pologne - Union des Francais en Sarre

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pologne - Union des Francais en Sarre
Voyage de l’U.F.S. en Pologne - 8 – 13 octobre 2013
Mardi 8 octobre : départ très matinal de Sarrebruck, dans un car grand et confortable où
notre groupe de 17 personnes peut prendre ses aises.
Le vol de Francfort à Varsovie est sans histoire, nous retrouvons à l’aéroport Claude et Odile
de Calan, venus directement de Paris. Notre guide, Anna Lebeuf (elle est mariée à un
Français) nous attend. Pendant les douze kilomètres qui nous séparent de la ville, nous
remarquons des blocs soviétiques, des petites villas des années vingt et aussi de grands
bâtiments très modernes, signes du développement rapide de la Pologne - on construit sur
tous les espaces libres – et puis, dans le centre historique la succession des palais et des
églises. La ville ayant été rasée à 70% par les Allemands en représailles après l’insurrection
d’octobre 1944, la majorité a été reconstruite à l’identique, avec un grand savoir-faire.
Il faut maintenant descendre du car et commencer la visite du centre-ville à pied. Nos
prenons la rue Royale, surnom du Faubourg de Cracovie, et admirons le beau Palais de
l’Université, le Palais présidentiel où fut signé en 1955 le Pacte de Varsovie et où se tint en
1989 la Table ronde entre les autorités communistes et les leaders de Solidarnosc. Nous
entrons dans l’église Sainte Croix, où se trouve le cœur de Chopin, juste à côté du palais où
ses parents eurent un appartement et où
il vécut quelques années. Devant, sur le
trottoir, un « banc musical » nous joue
même une de ses œuvres !
Nous remarquons sur un mur une plaque
au Général Weygand, en reconnaissance
pour son aide lors de la guerre russopolonaise en 1920. Devant l’église des
Carmes Déchaussés Anna nous montre
une
reproduction
Canaletto
l’autre )
(« le
qui
a
d’un
Jeune »,
peint
tableau
de
neveu
de
avec
grande
exactitude beaucoup de monuments de
Varsovie, ce qui aida beaucoup lors de la
reconstruction.
Encore
deux
belles
églises
et
nous
arrivons sur la place Zamkowy, qui nous
séduit par la rangée de maisons à pignon
qui fait face à la grande façade de brique
du Palais Royal. Le roi Sigismond III nous
attend sur sa colonne, et de plus le soleil
se montre.
Mais encore plus appréciée est la pause
déjeuner, dans le restaurant « Literatka »
où après un parcours compliqué dans cette vieille maison, on nous installe dans un charmant
décor tout fleuri.
Après le déjeuner, courage, nous démarrons la visite du Château Royal. De salles dorées en
immenses salons, certains beaux il faut l’avouer, Anna ne nous fait grâce d’aucun roi ni
d’aucun personnage historique, dont les portraits couvrent les murs. L’histoire compliquée de
la Pologne et sa monarchie élective rendent tout cela un peu difficile et, la fatigue aidant, je
ne pense pas que beaucoup d’entre nous en ait retenu grand-chose. Mais nous sommes
touchés par ce désir des Polonais de retrouver leur histoire après des décennies d’occupation.
Emerveillés également par la perfection de la reconstitution, les parquets par exemple, sont
magnifiques.
Nous sortons du Château pour aller jusqu’aux anciennes fortifications, en brique, très bien
restaurées. Au passage la jolie place Canonia, celle du Marché de la Vieille Ville,
malheureusement en travaux, nous pouvons juste admirer les belles maisons à pignon qui
l’entourent. Sur le chemin du retour, un arrêt à la « Cathédrale du Chant de l’Armée
polonaise », en face de l’imposant monument à l’Insurrection et nous sommes émus par la
chapelle où sont inscrits les noms des 15.000 officiers tués lors du massacre de Katyn.
Nous retrouvons le car avec soulagement et arrivons à notre hôtel. Installation dans les
chambres et moment de repos fort bienvenu. Le trajet en car jusqu’au lieu du dîner nous fait
longer le quartier qui fut le ghetto, Anna nous en conte la terrible histoire, commémorée
maintenant par le tout nouveau Musée à la mémoire des Juifs polonais.
Le lendemain matin, cinq courageux iront dès 8 heures visiter le musée de l’Insurrection, les
autres partent plus tranquillement, après les avoir ramassés, vers le joli palais de Wilanow, à
quelques kilomètres au sud-est de la ville. Il fait beau et ce ravissant bâtiment de la fin du
XVIIe siècle, à la lumineuse couleur jaune clair, nous séduit beaucoup. Le décor baroque en
est riche mais reste élégant. Stanislas Potocki, collectionneur et mécène, y rassembla de
nombreuses œuvres d’art, emportées par les Allemands, mais que le gouvernement polonais,
après la guerre, réussit à rassembler en grande partie. Le palais avait été restauré déjà en
1962, puis de nouveau récemment, le résultat est remarquable.
Nous visitons l’intérieur, d’abord les petites pièces de la partie XVIIe, où une exposition est
consacrée à Jean III Sobieski, le constructeur du palais. Nous dépassons avec amusement
une classe de petits élèves, qui écoutent et regardent attentivement. Nous traversons belles
salles et couloirs, les tableaux sont nombreux, souvent des répliques ou des copies. Dans une
grande galerie de portraits, nous nous arrêtons devant celui de Marie Walewska, qui aurait
été poussée dans les bras de Napoléon pour des raisons politiques, nous confie Anna, version
nettement moins romantique que celle de nos livres d’histoire…
En sortant nous admirons trop rapidement les beaux jardins à la française, car Anna veut
encore faire une halte dans le Parc Lazienki, pour nous montrer le monument dédié à Chopin,
très cher au cœur des habitants de Varsovie et devant lequel on vient en été écouter des
concerts en plein air.
Il faut vite repartir et déjeuner sans traîner car nous sommes attendus à l’Ambassade de
France. Notre ami Philippe Cerf, notre précédent Consul général, y est Premier Conseiller et il
nous a organisé une très intéressante après-midi. Nous commençons par être impressionnés
par la taille de cette construction très moderne aux immenses murs vitrés, puis nous nous
installons et écoutons plusieurs interventions.
En premier, l‘Ambassadeur, M. Buhler, nous parle du renouveau récent des relations francopolonaises, Philippe Cerf complète en évoquant les nombreuses rencontres à tous les niveaux.
Un représentant de l’Attaché commercial nous décrit la situation économique, un peu moins
florissante, la croissance est passée de 6% à 4%. L’Attachée culturelle nous parle beaucoup
de la vitalité de l’apprentissage du français par les élèves et étudiants polonais, ainsi que des
partenariats qu’essayent de nouer les Instituts français pour pouvoir organiser des
manifestations malgré leurs moyens de plus en plus limités. Pour finir, l’Attaché militaire, un
Colonel de l’Armée de l’Air, nous décrit son rôle : organiser le passage ou les escales des
avions qui survolent la Pologne, essayer de trouver des contrats pour nos ventes d’armes,
malgré la tendance actuelle de la Pologne à se tourner vers les Etats-Unis en ce qui concerne
leur défense.
Nous avons beaucoup appris et les discussions se prolongent autour d’un verre. Tout cela été
plus long que prévu et il faut renoncer à la visite du Musée Chopin.
Un temps de repos à l’hôtel avant de nous rendre dans l’appartement privé de Philippe Cerf,
dans une immense et luxueuse résidence. Il nous y a préparé un chaleureux et sympathique
apéritif, qui se prolonge, tout près de chez lui, par un dîner polonais, aussi bon qu’abondant.
Le jeudi c’est le départ pour Cracovie, après cette trop courte découverte de Varsovie. Taxis
puis train – surprise, on nous y offre un café gratuit ! – et nous voilà, toujours sous le soleil, à
Cracovie, la capitale culturelle, universitaire et touristique de la Pologne ( 9 millions de
visiteurs en 2012 ). Nous sommes attendus par la charmante Natalia, notre guide pour deux
jours.
Dans le bus elle nous parle de la ville, la seule qui n’ait pas été détruire par la guerre. Elle
compte 760.000 habitants, plus 220.000 étudiants. Nous admirons le Parc Planté qui longe
les fortifications sur 4 km, avant de nous diriger vers le quartier Kazimierz, où se trouve le
quartier juif depuis la fin du XVe siècle. Ils fondent une ville dans la ville, qui avait 68.000
habitants avant la guerre, il n’en resterait que …120. Depuis 1980, ils reviennent peu à peu,
cherchant à retrouver leurs racines. On y compte 7 synagogues, une seule servant encore au
culte. Sur la très typique et joyeuse place Szeroka, Natalia nous montre la maison natale
d’Elena Rubinstein.
Nous remontons dans le bus pour traverser la Vistule vers le quartier Podgorze, où était le
ghetto. Tous les Juifs de Kazimierz y furent d’abord enfermés ( Roman Polanski y est né ),
pour être ensuite déportés à partir de 1942. Nous nous arrêtons devant la place où 3000
personnes furent tuées les 13 et 14 mars 1943. Seules lueurs dans cette sinistre époque : la
pharmacie tenue par un non-juif, Tadeusz Pankiewicz, qui réussit à s’y maintenir, ce fut un
lieu de rencontre et le seul contact avec l‘extérieur, et il put faire passer nourriture et
médicaments. Nous évoquons aussi la mémoire d’Oskar Schindler, bien connu par le film, son
ancienne usine abrite maintenant deux musées.
Et puis retour vers l‘hôtel, dépose des valises et nous repartons à pied pour la Place du Grand
marché, le cœur de Varsovie. Il y règne une vie intense, très gaie. Natalia nous en fait faire le
tour : les belles maisons très décorées, la Basilique Notre-Dame, la charmante petite église
Saint Adalbert et au centre le curieux bâtiment de la Halle aux draps. Notre hôtel étant à
moins de dix minutes à pied ( merci
Janine ! ), certains rentrent se reposer
avant le dîner en commun dans un des
innombrables restaurants qui entourent la
place.
Le vendredi, journée sportive : tout se
fera à pied. Tout de même un amusant
taxi collectif emmène ceux qui marchent
difficilement en haut de la colline de
Wawel, notre premier but. Nous partons
avec Natalia, toujours sous le soleil, à
travers le parc Planté, dont les arbres
sont déjà tout dorés. Sur la colline, la vue
est magnifique sur la courbe de la Vistule
et nous avons même droit au dragon qui
crache comme dans la légende.
Dans l’enceinte du Château royal, nous
retrouvons la foule des touristes, Natalia
manœuvre habilement pour nous faire
entrer. Nous admirons d’abord la belle
cour Renaissance, d’influence italienne.
Au XVIe siècle la Pologne tenait sa
richesse du commerce du sel, de belles
salles, toujours aussi bien restaurées, en sont la trace, mais la principale fierté du Château
est l’ensemble des tapisseries. D’amusantes fresques de style italien courent en haut de
plusieurs pièces, curieuse aussi est la salle du trône avec ses têtes au plafond. Des salles du
XVIIIe datent de Sigismond III Wasa, celui qui a transféré la capitale de Cracovie à Varsovie.
Nous entrons ensuite dans la cathédrale, symbole royal autant que religieux. C’est l’église des
évêques de Cracovie, ce fut celle de Jean-Paul II. Le décor est très riche, au centre un
énorme baldaquin de marbre recouvre le sarcophage en argent de Saint Stanislas, le patron
de la Pologne. Tout autour les différentes chapelles et monuments funéraires des grandes
familles qui comptent un, ou plusieurs, rois de Pologne. Nous sommes touchés par le
sarcophage d’Hedwige, princesse hongroise qui fut « Roi » de Pologne.
Nous quittons le Château et descendons vers la ville. Dans l’intéressante rue Kanonicza, nous
remarquons le Centre Jean-Paul II et sa belle porte. Des places et beaucoup d’églises, chaque
ordre religieux ayant eu la sienne. Sur la place de la Toussaint, un beau bâtiment du XVIIème
abrite la mairie, tandis qu’en face une construction très moderne, qui surprend dans la vieille
ville, datant de 2008, est le Centre d’Information touristique.
Et puis nous voilà revenus sur la place du Marché. Dans la basilique Notre-Dame, nous nous
asseyons pour admirer l’immense rétable doré qui en occupe le fond. Il est l’œuvre de Veit
Stoss, sculpteur originaire de Nuremberg, venu en 1477 et qui y travailla douze ans. Le
rétable fut retrouvé très endommagé dans les caves du château de Nuremberg et fut remis
en place après onze ans de restauration.
En sortant nous nous groupons sur la petite place, à côté de la basilique et, le nez en l’air,
attendons…quoi ?? Puis on entend un air de trompette qui se répète. C’est le Hejnal, une
mélodie soufflée du haut de la tour par un pompier, toutes les heures, en direction des quatre
points cardinaux. De notre côté le souffleur se montre et fait un petit signe. C’est un rituel
auquel les Cracoviens sont très attachés, souvenir de l’alarme donnée de cette façon au
Moyen-Age.
C’est ensuite la pause déjeuner suivie d’un rendez-vous précis car nous sommes attendus à
l’Université Jagellon ( le Collegium Maius ), qui fut fondée par Kasimir le Grand en 1364. La
visite est impressionnante car les salles de cette époque sont encore utilisées : la
bibliothèque, la salle à manger, le trésor… Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle les professeurs y
vivaient, menant une vie quasi monastique. La mémoire des étudiants célèbres est très
présente : Copernic et bien sûr Jean-Paul II qui fut fait Docteur Honoris Causa dans l’ « Aula
Magna », encore utilisée pour la remise des diplômes et les visites diplomatiques.
Actuellement l’Université Jagellon compte 52.000 étudiants, toutes spécialités confondues.
Une fois sortis dans la cour, trois heures sonnent, nous nous distrayons en regardant défiler
les personnages de l’horloge animée. Dans le « Jardin des Professeurs », Natalia nous raconte
la terrible arrestation des professeurs le 6 novembre 1939, emprisonnés puis déportés. Une
centaine seront libérés sous la pression internationale. Dans le jardin des bustes en bronze,
très expressifs, des professeurs les plus admirés.
Nous retrouvons le parc, puis le Palais épiscopal où Jean-Paul II apparait à une fenêtre en
photo grandeur nature, l’illusion est très réussie ! La dernière visite sera celle de l’église des
Franciscains, surtout connue pour son décor et ses vitraux Art Nouveau. Puis nous disons aurevoir à Natalia et nous séparons pour un bon temps libre.
Le samedi matin les programmes sont variés : visite d’Auschwitz, ou des célèbres mines de
sel, ou bien dernières heures paisibles en ville. Les récits et émotions donneront lieu à des
échanges intéressants dans le car, puisque nous partons après le déjeuner pour Breslau
( Wroclaw, prononcer quelque chose comme « brotsouaf » ! ). Nous arrivons vers 18h15, il
fait déjà sombre, nous allons directement à notre hôtel, situé sur une île. La ville de Wroclaw,
la Venise polonaise, est bâtie sur une douzaine d’îles, on y compte 110 ponts. Après
l’installation dans les chambres, nous repartons à pied vers le centre-ville pour dîner. Il est
tard et nous sommes nombreux mais un sympathique hôtel, où l’on parle allemand, nous
dresse une grande table et nous sert vite et bien un bon diner.
Le lendemain, dimanche matin, notre guide, Beate, intelligente et pleine d’humour, nous fera
faire une très intéressante visite de la ville. Nous commençons par un tour en car, Beate nous
fait remarquer de beaux et grands bâtiments allant du baroque au XXème siècle, les
universités, un zoo célèbre… une courte halte devant la clinique où fut faite la première greffe
du cœur. Elle nous raconte aussi l’histoire de la ville, qui s’est développée grâce au commerce
de l’ambre, « l’or de la mer », commerce qui empruntait les voies fluviales, l’Oder dans le cas
de Wroclaw, rebaptisée Breslau, sous domination prussienne, au XVIIIème siècle. Nous
remarquons d’ailleurs que l’atmosphère de la ville est différente de celle de Cracovie, plus
germanique. Wroclaw est actuellement la capitale de la province de Basse-Silésie, une ville de
plus de 600.000 habitants, plus 150.000 étudiants.
Une autre halte devant la Halle du
Centenaire, construite en 1913, un
immense
bâtiment
circulaire,
le
plus grand dôme du monde en
béton armé. Nous longeons ensuite
de grands parcs, le stade des Jeux
olympiques qui n’a jamais servi,
Hitler voulant tout centraliser à
Berlin,
puis
un
quartier
neuf,
construit sur l’emplacement de la
« Festung Breslau » où Hitler a
entassé
jusqu’à
un
million
de
personnes, pour les en chasser en
1945, les faire mourir de froid et de
faim sur les routes, et finalement
tout détruire « pour s’y battre mieux ».
Notre étape suivante est l’île d’Ostrow Stumski, l’origine de la ville. On y compte six églises,
Beate l’appelle « notre petit Vatican », elle est maintenant propriété de l’Eglise. Nous y
voyons de superbes bâtiments, très bien entretenus, avec de beaux jardins, l’Eglise polonaise
bénéficie d’un concordat très avantageux, ne paie pas d’impôts… cela se voit ! 90% des
Polonais sont baptisés, dont 50% sont pratiquants, les messes se succèdent dans les églises,
apparemment très fréquentées.
Nous entrons dans le Musée de l’Université, superbe bâtiment baroque, nous admirons la
cage d’escalier, mais la surprise c’est la salle Léopoldine, d’une richesse, d’une opulence
ahurissante. C’est la « salle représentative », encore utilisée pour les cérémonies.
On ne peut guère visiter les églises le dimanche, le car nous ramène vers la vieille ville. La
grande place du Marché est aussi animée que notre île précédente était calme. Nous admirons
l’Hôtel de Ville gothique et renaissance au milieu de la place et de jolies maisons. Pour la
première fois il souffle un vent froid et nous sommes heureux de nous réchauffer avec un bon
repas polonais.
Et puis c’est la fin : retour au car, récupération des bagages et direction aéroport.
Quel beau voyage, riche et intéressant, trop court pour découvrir tous les aspects de ce pays
à l’histoire mouvementée, actuellement en plein essor, bénéficiant à plein de son
rattachement à l’Union européenne et en même temps fier de ses héros et de son passé.
Merci, merci à notre chère présidente, elle peut être heureuse de nous avoir permis cette
belle semaine.
O.V.

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