ballet, du Staatsoper de Berlin
et du Ballet de l'Opéra national de Paris.
Il a réalisé des courts-métrages (Le postier, Idées noires en 1991) et plusieurs films, notamment Un trait
d'union et Annonciation (1992 et 2003) pour lesquels il a reçu, entre autres, le « Grand Prix du Film d'Art »
en 2003, le « Premier prix Vidéo-danse » en 1992 et celui du Festival de Vidéo de Prague en 1993. Il a
également collaboré à plusieurs réalisations cinématographiques mettant en scène ses propres chorégraphies :
Les Raboteurs avec Cyril Collard d'après l'œuvre de Gustave Caillebotte en 1988, Pavillon Noir avec Pierre
Coulibeuf en 2006, Eldorado/Preljocaj avec Olivier Assayas en 2007 et Blanche Neige en 2009.
Plusieurs ouvrages ont été édités autour de son travail, notamment Angelin Preljocaj en 2003, Pavillon Noir
en 2006, Angelin Preljocaj, Topologie de l'invisible en 2008.
Au cours de sa carrière, il a reçu plusieurs reconnaissances parmi lesquelles le « Grand Prix National de la
danse » décerné par le ministère de la culture en 1992, le « Benois de la danse » pour Le Parc en 1995, le «
Bessie Award » pour Annonciation en 1997, « Les Victoires de la musique » pour Roméo et Juliette en 1997,
le « Globe de Cristal » pour Blanche Neige en 2009. Il est Officier des Arts et des Lettres, Chevalier de la
Légion d'honneur et a été nommé Officier de l'ordre du Mérite en mai 2006.
Aujourd'hui composé de 26 danseurs permanents, le Ballet Preljocaj est installé depuis octobre 2006 au
Pavillon Noir à Aix-en-Provence, un lieu entièrement dédié à la danse dont il est le directeur artistique.
64
Danièle LEVEQUE
Choréologue et assistante d'Angelin Preljocaj depuis 1992, a transposé plus de trente chorégraphies et
remonté de nombreuses œuvres au CCN d'Aix-en-Provence, et pour diverses compagnies.
John CAGE (1912-1992)
Compositeur, poète et plasticien américain
Élève de Schönberg, il s'est illustré comme compositeur de musique contemporaine expérimentale et comme
philosophe. Il est également reconnu comme l'inspirateur du mouvement Fluxus, du groupe espagnol ZAJ et
des expérimentations musicales radicales qui accompagnaient les chorégraphies de la Merce Cunningham
Dance Company. Il y a d'ailleurs occupé la fonction de directeur musical puis de conseiller musical jusqu'à sa
mort en 1992.
En 1935, faute de place pour pouvoir utiliser des instruments de percussions pour les besoins d'une œuvre
destinée à accompagner une chorégraphie de Syvilla Fort, il crée sa première pièce pour piano préparé. Cette
idée lui a en fait été suggérée par Henry Cowell, dont il fut l'élève en 1934, et qui faisait déjà de nombreuses
expériences dans ce sens depuis les années 1910 (The Banshee, 1917). Il fut très influencé par le livre New
Musical Resources écrit par Cowell avec l'aide d'un professeur de Stanford à partir des leçons du professeur
Charles Seeger.
Il composa de nombreuses pièces pour piano préparé dont les Sonates et interludes, où le pianiste doit insérer
de manière précise entre certaines cordes du piano des objets divers comme des boulons ou des gommes
servant à en transformer le son.
L'étrangeté de ses compositions laisse transparaître l'influence du compositeur Erik Satie, auteur en son
temps incompris de compositions très originales, comme les ésotériques Gnossiennes ou les très sobres et
célèbres Gymnopédies. Cherchant à épurer sa musique, il eut la particularité d'écrire ses œuvres sans
ponctuation musicale, laissant au pianiste comme seules indications des descriptions d'atmosphère au lieu
des traditionnelles nuances.
L'une de ses œuvres les plus célèbres est probablement 4′33, un morceau où un(e) interprète joue en silence
pendant quatre minutes et trente-trois secondes. Composée en trois mouvements devant cependant être
indiqués en cours de jeu, l'œuvre a été créée par le pianiste David Tudor. L'objectif de cette pièce est l'écoute
des bruits environnants dans une situation de concert. Cette expérimentation découle de l'importance qu'il
accordait à la pensée de Henry David Thoreau. Ce dernier relate dans son « Journal » qu'il est plus
intéressant d'écouter les sons de la nature, le son des animaux et le glissement furtif des objets animés par les
éléments naturels par le vent que la musique préméditée par l'intention d'un compositeur. 4′33 découle aussi
de l'expérience qu'il réalise dans une chambre anéchoïque dans laquelle il s'aperçut que « le silence n'existait
pas car deux sons persistent » : les battements de son cœur et le son aigu de son système nerveux. Comme le
dit Yōko Ono, il « considérait que le silence devenait une véritable musique ». À partir de cette période,
toutes ses compositions seront conçues comme des musiques destinés à accueillir n'importe quel son qui
arrive de manière imprévue dans la composition. Il prétendait que l'une des composantes les plus
intéressantes en art était en fait ce facteur d'imprévisibilité où des éléments extérieurs s'intégraient à l'œuvre
de manière accidentelle. Il considérait la plupart des musiques de ses contemporains « trop bonnes car elles
n'acceptent pas le chaos ». À partir de cette époque, il compose des musiques uniquement fondées sur le
principe d'indétermination en utilisant différentes méthodes de tirage aléatoire dont le Yi-king. Le mot
« aléatoire » doit s'entendre chez lui, en anglais, comme chance et non pas random.
Son travail s'appuie sur la recherche et l'expérimentation. Il fut lauréat du Prix de Kyōto en 1989. Après son
divorce en 1948, il a partagé sa vie durant 50 ans avec le chorégraphe Merce Cunningham.
65
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 14
EMPTY MOVES
Empty moves se nourrit des actions et mouvements inspirés par les paroles et phonèmes lus par John Cage au
Teatro Lirico de Milan et enregistrés en public le 2 décembre 1977.
La notion de distanciation, de désagrégation du mouvement et d'une nouvelle articulation du phrasé
chorégraphique prime sur le sens et l'essence des mouvements.
Par ce biais, cette pièce de danse s'acoquine au texte d'Henry David Thoreau qui servit de matériau de base à
John Cage et tente de rejoindre l'imperturbable pugnacité de l'instigateur de cette soirée milanaise.
Angelin PRELJOCAJ
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DANSE JAZZ
Variation n° 15
Fin du 1er cycle, garçon et fille
Chorégraphe – transmetteur :
Compositeur – interprète :
Danseuse :
Soazig LE FRENE
Cédric LE RU
Jade SARETTE
Soazig LE FRENE
Après une formation initiale en danse classique, elle découvre la danse jazz par l'enseignement de Matt
Mattox. Elle poursuit sa formation dans différents courants de la danse jazz, mais aussi en danse moderne,
claquette puis danse contemporaine, en France et à New York. Parallèlement, elle obtient le DE de masseur
kinésithérapeute et le DE en danse jazz.
Actuellement, professeur d'enseignement artistique au conservatoire de Sarzeau-Vannes et formatrice au
Cefedem de Bretagne – Pays de la Loire. Intervenante dans différentes formations professionnelles ; membre
des jurys EAT, DE, CNFPT. Membre de jury et chorégraphe de concours nationaux. Chorégraphies
événementielles pour la scène et le cinéma.
Cédric LE RU
Saxophoniste, arrangeur, directeur artistique, régisseur.
Titulaire du diplôme d'État, il enseigne le jazz et les musiques actuelles au CRD de Vannes. Il dirige
également le stage Big Band du Festival Jazz à Vannes depuis 2008.
Après des études au Conservatoire de Boulogne-Billancourt dans la classe de Jean-Michel Goury
(saxophone) et Naji Hakim (analyse) où il dirige en parallèle le Big Band du 3ème cycle, il se produit dans
diverses formations telles que Saxakuartz (quatuor de saxophones), Trimurti (ensemble de musique
contemporaine), Côte Ouest Big Band (a joué avec Jean-Loup Longnon, Stan Laferrière, Claude Bolling,
Orlando Poléo, Peter King, Cab Calloway Jr…), la compagnie Machtiern, l'Orchestre de Bretagne…
Outre ses activités musicales, il réalise et produit différents documents audiovisuels, notamment un
documentaire sur la francophonie à Istanbul et différents montages pour l'Agence France Presse, Reuters,
Getty Images…dans le cadre du festival de la Photo de Mer de Vannes.
Depuis2005, il s'investit dans la construction d'un espace culturel au sein d'un établissement scolaire en
Bretagne (Vannes) où il dirige une salle de spectacle de 450 places. Ce projet unique en France permet aux
élèves à l'intérieur de leur établissement de rencontrer différents acteurs amateurs et professionnels du
spectacle vivant par le biais de spectacles, de cours, de stages…
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 15
Cette variation a pour but de mettre en valeur des pas de base et les fondamentaux de la danse jazz.
Elle propose aussi de travailler sur des verbes d'action comme : caresser, brosser, chuter, repousser, ramasser,
balancer, lancer...
L'introduction musicale, sans rythmique, demande une écoute sensible du saxophone afin de pouvoir
s'appuyer sur les débuts et fins de phrases mélodiques.
Un pré-mouvement, comme une respiration, permettra par un mouvement de balancé d'introduire la partie
rythmique du morceau.
Dans cette partie, une petite difficulté musicale sera de bien marquer la suspension sur le retiré avant de réattaquer le mambo et jazz square.
Je vous souhaite autant de plaisir à découvrir cette variation que Jade et moi avons eu à vous la proposer !
Soazig LE FRENE MADIEU
***
Note d'intention composition musicale :
Pulse
Un « groove », une basse, un thème, une courte improvisation… La pièce composée et interprétée par un
saxophone et un clavier se veut « classique » dans sa forme, ses harmonies, sa structure lorsque l'on parle de
« standards » de jazz. Elle invite néanmoins le danseur, la danseuse à ressentir la pulsation, la « pulse »,
l'énergie, qu'il faut absorber et retransmettre lorsque l'on approche cette musique. Après une courte
introduction relativement libre, la pulsation s'installe et le « swing » peut alors se révéler.
Cédric LE RU, composition et saxophone
Sébastien DUCHER, clavier
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DANSE JAZZ
Variation n° 16
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, garçon
Chorégraphe – transmetteur :
Alain GRUTTADAURIA
Compositeur – interprète musical : Jean-Christophe SCOTTIS
Danseur :
Maxime FREIXAS
Alain GRUTTADAURIA
Directeur artistique. Compagnie Alain Gruttadauria La Licorne
Chorégraphe, professeur international.
Formation danseur acteur, (jazz, moderne). À partir des techniques Graham, Limon, Cunningham, mais aussi
technique Feldenkrais, yoga, il développe un style personnel et atypique. Ses particularités : technique,
vitesse d'exécution, précision, exigence mais aussi sensualité. Sa danse « métissée » et complète, est axée sur
des fondamentaux de « construction du danseur ». Son travail privilégie la maîtrise et la recherche du centre,
les sensations, conscience du corps, orientation, direction, espace.
Sa démarche sur l'énergie : arrêt, accélération, fragmentation mais aussi ondulation et changement brusque
de direction lui confèrent son originalité.
Sa personnalité et son éclectisme ont permis de marquer, ces dernières années, le paysage de la danse
dite « actuelle ».
Il enseigne régulièrement à Paris (Studio Harmonic, Centre des Arts Vivants, CND Paris) à Montpellier
(Epsedanse), à Aix-en-Provence (Cafedanse), au Cefedem Nantes et dans de nombreux stages nationaux et
internationaux : Voiron, Istres, Toulouse, Avignon, Montpellier, Bruxelles, Genève, San Sébastien, Genova,
etc.
Depuis 1998, il est membre du jury pour le DE danse (EAT et pédagogie). En 2005, il est membre du jury
pour le CA. En 2009, il intervient au CNSM de Lyon pour des ateliers et sur le répertoire de sa compagnie.
Jean-Christophe SCOTTIS
Christophe Scottis connu sous le nom de Jean-Christophe Scottis vient au monde en 1971 dans la ville de
Salisbury en Afrique Orientale.
De retour dans le sud de la France, Jean-Christophe, qui s'intéresse peu aux passions locales, comme le foot,
et qui possède une santé fragile, est rejeté : « J'essayais toujours de rencontrer quelqu'un qui aime l'art ou la
musique, mais les autres préféraient tous le sport ». A l'école, il est associable malgré ça, sa jeune enfance se
déroule normalement. Ses parents l'initient très tôt à la botanique, pourtant en 1989, à quelques semaines du
bac, il laisse tomber le lycée agricole, préférant se consacrer entièrement à la musique.
Il part donc à Akureyri, en Islande, passer le concours de l'école d'électro-acoustique de Byggofjaroa. Il
sortira major de sa promotion. En 1991 entre au Théâtre de Napolina, alors sous la direction de Joseph Tdio.
De multiples intoxications alimentaires l'obligent à rentrer en France.
C'est à cette époque que Alain Gruttadauria, le chorégraphe, et Jean-Christophe se lient d'amitié, ils
travailleront ensemble sur les créations d'Alain depuis cette période.
Il intègre les équipes du festival d'Avignon de 1993 à 1996 puis de 2000 à 2001. En Avignon, il rencontrera
Philippe Caubère, avec qui il sillonnera la France pendant neuf années.
Autres faits marquants : il participera à la biennale de la ville d'Akitakata, au Japon en 2005.
2007 : création pour James Rupert au Canada.
Il développe également des projets musicaux personnels qu'il présente dans plusieurs festivals. Hiver 2010,
suite à une rencontre au festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence, il travaille avec Michèle Noiret sur le
spectacle Hôtel Folia.
71
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 16
Le titre de la variation : Vertical
Le thème : « l'Évolution ».
... Du poisson, au lézard, au mammifère, à l'Homme, à « l'Alien » que deviendra peut être l'homme...un
jour ?
Raccourci ludique sur des états très différents, pour arriver à la verticalité.
Au sujet de l'interprétation :
Froideur et neutralité.
Mise en valeur « du corps ».
Marquer les changements d'états, surtout le début au sol (état très « animal») et la fin , partie froide et «
absente ».
Exigences et consignes : les priorités
Précision du travail au sol.
Insister sur la « Lisibilité »en général.
Précision des directions (Diagonale très souvent utilisée).
Le « Vocabulaire ».
Les Dynamiques et les Accélérations.
Idem avec les suspensions.
Les « différents moteurs » de mouvements doivent être clairs, surtout dans la partie haute du corps.
Les parties techniques ne sont pas si difficiles mais sont réalisables après une vraie « analyse ».
Insister sur les pliés profonds qui vont aider de toute manière les candidats à réaliser certains passages.
Rapport avec le rythme de la musique.
Alain GRUTTADAURIA
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DANSE JAZZ
Variation n° 17
Fin du 2ème cycle, examen d'entrée en CEPI, fille
Chorégraphe – transmetteur :
Marianne ISSON
Compositeur – interprète musical : Jimmy SMITH
Danseuse :
Marlène GUIHENEUC
Marianne ISSON
Née à Paris, métisse de mère française ; enseignante et de père camerounais ; pianiste jazz. A l'âge de 7 ans,
elle rentre dans la compagnie de Brigitte Morel, chorégraphe contemporaine, qui utilisait comme matériau de
base et au-delà, l'improvisation. Après des études de danse classique au conservatoire, elle poursuit sa
formation d'interprète auprès de plusieurs chorégraphes dont Irène Hultman (Cie Trisha Brown) et Raza
HAMADI (Cie Matt Mattox).
Interprète de la compagnie Karine SAPORTA / CCN de Caen, elle fonde ensuite sa propre compagnie avec
ce désir de laisser déferler cette urgence intérieure. En poursuivant parallèlement avec Susan Buirge (Cie
Alvin Nikolaïs) un travail sur la composition, elle réalise 7 créations dont Parcours sélectionnée en 2000 aux
Rencontres Chorégraphiques Internationales de Bagnolet et Tu me fais sourire le ventre qui se déroule en
création résidence, diffusion en France et au Brésil, subventionnée et coproduite par la Région BasseNormande, le Ministère des Affaires Étrangères et le Brésil.
En 2008, elle travaille et interprète sous la direction de Daniel Housset une variation d'étude créée par
Donald McKayle en 1996 baptisée Rainbow Etude tiré de son répertoire Rainbow' Round My Shoulder 1959.
Diplômée d'État en danse contemporaine sous la direction de Françoise Dupuis et diplômée d'État en danse
jazz, elle obtient le certificat d'aptitude en danse jazz en 2009 au CNSMD Lyon. Elle y écrit un mémoire de
recherche de fin d'études : « L'improvisation : un des garants de l'épanouissement de la danse jazz ».
Intervenante en centre de formation pour la préparation au DE de professeur danse, elle enseigne
actuellement au Conservatoire de Caen.
J'ai choisi de partager avec vous cette archive où les mots de Jimmy Smith résonnent et tissent un lien direct
avec le mouvement. On y apprend entre autre que celui qui était qualifié par Miles Davis de « 8ème
merveille du Monde » dansait et … qu'il ne savait pas lire la musique.
Jimmy SMITH (1928-2005)
Archive : Jazz RFI « Jimmy Smith est mort »
(Source : www.parisjazzcorner.com)
Considéré comme le pionnier de l'orgue en tant qu'instrument de jazz, Jimmy Smith avait su imposer,
une formule originale orgue-guitare-batterie faisant évoluer le jazz vers ce qui a été baptisé le souljazz. Le maître de l'Hammond B3, qui ne savait pas lire la musique, s'est éteint à l'âge de 79 ans.
Quand Michel-Claude Jalard, interrogeant Jimmy Smith pour la revue Jazz Magazine, lui avait demandé :
« Êtes-vous un génie ? », le musicien -qui s'est éteint mardi 8 février- s'était appuyé sur sa réputation
pour répondre sans démentir : « on dit que j'en suis un. Quand vous voyez des gens un peu fous qui font des
choses bizarres, ce sont des génies. Les génies sont un peu fous, et je rentre dans cette catégorie ».
L'envergure de l'artiste se mesure à l'aune de tout ce qu'il aura insufflé dans le jazz et transmis aux
générations suivantes, et de son succès auprès du public. Or, un jour où on l'interrogeait sur ses ventes de
disques, il avait déclaré « Walk on the wild side » s'est vendu à 500 000 exemplaires, mais pour un album qui
73
ne marche pas trop, je vends entre 180 et 300 000 exemplaires. En ce moment je suis la plus forte vente
d'albums de jazz ». C'est dire.
Après avoir débuté au piano -un instrument qu'il a appris notamment sous la férule de son père, pianiste de
profession- James Oscar Smith est passé à l'orgue Hammond B3 dans les années 50-60, ce qui a contribué à
le faire connaître dans le milieu du jazz. Il alliait avec brio le rythm and blues, et le blues and gospel, une
musique née de l'influence des preachers (pasteurs) et désignée comme étant « churchy » (adjectif dérivé
de church, église). A New York entre 1956 et 1963, les sessions du Blue Note de Jimmy Smith avaient déjà
une grande réputation, surtout lorsque ce dernier était accompagné de musiciens comme Kenny Burrell, Lee
Morgan, Lou Donaldson, Tina Brooks, Jackie Mc Lean, Ike Quebec et Stanley Turrentine parmi d'autres.
Jimmy Smith a neuf ans lorsqu'il remporte un concours de piano amateur. Mais à vrai dire, on ne sait pas
exactement quand il est né car deux biographies divergent, l'une le faisant naître à Norriston en
Pennsylvannie (États-Unis) le 8 février 1925, et l'autre en 1928. En 1948, Jimmy Smith étudie la contrebasse
à la Hamilton School, puis le piano à la Horensteinschool de Philadelphie. Ensuite, le musicien abandonne le
piano, et quand Michel-Claude Jalard lui demandera lors d'un entretien « Pourquoi avez-vous abandonné le
piano ? », Jimmy Smith répondra : « Je préfère l'orgue. Il y a davantage de sonorités. Je suis resté dans la
Marine (ndlr : démobilisé de la Marine à la fin de la Seconde Guerre mondiale) pendant deux ans et demi et
j'ai étudié la musique grâce à une bourse militaire. J'avais un professeur de piano, une Miss… qui jouait
quelque chose de Johann… Sébastian Bach… et quand elle avait fini, je m'asseyais au piano et je pouvais
jouer d'oreille le morceau. Sans musique. On n'a pas du m'apprendre à lire la musique : je suis un instinctif».
« C'est une chose passionnante que d'aller à l'aventure dans cet océan sonore ! »
Michel-Claude Jalard insistera : « En abandonnant le piano, vous êtes-vous facilement adapté à l'orgue ? »,
Jimmy Smith confirmera : « Très facilement. La seule différence est venue du pédalier. Il faut être gracieux
en même temps, mais comme je dansais, ça été facile (….). L'usage du pédalier ? Là réside, en effet, le talent
de l'organiste au point qu'à un débutant Jimmy Smith conseillait de le travailler en premier, avec le rythme
car « la coordination entre les mains les pieds et la tête est le plus important ». A Michel-Claude Jalard lui
demandant « Pensez-vous qu'il y ait des organistes qui trichent avec leur pédalier ? », Smith, péremptoire,
rétorquait « Bien sûr ! Il y en a qui ne peuvent pas jouer avec leurs pieds. Don Patterson, Richard Holmes
jouent du pédalier. Jack Mc Duff assez bien, Jimmy Mc Griff, lui, pas du tout ». Jimmy Smith avait le
sentiment d'être un maître en la matière, peu susceptible d'être égalé sauf : « Un, je pense, le pourrait : Don
Patterson. Il est mon élève, mon meilleur élève. Jack Mc Duff, Jimmy Mc Griff, Richard Groove Holmes,
Shirley Scott et Larry Young sont également mes élèves. Mais Don Patterson est celui qui est le plus proche
de moi ».
Au commencement du jazz, il y eut le blues, cette manière « d'être au monde », née dans les ghettos noirs
américains du nord. Jimmy Smith lui apportera donc une note tout à fait personnelle en y associant cet
instrument. Quant à l'origine de la vocation, Jimmy Smith déclarait la devoir à Will Bill Davis qu'il entendit
en 1947: « Quel swing formidable ! Mais il ne jouait guère alors que des paquets d'accords. Je voulais aussi
créer des phrases déliées comme Charlie Parker et Charlin Christian (…) vous savez l'orgue c'est à la fois
un instrument soliste et un grand orchestre. J'adore déchaîner l'orgue comme un grand orchestre. Savezvous qu'il y a au moins trois mille combinaisons possibles ? C'est une chose passionnante que d'aller à
l'aventure dans cet océan sonore ! ». Et pour mieux maîtriser son instrument, dès que Jimmy Smith eut un
orgue entre les mains, un Hammond B3, il le démonta entièrement pour en connaître « toutes les pièces, tous
les rouages, et tout ce qu'il était capable de produire ».
Au final, inspiré par les saxophonistes tels que Coleman Hawkins, Don Byas, Arnett Cobb, et par les princes
du piano que furent Art Tatum, Bud Powell, Eroll Garner lui servant tous de référence harmonique, Jimmy
Smith a su mettre au point une ligne de basse à main gauche, et plaquer des accords cuivrés de la main
droite, créant par là une musique personnelle et très complexe, beaucoup plus que ne le laissait imaginer sa
virtuosité, alors qu'il déclarait simplement : « Quand je joue une balade, je fais l'amour avec mon orgue. Je
me comporte avec mon orgue comme avec une femme ».
Par Dominique Raizon
Article publié le 10/02/2005
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The Cat (album) Jimmy Smith. 1964 « Them from Joy House »
Jimmy Smith organ - Thad Jones Trumpet - Jimmy Maxwell Trumpet - Marky Markowitz Trumpet - Ernie
Royal Trumpet - Snooky Young Trumpet - Bernie Glow Trumpet - Jimmy Cleveland Trombone - Urbie
Green Trombone - Tony Studd Bass Trombone - Ray Alonge French Horn - Jimmy Buffington French Horn Earl Chapin French Horn - Bill Correa French Horn - Don Butterfield Tuba - Kenny Burrell Guitar - George
Duvivier Bass - Grady Tate Drums - Phil Kraus Percussion - Lalo Schifrin Arranger, Conductor.
Verve Records Master Edition / MGM Records – A division of Metro Goldin Mayer
75
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 17
Commentaire relatif à la variation intitulée Souffles
Ces commentaires sont des outils à l'intérieur duquel la danseuse doit trouver sa propre liberté et
créer sa propre histoire.
Suggestions :
– Il est vivement encouragé d'écouter la musique avant de voir la variation afin de vivre et de percevoir ses
vibrations et son architecture indépendamment du mouvement.
– La chaussure basse de danse jazz est conseillée pour ce travail. Il y a des avantages comme des
inconvénients à danser pieds nus, en chaussure ou avec des pédilles. Il s'agit donc de convictions
personnelles. L'idée est de questionner en particulier la notion de « glisser », de pieds « percussif », du
rapport au talon. Et plus globalement de tester cette matière qui modifie l'état de corps.
Note d'intention :
– Ce solo commence avec l'écho d'un souffle lointain. Il y a comme un bouillonnement sous-jacent, une
énergie qui vibre de l'intérieur pour se propager vers l'extérieur. Les vibrations de la musique émettent
des appels électriques. Le regard perce ce mystère impalpable, la danseuse doit savoir où elle va en
tissant le chemin des intentions. Au cœur du geste, elle fait surgir un état émotionnel. Elle vit le poids de
la gravité comme un défi. elle doit se sentir solide sur ces jambes et libre d'ouvrir la porte de son bassin
pour permettre d'autres voyages, d'autres circulations fluides du haut du corps. Son instinct se relie à
celui de la musique. Tension détente / tension détente. Ses pieds percussifs se relient à la mémoire. Elle y
ajoute son « grain de folie ». Une main s'inscrit dans le présent. Elle a ce désir de rassembler, d'affirmer,
de cristalliser …. de s'éloigner… d'être prête à bondir.
La relation à la musique :
Nous avons travaillé sur le ressenti de l'écriture musicale de Jimmy Smith. Sur le chant intérieur « de cet
océan sonore » comme le nommait Jimmy Smith. Rappelez-vous avec confiance que ce génie ne savait pas
lire la musique. Il ne s'agit pas de comprendre la musique mais de la vivre.
L'idée est de sentir et de percevoir la musique comme une cascade de vibrations de mots « Perçant, hurlant,
fluide, rond, grave, flottant, électrique …» qui viendrait nous parler. D'écouter en toute liberté, en recevant
tous ces sons et en laissant libre cours à son imagination. De chanter intérieurement, puis en osant libérer des
sons spontanés, décousus mais qui vont tisser progressivement cette partition invisible qui relie la danse et la
musique. Qui vont inscrire une trace et ainsi stimuler la mémoire de l'architecture dansée et musicale.
Chanter ce qui se joue entre les notes et sur les notes pour pouvoir vivre ce qui se passe entre les pas et sur
les pas. Un jeu sans enjeu avec le plaisir sensoriel de l'immédiat. Céder que son âme et son corps soit envahis
par les émotions entre autre rythmiques qui, irrésistiblement font vibrer l'être. Dans cette exploration ludique,
capter, valoriser, souligner, la sonorité, l'expression, le feeling de l'instrumentiste. Le phrasé, l'intensité
rythmique, les modes d'attaques, les subtilités. La conception rythmique fluide puis palpitante. Les
chevauchements. Les tensions, les détentes. Les respirations. Les échanges entre les appels et les réponses.
Les accents, le swing. Les contrastes, les nuances. La couleur des instruments, l'étrangeté de leur timbre, la
signature du musicien. Les couleurs, la gravité, la légèreté. Les intensités, les atmosphères. Les
métamorphoses des couleurs, des sonorités musicales. Le rythme qui se modifie. Les transformations, la
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force, la chute, l'immensité, les accélérations, l'explosion …
Tous les chemins d'explorations pour ouvrir les portes de l'imaginaire sont les bienvenus afin de ressentir la
sensation d'un son, la stimulation d'un son, l'évocation de la durée d'un son, l'électricité d'un son... De cette
expérience, établir alors dans la variation le lien de ce qui relie le son et le mouvement. L'investissement du
danseur est primordial et s'inscrit dans une démarche « d'être l'interprète de sa danse et de sa musique ». Pour
les trajets : H. Le sol comme allié I. L'Appel J. Se faufiler les comptes sont précisés afin de faciliter la
lecture.
Présentation des trajets :
A.
B.
C.
D.
E.
F.
G.
H.
I.
J.
K.
L.
M.
N.
O.
P.
Q.
Souffles
Un regard en arrière
Une porte qui s'ouvre par le bassin
Avec des ailes dans le dos
Échappée
Au-delà du pas
Affrontement
Le sol comme allié
L'Appel
Se faufiler
Chauffer
Passer sur une autre rive
Impulsion
Cacahouète grillés
Mémoire – Une main se relie au passé et devient dans le présent
Empreintes et oubli
Action
77
4
5
6
3
7
.A
2
8
1
4
5
B
3
6
D
7
C
E
F
2
1
8
4
5
6
H
G
I
3
J
2
1
7
8
78
5
4
6
O
3
L
7
K
M
N
2
8
1
5
4
6
P
3
7
Q
2
8
1
79
A. Souffles
– Pour se placer dans le départ de la variation, partir du point 6 avec la conscience de rentrer dans un
espace. Se diriger vers le milieu plateau en étant orienté face au point 2. Arrivé au centre, avancer d'un
pas.
– Les deux pieds (droit puis gauche) s'écartent rapidement l'un de l'autre, à la seconde parallèle. Le poids du
corps au-dessus du pied droit, le genou plié. La jambe gauche est étirée. Simultanément le port de bras
monte et s'organise en 3ème. Les bras posent sur l'air, les coudes respirent, les poignets sont détendus. Les
jambes sont puissantes. Dans cette posture, l'ancrage des appuis pieds et l'expressivité de la colonne
vertébrale libèrent un contact immédiat avec le regard. L'intention est « d'atteindre » par le touché de la
peau, le touché des yeux.
– La colonne vertébrale impliquant le regard amorce sa rotation vers la face. Le centre de gravité continue à
descendre. Les deux jambes sont désormais pliées. La main droite libère une ondulation par le coude qui
va résonner dans tout le bras comme « une algue sous-marine ». « Une main qui chante ». la qualité du
bras est fluide et contrairement au reste du corps la tension musculaire est très légère. La colonne
vertébrale poursuit sa rotation impliquant le bras gauche qui commence sa montée pour écarteler le cœur.
Les poignets sont détendus. Le genou droit tourne vers l'intérieur, libérant le talon. La torsion s'ouvre
« comme une voile d'un bateau qui se gonfle ». Le regard qui s'est arrêté à la face se tourne et pause « un
appui mystérieux et lointain vers le point 7 ».
– Ce départ assez lent est en réalité un bouillonnement, une accélération interne.
– Une rupture se crée par l'accélération de l'attaque du port de bras en 1ere jazz. Enchaîné par une percée
des doigts en V. Ces deux actions se réalisent avec deux changements d'appuis pieds en 4ème parallèle,
jambes allongées. Droit derrière puis gauche devant. La puissance du bas du corps propulse une légèreté
dans les bras. Le corps et le regard sont orientés face au point 2. La projection du corps s'intensifie dans
les oppositions et dans la symbolique « d'un arbre enchanteur ».
– Changement d'état de corps, provoqué par la respiration. L'inspire libère une ondulation par la colonne
vertébrale dans le plan sagittal, initié par le sternum. L'expire va descendre l'ondulation jusqu'à la libérer
par le bassin qui bascule en arrière. Le plié des genoux accueille cette circulation descendante dans un
léger déhanché à droite qui accompagne une torsion. Les bras se sont dépliés par la respiration des
coudes. Le poids des mains « coule » vers les cuisses.
Sans attendre, l'entrée de la musique se fait sur le départ de l'isolation de l'épaule droite.
L'isolation cercle de l'épaule droite qui se réalise de l'arrière vers l'avant fait remonter légèrement le corps.
Le talon droit se soulève et permet la descente en 4ème jazz. L'intention du mouvement est de « fondre », de
conduire le poids vers le sol en libérant une grande amplitude de la torsion tout en écartelant l'opposition des
bras.
– Pour tout le travail qui suit au cœur des isolations, il n'y a pas de changements de niveau. Ce travail des
isolations est réalisé en créant de l'air dans les articulations et tout en contrôlant le reste du corps :
Isolation cercle fluide de l'épaule droite d'avant en arrière qui pousse l'épaule gauche vers le haut.
Attaque de l'épaule droite qui monte d'un coup sec permettant à l'épaule gauche de se baisser elle aussi
d'un coup sec. Le regard attaque et pause « un appui mystérieux et lointain » vers le point 7 ».
– Isolation cercle fluide de la cage thoracique vers la droite qui ramène le regard face au point 2. Attaque
isolation de la cage thoracique devant puis derrière d'un coup sec, s'effectue avec le soutien des avant
bras ouvert sur le côté. Les coudes pliés, les mains prolongent le mouvement.
80
B. Un regard en arrière
– Tout en restant plié le regard monte et tire en arrière vers le point 6. Il va « toucher le passé ». Le sternum
projette vers le ciel. Il entraîne un déséquilibre en arrière. Les bras sont pesants de chaque côté du corps.
Le déséquilibre provoque un chassé (gauche chasse droite) qui pousse lui aussi en arrière et s'ancre
profondément dans une 4ème jazz. Le port de bras de la 4ème jazz en 8ème position est réalisé avec une
détente des poignets.
– Le détourné explosif dans l'autre 4ème jazz orienté vers le point 2 se réalise avec une projection des bras
au-dessus de la tête dans une qualité d'impulse. Il n'y a pas de changement de niveau dans ce détourné.
C'est le centre qui est moteur de ce détourné. Décontraction des bras en 3ème à l'arrivée.
C. Une porte qui s'ouvre par le bassin
– Détourné initié par le bassin qui fait un cercle d'arrière vers l'avant en ramenant simultanément un port de
bras en 1ère jazz avec le regard qui appuie vers le point 2. À la fin de ce déplacement, le corps est orienté
vers le point 1, jambe gauche croisé devant la droite, deux genoux pliés.
Un pas traîné, crée par une résistance avec le pied gauche (drag). Le regard attaque avec le « cri
électrique » de l'instrument vers le point 6. Une torsion accompagne ce drag qui s'ouvre en opposé vers le
point 2. Les bras décontractés tirent en 3ème dans la direction de la torsion. Le bassin est déhanché et
pousse vers le point 2.
– Pied gauche glisse en croisant devant le pied droit. Step pied droit de côté, suivi de deux changements
d'appuis (ball change) gauche droite. Ce ball change croisé se fait avec une torsion orientée vers le point
2. Sur le ball du pied, les bras montent par l'intérieur du corps mais sans toucher le corps. Ils arrivent en
8ème position décontractée orientés eux aussi vers le point 2. Dans le dernier élan du ball change le pied
droit déroule en repoussant le sol. Les bras déplient et « offrent » vers la diagonale jardin. Le poids de
gravité est bas. Cette circulation torsadée au cœur de ces changements d'appuis libère « un plaisir
d'offrir », « une ivresse ». Et en même temps pendant tout ce déplacement, le regard cherche avec
« curiosité » à l'opposé vers le point 6.
D. Avec des ailes dans le dos
– Pas glissé sur le côté (slide) avec le pied droit qui pousse vers le point 6.
– Dans ce slide, la jambe gauche se lève à la seconde comme « aspirée » par le point 6, le buste penché en
avant en dos plat (lay out front). Il y a comme un « flottement » de la cage thoracique. Un espace ouvert
en bas à l'horizon qui rend le poids des bras léger permettant d'accompagner ce glissé de côté. Le regard
transperce le point 2 et revient vers point 8. Réceptionner pied gauche au sol et d'une manière vive croiser
pied droit devant pied gauche et ouvrir pied gauche vers le point 6. La réception de chaque appui pied se
fait à plat. Les pieds coulent comme les doigts de Jimmy Smith sur l'orgue.
– La cage thoracique ouvre en torsion vers point 3 puis point 7 avec les coudes qui percent l'espace en
arrière. L'intention est de « balayer » l'espace en libérant la cage tout en ouvrant un regard périphérique
dans l'orientation de la torsion. Les appuis pieds sont à plat.
– Sur deux appuis pieds, deux talons soulevés en 2de parallèle aligner le corps, des genoux jusqu'aux
épaules, sur une ligne oblique par rapport à la verticale, effectuer une poussée en avant du bassin (hinge).
La direction des genoux pousse en avant et s'oppose à celles des bras en V derrière. Le regard projette
loin vers le point 8. Ce hinge est pausé comme tiraillé au cœur de ces deux diagonales qui viennent d'être
creusées.
81
– La main droite « perce » « se fraye un chemin » en ouvrant la porte du dos et de la torsion, le pied gauche
s'est déplacé en avant, le buste penché devant soi : préparation pirouette orientée vers le point 8. Le
regard perce devant. Enchaîner la pirouette, elle est exécutée avec le buste penché en avant, les bras
ouverts de chaque côté comme des hélices (barrel turn) qui se ferment à la fin du tour en 1ere jazz.
E. Échappée
– L'arrivée du (barrel turn) se réalise avec un transfert du poids du corps et une torsion orientés vers le
point 2. Les deux sont jambes parallèles, genoux pliés orientés vers le point 1, bras 1ere jazz. Le regard
vers le point 8. Le pied gauche glisse en croisant devant la jambe droite en direction du point 2 sur plié.
Puis il s'engage dans un pas glissé sur le côté (slide), avec un retiré parallèle de la jambe droite associé à
une torsion. Tout ceci sans changement de niveau et sans arrêt. Avec un poids de gravité bas. Dans un
flux continu avec « un désir immédiat de s'échapper ». La torsion appelle un « appel d'air ». Dans la
torsion les bras montent et ouvrent à la seconde, doigts écartés, paume ouverte « jazz hand ». Le regard
fuit vers le point 2. L'arrivée s'effectue avec un (idem) nouveau transfert du poids du corps vers le point 2
avec regard toujours vers le point 2.
F. Au-delà du pas
– Tout en gardant les genoux pliés, la main droite puis la main gauche expressives ; les doigts écartés (jazz
hand), réalisent successivement un impact organique vers le point 7 puis vers le point 2 entraînant une
torsion. Les coudes sont pliés. Le regard est intérieur, c'est « un combat authentique contre soi-même ».
« Aller chercher au plus profond de soi ».
– En se rapprochant du pied gauche, toucher le sol avec la demi-pointe droite (touch). L'énergie est
ramassée au centre des mains et du bas ventre. Il y a un volume de la colonne vertébrale. Le poids de
gravité est bas, deux genoux pliés. Le regard est intérieur. Cette énergie contenue explose en arrière par a)
l'élan des bras puissants mais décontractés b) par le pas constitué de deux changements d'appui. Le
premier appui (droit) se fait sur le ball du pied, loin derrière soi, jambe étiré. Ce qui produit un effet
propulseur pour le changement d'appui de la jambe (gauche) loin devant avec le genou plié. Cette
propulsion permet de faire jaillir cet élan organique. La cage s'ouvre en arrière avec l'élan des bras qui
vont réaliser un grand cercle de l'arrière vers l'avant. « L'urgence est vécue ici comme une nécessité
intérieure d'extérioriser une pulsion organique ». L'intention de ce mouvement est reliée à la vitalité et à
l'expressivité africaine.
– Chasser de côté ; pied droit chasse pied gauche entre point 7 et point 8. La relation avec le regard vers le
point 1 est immédiate. Dans ce déplacement chassé, en seconde parallèle plié est intégré un déhanché du
bassin et un travail d'isolations « impact ». Premier chassé ; l'isolation est vers le point 2, deuxième
chassé l'isolation est entre point 7 et point 8. Au niveau de l'organisation des bras, Dans le premier chassé
quand l'isolation est vers le point 2, le déhanché est entre le point 7 et le point 8, le bras droit est plié de
côté vers le point 2 et le bras gauche est étiré de côté légèrement attiré vers le bas entre le point 7 et le
point 8. Idem dans le deuxième chassé en inversant de l'autre côté. Le poids de gravité est bas. Le corps
glisse, se déplace vers la cour. La qualité du poids du bassin, du plié favorise l'ouverture de l'isolation de
la cage thoracique. L'espace est crée entre les bras et le buste.
– Isolation cercle de la cage thoracique de gauche à droite, d'avant en arrière qui élève le corps sur deux
appuis relevés en parallèle. Dans un pas constitué de deux changements d'appui, les deux pieds s'écartent
rapidement l'un de l'autre à la 2de parallèle sur un rythme de contre temps (catch step) gauche droite sur
plié. Comme un ballon de baudruche qui se dégonfle, le buste, les bras et la tête secoue et jette l'énergie
de l'intérieur à l'extérieur de soi.
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G. Affrontement
L'intention des mouvements qui suivent est réalisé avec un esprit « samouraï ».
– Le corps est orienté vers le point 8. Avec un centre puissant, une énergie tonique et rapide le pied gauche
vient retirer vers le mollet droit. La jambe de terre droite est pliée. Il y a un volume du dos au-dessus du
bassin. Les mains sont expressives creuses ; doigts ouverts. Le regard est vers le bas concentré. Par la
percée des doigts pencher le buste en avant en dos plat, la jambe libre se lève en arabesque (front T) sur
plié en parallèle.
– Piqué en arrière sur la demi-pointe gauche sur jambe tendue. La poussée de la demi-pointe gauche fait
glisser la demi-pointe droite prés d'elle sur jambe tendue et en parallèle. Les bras sont en 6ème position,
mains à plat. Paume main gauche ouverte à la face, paume main droite tourné vers le corps. Ouvrir, créer
un espace entre les bras et la cage. Le regard est combatif.
– Reculée vers l'arrière vers point 4 : premier glissé du pied gauche puis deuxième glissé du pied droit en
croisant devant gauche. La tête est légèrement inclinée de côté avec un regard qui « défie » vers le point
8. Troisième glissé du pied gauche, ici l'orientation du corps et du regard est face au point 4. Ne pas
accélérer, au contraire freiner.
– Hitch kick en tournant avec 1/2 tour en dedans et deux bras qui montent au-dessus de l'horizon. Prendre
ce saut au dernier moment en prenant l'attaque de la musique.
– En piquant loin derrière soi sur demi-pointe gauche, le corps tourne face au point 4. La demi-pointe droite
glisse et rassemble vers le pied gauche en relevé parallèle. Dans ce déplacement, le coude droit se
rapproche du centre sans le toucher. Avant bras droit plié et poignet détendu entraînant une petite
contraction basse. Bras gauche à la seconde paume tournée vers le sol.
– Préparation 4ème jazz : deux tours (jazz turn) regard face au point 4. Arrivée avec un pas constitué de
deux changements d'appui. Les deux pieds s'écartent rapidement l'un de l'autre à la 2de parallèle sur un
rythme de contre temps (catch step) droite gauche sur tendu. Simultanément, l'attaque des bras à l'arrivée
se fait en V. Dans cette attaque suspendue penser à l'ouverture du dos et à la décontraction des bras.
– 123 (comptes) : Épaulé à droite qui s'amorce avec une petite attaque. Le regard prolonge au-dessus de la
main droite. L'épaulé entraîne une légère rotation de la colonne et du bassin.
H. Le sol comme allié
Ce chemin au sol se réalise sans arrêt, dans une fluidité où les ondulations de la colonne vertébrale active un
élan dynamique. La tête et le regard guident le chemin du mouvement.
– 4 (comptes) : Chute arrivée sur un appui de main orienté entre point 6 et 7. Dans l'arrivée de cette chute,
la forme du bras droit tire en arrière en angle droit arrondi. Insister sur la direction du coude dans la
hauteur et la poussée du talon de la jambe allongée en arrière. Le regard est vers le sol.
– 5678 (comptes) : Ondulation sur le plan sagittal, initiée par le regard et le haut de la colonne, le regard
descend et pousse le sternum en arrière. Le bassin et l'omoplate droite prennent le relais en l'enveloppant
le corps par l'intérieur dans un tour. Le pied droit est pivot, la jambe gauche est enroulée autour de ce
pivot. Un tour « sous soi » « toupie » avec les bras en 1ere volume. Chute avec deux appuis mains au sol.
Veiller à la suspension du bassin pendant le tour, à l'amorti sur la cuisse gauche avant la réception sur les
deux mains à plat vers le point 7. Le regard est au sol.
– 12 (comptes) : Le regard monte vers le ciel, propulsant le haut du corps. Les appuis mains repoussent le
sol en libérant un cercle de bassin (hip roll). Les jambes sont proches et longues.
83
– 3 (comptes) : Simultanément le regard et les deux mains glissent vers le sol vers le point 3.
– 4 (comptes) : le regard ferme le corps en fœtus entre le point le point 6 et le point 7 en laissant passer les
bras au-dessus de la tête. Contraction globale. Les avant bras sont pliés, paumes retournées vers soi.
Poignets détendus.
– 56 (comptes) : Passage sur les fesses avec l'aide des deux appuis de mains derrière soi. Le regard guide à
l'horizon. Demi-remontée du sol en passant au-dessus de bas de jambe gauche plié et avec l'aide de
l'appui main gauche dirigé entre point 3 et point 4.
– 78 (comptes) : Ondulation de la colonne vertébrale dans le plan sagittal initié par le sternum et l'aide de la
poussée de l'appui pied droit. Deux bras ouverts accompagnent cette ondulation comme s'ils recevaient
« une brassée de parfum » ou s'ils accomplissaient « une prière ». Les doigts sont vivants. Le sternum
pousse ensuite en arrière. L'avant bras gauche et le soutien du bassin participent au bon accompagnement
du poids qui dépose dans le sol.
– 12 (comptes) : Roulade vers entre point 6 et 7. Demi-remontée avec la puissance du centre.
I. L'Appel
– 34 (comptes) : 1 pirouette orientée vers le point 8 remonte le corps à la verticale. Le bassin initie un
déhanché latéral du côté de la jambe placée en retiré et pour tomber latéralement du côté de cette même
jambe (hip lift). En passant par la première jazz, la cage libère « les ailes du dos », les coudes se déploient
par les côtés.
– 567 (comptes) : Appel du dos, marche étirée en arrière constitué de trois pas glissés: après le transfert du
poids du (hip lift) glisser l'avant du pied gauche qui est libre en arrière entre point 1 et 8 en passant par le
centre du corps. Tourner et ouvrir le regard entre point 5 et point 6 de dos. Le coude droit tire à fond
derrière entre point 1 et 8 créant une torsion. Le bras gauche sert de balancier en avant du corps. Dans ce
déplacement les deux genoux sont pliés. Puis idem avec pied droit en inversant la torsion puis de nouveau
avec pied gauche. Les coudes inscrivent une « volonté ».
– Et 8 (comptes) : Pas constitué de deux changements d'appui. Les deux pieds s'écartent rapidement l'un de
l'autre en 4ème parallèle, droit derrière puis gauche devant, sur un rythme de contre temps. Ce pas est
associé à une contraction milieu avec une dynamique d'impact extrêmement puissant qui propulse les
deux mains vers point 5 et 6. Les deux coudes sont pliés, main gauche plus haute que la main droite. Les
doigts sont écartés, paume ouverte avec une dynamique d'impact. L'intention est de « stopper une force
imaginaire ».
– 1 (comptes) : À la fin de l'impact un changement de tonus musculaire « détente » se produit dans les
mains, dans les bras, les genoux.
J. Se faufiler
– 2 (comptes) : Le pied gauche glisse dans la direction du milieu plateau. Succession d'ondulations
descendantes et ascendantes, initiées par le bras droit (Wave, la vague).
– 34 (comptes) : qui fait résonner une ondulation dans le plan frontal, initié par la tête et le haut de la
colonne, (Snake) la vague du wave par le bras gauche se poursuit. La tête a engagé une profonde
inclinaison latérale prolongée par un désaxé du bassin et une flexion des deux jambes.
84
– 56 (comptes) : Le repoussé du pied d'appui gauche propulse une sortie de l'axe vertical en inclinant le
buste dans le plan frontal, la jambe droite se lève (Tilt). Bras en V. L'orientation est vers le milieu plateau.
Les mains sont expressives paumes tournées vers l'intérieur, doigts ouverts. Vivre cette extension comme
un accomplissement. Simultanément la jambe levée retire en dehors.
– 78 (comptes) : La cage et les bras basculent à l'opposé, entre point 7 et point 8 créant un déhanché à
gauche qui pousse vers milieu plateau. Le déhanché crée une opposition et permet une résistance.
Descente du pied droit en retiré qui croise devant pied gauche.
– Break 1234 (comptes) : Transfert du poids du corps intégrant une mobilité de la colonne vertébrale
orienté vers point 8 puis vers point 2. Les deux jambes sont parallèles et pliées. Cette mobilité de la
colonne vertébrale « respire, ondule » délicatement. Les bras posent sur l'air, intenses, coudes pliés, doigts
présents. Ils freinent, ils se préparent pour la prochaine accélération. Le corps à la fois récupère tout en
rassemblant son énergie autour du centre pour pouvoir bondir.
Bien intégrer la pulsation de cette dernière phrase afin de bien attaquer le premier compte de la prochaine
structure musicale.
K. Chauffer
Chanter la pulsation rapide sur six temps
– Changement d'état – Jubilation.
Frappe des pieds : Devant devant, derrière derrière, milieu, milieu. En étant sur plié et avec les
deux jambes parallèles. Le poids du buste est engagé en avant. Le regard « pétillant » est face au
point 2. Insister sur la dynamique percussive des pieds puis des talons. Dans la deuxième phrase,
deux frappes de mains sont associées aux talons sur le sixième temps de la première phrase et le
premier de la seconde.
– Prendre un pas puissant (Step) droit vers point 3 en laissant le haut du corps sortir de l'axe « Il
déborde » au-dessus du bassin avec une dynamique accentuée. Les deux jambes sont pliées à la
seconde parallèle. Puis idem en inversant avec pied droit qui chasse pied gauche vers point 8.
Laisser le regard voyager et suivre le mouvement. Les bras sont vivants, libres comme se laissant
« flotter » de côté par la dynamique du mouvement.
– Enchaîner avec un voyage continu de pas vers le côté avec un croisé derrière puis devant (Grapevine) sur
plié. C'est-à-dire ici : a) pied droit fait un step vers le côté droit b) croisez le pied gauche derrière le pied
droit c) recroisez le pied gauche devant le pied droit d) pied droit fait un step vers le côté droit. La
direction est vers point 3. Le regard « amusé » est vers point 8.
L. Passer sur une autre rive
– Demi tour réalisé en dedans et sur la jambe d'appui droite pliée. Le pied de la jambe libre trace au sol
(compass turn). Le regard amorce par le point 3 et finit au milieu plateau. Le coude droit « combatif » plié
a servi de moteur pour le tour, le bras gauche est décontracté à la seconde. Prendre un pas avec pied
gauche dirigé vers milieu plateau.
– Poser l'avant du pied droit devant le pied gauche en 4ème, vers le point 7, les deux genoux pliés, deux
talons sont soulevés. Twist accent par les genoux vers point 3. Un nouveau twist accent par les genoux
tourne les deux genoux vers le point 7. Les bras posés sur l'air avec le soutien des avant bras ouvert sur le
côté. Les coudes pliés, les doigts vivants. Le regard est vers point 5.
85
– Tour en dedans effectué sur l'avant du pied droit. Le pied gauche reste en contact avec le sol pendant le
tour et arrive à plat en 4ème parallèle devant pied droit. Le corps est orienté entre point 2 et 3. Les deux
genoux sont pliés. C'est une arrivée effectuée avec blocage par l'arrêt net de l'appui pied et l'impact de la
main gauche. Les doigts sont écartés (jazz hand) devant soi. C'est aussi un impact qui traverse la main
droite mais elle reste plus proche du corps.
– Tour Glissé en dehors : Par la puissance des appuis pieds, du centre, du bassin, du plié et du poids du
buste en avant ; tourner, glisser sur les deux appuis pieds à plat au sol. Dans ce ½ cercle, bien garder la
parallèle, le poids du bassin est relié aux talons. Arrivée orientation entre point 7et 8. Les mains sont
ouvertes, doigts écartés, coudes pliés.
– Ondulation par la colonne vertébrale dans le plan sagittal, initiée par le sternum. A l'amorce de cette
ondulation, les bras ont changé de tonus musculaire et « fondent » le long du corps. La circulation fait
descendre l'ondulation jusqu'à la libérer par le bassin qui bascule en arrière. Le plié des genoux accueille
cette circulation descendante dans un léger déhanché à droite qui accompagne une torsion. Quand le
bassin bascule en arrière, le bras droit s'ouvre dans une respiration, le regard suit le trajet de la main qui
se lève. L'orientation du corps s'ouvre vers le point 8.
M. Impulsion
Dans tout ce déplacement le corps est plié, Le poids de gravité est bas et « fond » dans les talons. La
difficulté est d'être précis et d'intégrer dans cette précision un « grain de folie ».
– Cercle de l'avant bras droit dans une qualité d'impulse du bas vers le haut faisant jaillir un premier chassé
glissé vers le point 8 et orienté vers le point 2, puis un deuxième chassé glissé orienté vers le point 1. Être
vigilant sur le placement de la parallèle. Ces deux chassés se réalisent avec un balancé du bassin. Le
regard est orienté vers le point 8.
– Rebonds provoqué par les talons. Le corps s'oriente vers le point 1.
– Fermetures ouvertures des genoux.
– Secousses tête, côté – côté.
– Secousse des omoplates qui entraîne un lâché électrique des bras vers l'extérieur, de chaque côté qui fait
décoller le pied gauche du sol.
– Le corps s'oriente vers le point 8. Réajuster la parallèle. Poser le pied gauche puissant devant soi en y
intégrant une isolation impact de la cage thoracique vers l'avant. Enchaîner avec une deuxième isolation
de la cage thoracique en arrière. Tout ceci avec le soutien des avant bras ouvert sur le côté. Les coudes
pliés, les mains ouvertes, doigts écartés. Les deux pieds sont à plat.
– Le corps toujours orienté vers points 8 : Amorcer a) un accent tête ciel b) un accent tête coté entre point
7et 8 c) accent isolation épaule droite regard vers l'épaule droite d) accent isolation épaule gauche regard
vers l'épaule gauche e) regard reste vers l'épaule gauche, accent isolation épaule droite f) regard reste
vers l'épaule gauche, accent isolation épaule droite g) frappe pied gauche associé à l'amorce accentué de
l'isolation cercle buste de gauche à droite.
– Marche avec déhanché et isolations, intégrant deux step, droit puis gauche. Dans cette marche la
coordination de bras s'alterne avec un travail d'isolation des épaules omoplates et un déhanché. a) pied
droit devant, genou plié, jambe gauche étiré derrière, bras décontractés, avant bras gauche plié doigts vers
le ciel, bras droit qui se prolonge lui vers le sol avec le coude qui respire, isolation de l'épaule droite en
avant, isolation de l'épaule gauche en arrière. Idem b) avec pied gauche en avant en inversant.
86
N. Cacahouètes grillés
Dans tout ce déplacement la danseuse se doit d'y jeter un « grain de folie », une interprétation personnelle.
2X6 temps : Vitesse des pieds a) : amorce d'un manège de déboulés sur plié associé à des frappes rapides des
avant pieds qui alternent de droite à gauche vers point 3. Insister sur l'idée d'un pied percussif. Poids du corps
en avant, genoux pliés, deux pieds placés en dessous du bassin. Les coudes sont pliés, mains ouverte de
chaque côté, doigts écartés. Libérer le bassin en arrière.
2X6 temps : Vitesse des pieds a) suite du manège : ici c'est la colonne qui a changé de texture dans les
déboulés sur plié, elle est fluide, ondulante et électrique. C'est la colonne qui entraîne le mouvement des bras
comme des vagues électriques. Le regard balaie tout l'espace. Se sentir totalement libre avec le ressenti de la
musique de faire vibrer le haut du corps à sa manière. L'intention est de surprendre.
O. Mémoire – Une main se relie au passé et devient dans le présent
– Dans ces déboulés, tourner jusqu'à la fin des deux fois six temps puis arrivée vers point 3 Rupture : le
corps se rassemble autour du centre « félin » orienté vers point 2. Le poids de gravité descend dans le
plié, pieds rapprochés, poids du corps en avant. Les coudes sont pliés, mains ouvertes de chaque côté,
doigts écartés.
– Déplacement avec une qualité percussive des pieds inspirée des danseurs Al Minns & Leon James*. Un
mouvement qui va s'alterner cinq fois de droite à gauche : échappé seconde plié parallèle large réalisé
très bas. b) fermeture parallèle. Le poids du corps est maintenu bas et plié dans la parallèle. c) Jeté de
jambe de côté d) fermeture pour alterner dans l'autre sens. Insister sur l'idée d'un pied percussif puissant
et léger. Privilégier l'ancrage dans le sol. Le regard est à la fois perçant et coquin. Les bras libres ne sont
pas figés.
– Sur deux jambes pliées en parallèle, le corps orienté entre point 6 et point 7 : poser appuis pied gauche
vers point 6, croiser pieds droit vers points 6 devant pied gauche puis ouvrir pied gauche de nouveau vers
point 6. Simultanément à ce dernier appui pied gauche, l'expressivité des doigts écartés de la main gauche
« jazz hand », perce l'espace se reliant au passé. Celle de la main droite perce à son tour « s'inscrivant
dans le présent » avec un transfert de poids vers point 2.
– Garder le plié parallèle. Rapprocher pied droit vers pied gauche en unissant les mains tout en descendant
le poids du corps vers pied gauche.
*Al Minns & Léon James, fameux danseurs de Lindy qui intégraient à leur danse, des pas de
charleston. Vidéo accessible sur youtube comme « Original UpRock : Al and Leon ». « Histoire de la
danse jazz » Éliane Seguin, Éditions Chiron, 2003.
P. Empreintes et oubli
– Propulsion du saut deux jambes attitudes en l'air avec l'appel des deux pieds bras en V. vers point 2.
– Rupture. Marche vers point 2. L'idée est de se sentir magicienne dans cette marche. Être en capacité à la
fois de cristalliser cette expérience vécue et de lâcher prise. Il faut maîtriser l'appui de son pied sur le sol
et dominer ce plein d'énergie que l'on vient de donner. Sentir l'air de la peau du dos qui pousse vers
l'avant en s'unissant à l'accélération musicale. Ce vide est du plein. La rupture, le rythme, le poids de cette
marche est le lien de vie qui va permettre « l'Action ».
87
Q. Action
– Éclat. La 4ème jazz jaillit par un centre bouillonnant. Les appuis pieds sont moteurs. C'est un défi.
Comme le balayement éclair de la lumière d'un phare qui envoie un signal pour signaler sa présence.
– Le bras droit "perce" en avant.
– Le bras tourne comme « une clé dans une serrure » détente du bras, sa respiration le fait onduler comme
une dernière ponctuation, tente de rendre visible ce qui n'est pas visible ….
– Résister dans un dernier arrêt, dans un dernier silence suspendu. Prêt à bondir.
Marianne ISSON
88
DANSE JAZZ
Variation n° 18
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, garçon – 1ère option
Chorégraphe :
Nicole GUITTON-KIRSCH, étude d'après West Side Story
Transmetteur :
Daniel HOUSSET
Compositeur – interprète musical : Léonard BERNSTEIN, West Side Story / The Rumble (la bagarre)
Danseur :
Waldimir DZIOMBA
Nicole GUITTON-KIRSCH
Professeur, formateur, chorégraphe.
• Formation Opéra de Paris en danse classique, intègre dès l'âge de 17 ans l'Opéra de Strasbourg, puis
plusieurs compagnies classiques à Paris.
• Après 10 ans comme interprète aux Ballets Classique, se perfectionne en danse contemporaine avec
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Caroline Carlson, Peter Goss, puis en danse jazz avec Gene Robinson, Valérie Camille et de l'américain
Victor Upshaw dont elle deviendra soliste et assistante.
Carrière à multiples facettes, tourne quelques films, Lelouche, Verneuil, Clément, Tati, télévisions,
théâtre, chant etc...
De 1974 à 1980, directrice et chorégraphe de 2 compagnies.
De 1988 à 1998, dirige « Le Jeune Ballet Jazz Français » en tant que directrice artistique et chorégraphe.
Titulaire du Certificat d'Aptitude aux fonctions de professeur de danse (option jazz).
Elle enseigne en cours « Open » à Paris, dans de nombreux stages en France et à l'étranger, titulaire
pendant 18 ans au Conservatoire de Garches (résidence de sa compagnie).
Masters-class dans les CRR, Avignon, Bordeaux, Rouen, La Rochelle etc...
Formateur de professeur, enseigne la pédagogie dans plusieurs centres de formation, Paris et Province.
Chargée de mission par le Ministère de la culture, elle participe à de nombreux jurys, concours, examens,
et réalise plusieurs variations pour les épreuves d'aptitude technique, option jazz.
Elle crée son site sur Internet en avril 2007 (http://www.nicoleguitton.fr).
Daniel HOUSSET
Formé par Elyette Noël à l'Académie Chorégraphique de Brest de 1971 à 1981, il poursuit sa formation à
Paris auprès de Igor Fosca, Jacqueline Fynnaert, Lucienne Denance, Reney Deshauteurs, Matt Mattox,
Martine Curtat Cadet, Ahmed et Raza Hammadi, Jacques Alberca, Redha, Lynn Simonson, …
Il entame sa carrière professionnelle en 1984 en intégrant notamment les compagnies de Rick Odums, de
Bruno Agati et de Sharon Kirch. Pendant 10 ans, il danse et chorégraphie au sein du « Jeune Ballet Jazz
Français » (JBJF) et assiste sa directrice Nicole Guitton en tant que maître de ballet.
Parallèlement, il travaille de 1993 à 2005 dans la compagnie de danse baroque « l'Éventail » dirigée par
Marie-Geneviève Massé qui diffuse ses créations dans le monde entier.
Enseignant la danse depuis 1981, il obtient le certificat d'aptitude en danse jazz en 1992 et intervient depuis
cette date dans de nombreux centres de formation pour la préparation au DE de professeur de danse. Depuis
1993, il est missionné par le ministère de la culture pour présider divers jurys (EAT, UV théoriques et
pédagogique du DE, CA).
Il fonde en 1999 l'APFPDJ (association loi 1901) et la transforme en 2005 en « Collectif pour la Danse
Jazz » (CoDaJazz). Il est également co-auteur, avec Patricia Karagozian et sous la direction d'Odile
Cougoule, de l'ouvrage « Enseigner la danse jazz » (Cahiers pédagogiques, Centre National de la Danse,
Pantin, 2007). Enfin, il rassemble depuis plusieurs années un large fonds documentaire d'images autour de la
danse jazz.
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Il travaille actuellement au CEFEDEM Bretagne Pays de la Loire, à l'AID-Paris, au Centre National de la
Danse (Pantin), à l'IFPRO (Paris) ainsi que pour la formation diplômante au certificat d'aptitude (FDCA) au
CNSMD de Lyon.
Léonard BERNSTEIN (1918-1990, né à Lawrence, MA)
Musicien, pianiste, compositeur, chef d'orchestre et pédagogue américain.
Homme à la personnalité flamboyante, artiste passionné et à l'énergie bouillonnante, il est une des figures
musicales majeures de la seconde moitié du XXème siècle.
À cette époque, c'est sans doute le seul chef d'orchestre à accéder à une reconnaissance mondiale comparable
à celle du grand Herbert von Karajan, en dirigeant les plus grandes formations : les orchestres
philharmoniques de New York (avec lequel il débute en 1958 et dont il est le directeur musical jusqu'en
1969), de Vienne, d'Israël, de Berlin, les orchestres symphoniques de Londres et de la Radio Bavaroise,
l'orchestre national de France …
Il dirige et enregistre tout au long de sa carrière de multiples œuvres, dont celles de Sibelius, Beethoven,
Brahms, Haydn, Mahler, et de compositeurs américains comme George Gershwin, Aaron Copland, Charles
Ives …
Il acquiert une aura internationale également en tant que compositeur, notamment grâce à la comédie
musicale West Side Story dont il signe la musique en 1957.
La spécificité de l'œuvre globale de Bersntein réside entre autres dans ce qu'il réussit de façon géniale un
mélange – jugé « dangereux » par bon nombre de musiciens – entre les musiques classique, de jazz, de
folklore juif … dans bien des pièces destinées à la scène, mais aussi dans certaines de ses symphonies.
À Broadway, il signe plusieurs musiques (musiques complètes ou participations), dont celles Peter Pan
(1950), Wonderful Town (1953) et On the Town (1944).
Il mène une longue et fructueuse collaboration avec le chorégraphe Jerome Robbins, en composant
notamment les musiques des ballets Fancy Free (1944), Dybbuk (1974), et de West Side Story bien
évidemment.
Considérant l'éducation musicale des jeunes comme un enjeu essentiel, il se montre également un pédagogue
exceptionnel et novateur : de 1958 à 1972, soit 14 saisons durant, il conçoit et présente les « Young People's
Concerts » (avec le Philharmonique de New York), émissions télévisées sur la chaîne CBS visant à faire
découvrir aux enfants la musique classique de façon ludique, simple et intelligente.
Sa personnalité, son charisme et son humour lui permettent de captiver le public tandis que la clarté de ses «
démonstrations » et l'intelligence de son propos lui permettent de faire passer de façon simple (mais jamais
simpliste) et fine à la fois des notions et concepts parfois relativement complexes.
En France, les excellentes actions pédagogiques et artistiques du musicien, compositeur et professeur JeanFrançois Zygel s'inscrivent dans la digne lignée des « Young People's Concerts » de Bernstein : la Leçon de
Musique, les Clés de l'Orchestre, la Boîte à Musique (diffusé sur France 2 depuis 2006).
Tout au long de sa vie, il est récompensé par de très nombreux prix (Grammy Awards, Tony Award, Emmy
Awards, Lifetime Achievement Awards …), honoré et décoré dans de nombreux pays et villes du monde
entier.
Signalons enfin qu'il était un philanthrope qui prêchait pour la communication, l'amour, la paix entre les
êtres, pour le progrès social, et qui gardait un optimisme indéfectible dans la capacité de l'homme à
s'améliorer. Il a œuvré activement pour que l'enseignement de la musique, de la danse et du théâtre soit
mieux intégré dans l'enseignement général américain et s'est engagé de diverses manières pour défendre la
paix dans le monde.
Pour en savoir plus sur Leonard Bernstein, sa vie, son œuvre, sa discographie, ses émissions télévisées … :
Sites internet :
• En français : http://fr.wikipedia.org/wiki/Leonard_Bernstein
• En anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Leonard_Bernstein
http://www.leonardbernstein.com/
http://memory.loc.gov/ammem/collections/bernstein/lbpg01.html
Consulter également les sites d'hébergement de vidéos www.youtube.com et www.dailymotion.com qui
recèlent un très grand nombre de clips, d'extraits de concerts, d'émissions télévisées, d'interviews …, de
Leonard Bernstein.
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West Side Story
West Side Story est une comédie musicale qui a été créée à Broadway le 26 septembre 1957, mise en scène et
chorégraphiée par Jerome Robbins (ainsi que Peter Gennaro pour la chorégraphie) sur une musique de
Leonard Bernstein. Le livret est d'Arthur Laurents, les paroles de Stephen Sondheim.
Elle revisite l'histoire shakespearienne de Roméo et Juliette en la replaçant dans les années 1950 à New York.
Les clans des Montaigu et des Capulet deviennent 2 bandes de jeunes qui s'affrontent : les Sharks, émigrés
portoricains, et les Jets, jeune de la classe ouvrière blanche.
L'œuvre sera portée à l'écran en 1961. Le film réalisé par Robert Wise et Jerome Robbins marquera une étape
décisive dans l'évolution du genre « musical ». Sur 11 nominations, il remportera pas moins de 10 oscars,
dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur dans un 2nd rôle (George Chakiris
dans le rôle de Bernardo) et de la meilleure actrice dans un 2nd rôle (Rita Moreno dans le rôle d'Anita – rôle
créé à Broadway par Chita Rivera).
La musique de Bernstein et la chorégraphie de Robbins (et Gennaro pour Broadway) jouent un rôle
déterminant dans l'énorme succès de West Side Story de par leur puissance, leur qualité exceptionnelle, le fait
que l'histoire avance principalement au travers et grâce à la musique et à la danse. A noter enfin que des
interprètes dans leur grande majorité y sont chanteurs, danseurs et acteurs.
West side Story, toujours donné sur scène de par le monde entier, a été représenté pendant 2 mois à l'automne
2012 au Théâtre du Châtelet à Paris.
Pour en savoir plus sur West Side Story : http://fr.wikipedia.org/wiki/West_Side_Story_%28film%29 … entre
autres.
Le DVD du film se trouve partout dans le commerce, et parfois à petit prix.
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 18
Le musicien pianiste et compositeur Raymond Allessandrini réalise au début des années 1990 une
transcription de la partition musicale de West Side Story pour quatre saxophones, piano, batterie et
percussions.
En travaillant à partir de la partition et de la bande son du film, il accomplit un travail remarquable car il
réussit, avec un effectif de musiciens très réduit (7 au lieu de 12 à 60 pour la musique du film), à retrouver la
sonorité et les accents de la version originale ; avec certes pour conséquence une charge lourde pour chaque
instrumentiste qui doit à lui seul remplacer plusieurs pupitres.
Cette transcription est alors jouée à de très nombreuses reprises en France et à l'étranger par 7 musiciens : les
4 saxophonistes du quatuor Jean-Yves Fourmeau – Joël Batteau, Guy Demarle, Jean-Yves Fourmeau, Pierric
Leman –, Raymond Allessandrini (piano), Roger Fugen (batterie), Alain Beghin (percussions).
En 1992, ils contactent Nicole Guitton et lui demandent si la compagnie « le Jeune Ballet Jazz Français »
qu'elle dirige pourrait les accompagner dans leur aventure. Après quelques hésitations et questionnements
(statut mythique de West Side Story, partition musicale difficile, fabuleuse chorégraphie originale, connue et
reconnue), celle-ci accepte l'invitation à la seule condition de pouvoir revisiter chorégraphiquement tous les
tableaux qui seront dansés ; elle demande à son assistant Daniel Housset de travailler avec elle sur le projet.
La nouvelle « formule » est donc créée sous forme d'un « concert musique et danse » le 28 novembre 1992 à
l'auditorium du conservatoire Niedermeyer d'Issy-les-Moulineaux.
Chorégraphie : Nicole Guitton & Daniel Housset
Danseurs : Marie-Christelle Bordet, Gwenaëlle Deram, Daniel Housset, Alexandra Martin, Sonja Mazouz,
Patricia Toninis, Stéphano Spinelli, Michelet
Création costumes : Alice Maclart, Christine Heurlin, aimable participation de Monique Vernier
Création maquillage : Adrienne Larue
Réalisation des costumes : groupe d'élèves stylistes de l'École de Costumes de Sartrouville
Production : P.N.G.
Tableaux chorégraphiés : Prologue / Dance at the Gym (blue, promenade, mambo, chacha, jump) / Balcony
Scene / One Hand, One Heart / Rumble / Somewhere
Durée totale des pièces dansées : 36 minutes
Argument général : le mal de vivre d'une bande de jeunes, née du béton et ne pouvant s'épanouir à l'ombre
des gratte-ciels. Un chef de bande très ambigu et quelques « Maria » à la recherche d'une identité …
La chorégraphie du tableau Rumble (la bagarre) est originellement un tutti de tous les danseurs qui laisse
ensuite la place à un trio de garçons.
La variation proposée ici reprend tel quel le tutti original dans un premier temps. Dans un second temps (à
partir de la descente au sol en hinge sur l'épaule correspondant au début du trio), des modifications sont bien
évidemment apportées à la chorégraphie originale, en reprenant toutefois des éléments de technique et de
langage et en conservant les mêmes énergies, la même tension, la même charge émotionnelle.
Dans le trio, les danseurs étaient aux aguets, s'épiant les uns les autres, alternant entre courses poursuite,
confrontations, contacts et portés, danse à l'unisson … Dans la variation, le danseur maintenant seul est lui
aussi à l'affût, surveillant ses arrières, guettant l'intrusion éventuelle de personnes inamicales, oscillant entre
l'envie d'en découdre et celle de fuir.
Sur l'ensemble de la variation, les mouvements sont en règle générale très directs et beaucoup sont en impact
fort. En de rares moments, des mouvements plus doux, plus fluides et flottants peuvent survenir (exemple
des mouvements de bras et poignets à 0' 43'').
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Dans les moments d'arrêt, de « freeze », le danseur n'arrête pas de danser ; il est en arrêt en pause certes,
mais un mouvement intérieur continue à circuler, une intention continue de bouillir, dans la préparation du
mouvement qui va casser l'immobilité.
À la création ainsi que lors de toutes les reprises, cette scène de la bagarre a été montée et répétée sans que
jamais le moindre compte ne soit défini.
La chorégraphe et les danseurs ont toujours travaillé à l'écoute, en s'appuyant totalement sur le rythme et la
mélodie.
Il est conseillé à tous ceux qui danseront cette variation de fonctionner de la même façon : ne pas chercher à
poser des comptes, mais s'investir plutôt dans un vrai et gros travail d'écoute de la musique pour la connaître
parfaitement, en ressentir la richesse, et se lier totalement à elle.
Nicole GUITTON-KIRSCH
& Daniel HOUSSET
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DANSE JAZZ
Variation n° 19
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, garçon – 2ème option
Chorégraphe – transmetteur :
Anne-Marie PORRAS, Nadir
Compositeur – interprète musical : François CECCALDI
Danseur :
Gianluca GIROMALI
Anne-Marie PORRAS
Depuis le début des années 80, elle voue une passion sans réserve pour la danse et les danseurs. Qu'elle
forme les danseurs ou qu'elle les mette en scène ce profond respect de l'interprète est perceptible dans le
travail qu'elle propose.
Elle y affirme son exigence artistique, et convoque chez chacun les qualités sensibles de présence et de jeu.
Dans son enseignement, elle s'appuie sur ce qu'elle a reçu d'Ingebord Liptay, et appris dans les écoles d'Alvin
Ailey, Martha Graham, Merce Cunninghan et Elsa Wolliaston.
En 1979, elle signe sa première chorégraphie pour le Conservatoire de Maurice Béjart. En 1980 elle signe la
partie française du film « les Uns et les Autres » de Claude Lelouch. Soucieuse de préserver les singularités
des étudiants, elle crée sa propre école EPSEDANSE avec l'envie de développer un enseignement pluriel de
haut niveau. Parallèlement à cet outil pédagogique, elle crée sa compagnie en 1985. Une quinzaine d'œuvres
ont voyagé tant en Europe que sur le continent Africain, les Îles de l'Océan Indien, la Polynésie, les Caraïbes,
l'Allemagne, le Kazakhstan, Israël, la Suisse, la Grèce, Chypre, l'Italie, Cuba... Sa danse a été décrite ainsi :
« basée sur des accents doux et présents, une énergie dense émergeant d'un chemin intérieur, trace une danse
de contrastes et raconte à l'unisson la continuité, l'écho du mouvement dans la courbe ... L'équilibre, atteint
dans l'arc de la spirale, dessine dans l'espace avec une liberté d'expression la poésie du ressenti ».
François CECCALDI
Compositeur, musicien, vidéaste, performer …
Créateur protéïforme, il a une approche très personnelle de l'écriture et de la création. Il ne veut pas choisir
entre musique et arts visuels et part du postulat que chaque discipline nourrit l'autre.
Il mêle astucieusement les technologies les plus récentes avec l'électro-acoustique, les instruments
traditionnels ou inventés ...
Il entretient depuis 15 ans une relation privilégiée avec la danse, compose pour de nombreuses compagnies et
intervient en tant que musicien-accompagnateur spécialisé dans la relation musique – danse, notamment au
Conservatoire de Montpellier, à EPSEDANSE, au cours de stages nationaux et internationaux (Bolzano
Danza, DARC Châteauroux) ...
Parmi les nombreux chorégraphes et pédagogues avec lesquels il a collaboré ou qu'il retrouve régulièrement
on peut citer entre autres : Anne-Marie Porras, Rita Quaglia, Michèle Rust, Ève Jouret, Jean-Pierre Alvarez,
Leonardo Montecchia, Jennifer Mann, Sharon Booth ...
Sa sensibilité face au mouvement, sa capacité à « saisir » la danse et a en devenir son complice permettent de
collaborer avec une grande liberté de créativité et rendent son esthétique inclassable. Son dernier CD The
Dance (Inside) Vol.1 destiné aux cours et ateliers de danse reflète une partie de cette démarche artistique
spécifique. Il réalise également des créations graphiques et vidéo pour le spectacle vivant.
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 19
Quelques notes sur la chorégraphie de NADIR (création 2011 de la Compagnie)
NADIR signifie la position du soleil à minuit. Cette chorégraphie a été pensée pour une énergie métallique,
dans un environnement urbain.
La création a rassemblé 5 danseurs français et 5 danseurs marocains : regards, complicité, affrontements, un
besoin vital de s'exprimer par l'émotion, sans règles, sans contraintes dans une totale liberté de création.
La chorégraphie :
Écriture vive dans l'idée de « percer l'espace ».
Vélocité, rapidité d'exécution en rupture par des temps de marches naturelles où le danseur doit « être » et
interprète la chaleur de la dynamique gestuelle.
Le candidat devra s'approprier les instants « non dansés » librement interprète.
Anne-Marie PORRAS
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DANSE JAZZ
Variation n° 20
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, fille – 1ère option
Chorégraphe – transmetteur :
Nicole GUITTON-KIRSCH, étude d'après La plus belle africaine
Compositeur – interprète musical : Duke ELLINGTON
Danseuse :
Aline MOTTIER
Nicole GUITTON-KIRSCH
Professeur, formateur, chorégraphe.
• Formation Opéra de Paris en danse classique, intègre dès l'âge de 17 ans l'Opéra de Strasbourg, puis
plusieurs compagnies classiques à Paris.
• Après 10 ans comme interprète aux Ballets Classique, se perfectionne en danse contemporaine avec
•
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Caroline Carlson, Peter Goss, puis en danse jazz avec Gene Robinson, Valérie Camille et de l'américain
Victor Upshaw dont elle deviendra soliste et assistante.
Carrière à multiples facettes, tourne quelques films, Lelouche, Verneuil, Clément, Tati, télévisions,
théâtre, chant etc...
De 1974 à 1980, directrice et chorégraphe de 2 compagnies.
De 1988 à 1998, dirige « Le Jeune Ballet Jazz Français » en tant que directrice artistique et chorégraphe.
Titulaire du Certificat d'Aptitude aux fonctions de professeur de danse (option jazz).
Elle enseigne en cours « Open » à Paris, dans de nombreux stages en France et à l'étranger, titulaire
pendant 18 ans au Conservatoire de Garches (résidence de sa compagnie).
Masters-class dans les CRR, Avignon, Bordeaux, Rouen, La Rochelle etc...
Formateur de professeur, enseigne la pédagogie dans plusieurs centres de formation, Paris et Province.
Chargée de mission par le Ministère de la culture, elle participe à de nombreux jurys, concours, examens,
et réalise plusieurs variations pour les épreuves d'aptitude technique, option jazz.
Elle crée son site sur Internet en avril 2007 (http://www.nicoleguitton.fr).
Duke ELLINGTON (1899-1974)
Surnommé « the Duke », de son vrai nom Edward Kennedy Ellington, il est un musicien pianiste,
compositeur et chef d'orchestre américain.
Tout comme Louis Armstrong, il est une figure majeure et incontournable de la musique jazz – un « géant
parmi les géants » selon Gunther Schuller – et en reste à ce jour le plus grand compositeur, avec à son actif
une œuvre pléthorique de plus de mille compositions (concertos, suites orchestrales, compositions
instrumentales dont beaucoup deviendront des standards immortels du jazz, concerts de musique sacrée,
musiques de ballets – dont plusieurs en collaboration avec Alvin Ailey et Talley Beatty, musiques de films et
de comédies musicales).
Durant 50 ans, à la tête d'un orchestre au sein duquel il réunira toujours des musiciens de premier plan, il se
produira aux États-Unis et dans le monde entier, jouera aux côtés de musiciens et chanteurs comme Louis
Armstrong, Lionel Hampton, Coleman Hawkins, Max Roach, Charlie Mingus, John Coltrane, Billie Holiday,
Ella Fitzgerald …, enregistrera une très grande quantité de disques, participera à de nombreux films (longs
métrages, courts métrages jazz, concerts filmés …).
Le pianiste, compositeur et arrangeur Billy Strayhorn, rencontré en 1938, sera pour lui pendant près de 30
ans un collaborateur essentiel.
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Chercheur infatigable tenté par de nombreuses expériences musicales, il saura tirer de son orchestre une
immense palette de sonorités et de rythmes, et n'aura de cesse de faire évoluer la musique de jazz depuis son
cadre traditionnel de base jusqu'à une grande forme symphonique, poursuivant ainsi l'idée de faire du jazz un
genre musical majeur du XXème siècle.
Pour en savoir plus sur Duke Ellington, son orchestre, son œuvre, sa discographie, sa filmographie :
Sites internet :
En français : http://fr.wikipedia.org/wiki/Duke_Ellington
http://www.jazz-styles.com/
En anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Duke_Ellington
http://www.dukeellington.com/
http://www.dukeellingtonlegacy.com/
http://www.redhotjazz.com/dukeo.html
http://americanhistory.si.edu/documentsgallery/exhibitions/ellington_strayhorn_1.html
https://songbook1.wordpress.com/pp/fx/features-2-older-2/duke-ellington-2/duke-ellington-aselection/
Consulter également les sites d'hébergement de vidéos www.youtube.com et www.dailymotion.com qui
recèlent un très grand nombre de « clips », d'extraits de films, de concerts de jazz, d'interviews …, de Duke
Ellington.
La Plus Belle Africaine (Duke Ellington, 1966)
Composition présente sur l'album « Soul Call » (Verve / 1999 PolyGram Records, Inc. / 539 785-2).
Enregistrée le 28 juillet 1966 au Festival Jazz de Juan-les-Pins. Produit pas Norman Granz. Durée : 12'35.
Duke Ellington and his Orchestra : Cat Anderson (trompette), Mercer Ellington (trompette), Herbie Jones
(trompette, guiro), Cootie Williams (trompette), Lawrence Brown, Buster Cooper (trombone, claves), Chuck
Connors (trombone basse, maracas), Johnny Hodges (saxophone alto), Russell Procope (saxophone alto,
clarinette), Jimmy Hamilton (saxophone ténor, clarinette), Paul Gonsalves (saxophone tenor), Harry Garney
(saxophone bariton, clarinette, clarinette basse), Duke Ellington (piano, chef d'orchestre), John Lamb
(contrebasse), Sam Woodyard (batterie),
Comme l'explique Duke Ellington en introduction à ce morceau, la Plus Belle Africaine a été jouée pour la
première fois en concert en janvier 1966, en anticipation de la participation de l'orchestre la même année au
premier Festival Mondial des Arts Nègres de Dakar (Sénégal).
Ce festival, initiative de la revue « Présence Africaine » et de la Société Africaine de Culture, organisé par
Léopold Sédar Senghor, a accueilli entre autres André Malraux, Aimé Césaire, Joséephine Baker, Langston
Hughes … Cette manifestation où tous les arts étaient représentés – arts plastiques, littérature, musique,
danse, cinéma – a constitué un événement sans précédent dans l'histoire culturelle du continent africain.
Il y était question, selon Senghor, de « parvenir à une meilleure compréhension internationale et interraciale,
d'affirmer la contribution des artistes et écrivains noirs aux grands courants universels de pensée et de
permettre aux artistes noirs de tous les horizons de confronter les résultats de leurs recherches ».
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_mondial_des_Arts_n%C3%A8gres
A propos du morceau « la Plus Belle africaine », Norman Ganz, producteur, écrit dans les commentaires
inclus dans l'album « Soul Call » :
« Le morceau qui donne toute sa valeur à l'album est l'éblouissant La Plus Belle Africaine. Il montre
Ellington dans ce qu'il a de meilleur. Duke explique la raison de la création de cette musique ainsi que lieu
où elle a été jouée pour la première fois en Afrique, et on comprend la totale logique. Le morceau a la racine
africaine, il montre tous les changements et nuances nés du talent de composition et d'arrangement de Duke,
et il met en valeur les solistes. C'est de la vraie musique de soul, dans tous les sens du terme, venant du cœur
et, sûrement plus important, des tripes. »
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Vidéos La Plus Belle Africaine
http://www.dailymotion.com/video/x1r2ov_plus-belle-africaine-la-ellington_music
http://www.youtube.com/watch?v=WRkFfyCdzzs
http://www.dailymotion.com/video/x499a9_duke-ellington-la-plus-belle-africa_music?search_algo=1
***
COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 20
La pièce originale est un solo qui a été créé le 3 avril 1993 au Festival de Neuilly en Thelle, lors d'une
représentation du spectacle Flash Back, 1920 à nos jours de la compagnie le Jeune Ballet Jazz Français sous
la direction de Nicole Guitton.
L'interprète en était Patricia Toninis.
Quelques modifications ou adaptations ont été apportées pour l'élaboration de cette variation qui peut
s'envisager en 3 parties.
Tempo de référence : ♩= 130 (valeur moyenne).
Première partie : (10 x 8 temps « lents » / jusqu'à la remontée du sol et le cercle du buste vers l'arrière)
Il est conseillé de compter « lentement », c'est-à-dire en dédoublant le tempo (« à la blanche », soit ♩ = 65).
Cela pourra favoriser l'amplitude et la circulation intérieure du mouvement dans la recherche d'un état et
d'une qualité de corps qui permettront l'expression d'un ressenti profond en rapport avec des sensations,
émotions ou sentiments tels que la douleur, la frustration, la lassitude, le découragement.
Il peut être intéressant et opportun de faire des liens avec l'histoire du jazz en général et avec la condition des
esclaves noirs sur le sol américain en particulier.
Deuxième partie : (18 x 8 temps « rapides » + 1 x 8 temps « lents » (tempo dédoublé))
Il est conseillé de compter « rapidement », soit au tempo de référence ♩= 130.
Elle comporte plus d'éléments techniques ; un nouveau souffle, un nouvel élan apparaît.
Elle doit être dansée dans une idée de précipitation dans les mouvements, toujours à la limite de la perte
d'équilibre ; ceci devant se faire le moins possible au détriment de la lisibilité du mouvement.
Pour l'interprète apparaît une forme d'espérance, même si c'est une espérance impossible (notamment au
moment de la marche lente à la fin de cette partie).
Troisième partie : (6 x 8 temps « rapides » jusqu'à l'arrêt en pause)
Elle correspond musicalement au « refrain », au déchaînement des cuivres et des percussions. La danseuse
est surprise, fait volte face et puise dans ses dernières énergies : elle court, saute, tombe, se relève, court à
nouveau, saute à nouveau, puis s'arrête.
Quatrième partie : (de 2'45 jusqu'à la fin, soit les 16 derniers temps « lents » (comptés à ♩ = 65))
Sur la vidéo, la danseuse Aline Mottier reste immobile en pause mais les interprètes qui danseront cette
variation ne doivent pas suivre son exemple.
Cette courte partie est laissée à l'improvisation et à l'interprétation de chaque danseuse, qui ne devra être
guidée que par une réalité : l'obligation de se résigner.
Nicole GUITTON-KIRSCH
& Daniel HOUSSET
98
DANSE JAZZ
Variation n° 21
Fin du 3ème cycle, baccalauréat TMD', EAT/DNOP, fille – 2ème option
Chorégraphe – transmetteur :
Compositeur :
Interprète musical :
Danseuse :
Anne-Marie PORRAS, Fils du vent
Groupe TEKAMELI
Musique enregistrée
Marie CHRISTOPHE
Anne-Marie PORRAS
Depuis le début des années 80, elle voue une passion sans réserve pour la danse et les danseurs. Qu'elle
forme les danseurs ou qu'elle les mette en scène ce profond respect de l'interprète est perceptible dans le
travail qu'elle propose.
Elle y affirme son exigence artistique, et convoque chez chacun les qualités sensibles de présence et de jeu.
Dans son enseignement, elle s'appuie sur ce qu'elle a reçu d'Ingebord Liptay, et appris dans les écoles d'Alvin
Ailey, Martha Graham, Merce Cunninghan et Elsa Wolliaston.
En 1979, elle signe sa première chorégraphie pour le Conservatoire de Maurice Béjart. En 1980 elle signe la
partie française du film « les Uns et les Autres » de Claude Lelouch. Soucieuse de préserver les singularités
des étudiants, elle crée sa propre école EPSEDANSE avec l'envie de développer un enseignement pluriel de
haut niveau. Parallèlement à cet outil pédagogique, elle crée sa compagnie en 1985. Une quinzaine d'œuvres
ont voyagé tant en Europe que sur le continent Africain, les Iles de l'Océan Indien, la Polynésie, les Caraïbes,
l'Allemagne, le Kazakhstan, Israël, la Suisse, la Grèce, Chypre, l'Italie, Cuba... Sa danse a été décrite ainsi :
« basée sur des accents doux et présents, une énergie dense émergeant d'un chemin intérieur, trace une danse
de contrastes et raconte à l'unisson la continuité, l'écho du mouvement dans la courbe.... L'équilibre, atteint
dans l'arc de la spirale, dessine dans l'espace avec une liberté d'expression la poésie du ressenti ».
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COMMENTAIRE RELATIF A LA VARIATION N° 21
Quelques notes sur la chorégraphie de FILS DU VENT
Un hommage aux cultures gitanes à travers les corps et les espaces dans le ressenti.
Les qualités d'interprétation : grande prise d'espace, et appropriation de la musique gitane… Cette
chorégraphie a été écrite pour une expression féminine : attaque et douceur du geste, liberté dans la marche,
naturelle, ports de bras libres, rapidité d'exécution et rupture. Écriture en contrastes.
À noter : Les marches devront être interprétées librement par le candidat, ainsi que les ports de bras qui les
accompagnent.
Anne-Marie PORRAS
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