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le Crédac — Dossier de presse le Crédac — Déménage ! Ouverture du Centre d’art contemporain d’Ivry à la Manufacture des Œillets… Vernissage de l’exposition de Mircea Cantor — More Cheeks Than Slaps — Jeudi 15 septembre de 17h à 21h. Exposition du vendredi 16 septembre au dimanche 18 décembre 2011 le Crédac — Nouvelle adresse : Centre d’art contemporain d’Ivry - le Crédac La Manufacture des Œillets 25-29 rue Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine informations : + 33 (0) 1 49 60 25 06 email : [email protected] www.credac.fr Contact Presse — Magda Kachouche en collaboration avec Yannick Dufour et Rémi Fort Agence MYRA (www.myra.fr) 10 passage du chantier, 75012 Paris 01 40 33 79 13/ 06 84 45 47 63 [email protected] cette exposition bénéficie du soutien de la galerie Yvon Lambert, Paris et de la Fondation d’entreprise Ricard Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 14h à 18h, le week-end de 14h à 19h et sur rendez-vous, “entrée libre” M° ligne 7, Mairie d’Ivry / (à 20 mn de Châtelet / 200 m du Métro) Membre des réseaux Tram et DCA, le Crédac reçoit le soutien de la Ville d’Ivry-sur-Seine, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France (Ministère de la Culture et de la Communication), du Conseil Général du Val-de-Marne et du Conseil Régional d’Île-de-France. 1 le Crédac — Dossier de presse Sommaire — P.3 : Éditos par Olivier Beaubillard, Maire-adjoint d’Ivry-sur-Seine, chargé de la Culture et par Patrick Raynaud, Président du Crédac P.4 : Mircea Cantor, More Cheeks Than Slaps par Claire Le Restif P.5 : Biographie de Mircea Cantor P.6 : le Crédac à la Manufacture des Œillets P.8 : Visuels disponibles Téléchargeables sur www.myra.fr 2 Éditos — Réactivité, opportunité, une grande chance certainement, née de la volonté que l’art vive et se développe à Ivry. Le Crédac, centre d’art d’Ivry-sur-Seine avait vu le jour en 1987 dans le Centre Jeanne Hachette, dans des locaux initialement destinés au cinéma, il se déploie aujourd’hui à la Manufacture des Œillets. Ce remarquable édifice, emblématique de l’activité industrielle d’Ivry lors du siècle dernier, acquis par la ville en 2010, va devenir très vite un espace culturel public. Dès le 15 septembre, au troisième étage du bâtiment dit américain, Mircea Cantor, artiste et citoyen du monde, propose ses œuvres principalement produites pour cette exposition. Puis en 2014, la grande halle de la Manufacture accueillera le Centre Dramatique National du Val-de-Marne, que la compagnie du Théâtre des Quartiers d’Ivry, dirigée par Elisabeth Chailloux et Adel Hakim, préfigure depuis de longues années. Miraculeuse opportunité, que Mircea Cantor nous ouvre le chemin de cette nouvelle aventure, est gage pour tous, de notre indéfectible optimisme. Olivier Beaubillard Maire-adjoint d’Ivry-sur-Seine, chargé de la Culture Un nouveau lieu lieu d’art identifié grâce à son architecture c’est bien le nôtre. Peut-être trop ? En effet, son cahier des charges, certes passionnant, n’en demeurait pas moins extrêmement contraignant, entraînant des difficultés, voire des impossibilités d’installation de certaines pièces, de certains projets, et induisait un certain type d’expositions. L’équipe presque entièrement renouvelée du Crédac aspirait à expérimenter de nouvelles possibilités, d’autres types de monstrations, se frotter à la lumière du jour, aux espaces orthogonaux, à une plus grande liberté en somme. Nous sommes très reconnaissants à la Municipalité d’Ivry de nous en donner l’occasion aujourd’hui, en mettant à notre disposition le troisième étage du « bâtiment américain » de La Manufacture des Œillets, destinée par ailleurs à accueillir le futur Centre Dramatique National du Val-de-Marne. Un tel effort en faveur de la culture, dans les années que nous traversons, n’a guère d’équivalent, et je remercie d’autant plus Pierre Gosnat, Député-maire d’Ivry, pour ce geste hautement symbolique, ainsi bien sûr que nos fidèles administrateurs et adhérents qui participent activement à la vie du centre. Le bâtiment que nous investissons aujourd’hui est représentatif de l’architecture industrielle rationnelle du premier tiers de 20ème siècle. C’est presque l’exact inverse de celui qui nous abritait jusqu’ici, mais sa qualité en est tout aussi remarquable : la beauté de ses volumes et la luminosité de ses espaces, que les visiteurs pourront apprécier, leur permettra en outre de découvrir, depuis les magnifiques verrières des salles, la ville d’Ivry et son skyline en devenir. Cette « architecture américaine » donne d’ailleurs un certain cachet d’outre-atlantique à ce lieu dominant la ville, rappelant, toutes proportions gardées, PS1 à New York ou les immeubles de galeries en Amérique du Nord. D’autres systèmes de référence, d’autres pistes à suivre pour les artistes, d’autres paris à relever vont donc se mettre en place, et permettre à sa directrice Claire Le Restif, très efficacement aidée par son équipe, de développer sa programmation vers de nouveaux horizons, tout en conservant la logique, la sensibilité, la tenue et la pédagogie auxquelles elle nous a habitués. Patrick Raynaud Président du Crédac Nous avons tous aimé les profondeurs du Crédac, ses escaliers, ses sols pentus (sûrement le seul centre d’art au monde à en posséder), son lien avec le cinéma et la projection, que l’architecture indiquait partout : enveloppe de cinémas jamais installés, petites salles, grande salle, cabine de projection… Beaucoup d’artistes jouèrent avec cette référence (moi en mon temps…) comme ils jouèrent avec l’architecture de Jean Renaudie, sa topographie, sa végétalisation et sa générosité visionnaires. S’il fut un 3 Mircea Cantor — More Cheeks Than Slaps Du 16 septembre au 18 décembre 2011 — Vernissage Jeudi 15 septembre de 17h à 21h — Visite presse à 17h en présence de Mircea Cantor et Claire Le Restif, commissaire de l’exposition. ( Première exposition personnelle de Mircea Cantor dans une institution francilienne ) La fin de la transparence en art joue à plein dans l’œuvre de Mircea Cantor. Œuvre mystérieuse, aux multiples ramifications, elle plaide comme le dit son auteur pour « la nécessité d’incertitude ». Une œuvre qui va à contre-courant du besoin impératif actuel de tout connaître et de tout prédire. Sensible au contexte général dans lequel nous évoluons et dans lequel s’inscrit son travail, Cantor produit des œuvres qui semblent construites sur trois piliers : éthique, esthétisme et mysticisme. Il s’attache à découvrir le sens des choses, leur origine, voire leur tradition. Non par nostalgie ou par goût du folklore, mais pour tester comment différents champs du savoir et de la connaissance peuvent faire sens dans le monde contemporain. Le sept, chiffre sacré (comme les sept jours de la création du monde, les sept notes de musique, les sept arts…) est omniprésent dans le travail de Mircea Cantor. Seven Future Gifts (2008) était ainsi composée de sept éléments en béton de différentes tailles représentant des paquets cadeaux vides. C’est aussi le nombre d’oeuvres présentées dans l’exposition. Ce chiffre est présent dans l’œuvre Rainbow (2011). Il s’agit d’une sculpture fixée au sol, constituée de panneaux de verre sur lesquels Mircea Cantor dessine un arc-en-ciel aux sept couleurs fondamentales. Ce motif, réalisé avec ses propres empreintes digitales, en trempant son index dans sept encres différentes, dessine le motif du fil de fer barbelé. A travers cette sculpture transparente, à la fois fragile et solide, il est à nouveau question d’identité et de singularité. Mircea Cantor associe ici deux motifs opposés l’un à l’autre. L’arc-en-ciel, figure de paix et d’alliance entre terre et ciel ; et le dessin d’une clôture, symbole de territoire interdit. L’arc-en-ciel, phénomène optique et météorologique qui rend visible le spectre continu de la lumière du ciel quand le soleil brille pendant la pluie, est une figuration du visible et de l’invisible, deux sujets au centre du travail de Cantor. La manufacture des Œillets est un écrin idéal pour cette œuvre qui, placée en diagonale dans une de ses salles baignée de lumière, entame un dialogue avec ce lieu de la transparence. Le regard et le corps du spectateur, qui peut déambuler autour d’elle, peut à la fois se focaliser sur le détail de l’empreinte, ou bien encore le motif de l’arcen-ciel, ou encore traverser l’œuvre pour poursuivre sa trajectoire au loin dans le paysage. More Cheeks Than Slaps (“Plus de joues, moins de mains”) titre choisi par Mircea Cantor pour son exposition, évoque directement la sentence de l’Evangile « tu ne rendras pas le mal par le mal... mais tu tendras la joue gauche », est aussi celui d’une des œuvres de l’exposition. Ces mots sont écrits à l’envers par l’artiste, traduits formellement en néon et lisibles grâce à leurs reflets dans un miroir. Cette installation forme un passage qui relie la salle où sont installés Rainbow et Butterfly and Colntrail (“Papillon et traînée d’avion”, 2011), et celle où se poursuit l’exposition, par la projection de Tracking Happiness (que l’on peut traduire par “Traquer le bonheur”), vidéo de 2009 accompagnée d’une musique de Adrian Gagiu. Ce film met en scène de manière quasi mystique un groupe de sept femmes. Telles des anges vêtues de blanc, elles se promènent en file indienne puis forment un cercle, pieds nus sur du sable fin, un balai à la main. Chacune des traces qu’elles laissent est balayée par la personne qui suit. Véritable image de paix, la scène se répète, à l’infini, comme un mantra. Dans la grande salle, Mircea Cantor exprime une toute autre position à travers Fishing Fly (2011), une sculpture reproduisant une sorte d’avion fabriqué à partir de barils de pétrole récupérés. Equipé d’un hameçon doré accroché sous la carlingue, il rappelle l’esthétique des jouets fabriqués en Asie et en Afrique à partir de cannettes. Cet objet évoque à la fois un avion de chasse et un leurre de pêche. Symbole de vitesse, de puissance et de conflit, le véhicule est ici échoué, en déséquilibre sur une roue. Accrochée au mur de la même salle, Mircea Cantor a réuni et encadré sa collection de 69 petites vignettes illustrées (Fishing Flies, 2011). De son enfance, l’artiste a conservé la collection quasi complète des images offertes avec les chewing-gums. Ce sont toutes des images d’avions… de guerre. Sur chacune d’entre elles, l’artiste a dessiné un hameçon à la feuille d’or, comme un enlumineur. Depuis les origines de son travail, Mircea Cantor tente de se faire comprendre dans un langage qui peut toucher le plus largement possible : « aujourd’hui, l’essentiel n’est pas de parler global, en jouant la carte des 4 Multinationales, mais de parler universel, ce qui est le contraire du global. C’est ce que la globalisation anéantit »… Parfaitement ancrée dans son époque, l’œuvre de Mircea Cantor contient un mélange subtil de quête du bonheur, de désir utopique d’une nouvelle époque et de réalisme parfois découragé. C’est le cas de I Decided not to Save the World (2011), une vidéo d’à peine une minute où un petit garçon dit de manière angélique, franche et rieuse qu’il a décidé de ne pas sauver le monde. Comme chacun sait, les enfants disent la vérité. Ce qui est une belle manière de ne pas faire des promesses qui ressemblent à des mensonges ! (sélection) : Claire Le Restif 2007 Brave New Worlds, Walker Art Center, Minneapolis Airs de Paris, Centre Pompidou, Paris Power Play, Artpace, San Antonio, USA Commissaire de l’exposition Biographie Mircea Cantor Né en 1977 en Roumanie Mircea Cantor est représenté par Yvon Lambert, Paris, Dvir Gallery, Tel Aviv et Magazzino, Rome Expositions personnelles (sélection) : 2010 Heilige Blumen, Kunsthalle Nuremberg Shooting, Dvir Gallery, Tel Aviv Wise as Serpents and Innocents as Doves, Museum Abteiberg, Monchengladbach 2009 Tracking Happiness, Kunsthaus Zurich, Zurich Preventative Kiss for Suspicious War, Johnen Galerie, Berlin White Sugar for Black Days, Galerie Yvon Lambert, Paris The Need for Uncertainty, Camden Arts Centre, Londres 2010 Over the Counter, Mucsarnok Kunsthalle, Budapest Art for the World, World Expo Shanghai Promesses du passé, Centre Pompidou, Paris 2009 Universal Code, Power Plant, Toronto Barock, MADRE, Napoli 2008 28ème Biennale de São Paulo 2006 4ème Biennale d’art contemporain, Berlin Biennale Internationale d’art contemporain, Séville 2005 Irreducible, Contemporary Short Form Video 1995–2005, CCA Wattis, San Francisco 2004 Quick-sand, De Appel, Amsterdam 2003 50ème Biennale de Venise - section clandestine Prix et nominations : Prix Paul Ricard S.A., Paris 2004 Nomination à Artes Mundi Prize 3rd edition, Pays de Galles, 2008 Zece pentru Romania Award by Realiatea TV, 2010 Nomination au prix Marcel Duchamp 2011 2008 Seven Future Gifts, Mucsarnok Kunsthalle, Budapest The Need for Uncertainty, Modern Art Oxford ; Bristol Arnolfini 2007 Ciel Variable, FRAC Champagne-Ardenne, Reims 2006 The Title Is the Last Thing, Philadelphia Museum of Art Born to be Burnt, Gamec, Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea di Bergamo 2005 Deeparture, Galerie Yvon Lambert, New York Expositions Collectives 5 le Crédac — à la Manufacture des Œillets De par sa qualité patrimoniale, la Manufacture contribue à la diversité architecturale d’Ivry et méritait à ce titre une accessibilité permanente. Implanter le centre d’art contemporain d’Ivry-le Crédac au dernier niveau du bâtiment américain est l’occasion d’élargissements démultipliés. Entièrement vitrée, la Manufacture décloisonne l’intérieur et l’extérieur, établissant une sorte de continuum entre la ville et le lieu d’exposition. Le Crédac a été créé en 1987 et implanté dans les fondations du désormais célèbre centre Jeanne Hachette construit par l’architecte Jean Renaudie au début des années 1970. Le Crédac passe aujourd’hui d’une situation « underground » à un lieu de lumière. Pour les passionnés d’architecture et d’art contemporain, peut-être en route vers le MAC/VAL, la visite du Crédac est l’occasion d’une expérience double : l’appréhension du bâtiment, et sa mise en perspective par l’art contemporain. Enfin, et surtout, par l’invitation d’artistes – émergents ou confirmés, français ou étrangers – à intervenir dans cet espace (450 m2 dédiés aux expositions), la Manufacture est rendue à son activité initiale d’atelier de production : ateliers de création, de mûrissement et de production pour les artistes ; ateliers de pratiques artistiques, d’expérimentation et de médiation pour les différents publics ; ateliers de discussion et de réflexion lors de workshops, de rencontres et de débats. Nombreux sont aujourd’hui les artistes pour qui la force historique ou plastique du lieu d’exposition, la mémoire d’un territoire, sont déterminantes. Les œuvres agissent alors comme des interrogations ouvertes qui sondent la résonance du lieu et en relancent l’énigme. Quelques chiffres Histoire du bâtiment et intérêt patrimonial : la Daylight Factory Le bâtiment de briques rouges construit en 1913 sur le modèle américain de la Daylight Factory, en verre et en acier, résonne comme le signal fort d’un projet déterminé : celui d’apporter aux ouvriers l’air et la lumière nécessaires à leur santé et à leur efficacité. Sévère et audacieux, l’édifice élevé sur quatre niveaux entièrement libres et vitrés, témoigne aussi d’ambitions « avant-gardistes » : abandonner une architecture industrielle dictée par le régionalisme et l’économie, au profit d’une construction plus internationale, aux formes claires et modernes évocatrices de l’école de Chicago et du Bauhaus. De la Maison Bac à la Manufacture des Œillets Derrière son nom usuel, La Manufacture des Œillets cache une généalogie complexe, à l’origine de laquelle se trouve la figure de Guillaume Bac (1809-1884), ouvrier qui fonde en 1836 un atelier de fabrication de porteplumes, de plumes et d’encriers à Paris. Vers 1856, la famille Bac s’établit à Ivry ; la fabrique demeure, elle, à Paris. En 1890, son fils Charles Bac lance la construction de la manufacture d’Ivry. De cette époque datent notamment la grande halle et le pavillon du gardien. La halle, en briques et meulière, est supportée par une charpente métallique de longue portée. Son entrée est surmontée d’un fronton sculpté pourvu d’une horloge. En 1895, l’usine emploie 245 salariés et produit porte-plumes et œillets métalliques. Que sont les œillets ? Ce sont des anneaux métalliques destinés à consolider les trous pratiqués, dans une étoffe ou du cuir, pour y faire passer un lacet, un cordage. Les modèles produits par la manufacture d’Ivry ont été utilisés pour la confection de corsets, de chaussures, d’étiquettes, de bâches et d’équipements militaires et industriels. Superficie du site : 8071 m2 La grande halle : 2733 m2 Le bâtiment américain : 4984 m2 En 1899, la Maison Bac fusionne avec la Compagnie française, une société qui fabrique des plumes métalliques à Boulogne-sur-Mer. Le Crédac : Espaces d’exposition : 450 m2 Atelier de production : 100 m2 Atelier médiation et pratiques artistiques : 85 m2 Cellule d’expérimentation (workshops, rencontres et débats) : 80 m2 En 1904, la production des porte-plumes est transférée à Boulogne : seule la production d’œillets demeure à l’usine d’Ivry qui prend alors définitivement le nom de Manufacture Française d’Œillets Métalliques. Elle dispose, à cette époque, d’un outillage considérable, notamment 57 presses verticales et 35 presses à balancier pour emboutir et découper les oeillets. 6 Une usine américaine En 1905, la Manufacture des Œillets devient une filiale d’United Shoe, multinationale américaine fabriquant des machines pour l’industrie de la chaussure. L’agrandissement de l’usine d’Ivry s’impose rapidement, le bâtiment ne répondant plus aux standards de production modernes. Le projet est confié à l’ingénieur Paul Sée. Le chantier lancé en 1913 concerne la tour surplombant la cour et les six premières travées du bâtiment dit « américain ». Ce bâtiment sera étendu jusqu’à la rue Raspail en 1924. Il s’apparente à l’usine-mère d’United Shoe à Beverly (Etats-Unis, 1902-1906) et à sa filiale canadienne (Montréal, 1911) : les ateliers sont répartis sur quatre étages en plancher libre, et les façades sont presque intégralement vitrées. Toutefois, à la différence de l’usine de Beverly, en béton armé, l’usine d’Ivry a une ossature métallique avec remplissage de briques. Les fonctions non liées à la production sont rejetées à l’extérieur des ateliers, dans la tour, qui regroupe escaliers, vestiaires et sanitaires. Cette architecture sans décor, pliée aux exigences de la production, demeure l’une des premières manifestations du fonctionnalisme en France. Apogée et déclin En 1923, les ateliers de la Manufacture française d’Œillets métalliques sont transférés dans de nouveaux bâtiments - aujourd’hui disparus - à l’angle de la rue Truillot. Dans la halle libérée, United Shoe installe la Turner Tanning Machinery Company, une filiale américaine fabriquant des machines pour la tannerie. En 1935, les trois établissements couvrent alors 86 000 mètres carrés et emploient près de 600 salariés. des petites pièces pour l’électronique et les appareils ménagers... et la célèbre cheville Molly, qui permet de fixer des objets sur des parois creuses. Fermeture et reconversion. Les locaux accessibles par le 31 rue Raspail sont rachetés en 1988 par un collectif qui y crée des ateliers d’artistes. La partie connue aujourd’hui sous le nom de Manufacture des Œillets est acquise en 1989 par un ancien architecte, Eric Danel. Ce dernier y établit un lieu culturel pluridisciplinaire dont l’ouverture, en novembre 1995, est marquée par la reprise de la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton, mise en scène par Patrice Chéreau pour le théâtre de l’Odéon. En 1996, la halle, le bâtiment américain et la maison de gardien sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Jacques Doillon et Raymond Depardon travailleront aussi à la Manufacture des Œillets, qui ferme ses portes au public en 2001. Depuis cette date, le rez-de-chaussée et le 1er étage du bâtiment américain abritent l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Arts graphiques et d’Architecture de la ville de Paris (EPSAA) qui forme des graphistes et des assistants d’architectes. United Shoe a importé en France ses méthodes paternalistes éprouvées à Beverly : en 1930, l’abbé Garin, chroniqueur local, note que les salariés de l’entreprise « jouissent de notables avantages, grâce aux oeuvres sociales que la société a créées pour eux : jardins ouvriers, mutualité, caisse de compensation, sursalaire familial et enfin des retraites fort appréciables puisqu’elles sont égales au salaire ». Des grèves y sont toutefois lancées en 1934 et 1936. Dans la nuit du 26 au 27 août 1944, la Manufacture est touchée par les bombardements : une façade latérale de la halle s’effondre. En mai 1968, la «MFOM» et l’usine United sont occupées. Les années soixante et soixantedix voient aussi émerger des préoccupations environnementales : la densification du quartier conduit à l’arrêt de certaines productions dangereuses, et des pétitions de riverains dénoncent les émanations d’odeurs et de fumées. Sous l’égide des sociétés Emhart puis Black et Decker, la MFOM poursuit quant à elle sa diversification dans les années 1980 et 1990 : la société produit et diffuse des rivets pour l’automobile, des cosses pour téléviseurs, 7 Visuels disponibles, téléchargeables sur www.myra.fr Mircea Cantor, Fishing Fly, 2011 Acier recyclé, acier inox, plexiglas, pvc, 202 x 405 x 340 cm Coproduction Yvon Lambert / le Crédac © 2010 Mircea Cantor, courtesy Mircea Cantor et Yvon Lambert, Paris Mircea Cantor, Rainbow, 2011 Panneaux de verre, empreintes digitales de l’artiste, encre de gravure, 250 x 500 cm Production le Crédac © 2011 Mircea Cantor, courtesy Mircea Cantor, Yvon Lambert, Paris et Dvir Gallery, Tel Aviv 8 Visuels disponibles, téléchargeables sur www.myra.fr Mircea Cantor, Tracking Happiness, 2009 Super 16mm transféré sur HDCAM, 11’ Son : Adrian Gagiu © 2009 Mircea Cantor, courtesy Mircea Cantor et Yvon Lambert Paris Mircea Cantor, I decided not to save the world, 2011 Vidéo, 6 secondes en boucle © 2011 Mircea Cantor, courtesy Mircea Cantor et Yvon Lambert Paris 9 Visuels disponibles, téléchargeables sur www.myra.fr Vue de la Manufacture des Œillets © Photo : Ville d’Ivry-sur-seine Vue de la Manufacture des Œillets © Photo : Ville d’Ivry-sur-seine. 10 Rendez-vous ! Mard! est un cycle de conférences initié par le Crédac et organisé en partenariat avec la Médiathèque d’Ivry depuis 2007. Chaque année, Mard! propose cinq rencontres, cinq regards investis sur l’art contemporain selon une approche particulière. Chaque nouvelle édition de Mard! met en perspective une question à la fois artistique et sociétale. Programme 2011-2012 « Tous les corps s’attirent » Ce cycle propose d’explorer et de questionner les forces et les mouvements qui s’exercent à l’intérieur et autour de l’art contemporain, en écho à la loi de l’attraction universelle de Newton. Entre simples interactions et fusions totales, ce programme invite ainsi à redessiner les contours des œuvres, des artistes, de leurs pratiques et de nos propres territoires. Mardi 4 octobre 2011 à 19h Œil de bœuf, anamorphoses et perspectives. par Claire Moulène Mardi 13 décembre 2011 à 19h Pratiques scéniques et autres extensions des approches du corps liées à la performance et la danse. par Patricia Brignone Mardi 7 février 2012 à 19h Des récits ordinaires par Grégory Castéra Mardi 3 avril 2012 à 19h IT’S ALL FOLKLORE! - Portrait de l’artiste en folkloriste par Jean-Marie Gallais Mardi 5 juin 2012 à 19h Carte blanche à Arnaud Labelle-Rojoux -Samedi 17 et Dimanche 18 septembre à 15h et 17h Journées du patrimoine Visites commentées de l’exposition More Cheeks Than Slaps de Mircea Cantor Entrée libre -Samedi 1er octobre Nuit blanche Razvan Metea, Concerto pour orchestre de chambre (compilations). Pour Nuit Blanche, Mircea Cantor invite le compositeur Razvan Metea pour une série de mini-concerts dans les salles de son exposition More Cheeks Than Slaps. Représentations toutes les heures à partir de 19h : 19h, 20h, 21h, 22h Durée : 10 à 15 mn Dernière représentation à 23h Entrée libre -Jeudi 13 octobre de 12h à 14h Jean-Luc Moulène, Fénautrigues Rencontre avec Jean-Luc Moulène à l’occasion de la publication de son ouvrage Fénautrigues, en collaboration avec Marc Touitou, commande publique artistique du Ministère de la Culture et de la Communication. Entrée libre -Samedi 3 décembre TRAM Hospitalités Tangente sud Parcours en bus entre le Crédac et la Maréchalerie, Versailles Les équipes du Crédac et de la Maréchalerie vous accueillent pour une visite privilégiée de leurs expositions et de leurs sites, marqués chacun par un contexte historique contrasté, commentée par un architecte. Le parcours entre les deux lieux, ponctué par un piquenique, sera l’occasion d’enrichir ces visites en vous faisant découvrir la genèse des deux expositions. Les conférences ont lieu à la Médiathèque d’Ivry – Auditorium Antonin Artaud Participation : 6 € 152, avenue Danielle Casanova Réservations et renseignements auprès de TRAM : M° ligne 7, Mairie d’Ivry ( à 50m du Métro) [email protected] / 01 53 34 64 15 Durée 1h30 - Entrée libre dans la limite des places disponibles Les soirs de Mard!, les expositions au Crédac sont ouvertes jusqu’à 18h45. 11
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