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Nouvel An : les forces de l'ordre réduites au silence CHALONS-EN-CHAMPAGNE (Marne). Les deux nuits du week-end ont été très calmes. Dans le cas contraire, les Châlonnais auraient-ils eu connaissance des événements ? «Nous avons reçu la consigne de ne rien vous dire. » Ce type de confidence reste rarissime à Châlons. Hier matin, le mille-feuilles des hiérarchies policières semblait bel et bien verrouillé par le ministère de l'Intérieur. Idem en zone gendarmerie. Le mot d'ordre était simple : ne pas communiquer le bilan de la Saint-Sylvestre aux journalistes. Il ne devait rien se passer dans l'arrondissement au cours du week-end, à l'occasion du Nouvel An. Il ne s'est donc officiellement rien passé. Le procédé pourra laisser songeur. « Le ministère de l'Intérieur a indiqué qu'il prenait en charge la communication, au niveau national, indique poliment la préfecture de la Marne, l'an dernier il en a déjà été ainsi. » Seuls les services de la Justice ont assuré n'avoir reçu aucune consigne explicite. Le parquet, il est vrai, ne dépend pas de la place Beauvau. Un scooter brûlé Dans cette étonnante démonstration de contrôle de la chaîne hiérarchique, le cabinet de Claude Guéant n'a pas fait preuve d'une discrétion particulière. Il n'a jamais fait mystère de sa volonté d'imposer le silence. L’union a donc contacté les syndicats présents à l'hôtel de police de Châlons, et d'autres sources. Or il s'avère, après vérifications, que la ville a connu un calme olympien… Un policier mentionne l'incendie d'un scooter dans le quartier Schmit, et une bagarre sans gravité sur le parking de l'Alegra, la célèbre discothèque de la région. L'échauffourée était terminée avant l'arrivée de la police. Autrement dit, la routine pour les forces de l'ordre. Aucune interpellation, aucun feu de voiture, rien. Le muselage des différentes instances étatiques (préfecture, commissariat, centres de secours, compagnie de gendarmerie...) n'en paraît que plus incongru. « Il y avait pas mal de collègues en renfort dès samedi, souligne Laurent Fournet, du syndicat Alliance, pour nous c'est la preuve du bien-fondé d'une vieille revendication, toujours d'actualité : plus de policiers sur le terrain égal moins d'insécurité. » De 14 à 22 heures, samedi, cinq à six policiers auraient été ajoutés au dispositif habituel, pour patrouiller en ville. […] Ces organisations déplorent régulièrement l'insuffisance des effectifs et des moyens qui leur sont alloués. Environ 120 personnes travaillent à l'hôtel de police de Châlons, agents administratifs compris. Une question s'impose inévitablement à l'occasion du prochain Nouvel An : en cas d'événement plus grave, si un tel dispositif de contrôle est maintenu, le ministère de l'Intérieur tiendra-t-il sa promesse d'en communiquer lui-même la teneur ?