1 Mémoire oubliée. Des - Comité Départemental du Souvenir des

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1 Mémoire oubliée. Des - Comité Départemental du Souvenir des
Mémoire oubliée.
Des « RÉSISTANTS » à l’occupant Nazi à Bouguenais.
Chaque année, à l’occasion du 8 mai, jour de commémoration de la
reddition inconditionnelle de l’Allemagne nazi et de la Victoire des Alliés et la fin
de la guerre en Europe, signées les 7 et 8 mai 1945, la Municipalité de
Bouguenais rend hommage aux victimes de toutes les guerres en déposant des
gerbes au pied du monument aux Morts et au Carré Militaire, situés dans le
cimetière du bourg de la commune.
Des fusillés de Bouguenais.
Dans un travail du Comité de Recherches Historiques sur la persécution
et la répression allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, (Xavier Trochu et
Jean-Pierre Sauvage), il est noté que parmi les 419 fusillés et exécutés de la
Seconde Guerre mondiale :
1 était né à Bouguenais:
LEGRAND Roger, né le 31 mai 1920, célibataire, peintre, domicilié à SaintNazaire, interné au camp de Choisel à Châteaubriant, interné le 12 novembre
1941, fusillé à Nantes le 20 février 1942. Médaillé de la Résistance.
et 3 autres y étaient domiciliés :
BRÉGEON Albert, né à Rezé (Loire-Inférieure) le 22 février 1918, marié,
ajusteur à la S.N.C.A.S.O., membre de l’organisation secrète, FTPF (Francs
Tireurs et Partisans Français), arrêté le 11 août 1942, fusillé au terrain du Bêle
à Nantes le 13 février 1943 « Procès des 42 ».
BALE Louis, né à Nantes le 11 juillet 1910, 33 ans, marié, ajusteur à la
SNCASO, et JAMET Guy, né à Nantes le 1er février 1920, 23 ans, marié, ajusteur
à la S.N.C.A.S.O.
Louis BALE et Guy JAMET, qui, pour avoir participé à des actes de
« Terrorisme » contre l’occupant allemand, entre autre vols d’explosifs à la
carrière de La Roche Ballue sur la commune de Bouguenais, ont été fusillés le
25 août 1943 au terrain du Bêle à Nantes dans le cadre du « Procès des 16 ».
Parmi les stèles formant le Carré Militaire, deux portent leurs noms.
Sur dénonciation ils avaient été arrêtés, tout comme 14 autres
camarades Francs Tireurs et Partisans Français (FTPF), à la suite d’une enquête
de policiers français sur une série d’affaires : cambriolage de Mairies afin de se
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procurer des cartes d’alimentation nécessaire à l’existence des clandestins, vols
d’explosifs, etc., Louis BALE le 21 janvier 1943, Guy JAMET le 26 janvier 1943.
Le 13 août 1943, lors d’un simulacre de procès, ces 16 résistants arrêtés
en janvier et février 1943, sont jugés à Nantes par un Conseil de guerre
allemand. N’ayant pas de défenseurs français, ils sont inculpés pour attentats et
sabotages.
Le 25 août, le tribunal prononce 15 condamnations à mort. Ce même
jour, 11 seront exécutés au terrain du Bêle à Nantes, et donc parmi celles-ci,
Louis BALE et Guy JAMET (Guy Haudebourg. Les oubliés du « Procès des 16 »).
En 1947, le conseil municipal de Bouguenais vote pour une Place Louis
Bale Guy Jamet.
Lors d’une réunion du Conseil Municipal en date du 12 janvier 1947,
Alexandre GENDRON, élu maire de Bouguenais le 19 mai 1945, avait fait lecture
d’une lettre émanant de Monsieur CHATELON dans laquelle il demandait que les
noms de Louis BALE et Guy JAMET soient donnés à la Place publique sur
laquelle se trouvait l’église.
Le Conseil municipal ayant refusé que la Place de l’église porte un autre
nom, avait décidé que la plaque serait posée Place du Marchix située au rondpoint des rues de Beaulieu, du cimetière, et Jules Verne.
Le vote du crédit pour le paiement de la plaque, 3 000 Francs, s’était fait
au cours de la séance du Conseil municipal du 17 mai 1947 (Source Raymond
Nison).
Des déportés de Bouguenais.
La commune de Bouguenais avec sa liste de combattants de la
Résistance n’échappera pas à la répression.
Dans le même travail du Comité de Recherches Historiques sur la
persécution et la répression allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, il est
noté que sur les 620 Déportés politiques et Déportés Résistants, morts dans les
camps de concentration ou d’extermination, 7 étaient nés ou domiciliés à
Bouguenais, et 4 y ont été arrêtés et étaient tous salariés à la S.N.C.A.S.O.
Nés et domiciliés à Bouguenais :
2
MARAIS André, né le 3 avril 1920, 24 ans, célibataire, boucher, arrêté à
Nantes le 22 juin 1944 comme « terroriste », décédé « Mort en Déportation »
au camp de Neuengamme le 29 août 1944.
NERRIÈRE Robert, né le 16 juin 1924, 19 ans, célibataire, ouvrier à
l’arsenal d’Indret, arrêté à Bordeaux (Gironde) le 1er novembre 1943 en
essayant de partir pour l’Angleterre, considéré disparu « Mort en Déportation »
par jugement du Tribunal Civil de Nantes rendu le 15 mars au camp de Weimar
Buchenwald en février 1944.
Nés à Bouguenais :
ALEXANDRE Yves, le 30 décembre 1917, 27 ans, célibataire, domicilié à
Nantes, décédé « Mort en déportation » au camp de Halle (Kommando de
Buchenwald ?) le 22 décembre 1944.
FRELAUD Yves, le 3 août 1898, 45 ans, marié, déporté le 20 avril 1943,
décédé au camp de Mauthausen (Autriche) le 22 mars 1944.
LUCAS Paul, le 12 novembre 1906, 37 ans, marié, ouvrier aux chantiers
de la Loire, domicilié à Nantes, membre du Parti Communiste clandestin,
responsable du secteur Sud de Nantes, membre du Groupe Libération Nord,
arrêté à Nantes le 17 août 1942 par la S.P.A.C. décédé « Mort pour la France »
au camp de Buchenwald le 19 octobre 1944.
Domiciliés à Bouguenais :
COUTIN Maurice, né à Sainte-Pazanne (Loire-Inférieure) le 21 avril
1920, 24 ans, célibataire, arrêté le 18 juillet 1943, décédé « Mort en
déportation » au camp de Laura Kommando de Buchenwald le 22 avril 1944.
Domicilié et arrêté à Bouguenais :
MAINDON Paul, né à Saint-Aignan-de Grand-Lieu (Loire-Inférieure) le 20
août 1902, 42 ans, marié, cultivateur, arrêté le 7 juillet 1944 pour détention
d’armes, décédé « Mort en Déportation » au Cham (Allemagne) le 22 avril
1945.
Arrêtés à Bouguenais :
BOUCAULT Constant, né à Châteaubriant (Loire-Inférieure) le 23
novembre 1899, 44 ans, marié, ajusteur à la S.N.C.A.S.O. de Bouguenais,
domicilié à Nantes, F.T.P.F., arrêté le 4 mars 1943, condamné au « Procès des
42 » le 29 janvier 1943, décédé « Mort en déportation » au camp de
Buchenwald le 9 janvier 1945.
GUÉVENEUX René, né à Redon (Ille-et-Vilaine) le 12 avril 1913, 31 ans,
marié, ajusteur à la S.N.C.A.S.O., arrêté le 10 mars 1943 pour activités
politiques, déporté par le convoi du 16 avril 1943 pour Mauthausen, Kommando
de Gusen, décédé « Mort pour la France » le 6 novembre 1944.
GUILLOTEAU Jules, né à Chantenay (Loire-Inférieure) le 21 août 1906,
36 ans, marié, chaudronnier formeur à la S.N.C.A.S.O., domicilié à Rezé,
membre du Groupe Front National, F.T.P.F. de la S.N.C.A.S.O., arrêté le 4 mars
1943 par la S.P.A.C., décédé « Mort pour la France » au camp de Mauthausen
(Autriche) Kommando de Gusen, le 8 août 1943.
HUCHET Georges, né à Vertou le 4 février 1903, 40 ans, manœuvre à la
S.N.C.A.S.O. de Bouguenais (Loire-Inférieure), domicilié à Vertou, F.T.P.F.,
3
arrêté à Nantes le 4 mars 1943 pour activités communistes, décédé « Mort en
Déportation » au camp de Buchenwald le 30 novembre 1943.
Un monument à AIRBUS.
Les noms de ces 4 résistants arrêtés à Bouguenais, figurent sur un
monument élevé au sein de l’entreprise SNCASO-SNIAS-AIRBUS à la mémoire
du personnel de l’usine 1939-1945, avec les noms d’autres déportés :
COUSSEAU Antoine, DESMICHEL François, FRICAUX Max, MAZAN Vincent.
Sur la liste des fusillés, outre les noms de BALE Louis, JAMET Guy,
BRÉGEON Albert, figurent également les noms de AUVINET Alex, BOSQUET
Marcel, BRISSON Yves, CHEVEAU Jean l’ancien directeur de la Société national
de constructions aéronautiques de l’ouest (SNCAO), DAVID (Eugène ?), FRAIX
Jean, RETIÈRE Joseph. (Source Raymond Nison).
Jean-Claude TERRIÈRE
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