Messe célébrée en l`église de MERCEUIL ACCUEIL
Transcription
Messe célébrée en l`église de MERCEUIL ACCUEIL
pour le 30 ème Messe célébrée en l’église de MERCEUIL anniversaire de l’accident des autocars de Crépy-en-Valois et des autres véhicules sur l’autoroute près de Beaune. Que le Dieu de l’espérance … ACCUEIL Le Père Vincent Sauer, vicaire à Beaune et desservant habituel de ce village de Merceuil, et moi-même, le père Bernard Card, curé de la paroisse de Beaune, nous vous accueillons avec toute la compassion de nos cœurs de prêtres. Notre première pensée va vers vous, familles des victimes. Vous avez la toute première place dans cette cérémonie du souvenir. C’est pour vous et autour de vous que nous sommes rassemblés. Bien sûr, nous accueillons aussi de grand cœur toutes les personnalités ici présentes : représentants de l’état et du gouvernement, élus de Crépy–en–Valois et d’ici, représentants des services d’ordre, de sécurité, de secours, de la société de l’autoroute. Bienvenus aussi à vous les habitants et les paroissiens de ce secteur, et à vous tous qui avez voulu prendre part à ce recueillement. Trente ans déjà. Et il semble que c’était hier. Je me souviens personnellement. J’étais alors tout jeune vicaire à Beaune. Le temps passe. La douleur demeure … et le combat pour vivre encore et pour espérer. Cette liturgie veut être un moment de solidarité avec vous tous que ce drame effroyable a frappés de plein fouet, un moment de communion dans le Seigneur, parce qu’il invite ceux qui peinent sous le poids de la vie à trouver en lui le réconfort. Et aussi un moment de communion et de prière avec nos chers disparus. Parce que, comme le dit Tal Schaller, « il y a les vivants de la terre et les vivants de l’Au-delà. Par le cœur, nous pouvons tous ensemble communier. » Ou encore parce que nous voulons croire avec cet auteur anonyme que « Les relations sont comme des rêves. Qu’elles meurent seulement le jour où on les abandonne. » Recueillons-nous dans cette espérance et prions. HOMELIE Les textes de la Parole de Dieu que nous venons d’entendre sont délibérément tournés vers l’espérance et vers la vie. Car lorsque nous sommes confrontés à la mort, même d’une façon aussi dramatique et qui engendre une blessure qui est et qui restera toujours ouverte, il y a une espérance à chercher, une espérance à trouver ensemble, un courage à vivre encore, à vivre avec ceux et pour ceux qui n’ont pas eu leur compte d’années. C’est encore un auteur anonyme qui dit : « Être fidèle à ceux qui sont morts, ce n'est pas s'enfermer dans la douleur. Être fidèle à ceux qui sont morts, c'est vivre comme ils auraient vécu. Et les faire vivre avec nous. Et transmettre leur visage, leur voix, leur message aux autres. A un fils, à un frère, ou à des inconnus, aux autres, quels qu'ils soient. Et la vie tronquée des disparus, alors, germera sans fin. » Vous n’avez pas attendu ce jour, chères familles, pour entrer dans cette espérance et ce courage. Mais le chemin n’est pas fini. Et nous voulons être encore à vos côtés aujourd’hui, vous accompagner durablement. La première lecture, le passage de l’Apocalypse de saint Jean nous annonce un ciel nouveau et une terre nouvelle, où la mort aura disparu. Ce monde nouveau n’est pas encore tout à fait là. Vous le savez plus que quiconque, vous dont la vie a été si durement confrontée à la loi de la fragilité humaine et de la mort. Et pourtant, depuis la résurrection de Jésus, nous les chrétiens, nous croyons que la victoire sur la mort est déjà là. Certes, nos vies sont encore sous la loi de la mort, mais par notre espérance, nous avons déjà l’immortalité. Et c’est bien cette victoire que nous venons aujourd’hui encore demander avec vous et pour vous. « Qu’elle nous donne de penser, avec Monseigneur Bougaud, « à la présence réelle et ininterrompue de nos morts chéris, d’avoir l'intuition claire, pénétrante que par la mort ils ne sont ni éteints, ni éloignés, ni même absents, mais vivants, près de nous; heureux, transfigurés, et n'ayant perdu dans ce changement glorieux ni une délicatesse de leur âme, ni une tendresse de leur cœur, ni une préférence de leur amour; ayant au contraire, dans ces profonds et doux sentiments, grandi de cent coudées. » Que cette pensée nourrisse notre communion avec nos chers disparus. Mais aussi que votre fidélité, que notre fidélité à leur égard se manifeste dans notre combat incessant à travailler à l’avènement d’un monde où la lutte pour la protection et le respect de la vie soit un des maître-mot de nos engagements et de nos vies. Vous avez déjà beaucoup fait pour cela, personnellement, en association, et en relation avec les services de l’Etat. Mais là encore, le combat continue. Puissions-nous être renouvelés dans notre engagement au service de la vie et accueillir pour cela la bénédiction de celui qui, en Jésus, s’est montré le Dieu de la vie plus forte que la mort. AMEN. Merceuil, le 30 juillet 2012.