Le Pacte des Fous Le Pacte des Fous

Transcription

Le Pacte des Fous Le Pacte des Fous
La Compagnie du Mystère Bouffe
présente
Le Pacte des Fous
Librement inspiré
du Marchand de Venise de William Shakespeare
en Commedia Dell’Arte par Gilbert Bourébia
Combats : Bob Hedel Roboth Chorégraphies : Nelly Quette - Masques : Stefano Perocco
Chant Sylvie Levesque et Nathalie Waller - Pantomime : Benoît Turjman
23 rue André Joineau - Le Pré St Gervais 93310 - Tél : 01 48 40 27 71
[email protected]
www.mysterebouffe.com
« Le Marchand de Venise »
L’histoire. Pour conquérir le cœur
d’une noble dame, un jeune vénitien
ruiné emprunte une énorme somme
d’argent à un usurier qui le hait et qui,
pour assouvir sa haine, lui réclame en
gage une livre de sa chair.
Venise Les passerelles entre la Venise
du 16ème siècle et les grandes villes
actuelles sont nombreuses. Venise est
ville-état organisée en une république
indépendante,
composée
de
nombreuses îles et villes sur le
continent et à travers la Méditerranée.
Elle est une grande puissance navale
et économique qui a longtemps
contrôlé les relations commerciales
entre l’Orient et l’Occident. Au
moment où Shakespeare fait jouer Le
Marchand de Venise (1598), la
domination de Venise amorce à peine
son déclin et le souvenir de sa victoire
à Lépante (1571) est encore vivace.
Venise attire une main d’œuvre
nombreuse et
alentour.
vide
les
campagnes
Venise ressemble aux grandes villes
globales
actuelles :
cosmopolite,
carrefour
économique,
carrefour
culturel.
Inspiration. Pour composer son
Marchand de Venise, Shakespeare a
puisé à plusieurs sources. L’histoire du
gage de la livre de chair remonte très
loin dans le folklore (on le retrouve
dans le folklore Perse). D’après John
Russel Brown (The Merchant of Venice,
introduction critique, Methuen, 1955),
Shakespeare s’est aussi peut-être
inspiré notamment d’Il Pecorone du
Florentin Ser Giovanni (1558), mais
également du Zelauto de Munday
(1580), L’Orateur de Silvain (1596) ou
même du Juif de Malte de Marlowe.
Le texte du Marchand de Venise a été
rédigé après sa représentation. Il est
selon
toute
vraisemblance
une
réécriture littéraire du texte joué (dont
il ne reste aucune trace). Shakespeare
est contemporain du développement
de la commedia dell’arte
et de la
comedia espagnole. Il est banal à
l’époque de piocher et d’adapter des
scénarii étrangers, et Shakespeare ne
s’est pas privé de le faire ; tiré des
Amants de Vérone, Roméo et Juliette
est l’exemple le plus connu.
Librement inspiré de nombreuses
sources, Shakespeare a créé une
œuvre originale qui toucha ses
contemporains.
En évitant les écueils du Marchand pour mieux toucher nos contemporains,
nous nous inspirons librement du travail de Shakespeare pour à notre tour
composer…
… « Le Pacte des Fous »
L’histoire. Shylock, riche marchand juif, et son frère Romuald convoitent la même
femme, Portia, belle courtisane chrétienne mais celle-ci est amoureuse du pauvre
pêcheur Antonio, que les deux frères détestent et qui ne sait comment offrir à la
belle le confort matériel qu’elle recherche.
Shylock a une fille, Jessica, qu’il a promise au Capitaine Crumble, terrible
Commandant de sa flotte, mais Jessica aime l’intrépide Aït Youtube, prince arabe
chargé de la protection de Shylock.
Mais quand Shylock meurt dans un
accident
de
mer,
tout
bascule
instantanément :
son
frère Romuald usurpe son
apparence,
sa
fortune,
devient
Pantalone et décide de tout mettre en
œuvre pour conquérir le cœur de
Portia en éliminant méthodiquement
tous les obstacles qui s’y opposent ;
éloignée de Youtube, Jessica sombre
dans une folie suicidaire ; rejeté par
Jessica et aveuglé par sa passion, le
Capitaine Crumble entre dans une folie
meurtrière ;
et
Antonio
met
inconsidérément sa vie en jeu pour
s’assurer
l’amour
de
Portia.
Comment Zoubida, servante de Pantalone, et Polichinelle serviteur de tout le
monde, vont-ils s’y prendre pour survivre dans ce panier de crabes, démêler
les nœuds de cette histoire et faire triompher l’humanité ?
Quand le plus grand amour côtoie la jalousie la plus profonde, quand
les basses trahisons ruinent les grandes espérances, raison et folie
marchent main dans la main sur un chemin dont nul ne peut prédire
l’issue.
A travers Le Pacte des Fous, la Cie du Mystère Bouffe continue son
travail de confrontation des cultures et des origines sociales et
ethniques.
La Religion. Le Pacte des Fous est librement inspiré du Marchand de Venise. Il
existe plusieurs raisons à cela et l’une d’elles était essentielle : nous devions nous
affranchir du fondement antisémite du Marchand de Venise. Le Pacte des Fous n’est
ni le jugement d’une religion ni d’une partie de l’humanité. Le théâtre a une
dimension civique : il est le lieu où l’on voit des comportements néfastes (et
comment chacun y contribue par son engagement ou son désengagement) mais il
ne saurait défendre des thèses racistes. Pour nous émanciper du Marchand, Shylock
meurt dès le début de la pièce et il est aussitôt remplacé par Pantalone. Le champ
des possibles s’ouvre et l’histoire peut recommencer.
L’histoire du Pacte des Fous s’appuie sur la confrontation de personnages de
religions différentes, aux objectifs diamétralement opposés, et met à jour des
questionnements toujours d’actualité. Peut-on aimer quelqu’un d’une autre
religion ? A l’encontre du choix de ses parents ? Peut-on être de religions différentes
et arriver à s’entendre ? Toutes ces individualités vont-elles trouver ce qui les relie ?
L’humanité va-t-elle triompher dans le fracas des armes, des conflits et des
trahisons ?
En se plaçant au carrefour des religions, la Cie du Mystère Bouffe plonge au cœur
des problèmes sociaux. Mieux : elle enrichit les approches et ouvre les
perspectives. Les visions monothéistes côtoient l’animisme des masques de
commedia dell’arte et tout passe par le filtre d’un rituel païen, le théâtre.
Vision, questionnement, confrontation, humanité. Nous sommes bien au théâtre et
la Cie du Mystère bouffe garde ce qui en fait la force : ne pas juger ses
personnages, inviter le public à exercer sur l’histoire et les événements un regard
distancié et critique.
Comédie sociale, Le Pacte des Fous est doublé d’une lecture économique. Il
dévoile et développe des notions qui apparaissaient en trame dans Le Marchand de
Venise : endettement, détournements, emploi de clandestins, placements
hasardeux à l’étranger, piraterie, etc… (Le spectateur peut comptabiliser les
références, au risque de multiplier ses heures supplémentaires). La plupart des
personnages du Pacte voient dans l’argent le moyen d’accomplir leur bonheur. Mais
l’amour n’est-il pas le plus grand des trésors ?
Les Femmes. La place des femmes est centrale dans l’histoire. Le Théâtre et la
Commedia dell’Arte ont joué un rôle essentiel dans la reconnaissance des droits des
femmes ; ce sont les italiens qui, les premiers en Europe, font monter les femmes
sur scène. Comme dans Le Marchand de Venise, nous avons voulu garder un point
dramaturgique essentiel : ce sont les femmes qui font avancer l’histoire. Elles seules
vont dénouer les tensions… qu’elles ont souvent contribué à amplifier.
Un conte cruel. « L’amour est enfant de bohème, il n’a jamais connu de Loi ». Les
personnages du Pacte des Fous ont tous une foi mais pas de loi. Et ils sont tous
d’une odieuse et délicieuse cruauté : aucun d’entre eux n’hésite à faire pression sur
les autres pour obtenir ce qu’il désire, par la menace ou par la ruse, par contrat ou
par amour, … mais toujours en appuyant là où ça fait mal.
D’autre part, en conservant l’histoire de la livre de chair, Le Pacte des Fous a un
pied dans le théâtre et l’autre dans le conte. Il garde la poésie du Marchand de
Venise et prend la valeur de ces « histoires édifiantes » racontées sur la place
publique dans toutes les cultures méditerranéennes, pour instruire en divertissant.
Et Shakespeare dans tout ça ?
Dans ce scénario très librement inspiré du Marchand de Venise, c’est tout
l’univers de Shakespeare qui est convoqué. Ainsi, on retrouve dans Le
Pacte des Fous non seulement des extraits du Marchand de Venise mais
aussi de Macbeth, Richard III, Hamlet, Roméo et Juliette, des chansons du
répertoire des pièces de Shakespeare (Greensleeves, Strike It Up, Tabour !)
et une sorcière tout droit échappée des landes décharnées d’Ecosse.
Mais les références à d’autres auteurs ne manquent pas et le spectateur
reconnaîtra également des citations de Lamartine, Baudelaire et même
Molière.
En s’appuyant sur les ressorts tragiques du Marchand de Venise, Le Pacte
des Fous devient une comédie féroce et enlevée, cruelle et attachante, mais
toujours passionnante et profonde.
Le Pacte des Fous nous replonge tout autant dans les ambiances
bigarrées de Venise et les récits de Cervantès, dans l’Angleterre de
Shakespeare que dans l’Orient mystérieux des Mille et Une Nuits.
Le choix de la Commedia dell’Arte
Depuis 1979, la Cie du Mystère
Bouffe fait le choix artistique
d’utiliser les archaïsmes apparents
de la Commedia dell’Arte comme
autant d’éléments de modernité.
Toute l’humanité en un clin d’œil.
Le dispositif du Théâtre de tréteaux
est un procédé idéal de mise en jeu
des
valeurs
universelles.
En
surélevant un morceau de la place
publique, les comédiens mettent à
vue des moments de vie. Toutes
les classes d’âge et toutes les
catégories sociales s’y croisent et
s’y confrontent, des liens se
tissent, se nouent et se dénouent,
et font du plateau un véritable
« quartier sensible ».
Diversité.Sur scène se rencontrent
des comédiens professionnels issus
de presque tous les continents
(Asie, Afrique, Europe, Amérique
Latine), à l’image de la diversité
ethnique et culturelle de notre
société.
Les chants sont également l’écho
de cette diversité. Chants italiens
de
la
renaissance,
chansons
anglaises
du
répertoire
shakespearien, chanson populaire
française, chants arabo-andalous et
chants des juifs-espagnols du
bassin méditerranéen.
Fort d’un brassage social et culturel, que l’on retrouve jusque sur la
scène, Le Pacte des Fous s’adresse à toutes et tous, dans son
dispositif, dans sa démarche, dans son propos.
AVEC :
Benoît TURJMAN
PANTALONE, riche marchand
Soufiane KHALIL
LE CAPITAINE CRUMBLE
Hervé WALBECQ
ANTONIO, pauvre pêcheur prétendant de Portia
Omar BOUSSIK
ROMULUS, serviteur ; AÏT YOUTUBE, prince arabe
Anne-Laurence PIQUET
PORTIA, courtisane
Mathilde DE GROOT VAN EMBDEN
JESSICA, fille de Pantalone
Stella ARMESTO, en alternance avec
Nathalie WALLER ZOUBIDA, servante de
Pantalone ; LA SORCIERE ; LE JUGE
La Cie du Mystère Bouffe a pour ambition d’aller au-delà du travail de
mémoire et de conservation de la Commedia dell’Arte. Pluridisciplinaire (jeu
masqué,
chant,
musique,
chorégraphie,
combats,
pantomime,
improvisation), la Commedia est un art vivant et populaire qui conçoit le rôle
de l’acteur comme celui d’un interprète sensible des interrogations humaines
et critique attentif de la société. La Cie du Mystère Bouffe veut faire partager
l’élan spontané, la profondeur et l’engagement de la Commedia à travers ses
créations, résolument contemporaines.

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