La Voix- Article du 23 septembre 2011

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La Voix- Article du 23 septembre 2011
CULTURE
vendredi 23 septembre 2011
L'œuvre de René Kartheiser au Cercle-Cité
Des cours de djembé à Mersch
Le Cercle-Cité de Luxembourg propose dans le cadre de ses séances de lecture une
séance en hommage à l'auteur luxembourgeois René Kartheiser. Elle sera animée
par Josiane Kartheiser, la fille de l'écrivain, et par Claude Mangen. L'encadrement
musical sera assuré par Frin Wolter. Le mardi 4 octobre à 18 h 30 au Cercle-Cité,
place d'Armes, Luxembourg-ville.
La Mierscher Kulturhaus organise à son tour des cours de djembé, cet instrument de
percussion africain composé d'un fût de bois en forme de calice sur lequel est montée
une peau de chèvre ou d'antilope. Les cours donnés par Danielle Gielen et Waly Ndiaye
s'adresseront tant aux adultes qu'aux enfants et auront lieu tout au long de l'année
scolaire. Informations et inscriptions sur www.kulturhaus.lu.
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Ils rêvaient d'un autre monde
Tournage du film «D'Symmetrie vum Päiperlek» de Paul Scheuer et Maisy Hausemer à Vianden
Le château de Vianden est le
théâtre ces jours-ci d'un
étrange tournoi d'échecs.
Paul Scheuer et Maisy Hausemer y ont planté leurs caméras pour le tournage du film
D'Symmetrie vum Päiperlek.
■ L'équipe de tournage s'affaire
dans la grande salle voûtée du
château de Vianden. Les figurants
et acteurs prennent place. Parmi
eux, la jeune championne
d'échecs Sophie (Marie Jung) et
son entraîneur Mett (Marc Olinger).
Paul Scheuer a les yeux rivés sur
la caméra, tandis que Maisy Hausemer semble surveiller l'action à
distance. Avec D'Symmetrie vum
Päiperlek, les deux réalisateurs retrouvent les plateaux de cinéma.
Leurs noms, à côté de celui de
Georges Fautsch, restent liés au
collectif AFO-Film qui dans les
années 70 et 80 signèrent quelques pépites du cinéma grand-ducal, Congé fir e Mord, Mumm Sweet
Mumm...
Aujourd'hui, Scheuer et Hausemer reviennent avec une comédie
certes familiale mais marquée
d'un «surréalisme à la luxembourgeoise», comme le signale Nicolas
Steil, le producteur d'Iris.
D'Symmetrie vum Päiperlek, c'est
l'histoire de l'écrivain Roger qui se
retrouve après un banal accident
de la vie à l'Age d'or, un centre de
réhabilitation pour personnes
âgées. Exaspéré par cette existence
forcée – il ne supporte personne,
sauf Sofia, une jeune infirmière –
Mett (Marc Olinger) félicite Sophie (Marie Jung), sa protégée et championne d'échecs
il va se créer une nouvelle vie, un
nouveau monde... entre réalité et
fiction, entre rêve et fantaisie. Il
deviendra Mett, l'entraîneur de
Sophie, l'infirmière désormais
championne du monde d'échecs
qui vient de battre Gregori, joueur
d'échecs de Syldavie.
Nicolas Steil avoue son coup de
cœur pour le scénario écrit par les
deux réalisateurs. «Une véritable
comédie d'un surréalisme à la
luxembourgeoise avec beaucoup
d'humour et fortement ancré
dans la réalité du pays.»
Les deux niveaux d'action du
film se déroulent non seulement
en parallèle mais finissent par se
mélanger. La vie de Roger et le
monde imaginaire de Mett ne
feront plus qu'un. «En fait, Mett
utilise les personnages qui entourent Roger pour leur donner une
nouvelle existence», explique
Marc Olinger. «Même si tout cela
peut sembler étrange, l'action re-
(Photo: Thierry Hick)
placée dans son contexte est tout
à fait compréhensible», note l'acteur qui pour une première fois se
voit offrir un rôle principal au
cinéma. «J'ai souvent tendance à
forcer sur l'expression de mon
personnage, comme cela est nécessaire au théâtre. Heureusement que Paul me surveille et me
guide», note Marc Olinger.
Pour Marie Jung ce film est
aussi une première. Alors qu'elle
n'a jamais vécu au Grand-Duché,
la fille d'André Jung se voit baignée dans une «réalité et une
mentalité
bien
luxembourgeoises». Un monde pourtant pas
si inconnu pour l'actrice.
Steve Karier, comme bon nombre d'acteurs du film, campe trois
personnages. D'abord médecin à
l'Age d'or, il sera ensuite le patron
de la société Quatel qui élabore
un ordinateur pour détrôner Sophie avant de devenir Kapo de la
Klefia, une étrange mafia qui sévit
dans l'univers du jeu d'échecs.
«Ce scénario mélange les genres,
les niveaux de lecture, les ambiances comiques et surréelles. Il
fallait oser. Le résultat final n'est
pas gagné. En attendant, sur le
plateau on s'éclate.»
Cette bonne ambiance est palpable dans la salle voûtée du château de Vianden. Sans heurts,
sans accrocs, les deux réalisateurs
font reprendre une des scènes
finales du film où Mett félicite sa
protégée.
Un film entièrement tourné au
Grand-Duché, avec des acteurs
luxembourgeois et une trame
«bien de chez nous»: Nicolas Steil
est bien conscient du risque mais
reste emballé par le projet de Paul
Scheuer et Maisy Hausemer
«deux réalisateurs qui ont toujours cette même envie de jouer»,
note le producteur en se remémorant une vérité de Paul Scheuer:
«Quand on ne joue plus, les jeux
sont faits.»
D'Symmetrie vum Päiperlek devrait sortir sur nos écrans au printemps 2012.
■ Thierry Hick
Michael Stipe, Peter Buck et Mike Mills de R.E.M. se séparent
«Cela a été extraordinaire»
Carte postale
de R.E.M.
«Si le slogan du Luxembourg
n'est pas Europe's Unexpected
Surprise, il devrait l'être. Nous
y avons passé un séjour agréable et le pays est exactement
comme le prédit sa géographie: un peu d'Allemagne,
beaucoup de France et un peu
de Belgique. Qui savait qu'il
avait sa propre langue (...) et
qu'il est à l'origine du Benelux
qui a engendré le marché
commun? Pas moi! Cet endroit est fascinant et nous
avons trouvé la ville très amusante.»
Message posté par Michael Stipe
sur le site Internet du groupe après
son passage à la Rockhal il y a trois
ans
Everybody hurts. Le trio fondateur de R.E.M. a décidé de
mettre fin au groupe après
30 ans de présence dans les
cœurs, les charts et les oreilles. La nouvelle est tombée
mercredi soir sur le site Internet du groupe et a aussitôt fait le tour de la planète.
Plutôt lourd à digérer sur le
moment.
■ Journal de 21 heures sur Classic
21 mercredi soir. Les titres: Troy
Davis n'est pas près de sortir du
couloir de la mort et R.E.M. se
sépare. Il y a des soirs comme
ça...
Ironie du sort, le groupe a toujours milité en faveur de Troy
Davis.
«Cela n'a pas été une décision
facile. Mais tout a une fin», reconnaît Michael Stipe sur la homepage de R.E.M. «Cela a été
extraordinaire.»
Derrière cette rupture aucune
mésentente, comme ce fut le cas
pour les frères Gallagher d'Oasis
Michael Stipe, il y a trois ans à la Rockhal
(Photo: Serge Waldbillig)
– autre groupe qui a réveillé nos
adolescences. Juste la sensation
d'être arrivé au bout du chemin
après Collapse into now, le vrai
«dernier» album sorti en mars.
«Durant notre dernière tournée (...) et en travaillant à notre
rétrospective, nous nous som-
mes demandé what next?», indique le bassiste Mike Mills, «ce
travail qui consistait à traverser
trois décennies de souvenirs et
de titres a été un voyage éprouvant. Il nous a semblé que ces
chansons tiraient une ligne naturelle sous nos 31 ans de collabo-
ration.» Une collaboration qui
débuta dans l'Etat de Géorgie –
soit dit en passant Etat où a
grandi et où est décédé Troy
Davis – par le titre Radio Free
Europe en 1981. Quinze albums
suivront dont Out of time en 1991
et Automatic for the people en
1992 qui permettent au groupe
d'atteindre la renommée mondiale avec les titres Losing my
religion, Drive, Man on the moon et
Everybody Hurts.
De dignes successeurs à Murmur, le premier album du groupe
– underground à l'époque –, désigné par Rolling Stone comme le
meilleur album de 1983 devant
Thriller de Michael Jackson.
R.E.M. n'est ni le seul, ni le
dernier groupe de l'histoire du
rock à se séparer. Heureusement,
lors de leur carrière ils ont laissé
aux fans de bons souvenirs – du
texte de What's the frequency Kenneth? griffonné dans le cahier de
textes au concert de septembre
2008 à la Rockhal – et quelques
pépites à fredonner pour la
route.
■ Sophie Kieffer

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