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le Crédac
— Dossier de presse
le Crédac — Déménage !
Ouverture du Centre d’art contemporain
d’Ivry à la Manufacture
des Œillets…
Vernissage de l’exposition
de Mircea Cantor — More Cheeks
Than Slaps — Jeudi 15 septembre
de 17h à 21h. Exposition du vendredi 16 septembre
au dimanche 18 décembre 2011
le Crédac —
Nouvelle adresse :
Centre d’art
contemporain d’Ivry - le Crédac
La Manufacture des Œillets
25-29 rue Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine
informations : + 33 (0) 1 49 60 25 06
email : [email protected]
www.credac.fr
Contact Presse —
Magda Kachouche
en collaboration avec Yannick Dufour et Rémi Fort
Agence MYRA (www.myra.fr)
10 passage du chantier, 75012 Paris
01 40 33 79 13/ 06 84 45 47 63
[email protected]
cette exposition bénéficie du soutien
de la galerie Yvon Lambert, Paris et de la Fondation
d’entreprise Ricard
Ouvert tous les jours (sauf le lundi)
de 14h à 18h, le week-end de 14h à 19h et sur rendez-vous,
“entrée libre”
M° ligne 7, Mairie d’Ivry /
(à 20 mn de Châtelet / 200 m du Métro)
Membre des réseaux Tram et DCA,
le Crédac reçoit le soutien de la Ville d’Ivry-sur-Seine, de la Direction Régionale
des Affaires Culturelles d’Île-de-France (Ministère de la Culture et de la Communication),
du Conseil Général du Val-de-Marne et du Conseil Régional d’Île-de-France.
1
le Crédac
— Dossier de presse
Sommaire —
P.3 : Éditos par Olivier Beaubillard,
Maire-adjoint d’Ivry-sur-Seine, chargé de la Culture
et par Patrick Raynaud, Président du Crédac
P.4 : Mircea Cantor, More Cheeks Than Slaps par Claire Le Restif
P.5 : Biographie de Mircea Cantor
P.6 : le Crédac à la Manufacture des Œillets
P.8 : Visuels disponibles
Téléchargeables sur www.myra.fr
2
Éditos —
Réactivité,
opportunité, une grande chance
certainement,
née de la volonté que l’art
vive et se développe
à Ivry.
Le Crédac, centre d’art d’Ivry-sur-Seine avait vu le
jour
en 1987 dans le Centre Jeanne Hachette, dans des locaux
initialement destinés au cinéma, il se déploie aujourd’hui
à la Manufacture des Œillets. Ce remarquable édifice,
emblématique de l’activité industrielle d’Ivry lors du
siècle dernier, acquis par la ville en 2010, va devenir
très vite un espace culturel public.
Dès le 15 septembre, au troisième étage du bâtiment dit
américain, Mircea Cantor, artiste et citoyen du monde,
propose ses œuvres principalement produites pour cette
exposition.
Puis en 2014, la grande halle de la Manufacture accueillera le Centre Dramatique National du Val-de-Marne, que
la compagnie du Théâtre des Quartiers d’Ivry, dirigée
par Elisabeth Chailloux et Adel Hakim, préfigure depuis
de longues années.
Miraculeuse opportunité, que Mircea Cantor nous ouvre
le chemin de cette nouvelle aventure, est gage pour tous,
de notre indéfectible optimisme.
Olivier Beaubillard
Maire-adjoint d’Ivry-sur-Seine, chargé de la Culture
Un
nouveau
lieu
lieu d’art identifié grâce à son architecture c’est bien le
nôtre.
Peut-être trop ? En effet, son cahier des charges, certes
passionnant, n’en demeurait pas moins extrêmement contraignant, entraînant des difficultés, voire des impossibilités d’installation de certaines pièces, de certains projets, et induisait un certain type d’expositions. L’équipe
presque entièrement renouvelée du Crédac aspirait à
expérimenter de nouvelles possibilités, d’autres types de
monstrations, se frotter à la lumière du jour, aux espaces
orthogonaux, à une plus grande liberté en somme.
Nous sommes très reconnaissants à la Municipalité
d’Ivry de nous en donner l’occasion aujourd’hui, en
mettant à notre disposition le troisième étage du « bâtiment américain » de La Manufacture des Œillets, destinée par ailleurs à accueillir le futur Centre Dramatique
National du Val-de-Marne. Un tel effort en faveur de la
culture, dans les années que nous traversons, n’a guère
d’équivalent, et je remercie d’autant plus Pierre Gosnat,
Député-maire d’Ivry, pour ce geste hautement symbolique, ainsi bien sûr que nos fidèles administrateurs et
adhérents qui participent activement à la vie du centre.
Le bâtiment que nous investissons aujourd’hui est
représentatif de l’architecture industrielle rationnelle du
premier tiers de 20ème siècle. C’est presque l’exact inverse
de celui qui nous abritait jusqu’ici, mais sa qualité en est
tout aussi remarquable : la beauté de ses volumes et la
luminosité de ses espaces, que les visiteurs pourront
apprécier, leur permettra en outre de découvrir, depuis
les magnifiques verrières des salles, la ville d’Ivry et son
skyline en devenir. Cette « architecture américaine »
donne d’ailleurs un certain cachet d’outre-atlantique à
ce lieu dominant la ville, rappelant, toutes proportions
gardées, PS1 à New York ou les immeubles de galeries
en Amérique du Nord.
D’autres systèmes de référence, d’autres pistes à suivre
pour les artistes, d’autres paris à relever vont donc se
mettre en place, et permettre à sa directrice Claire Le
Restif, très efficacement aidée par son équipe, de développer sa programmation vers de nouveaux horizons,
tout en conservant la logique, la sensibilité, la tenue et la
pédagogie auxquelles elle nous a habitués.
Patrick Raynaud
Président du Crédac
Nous avons tous aimé les profondeurs du Crédac, ses
escaliers, ses sols pentus (sûrement le seul centre d’art au
monde à en posséder), son lien avec le cinéma et la projection, que l’architecture indiquait partout : enveloppe
de cinémas jamais installés, petites salles, grande salle,
cabine de projection… Beaucoup d’artistes jouèrent avec
cette référence (moi en mon temps…) comme ils jouèrent
avec l’architecture de Jean Renaudie, sa topographie, sa
végétalisation et sa générosité visionnaires. S’il fut un
3
Mircea
Cantor — More
Cheeks Than
Slaps
Du 16 septembre
au 18 décembre 2011
— Vernissage Jeudi 15 septembre
de 17h à 21h
— Visite presse à 17h en présence
de Mircea Cantor et Claire Le Restif, commissaire de l’exposition.
( Première exposition personnelle de Mircea Cantor
dans une institution francilienne )
La fin de la transparence en art joue à plein dans l’œuvre de Mircea Cantor. Œuvre mystérieuse, aux multiples ramifications, elle plaide comme le dit son auteur
pour « la nécessité d’incertitude ». Une œuvre qui va
à contre-courant du besoin impératif actuel de tout
connaître et de tout prédire.
Sensible au contexte général dans lequel nous évoluons
et dans lequel s’inscrit son travail, Cantor produit des
œuvres qui semblent construites sur trois piliers : éthique, esthétisme et mysticisme. Il s’attache à découvrir
le sens des choses, leur origine, voire leur tradition. Non
par nostalgie ou par goût du folklore, mais pour tester
comment différents champs du savoir et de la connaissance peuvent faire sens dans le monde contemporain.
Le sept, chiffre sacré (comme les sept jours de la création du monde, les sept notes de musique, les sept arts…)
est omniprésent dans le travail de Mircea Cantor. Seven
Future Gifts (2008) était ainsi composée de sept éléments
en béton de différentes tailles représentant des paquets
cadeaux vides. C’est aussi le nombre d’oeuvres présentées
dans l’exposition.
Ce chiffre est présent dans l’œuvre Rainbow (2011). Il
s’agit d’une sculpture fixée au sol, constituée de panneaux de verre sur lesquels Mircea Cantor dessine un
arc-en-ciel aux sept couleurs fondamentales. Ce motif,
réalisé avec ses propres empreintes digitales, en trempant
son index dans sept encres différentes, dessine le motif
du fil de fer barbelé. A travers cette sculpture transparente, à la fois fragile et solide, il est à nouveau question
d’identité et de singularité. Mircea Cantor associe ici
deux motifs opposés l’un à l’autre. L’arc-en-ciel, figure
de paix et d’alliance entre terre et ciel ; et le dessin d’une
clôture, symbole de territoire interdit. L’arc-en-ciel,
phénomène optique et météorologique qui rend visible
le spectre continu de la lumière du ciel quand le soleil
brille pendant la pluie, est une figuration du visible et de
l’invisible, deux sujets au centre du travail de Cantor.
La manufacture des Œillets est un écrin idéal pour cette
œuvre qui, placée en diagonale dans une de ses salles
baignée de lumière, entame un dialogue avec ce lieu de
la transparence. Le regard et le corps du spectateur, qui
peut déambuler autour d’elle, peut à la fois se focaliser sur
le détail de l’empreinte, ou bien encore le motif de l’arcen-ciel, ou encore traverser l’œuvre pour poursuivre sa
trajectoire au loin dans le paysage.
More Cheeks Than Slaps (“Plus de joues, moins de
mains”) titre choisi par Mircea Cantor pour son exposition, évoque directement la sentence de l’Evangile « tu
ne rendras pas le mal par le mal... mais tu tendras la joue
gauche », est aussi celui d’une des œuvres de l’exposition. Ces mots sont écrits à l’envers par l’artiste, traduits
formellement en néon et lisibles grâce à leurs reflets dans
un miroir. Cette installation forme un passage qui relie la
salle où sont installés Rainbow et Butterfly and Colntrail
(“Papillon et traînée d’avion”, 2011), et celle où se poursuit
l’exposition, par la projection de Tracking Happiness (que
l’on peut traduire par “Traquer le bonheur”), vidéo de
2009 accompagnée d’une musique de Adrian Gagiu.
Ce film met en scène de manière quasi mystique un
groupe de sept femmes. Telles des anges vêtues de blanc,
elles se promènent en file indienne puis forment un cercle,
pieds nus sur du sable fin, un balai à la main. Chacune des
traces qu’elles laissent est balayée par la personne qui
suit. Véritable image de paix, la scène se répète, à l’infini,
comme un mantra.
Dans la grande salle, Mircea Cantor exprime une toute
autre position à travers Fishing Fly (2011), une sculpture
reproduisant une sorte d’avion fabriqué à partir de barils
de pétrole récupérés. Equipé d’un hameçon doré accroché sous la carlingue, il rappelle l’esthétique des jouets
fabriqués en Asie et en Afrique à partir de cannettes. Cet
objet évoque à la fois un avion de chasse et un leurre de
pêche. Symbole de vitesse, de puissance et de conflit, le
véhicule est ici échoué, en déséquilibre sur une roue.
Accrochée au mur de la même salle, Mircea Cantor a réuni
et encadré sa collection de 69 petites vignettes illustrées
(Fishing Flies, 2011). De son enfance, l’artiste a conservé
la collection quasi complète des images offertes avec les
chewing-gums. Ce sont toutes des images d’avions… de
guerre. Sur chacune d’entre elles, l’artiste a dessiné un
hameçon à la feuille d’or, comme un enlumineur.
Depuis les origines de son travail, Mircea Cantor tente
de se faire comprendre dans un langage qui peut toucher le plus largement possible : « aujourd’hui, l’essentiel n’est pas de parler global, en jouant la carte des
4
Multinationales, mais de parler universel, ce qui est
le contraire du global. C’est ce que la globalisation
anéantit »…
Parfaitement ancrée dans son époque, l’œuvre de Mircea
Cantor contient un mélange subtil de quête du bonheur,
de désir utopique d’une nouvelle époque et de réalisme
parfois découragé. C’est le cas de I Decided not to Save
the World (2011), une vidéo d’à peine une minute où un
petit garçon dit de manière angélique, franche et rieuse
qu’il a décidé de ne pas sauver le monde. Comme chacun
sait, les enfants disent la vérité. Ce qui est une belle
manière de ne pas faire des promesses qui ressemblent à
des mensonges !
(sélection) :
Claire Le Restif
2007
Brave New Worlds, Walker Art Center, Minneapolis
Airs de Paris, Centre Pompidou, Paris
Power Play, Artpace, San Antonio, USA
Commissaire de l’exposition
Biographie
Mircea Cantor
Né en 1977 en Roumanie
Mircea Cantor est représenté par Yvon Lambert, Paris,
Dvir Gallery, Tel Aviv et Magazzino, Rome
Expositions personnelles
(sélection) :
2010
Heilige Blumen, Kunsthalle Nuremberg
Shooting, Dvir Gallery, Tel Aviv
Wise as Serpents and Innocents as Doves, Museum
Abteiberg, Monchengladbach
2009
Tracking Happiness, Kunsthaus Zurich, Zurich
Preventative Kiss for Suspicious War, Johnen Galerie,
Berlin
White Sugar for Black Days, Galerie Yvon Lambert, Paris
The Need for Uncertainty, Camden Arts Centre,
Londres
2010
Over the Counter, Mucsarnok Kunsthalle, Budapest
Art for the World, World Expo Shanghai
Promesses du passé, Centre Pompidou, Paris
2009
Universal Code, Power Plant, Toronto
Barock, MADRE, Napoli
2008
28ème Biennale de São Paulo
2006
4ème Biennale d’art contemporain, Berlin
Biennale Internationale d’art contemporain, Séville
2005
Irreducible, Contemporary Short Form Video
1995–2005, CCA Wattis, San Francisco
2004
Quick-sand, De Appel, Amsterdam
2003
50ème Biennale de Venise - section clandestine
Prix et nominations :
Prix Paul Ricard S.A., Paris 2004
Nomination à Artes Mundi Prize 3rd edition, Pays
de Galles, 2008
Zece pentru Romania Award by Realiatea TV, 2010
Nomination au prix Marcel Duchamp 2011
2008
Seven Future Gifts, Mucsarnok Kunsthalle, Budapest
The Need for Uncertainty, Modern Art Oxford ; Bristol
Arnolfini
2007
Ciel Variable, FRAC Champagne-Ardenne, Reims
2006
The Title Is the Last Thing, Philadelphia Museum of
Art Born to be Burnt, Gamec, Galleria d’Arte Moderna e
Contemporanea di Bergamo
2005
Deeparture, Galerie Yvon Lambert, New York
Expositions Collectives
5
le Crédac —
à la Manufacture
des Œillets
De par sa qualité patrimoniale, la Manufacture contribue
à la diversité architecturale d’Ivry et méritait à ce
titre une accessibilité permanente. Implanter le centre
d’art contemporain d’Ivry-le Crédac au dernier niveau
du bâtiment américain est l’occasion d’élargissements
démultipliés. Entièrement vitrée, la Manufacture décloisonne l’intérieur et l’extérieur, établissant une sorte de
continuum entre la ville et le lieu d’exposition.
Le Crédac a été créé en 1987 et implanté dans les fondations du désormais célèbre centre Jeanne Hachette
construit par l’architecte Jean Renaudie au début des
années 1970. Le Crédac passe aujourd’hui d’une situation « underground » à un lieu de lumière.
Pour les passionnés d’architecture et d’art contemporain,
peut-être en route vers le MAC/VAL, la visite du Crédac
est l’occasion d’une expérience double : l’appréhension
du bâtiment, et sa mise en perspective par l’art contemporain. Enfin, et surtout, par l’invitation d’artistes
– émergents ou confirmés, français ou étrangers – à
intervenir dans cet espace (450 m2 dédiés aux expositions), la Manufacture est rendue à son activité initiale
d’atelier de production : ateliers de création, de mûrissement et de production pour les artistes ; ateliers de
pratiques artistiques, d’expérimentation et de médiation
pour les différents publics ; ateliers de discussion et de
réflexion lors de workshops, de rencontres et de débats.
Nombreux sont aujourd’hui les artistes pour qui la force
historique ou plastique du lieu d’exposition, la mémoire
d’un territoire, sont déterminantes. Les œuvres agissent
alors comme des interrogations ouvertes qui sondent la
résonance du lieu et en relancent l’énigme.
Quelques chiffres
Histoire du bâtiment
et intérêt patrimonial :
la Daylight Factory
Le bâtiment de briques rouges construit en 1913 sur le
modèle américain de la Daylight Factory, en verre et en
acier, résonne comme le signal fort d’un projet déterminé : celui d’apporter aux ouvriers l’air et la lumière
nécessaires à leur santé et à leur efficacité. Sévère et
audacieux, l’édifice élevé sur quatre niveaux entièrement
libres et vitrés, témoigne aussi d’ambitions « avant-gardistes » : abandonner une architecture industrielle dictée
par le régionalisme et l’économie, au profit d’une construction plus internationale, aux formes claires et modernes évocatrices de l’école de Chicago et du Bauhaus.
De la Maison Bac
à la Manufacture des Œillets
Derrière son nom usuel, La Manufacture des Œillets
cache une généalogie complexe, à l’origine de laquelle se
trouve la figure de Guillaume Bac (1809-1884), ouvrier
qui fonde en 1836 un atelier de fabrication de porteplumes, de plumes et d’encriers à Paris. Vers 1856, la
famille Bac s’établit à Ivry ; la fabrique demeure, elle, à
Paris. En 1890, son fils Charles Bac lance la construction
de la manufacture d’Ivry. De cette époque datent notamment la grande halle et le pavillon du gardien. La halle,
en briques et meulière, est supportée par une charpente
métallique de longue portée. Son entrée est surmontée
d’un fronton sculpté pourvu d’une horloge. En 1895,
l’usine emploie 245 salariés et produit porte-plumes et
œillets métalliques.
Que sont les œillets ?
Ce sont des anneaux métalliques destinés à consolider
les trous pratiqués, dans une étoffe ou du cuir, pour y
faire passer un lacet, un cordage. Les modèles produits
par la manufacture d’Ivry ont été utilisés pour la confection de corsets, de chaussures, d’étiquettes, de bâches et
d’équipements militaires et industriels.
Superficie du site : 8071 m2
La grande halle : 2733 m2
Le bâtiment américain : 4984 m2
En 1899, la Maison Bac fusionne avec la Compagnie française, une société qui fabrique des plumes métalliques à
Boulogne-sur-Mer.
Le Crédac :
Espaces d’exposition : 450 m2
Atelier de production : 100 m2
Atelier médiation et pratiques artistiques : 85 m2
Cellule d’expérimentation (workshops, rencontres et
débats) : 80 m2
En 1904, la production des porte-plumes est transférée
à Boulogne : seule la production d’œillets demeure à
l’usine d’Ivry qui prend alors définitivement le nom de
Manufacture Française d’Œillets Métalliques. Elle dispose, à cette époque, d’un outillage considérable, notamment 57 presses verticales et 35 presses à balancier pour
emboutir et découper les oeillets.
6
Une usine américaine
En 1905, la Manufacture des Œillets devient une filiale
d’United Shoe, multinationale américaine fabriquant des
machines pour l’industrie de la chaussure. L’agrandissement
de l’usine d’Ivry s’impose rapidement, le bâtiment ne
répondant plus aux standards de production modernes.
Le projet est confié à l’ingénieur Paul Sée. Le chantier
lancé en 1913 concerne la tour surplombant la cour et
les six premières travées du bâtiment dit « américain ». Ce bâtiment sera étendu jusqu’à la rue Raspail
en 1924. Il s’apparente à l’usine-mère d’United Shoe
à Beverly (Etats-Unis, 1902-1906) et à sa filiale canadienne (Montréal, 1911) : les ateliers sont répartis sur quatre étages en plancher libre, et les façades sont presque
intégralement vitrées. Toutefois, à la différence de l’usine
de Beverly, en béton armé, l’usine d’Ivry a une ossature
métallique avec remplissage de briques. Les fonctions
non liées à la production sont rejetées à l’extérieur des
ateliers, dans la tour, qui regroupe escaliers, vestiaires
et sanitaires. Cette architecture sans décor, pliée aux
exigences de la production, demeure l’une des premières
manifestations du fonctionnalisme en France.
Apogée et déclin
En 1923, les ateliers de la Manufacture française d’Œillets
métalliques sont transférés dans de nouveaux bâtiments
- aujourd’hui disparus - à l’angle de la rue Truillot. Dans
la halle libérée, United Shoe installe la Turner Tanning
Machinery Company, une filiale américaine fabriquant
des machines pour la tannerie. En 1935, les trois établissements couvrent alors 86 000 mètres carrés et
emploient près de 600 salariés.
des petites pièces pour l’électronique et les appareils
ménagers... et la célèbre cheville Molly, qui permet de
fixer des objets sur des parois creuses.
Fermeture et reconversion.
Les locaux accessibles par le 31 rue Raspail sont rachetés
en 1988 par un collectif qui y crée des ateliers d’artistes.
La partie connue aujourd’hui sous le nom de Manufacture
des Œillets est acquise en 1989 par un ancien architecte,
Eric Danel. Ce dernier y établit un lieu culturel pluridisciplinaire dont l’ouverture, en novembre 1995, est marquée par la reprise de la pièce de Bernard-Marie Koltès,
Dans la solitude des champs de coton, mise en scène par
Patrice Chéreau pour le théâtre de l’Odéon.
En 1996, la halle, le bâtiment américain et la maison de
gardien sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des
monuments historiques. Jacques Doillon et Raymond
Depardon travailleront aussi à la Manufacture des
Œillets, qui ferme ses portes au public en 2001. Depuis
cette date, le rez-de-chaussée et le 1er étage du bâtiment
américain abritent l’Ecole Professionnelle Supérieure
d’Arts graphiques et d’Architecture de la ville de Paris
(EPSAA) qui forme des graphistes et des assistants
d’architectes.
United Shoe a importé en France ses méthodes paternalistes éprouvées à Beverly : en 1930, l’abbé Garin,
chroniqueur local, note que les salariés de l’entreprise
« jouissent de notables avantages, grâce aux oeuvres
sociales que la société a créées pour eux : jardins ouvriers, mutualité, caisse de compensation, sursalaire familial
et enfin des retraites fort appréciables puisqu’elles sont
égales au salaire ». Des grèves y sont toutefois lancées
en 1934 et 1936.
Dans la nuit du 26 au 27 août 1944, la Manufacture est
touchée par les bombardements : une façade latérale de
la halle s’effondre. En mai 1968, la «MFOM» et l’usine
United sont occupées. Les années soixante et soixantedix voient aussi émerger des préoccupations environnementales : la densification du quartier conduit à l’arrêt
de certaines productions dangereuses, et des pétitions
de riverains dénoncent les émanations d’odeurs et de
fumées.
Sous l’égide des sociétés Emhart puis Black et Decker,
la MFOM poursuit quant à elle sa diversification dans
les années 1980 et 1990 : la société produit et diffuse des
rivets pour l’automobile, des cosses pour téléviseurs,
7
Visuels disponibles,
téléchargeables sur www.myra.fr
Mircea Cantor, Fishing Fly, 2011
Acier recyclé, acier inox, plexiglas, pvc, 202 x 405 x 340 cm
Coproduction Yvon Lambert / le Crédac © 2010 Mircea Cantor, courtesy Mircea Cantor et Yvon Lambert, Paris
Mircea Cantor, Rainbow, 2011
Panneaux de verre, empreintes digitales de l’artiste, encre de gravure, 250 x 500 cm
Production le Crédac © 2011 Mircea Cantor, courtesy Mircea Cantor, Yvon Lambert, Paris et Dvir Gallery, Tel Aviv
8
Visuels disponibles,
téléchargeables sur www.myra.fr
Mircea Cantor, Tracking Happiness, 2009
Super 16mm transféré sur HDCAM, 11’
Son : Adrian Gagiu
© 2009 Mircea Cantor, courtesy Mircea Cantor et Yvon Lambert Paris
Mircea Cantor, I decided not to save the world, 2011
Vidéo, 6 secondes en boucle
© 2011 Mircea Cantor, courtesy Mircea Cantor et Yvon Lambert Paris
9
Visuels disponibles,
téléchargeables sur www.myra.fr
Vue de la Manufacture des Œillets
© Photo : Ville d’Ivry-sur-seine
Vue de la Manufacture des Œillets
© Photo : Ville d’Ivry-sur-seine.
10
Rendez-vous !
Mard! est un cycle de conférences initié par le Crédac
et organisé en partenariat avec la Médiathèque d’Ivry
depuis 2007. Chaque année, Mard! propose cinq rencontres, cinq regards investis sur l’art contemporain
selon une approche particulière. Chaque nouvelle édition de Mard! met en perspective une question à la fois
artistique et sociétale.
Programme 2011-2012
« Tous les corps s’attirent »
Ce cycle propose d’explorer et de questionner les
forces et les mouvements qui s’exercent à l’intérieur
et autour de l’art contemporain, en écho à la loi de
l’attraction universelle de Newton. Entre simples interactions et fusions totales, ce programme invite ainsi
à redessiner les contours des œuvres, des artistes, de
leurs pratiques et de nos propres territoires.
Mardi 4 octobre 2011 à 19h
Œil de bœuf, anamorphoses et perspectives.
par Claire Moulène
Mardi 13 décembre 2011 à 19h
Pratiques scéniques et autres extensions des
approches du corps liées à la performance et la
danse.
par Patricia Brignone
Mardi 7 février 2012 à 19h
Des récits ordinaires
par Grégory Castéra
Mardi 3 avril 2012 à 19h
IT’S ALL FOLKLORE! - Portrait de l’artiste en
folkloriste
par Jean-Marie Gallais
Mardi 5 juin 2012 à 19h
Carte blanche à Arnaud Labelle-Rojoux
-Samedi 17 et Dimanche 18 septembre à 15h et 17h
Journées du patrimoine
Visites commentées de l’exposition More Cheeks Than
Slaps de Mircea Cantor
Entrée libre
-Samedi 1er octobre
Nuit blanche
Razvan Metea, Concerto pour orchestre de chambre
(compilations).
Pour Nuit Blanche, Mircea Cantor invite le compositeur
Razvan Metea pour une série de mini-concerts dans les
salles de son exposition More Cheeks Than Slaps.
Représentations toutes les heures à partir de 19h : 19h, 20h, 21h, 22h
Durée : 10 à 15 mn
Dernière représentation à 23h
Entrée libre
-Jeudi 13 octobre de 12h à 14h
Jean-Luc Moulène, Fénautrigues
Rencontre avec Jean-Luc Moulène à l’occasion de la
publication de son ouvrage Fénautrigues, en collaboration avec Marc Touitou, commande publique artistique
du Ministère de la Culture et de la Communication.
Entrée libre
-Samedi 3 décembre
TRAM Hospitalités
Tangente sud
Parcours en bus entre le Crédac et la Maréchalerie,
Versailles
Les équipes du Crédac et de la Maréchalerie vous
accueillent pour une visite privilégiée de leurs expositions et de leurs sites, marqués chacun par un contexte
historique contrasté, commentée par un architecte. Le
parcours entre les deux lieux, ponctué par un piquenique, sera l’occasion d’enrichir ces visites en vous faisant découvrir la genèse des deux expositions.
Les conférences ont lieu à la Médiathèque d’Ivry – Auditorium Antonin Artaud
Participation : 6 €
152, avenue Danielle Casanova
Réservations et renseignements auprès de TRAM :
M° ligne 7, Mairie d’Ivry ( à 50m du Métro)
[email protected] / 01 53 34 64 15
Durée 1h30 - Entrée libre dans la limite des places disponibles
Les soirs de Mard!, les expositions au Crédac
sont ouvertes jusqu’à 18h45.
11

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